La Slovénie prend la présidence de l'UE sur fond de craintes pour l'Etat de droit

La Slovène Violeta Bulc, ancienne commissaire européenne, redoute que la présidence se solde par un bilan bien maigre ou par un «scandale», selon des propos publiés lundi par le magazine Reporter. (Photo, AFP)
La Slovène Violeta Bulc, ancienne commissaire européenne, redoute que la présidence se solde par un bilan bien maigre ou par un «scandale», selon des propos publiés lundi par le magazine Reporter. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 29 juin 2021

La Slovénie prend la présidence de l'UE sur fond de craintes pour l'Etat de droit

  • C'est la deuxième fois que l'Etat alpin de deux millions d'habitants occupe cette position, mais l'atmosphère est tout autre aujourd'hui
  • Parmi les priorités affichées pour les six mois à venir, la Slovénie tiendra à l'automne un sommet sur l'intégration des Balkans occidentaux

LJUBLJANA: Le Premier ministre slovène Janez Jansa prend jeudi le relais du Portugal à la présidence tournante de l'UE, mais ses démêlés avec Bruxelles sur l'Etat de droit, la coopération avec le parquet européen et la liberté de la presse soulèvent des inquiétudes.

C'est la deuxième fois que l'Etat alpin de deux millions d'habitants occupe cette position, mais l'atmosphère est tout autre aujourd'hui.

En 2008, la Slovénie faisait figure d'élève modèle de l'Europe et la présidence était célébrée comme un jalon sur la route de l'indépendance pour ce pays issu de l'ex-Yougoslavie.

Le dirigeant conservateur Jansa était déjà à sa tête. Depuis, il a pris ses distances à l'égard des valeurs libérales et ses détracteurs l'accusent de copier le style autoritaire de son allié souverainiste Viktor Orban.

Cinq choses à savoir sur la Slovénie, qui prend la tête de l'UE

LJUBLJANA: Petite nation issue de l'ex-Yougoslavie, la Slovénie, qui prend le 1er juillet la présidence de l'UE, est parmi les plus grandes quand il s'agit de performances sportives, du nombre d'apiculteurs ou encore de ses multiples grottes.

Un tout petit pays

La Slovénie a déclaré son indépendance il y a tout juste 30 ans, en juin 1991, avec la Croatie voisine, ouvrant la voie à l'éclatement de la Yougoslavie au fil de guerres qui ont coûté la vie à plus de 130 000 personnes.

Premier de la région à rejoindre l'UE, en 2004, cet ancien pays communiste intègrera trois ans plus tard la zone euro.

Terre de 2 millions d'habitants située entre Alpes et Adriatique, la Slovénie est souvent confondue avec la presque voisine Slovaquie: le président américain George W. Bush fait partie de ceux qui ont commis la bévue.

Les autorités avaient même envisagé un temps de changer le drapeau national formé de trois bandes horizontales blanc-bleu-rouge, motif similaire à celui de l'étendard slovaque.

Le paradis des apiculteurs

C'est à la Slovénie que l'on doit la "journée mondiale des abeilles", décrétée par les Nations Unies le 20 mai en hommage à leur compatriote Anton Jansa, né un 20 mai 1734 et mort en 1773.

Considéré comme le père de l'apiculture moderne, ce fils de paysan fut le premier professeur d'apiculture de la cour d'Autriche, à l'époque où la Slovénie était une province de l'empire des Habsbourg.

Les héritiers de Jansa se comptent par milliers en Slovénie, pays de l'UE qui revendique le plus grand nombre d'apiculteurs rapporté à sa population, avec près de 5 propriétaires de ruches pour 1 000 habitants. 

Petites maisons ou grandes commodes rectangulaires, elles dessinent un patchwork coloré dans les jardins, les champs, les forêts et même les villes.

Grottes et ours par milliers

Les plus de 14 000 grottes de Slovénie sont l'une des principales attractions touristiques du pays. 

La plus ancienne, celle de Vilenica, se visite depuis 1633, tandis que celle de Postojna est considérée comme un berceau de la biospéléologie pour ses protées anguillards ou "bébés dragons", un animal aquatique rarissime.

La Slovénie, dont les forêts recouvrent la moitié du territoire, est aussi le royaume des ours: elle a réussi au siècle dernier à sauver et à voir prospérer sa population de plantigrades, qui compte aujourd'hui un millier d'individus. Elle a exporté par le passé des spécimens en France pour leur réintroduction dans les Pyrénées.

Au sommet du sport

Avec ses 40 médailles glanées depuis son indépendance, la Slovénie peut se targuer d'un beau bilan olympique.

Outre ses champions cyclistes Primoz Roglic et Tadej Pogacar, ses basketteurs ont été champions d'Europe en 2017, ses volleyeurs vice-champions d'Europe en 2019.

Le pays est aussi fier des stars de la NBA Luka Doncic et Goran Dragic, du gardien de l'Atletico Madrid Jan Oblak, ou des skieurs Peter Prevc et Tina Maze.

La terre de Melania Trump

L'ancienne "First Lady", née Knavs, a vu le jour à Sevnica, petite bourgade slovène située à une centaine de km de la capitale Ljubljana. 

Son arrivée à la Maison Blanche avait suscité des espoirs, mais Donald Trump n'a jamais mis les pieds en Slovénie pendant son mandat.

A la place, une excentrique statue de bois à son effigie a été inaugurée en 2019 par un architecte slovène, avant d'être détruite.

Melania Trump a elle aussi eu droit à une oeuvre en bronze. Voulue par l'artiste américain qui l'a conçue comme un "non-monument, de contre-propagande", elle se dresse toujours au beau milieu d'un champ.

«Identités nationales»

Parmi les priorités affichées pour les six mois à venir, la Slovénie tiendra à l'automne un sommet sur l'intégration des Balkans occidentaux.

Elle espère aussi "fortifier la résistance de l'UE" face à la pandémie de Covid-19, au moment où les pays s'apprêtent à recevoir les 750 milliards d'euros prévus par Bruxelles pour relancer l'économie.

Mais l'attention se focalisera sur un autre point de son programme: la Slovénie promet en effet de "renforcer l'Etat de droit et les valeurs européennes", un sujet qui divise au sein des 27.

Lors d'un sommet la semaine dernière, M. Jansa s'est gardé d'accabler son homologue Viktor Orban, sous le feu des critiques pour une loi jugée homophobe.

Il a appelé à éviter "de nouvelles divisions inutiles", tandis que sur le site officiel de la présidence, il prône le respect des "identités nationales", en écho au discours du Premier ministre hongrois.

Dans la même veine, le dirigeant de 62 ans a rencontré la cheffe du parti d'extrême droite Frères d'Italie, Giorgia Meloni, tout comme le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki, habitué des bras de fer avec l'UE.

«Tensions constantes»

Les escarmouches ont été nombreuses avec la Commission depuis le retour au pouvoir de M. Jansa, en mars 2020.

Ignorant les rappels à l'ordre, il a multiplié les attaques contre les journalistes et privé de dotation publique l'agence de presse nationale STA, qualifiée de "honte nationale" pour son ton jugé trop critique.

En mars, il avait coupé court à une visioconférence avec des eurodéputés consacrée à la situation de la presse dans son pays, s'estimant victime de "censure".

Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé son "mépris" pour la liberté de la presse. 

"Nous sommes préoccupés par le risque que le gouvernement slovène profite de cette présidence pour entraver les efforts visant à renforcer la liberté des médias en Europe", écrit l'ONG dans un communiqué, appelant les autres Etats membres à "la vigilance".

Le dirigeant a par ailleurs refusé de désigner deux procureurs délégués au parquet européen, nouvelle instance de lutte contre la fraude. Sa cheffe a fustigé en retour "un manque manifeste de coopération".

"Ce sont des choses qui nous inquiètent", commente l'eurodéputée française Gwendoline Delbos-Corfield (groupe des Verts), rapporteure sur la Hongrie au Parlement européen, notant "les proximités très fortes entre le Premier ministre slovène et Viktor Orban".

"Ce n'est pas simple de savoir comment la présidence slovène va aborder la question" du suivi de la procédure de l'article 7 enclenchée en 2018 contre Budapest pour "risque de violation grave des valeurs de l'UE", dit-elle à l'AFP, notant des "échos contradictoires" à ce sujet.

Une chose est sûre, pour Uros Esih, chroniqueur du quotidien Delo: "il y aura des tensions constantes entre la présidence slovène, ses propositions et les institutions européennes".

En réponse aux critiques, Janez Jansa s'est fendu de tweets virulents.

"Nous ne devons rien à l'UE. Nous nous sommes battus pour notre liberté et la démocratie il y a 30 ans", a même lancé celui qui est parfois surnommé "Maréchal Twitto".

La Slovène Violeta Bulc, ancienne commissaire européenne, redoute que la présidence se solde par un bilan bien maigre ou par un "scandale", selon des propos publiés lundi par le magazine Reporter.

A moins que le gouvernement Jansa soit renversé avant, fait-elle remarquer, alors qu'il a dû affronter plusieurs motions de défiance et que perdure la fronde dans la rue: des milliers de personnes ont encore demandé vendredi sa démission.


Arab News lance un service de traduction en 50 langues au congrès FIPP de Madrid

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  • Grâce à l’intelligence artificielle, le premier quotidien anglophone d’Arabie saoudite est désormais accessible à 80 % de la population mondiale
  • Privilégiant l’innovation à l’appréhension, Arab News exploite l’IA pour renforcer les journalistes et étendre sa portée mondiale

MADRID : Arab News, premier quotidien anglophone d’Arabie saoudite, a lancé la version bêta d’un service de traduction alimenté par intelligence artificielle qui rend accessibles ses informations, analyses et points de vue dans 50 langues.

L’annonce a été faite par le rédacteur en chef Faisal J. Abbas lors d’un événement spécial à Madrid, coïncidant avec le FIPP World Media Congress 2025 et marquant le cinquantième anniversaire du journal.

« Grâce à la technologie moderne, Arab News, lancé en 1975 pour être une voix de l’Arabie saoudite en anglais, sera désormais la voix d’une région en mutation… dans 50 langues, atteignant un remarquable 6,5 milliards de personnes, soit 80 % de la population mondiale, » a déclaré Abbas mercredi soir lors d’un événement parallèle.

Parmi les participants figuraient la princesse Haifa bint Abdulaziz Al‑Mogrin, ambassadrice d’Arabie saoudite en Espagne, des diplomates arabes et espagnols, ainsi que des rédacteurs et dirigeants de haut niveau.

Abbas, qui supervise la transformation numérique du journal depuis 2016, a indiqué que le projet illustre à la fois le rôle de longue date d’Arab News comme voix de l’Arabie saoudite en anglais et l’engagement de la publication à raconter l’histoire d’une région en mutation rapide.

« L’idée provient de l’importance de raconter notre récit, notamment dans une région où les événements influencent le monde entier et où le cœur battant — l’Arabie saoudite — connaît une transformation massive et des réformes sous Vision 2030, » a-t-il ajouté.

La plateforme de traduction de pointe est alimentée par la technologie développée par CAMB.AI, une startup régionale devenue rapidement une des réussites les plus prometteuses de l’IA dans le monde arabe.

« Internet a été créé pour les anglophones et nous avons décidé de le repenser pour le monde, » a déclaré Avneesh Prakash, PDG de CAMB.AI.

« Nous avons créé CAMB.AI comme la plateforme d’IA de localisation la plus complète au monde, en nous appuyant sur nos modèles fondateurs. »

Prakash a déclaré que la technologie permet à « des organisations de premier plan dans le monde de localiser leur contenu — vidéo, audio, texte, documents, site web — tout ce qui permet aux marques d’atteindre la population mondiale au-delà des barrières linguistiques. »

« Le partenariat avec Arab News pour un lancement en 50 langues lors de sa cinquantième année d’existence démontre notre engagement à franchir ces barrières. Arab News incarne un contenu authentique et désormais, grâce à la technologie CAMB.AI, il peut toucher des milliards de personnes. »

L’événement a également proposé la projection de « Rewriting Arab News ».

Le documentaire retrace le parcours de la rédaction, né en 1975 à Jeddah par les frères Mohammad Ali Hafez et Hisham Ali Hafez, jusqu’à sa transformation numérique actuelle sous la houlette du groupe Saudi Research and Media Group.

Le film, qui figure sur la liste restreinte d’un prestigieux prix vidéo Art & Culture AIB 2025, montre comment Arab News est passé d’une publication papier nationale à une plateforme médiatique numérique reconnue dans le monde entier.

L’événement était animé par Juan Senor, analyste média et président de Innovation Media Consulting Group, qui a souligné les « menaces et opportunités » que représente l’IA pour l’industrie des médias en cette période cruciale.

Senor a déclaré que l’IA représente une « énorme disruption pour l’édition, la narration et le journalisme », mais que là où « certains voient une menace », Arab News voit « une opportunité. »

Tout comme la publication a adopté une approche “numérique d’abord”, elle embrasse désormais l’IA « de manière responsable, créative, intelligente », dans le but de renforcer les journalistes, plutôt que de les remplacer, a-t-il ajouté.

« L’évolution d’Arab News reflète la transformation de l’Arabie saoudite elle-même. Deux voyages côte à côte, tous deux enracinés dans la tradition, tous deux animés par l’ambition, et tous deux engagés dans le changement, » a déclaré Senor.

Parmi les participants figuraient également Cristina Juarraz, directrice adjointe et coordinatrice de programmation à Casa Arabe ; Pedro Gonzalez, journaliste et co-fondateur d’Euronews ; Ivan Moreno de Cozar y Landahl, secrétaire général d’Alliance Française Madrid ; Jaime Barrientos, reporter de guerre et expert Moyen-Orient ; et Jorge Hevia Sierra, ancien ambassadeur d’Espagne en Arabie saoudite.

L’événement a également accueilli plusieurs diplomates arabes, dont Raghad A. Alsaqqa, ambassadrice de Jordanie en Espagne ; Hani Shamatli, ambassadeur du Liban en Espagne ; Walid Abuabdalla, ambassadeur de Libye en Espagne ; et Husni Abdel Wahed, ambassadeur de Palestine en Espagne.

Parmi les autres invités figuraient Mohammad Alshohomi, chargé d’affaires par intérim du Koweït en Espagne ; Ehab Ahmed Badawy, ambassadeur d’Égypte en Espagne ; Saleh Ahmad Salem Alzaraim Alsuwaidi, nouvel ambassadeur des Émirats arabes unis ; et Malek Twal, chef du bureau de la Ligue arabe à Madrid.

Le lancement de la plateforme multilingue souligne l’expansion continue d’Arab News en tant que média international majeur et pionnier dans le rapprochement des cultures par le journalisme et l’innovation.

Depuis sa création, Arab News s’est forgé la réputation d’être la « voix d’une région en mutation », reflétant le développement, la diplomatie et la modernisation du royaume.

Abbas a déclaré que le lancement du service propulsé par l’IA marque un moment charnière pour le journal, fusionnant technologie et narration pour partager les perspectives de la région avec un public mondial.

« Cette année, nous fêtons nos 50 ans. Et nous étions déterminés à ce que notre célébration ne soit pas une fête d’adieu mais un renouveau, » a-t-il déclaré. « Nous sommes fiers d’embrasser la technologie, et non de la craindre. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Washington accentue la pression sur le Venezuela, un navire militaire américain attendu à proximité

Bateau de guerre et marines américains attendus pour des exercices dès dimanche à Trinité-et-Tobago, pays tout proche du Venezuela, bombardier repéré près des côtes: Washington accentue la pression militaire sur Caracas qui dit "non à la guerre de fous". (AFP)
Bateau de guerre et marines américains attendus pour des exercices dès dimanche à Trinité-et-Tobago, pays tout proche du Venezuela, bombardier repéré près des côtes: Washington accentue la pression militaire sur Caracas qui dit "non à la guerre de fous". (AFP)
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  • Washington a déployé sept navires de guerre dans les Caraïbes et un dans le Golfe du Mexique, officiellement dans le cadre d'une opération contre le narcotrafic
  • Les Etats-Unis ont revendiqué neuf attaques ces dernières semaines, qui ont fait au total au moins 37 morts

CARACAS: Bateau de guerre et marines américains attendus pour des exercices dès dimanche à Trinité-et-Tobago, pays tout proche du Venezuela, bombardier repéré près des côtes: Washington accentue la pression militaire sur Caracas qui dit "non à la guerre de fous".

Washington a déployé sept navires de guerre dans les Caraïbes et un dans le Golfe du Mexique, officiellement dans le cadre d'une opération contre le narcotrafic, visant particulièrement le Venezuela et son président Nicolas Maduro.

Les Etats-Unis ont revendiqué neuf attaques ces dernières semaines, qui ont fait au total au moins 37 morts.

"L'USS Gravely (...) visitera Trinité-et-Tobago du 26 au 30 octobre, s'amarrant à Port-d'Espagne, tandis que la 22e Unité expéditionnaire des Marines des Etats-Unis mènera un entraînement conjoint avec les Forces de défense de Trinité-et-Tobago (TTDF) pendant la même période", selon le texte du gouvernement de l'archipel dont la pointe occidentale se trouve à une dizaine de kilomètres du Venezuela.

Parallèlement, un bombardier américain B-1B a survolé jeudi la mer des Caraïbes au large du Venezuela, selon les données de suivi des vols, deuxième démonstration de force de ce type ces derniers jours, au moment où Donald Trump montre les muscles contre ce pays d'Amérique du Sud.

"C'est faux", a pourtant assuré M. Trump, interrogé lors d'un événement à la Maison Blanche, tout en ajoutant que les Etats-Unis étaient toujours "mécontents du Venezuela pour beaucoup de raisons".

"Nous ne sommes pas contents d'eux. Ils ont vidé leurs prisons dans notre pays", a-t-il accusé.

Le président américain a ajouté : "Nous n'allons pas nécessairement demander une déclaration de guerre" au Congrès, qui a le pouvoir constitutionnel de le faire. "Nous allons simplement tuer les gens qui entrent dans notre pays".

"Non à la guerre de fous" 

Face au déploiement américain dans les Caraïbes, M. Maduro, qui cherche à apaiser les tensions avec Trump depuis des semaines, a réitéré des appels à la paix, cette fois sur un ton humoristique: "Yes peace, yes peace, forever, peace forever! No crazy war, Please! Please, please! No crazy war!", a déclaré Nicolas Maduro en anglais.

"Cela s'appelle un langage tarzanesque, façon Tarzan! Si on traduit c'est: +pas de guerre, pas de guerre, pas vouloir guerre, non à la guerre des fous, non à la folie de la guerre+", a plaisanté le dirigeant.

Passé l'humour, Nicolas Maduro, qui a ordonné une série d'exercices militaires depuis août, a aussi souligné jeudi que, lors de ces entraînements, des équipements achetés à la Russie et à la Chine avaient été testés.

"Merci au président (Vladimir) Poutine, merci à la Russie, merci à la Chine et merci à de nombreux amis dans le monde, le Venezuela dispose d'un équipement pour garantir la paix", a-t-il déclaré.

Pour M. Maduro, Washington se sert du trafic de drogue comme prétexte "pour imposer un changement de régime" et s'emparer des importantes réserves de pétrole de son pays.

Le ministre vénézuélien de la Défense a quant à lui assuré jeudi que toute opération de la CIA contre son pays "échouerait", après que Donald Trump a autorisé des opérations clandestines contre le Venezuela la semaine dernière.

"Nous savons que la CIA est présente" sur le sol vénézuélien, a déclaré le général Vladimir Padrino. Les Américains "pourront bien envoyer je ne sais combien d'agents affiliés à la CIA dans des opérations clandestines de n'importe quel point du pays, toute tentative échouera".

Nul doute que la visite du bateau de guerre et des marines à Trinité-et-Tobago sera suivie de près par Caracas, même si le communiqué trinidadien n'évoque nulle part le Venezuela.

Il affirme que l'arrivée de ces moyens militaires américains est liée à la "sécurité régionale" et aux "efforts de coopération dans les Caraïbes" et de "coopération militaire" entre Washington et Port-d'Espagne.

La Première ministre de Trinité-et-Tobago, Kamla Persad-Bissessar, est une fervente soutien de M. Trump, et a adopté dès son accession au pouvoir en mai 2025 un discours virulent contre l'immigration et la criminalité vénézuéliennes dans son pays.

Deux Trinidadiens auraient été tués mi-octobre dans une frappe américaine mi-octobre, selon leurs familles, mais les autorités locales n'ont ni confirmé ni infirmé ces décès pour le moment.

Des experts ont remis en question la légalité de ces frappes dans des eaux étrangères ou internationales, contre des suspects qui n'ont pas été interceptés ou interrogés.

 

 


Le suspect d'un des incendies de Los Angeles plaide non coupable

Attisés par des rafales allant jusqu'à 160 km/h, les incendies de Los Angeles s'annoncent comme l'une des catastrophes les plus coûteuses des Etats-Unis. Des milliers d'habitations ont été détruites dans la mégapole californienne et des dizaines de milliers de personnes ont dû fuir leur maison. (AFP)
Attisés par des rafales allant jusqu'à 160 km/h, les incendies de Los Angeles s'annoncent comme l'une des catastrophes les plus coûteuses des Etats-Unis. Des milliers d'habitations ont été détruites dans la mégapole californienne et des dizaines de milliers de personnes ont dû fuir leur maison. (AFP)
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  • Selon l'enquête, Jonathan Rinderknecht, 29 ans, aurait déclenché un incendie la nuit du Nouvel An dans les montagnes surplombant le quartier cossu de Pacific Palisades
  • C'est cet incendie initial, que les pompiers croyaient avoir éteint, qui s'est ensuite ravivé le 7 janvier pour dévaster le quartier et une partie de la ville de Malibu, selon les procureurs fédéraux

LOS ANGELES: L'homme soupçonné d'avoir déclenché volontairement l'un des incendies meurtriers de Los Angeles en janvier a plaidé non coupable jeudi lors de sa comparution devant la justice américaine.

Selon l'enquête, Jonathan Rinderknecht, 29 ans, aurait déclenché un incendie la nuit du Nouvel An dans les montagnes surplombant le quartier cossu de Pacific Palisades.

C'est cet incendie initial, que les pompiers croyaient avoir éteint, qui s'est ensuite ravivé le 7 janvier pour dévaster le quartier et une partie de la ville de Malibu, selon les procureurs fédéraux.

Le "Palisades Fire" a causé la mort de 12 personnes dans la zone, sur les 31 personnes qui ont péri au total dans les incendies de Los Angeles. Un autre incendie, le "Eaton Fire", probablement déclenché par une ligne électrique défectueuse, a ravagé la banlieue d'Altadena et tué les 19 victimes restantes.

Attisés par des rafales allant jusqu'à 160 km/h, les incendies de Los Angeles s'annoncent comme l'une des catastrophes les plus coûteuses des Etats-Unis. Des milliers d'habitations ont été détruites dans la mégapole californienne et des dizaines de milliers de personnes ont dû fuir leur maison.

Vêtu d'une combinaison blanche de détenu, M. Rinderknecht a nié toutes les accusations qui le visent. Notamment poursuivi pour incendie volontaire et destruction de biens par le feu, il risque jusqu'à 45 ans de prison, selon les procureurs.

La date provisoire de son procès a été fixé au 16 décembre.

Arrêté en Floride début octobre, M. Rinderknecht est un ancien habitant du quartier de Pacific Palisades, qui a grandi en France.

Les données de géolocalisation récoltées par les enquêteurs montrent qu'il se trouvait à environ 10 mètres de l'incendie, lorsqu'il a lui-même tenté d'appeler les secours pour signaler le feu, selon l'accusation.

Les enquêteurs n'ont pas identifié de mobile clair, mais ont retrouvé une image de ville en feu généré par le suspect à l'aide d'une intelligence artificielle dans les semaines avant l'incendie.

Dans les jours précédant, M. Rinderknecht a aussi écouté à plusieurs reprises une chanson du rappeur français Josman, dont le clip montre l'artiste mettant le feu à une poubelle, selon l'enquête.

Cette semaine, son père, qui vit en France dans le Var, a publié un communiqué dénonçant "de nombreuses informations erronées", qui "ont donné une image fausse de notre fils Jonathan".

"Contrairement aux allégations relayées, nous réaffirmons notre soutien à la déclaration de son avocat: +Faire de Jonathan Rinderknecht un bouc émissaire et tenter de le tenir pénalement responsable des fautes commises par d'autres est tout simplement absurde.+", a-t-il ajouté.