Dans l'alimentaire et la mode, «l'agriculture régénératrice» à tout bout de champ

Des ouvriers agricoles trient des pommes de terre Vitelotte collectées sur le tapis roulant d'une arracheuse à Godonville, dans le centre de la France, le 11 septembre 2020.160 000 tonnes de pommes de terre lavées seront commercialisées en France et en Europe. (Jean-Francois Monier/AFP)
Des ouvriers agricoles trient des pommes de terre Vitelotte collectées sur le tapis roulant d'une arracheuse à Godonville, dans le centre de la France, le 11 septembre 2020.160 000 tonnes de pommes de terre lavées seront commercialisées en France et en Europe. (Jean-Francois Monier/AFP)
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Publié le Vendredi 02 juillet 2021

Dans l'alimentaire et la mode, «l'agriculture régénératrice» à tout bout de champ

Des ouvriers agricoles trient des pommes de terre Vitelotte collectées sur le tapis roulant d'une arracheuse à Godonville, dans le centre de la France, le 11 septembre 2020.160 000 tonnes de pommes de terre lavées seront commercialisées en France et en Europe. (Jean-Francois Monier/AFP)
  • Les grands noms de l'alimentation, du luxe et de la mode se donnent pour objectif de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et rassurer sur la durabilité de leurs approvisionnements
  • La notion de "régénération" est apparue pour la première fois à la fin des années 1970 dans la littérature agronomique aux États-Unis

OPPY, France : Dans sa parcelle du nord de la France, Jean-Paul Dallene guette la présence de ses "travailleurs clandestins", des lombrics qu'il espère voir prospérer grâce à l'"agriculture régénératrice", un concept adopté par les géants de l'alimentation et de la mode en quête de verdissement.

L'agriculteur enfonce sa bêche pour arracher un plant de pommes de terre. Les tubercules seront récoltés en fin d'été pour les usines françaises de la multinationale canadienne des frites surgelées McCain.

La motte de terre est constellée de résidus de végétaux que des champignons se chargent de décomposer, et parsemée de petits trous formés par le passage des vers.

"Mes copains les lombrics, mes travailleurs clandestins", sourit Jean-Paul Dallene, 51 ans, associé avec son frère à Oppy, dans le Pas-de-Calais.

L'exploitation a été désignée ferme pilote de McCain. Le groupe s'est récemment engagé à convertir, d'ici à 2030, ses fournisseurs aux "pratiques d'agriculture de régénération".

Agriculture de régénération, régénératrice, régénérative...

Les grands noms de l'alimentation (Nestlé, Unilever, Danone, General Mills, PepsiCo...) du luxe et de la mode (LVMH, Kering, Patagonia, The North Face...) ont adopté ces termes méconnus du grand public dans leurs communications sur leurs engagements environnementaux.

Objectif: réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et rassurer sur la durabilité de leurs approvisionnements en matières premières agricoles comme le coton, pour le textile. Mais il n'existe pas de charte commune, et chaque société définit ses propres critères.

Pas de révolution

La notion de "régénération" est apparue pour la première fois à la fin des années 1970 dans la littérature agronomique aux États-Unis.

Diffusée plus largement depuis les années 2010, elle recouvre un ensemble de pratiques destinées à corriger les excès de l'agriculture intensive pratiquée depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, mise en cause pour le recul de biodiversité, l'appauvrissement des sols, l'utilisation massive de l'eau et son impact sur le réchauffement climatique.

Il s'agit généralement d'alterner les cultures, de ne pas laisser les sols nus, de limiter voire cesser le labour, de réduire l'utilisation des engrais et pesticides chimiques... Tout en préservant, voire augmentant les rendements.

Une évolution nécessaire pour rendre les exploitations plus "résilientes" face au changement climatique, selon le directeur agriculture de McCain en France et en Belgique, Maxence Turbant.

Dans la plaine où il cultive aussi du blé, des betteraves à sucre et des légumes, Jean-Paul Dallene a commencé à s'interroger "il y a cinq ans" devant une "bonne parcelle qui devenait dure" et dont les "rendements stagnaient".

Depuis, il teste des techniques pour réduire ses interventions dans les champs qui tassent le sol, consomment du gazole et s'accompagnent souvent de traitements pesticides.

McCain l'incite aussi financièrement à utiliser une technologie alertant sur les risques de mildiou, afin de pulvériser du fongicide uniquement si nécessaire.

"Avant on traitait tous les sept jours", jusqu'à 22 fois par an, décrit Jean-Paul Dallene. Huit suffisent parfois, désormais.

Les fermes pilotes ont "vocation à montrer aux autres agriculteurs que ça marche" lors de formations sur place, explique Maxence Turbant.

Comment seront évalués les impacts sur l'environnement? "Les outils sont en train d'être affinés" avec l'aide de la fondation spécialisée Earthworm, indique le responsable de McCain, Maxence Turbant.

Pas de "greenwashing" là-dedans, assure-t-il: "On avance au rythme de la nature, on ne peut pas tout révolutionner en un an."

Définir des critères

Le français Danone parle d'agriculture régénératrice depuis 2017.

Eric Soubeiran, son vice-président chargé du développement durable, défend la sincérité de cet engagement: "Quand une entreprise investit des ressources en temps, en hommes, en énergie, en intelligence, vous n'êtes pas dans l'incantation, vous êtes dans la transformation d'un modèle."

"Je suis content que des entreprises nous aient emboîté le pas", ajoute-t-il, spécifiant qu'il était toutefois important de fixer des critères et des objectifs précis.

Danone a développé une grille d'évaluation avec l'ONG WWF. Et recourt à des "outils satellitaires, d'intelligence artificielle" pour "monitorer l'impact" sur les émissions de gaz à effet de serre.

Les annonces d'entreprises s'engageant en faveur de l'agriculture régénératrice laissent songeur Arnaud Gauffier, directeur des programmes de l'ONG WWF France.

Elles devraient, selon lui, définir "rapidement des critères minimums robustes" faute de quoi ce "concept intéressant" sera "vidé de sa substance".

 


Tadawul autorise Merrill Lynch Royaume d'Arabie saoudite à mener des activités de tenue de marché pour 20 titres cotés

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  • Cette décision permet à la société d'accroître la liquidité du marché et d'améliorer l'efficacité des prix
  • Cette initiative s'inscrit dans le cadre des efforts déployés par le Royaume pour attirer les institutions financières mondiales

RIYAD : La Bourse saoudienne a déclaré qu'elle a autorisé Merrill Lynch Royaume d'Arabie saoudite à mener des activités de tenue de marché pour 20 titres cotés sur la plateforme de négociation principale et l'indice parallèle.

Cette décision permet à la société d'accroître la liquidité du marché et d'améliorer l'efficacité des prix conformément aux réglementations et aux procédures.

La participation de Merrill Lynch Royaume d'Arabie saoudite à la tenue de marché devrait contribuer à une plus grande liquidité et à un environnement de négociation plus efficace, renforçant ainsi le développement du marché des capitaux du pays.

Cette initiative s'inscrit dans le cadre des efforts déployés par le Royaume pour attirer les institutions financières mondiales et renforcer ses marchés de capitaux en promouvant la transparence, l'efficacité et la confiance des investisseurs.

Les initiatives récentes de Tadawul, telles que l'introduction du Cadre de tenue de marché des titres à revenu fixe, soulignent l'engagement à renforcer la liquidité et l'efficacité du marché.

Ces développements sont essentiels pour attirer les investisseurs nationaux et internationaux et favoriser un environnement de marché des capitaux plus dynamique et plus robuste dans le Royaume. 

Parmi les titres listés dans l'indice principal, Merrill Lynch Royaume d'Arabie saoudite agira en tant que teneur de marché pour Naseej International Trading Co. en assurant une présence minimale des ordres à 70%, en maintenant une taille de 75 000 de riyals saoudiens (19 995 $), et en adhérant à un écart maximal de 0,75%, avec une valeur minimale négociée de 5%.

De même, elle fournira des services à la National Co. for Glass Industries en respectant les mêmes obligations commerciales que Naseej International Trading Co.

La Société nationale pour l'apprentissage et l'éducation aura un taux de présence minimum de 70%, une taille minimum de 50 000 RS, une marge maximum de 0,75% et une valeur minimum négociée de 5%.

Par ailleurs, Al Hassan Ghazi Ibrahim Shaker Co. se conformera aux mêmes exigences de tenue de marché que Naseej International Trading Co. et la National Co. for Glass Industries.

Sustained Infrastructure Holding Co. et Theeb Rent a Car Co. seront également soumis à des obligations similaires, garantissant une présence minimale des ordres à 70%, une taille minimale de 75 000 RS, un écart maximal de 0,75% et une valeur minimale négociée de 5%.

Saudia Dairy and Foodstuff Co. aura une présence minimale d'ordres de 80%, une taille minimale de 75 000 RS, une marge maximale de 0,65% et une valeur minimale négociée de 5%.

Dallah Healthcare Co. opérera dans les mêmes conditions de tenue de marché que Naseej International Trading Co. tandis que Gulf Insurance Group aura une présence d'ordre minimale de 60%, une taille minimale de 50 000 RS, une marge maximale de 1% et une valeur minimale échangée de 5%.

Aldawaa Medical Services Co. sera soumis à une présence minimale des ordres de 80%, à une taille minimale de 75 000 RS, à un écart maximal de 0,65% et à une valeur minimale négociée de 5%.

Quant à Tourism Enterprise Co., elle sera soumise à une présence minimale des ordres de 50%, à une taille minimale de 250 000 RS, à un écart maximal de 3% et à une valeur minimale négociée non spécifiée.

Sur Nomu, Merrill Lynch Royaume d'Arabie saoudite a été autorisé comme teneur de marché pour Atlas Elevators General Trading and Contracting Co, Riyadh Steel Co, Sure Global Tech Co, et Ladun Investment Co.

En outre, la société fournira des services de tenue de marché pour MOBI Industry Co, Molan Steel Co et Fesh Fash Snack Food Production, ainsi que pour Yaqeen Capital Co et Lana Medical Co.

Pour chacun de ces titres, l'entreprise assurera une présence minimale des ordres à 50%, maintiendra une taille minimale de 50 000 RS et respectera un écart maximal de 5%, sans exigence de valeur minimale négociée.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


ADQ et Energy Capital s'associent pour un investissement de 25 milliards de dollars aux États-Unis

Dans le cadre de cette collaboration, l'entreprise basée aux Émirats arabes unis s'associera au plus grand propriétaire privé de centrales électriques et d'énergies renouvelables aux États-Unis, dans le cadre d'une entreprise à parts égales.
Dans le cadre de cette collaboration, l'entreprise basée aux Émirats arabes unis s'associera au plus grand propriétaire privé de centrales électriques et d'énergies renouvelables aux États-Unis, dans le cadre d'une entreprise à parts égales.
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  • Le fonds souverain d'Abou Dhabi, ADQ, a conclu un partenariat énergétique avec Energy Capital Partners (ECP), pour investir 25 milliards de dollars dans des projets basés aux États-Unis
  • Dans le cadre de cette collaboration, la société basée aux Émirats arabes unis s'associera au plus grand propriétaire privé d'installations de production d'électricité et d'énergie renouvelable aux États-Unis

RIYAD : Le fonds souverain d'Abou Dhabi, ADQ, une entité d'investissement des Émirats arabes unis, a conclu un partenariat énergétique avec Energy Capital Partners (ECP), pour investir 25 milliards de dollars dans des projets énergétiques, visant à répondre aux besoins en électricité de 25 gigawatts pour des projets basés aux États-Unis.

Dans le cadre de cette collaboration, la société basée aux Émirats arabes unis s'associera au plus grand propriétaire privé d'installations de production d'électricité et d'énergie renouvelable aux États-Unis, dans une entreprise à parts égales.

Ce partenariat se concentrera sur le développement de nouvelles infrastructures de production d'électricité et d'énergie conçues pour soutenir les centres de données, les entreprises d'informatique dématérialisée à grande échelle et d'autres industries à forte consommation d'énergie.

L'apport initial combiné des deux partenaires devrait atteindre 5 milliards de dollars, selon un rapport de l'agence de presse des Émirats ou WAM.

Une partie des fonds pourrait également être affectée à des opportunités d'investissement sur certains marchés internationaux.

Ce mouvement stratégique s'inscrit dans le droit fil des récentes conclusions de l'Agence internationale de l'énergie, qui prévoit que la consommation mondiale d'électricité augmentera à son rythme le plus rapide depuis des années. Cette hausse est due en partie à l'augmentation de la demande des centres de données et à l'électrification industrielle. Aux États-Unis, la demande d'électricité devrait augmenter d'un montant équivalent à la consommation actuelle de la Californie au cours des trois prochaines années.

Le partenariat soutient également les prévisions selon lesquelles la demande mondiale d'électricité des centres de données augmentera de 50% d'ici à 2027 et pourrait atteindre 165% d'ici à 2030. Cette hausse est en grande partie due à l'expansion de l'intelligence artificielle et des centres de données à haute densité.

Le département de l'Énergie des États-Unis a également indiqué que la croissance de la charge des centres de données a triplé au cours de la dernière décennie et qu'elle devrait encore doubler ou tripler d'ici à 2028.

Dans une déclaration, le ministre de l'Investissement des Émirats arabes unis, Mohamed Hassan Al-Suwaidi, qui est également directeur général et PDG du groupe ADQ, a souligné l'importance stratégique de cette collaboration : « L'accélération rapide de l'IA et son adoption généralisée offrent des opportunités significatives pour répondre aux besoins croissants des centres de données et des hyperscalers en matière d'énergie et d'infrastructure. Répondre à ces demandes d'énergie pose des défis évolutifs aux gouvernements du monde entier pour assurer un approvisionnement en électricité sûr, stable et commercialement compétitif ». 

« En tant qu'investisseur actif qui se concentre sur les infrastructures critiques et qui a prouvé sa capacité à établir des partenariats à long terme, nous sommes bien positionnés pour répondre à ces dynamiques changeantes. Notre partenariat avec ECP nous permet d'investir de manière significative dans des actifs de production d'électricité et d'infrastructures connexes qui répondront à la demande croissante d'électricité, soutiendront les progrès de l'industrie et contribueront à préparer l'avenir des économies », a ajouté M. Al-Suwaidi.

La déclaration souligne en outre le besoin critique d'une énergie fiable et constante dans les secteurs à forte croissance, ce qui met en évidence la nécessité de disposer de centrales électriques captives à proximité pour répondre à ces demandes. Le partenariat est conçu pour répondre à ces besoins à long terme, en se concentrant sur les développements de sites vierges, les nouveaux projets et les opportunités d'expansion, ce qui le positionne comme un leader de la production d'énergie pour l'économie américaine en expansion.

« Nous sommes honorés de collaborer avec l'ADQ pour fournir les ressources électriques requises par le secteur en pleine expansion de l'IA et des centres de données. La mise en place de nouvelles ressources de production d'électricité aux États-Unis nécessitera des capitaux importants et patients avec un horizon d'investissement à long terme », a également souligné Doug Kimmelman, fondateur et président exécutif d'ECP. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


EDF: l'Etat actionnaire choisit un nouveau pilote pour accélérer la relance du nucléaire

Luc Remont, PDG du géant de l'énergie EDF, participe à la réunion des entrepreneurs français (REF) organisée par le Mouvement des entreprises de France (MEDEF) à l'hippodrome de Longchamp, à Paris, le 29 août 2023. (AFP)
Luc Remont, PDG du géant de l'énergie EDF, participe à la réunion des entrepreneurs français (REF) organisée par le Mouvement des entreprises de France (MEDEF) à l'hippodrome de Longchamp, à Paris, le 29 août 2023. (AFP)
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  • Arrivé il y a un peu plus de deux ans, le patron d'EDF Luc Rémont ne devrait pas être reconduit à son poste, Emmanuel Macron prévoyant de le remplacer par le directeur général de Framatome Bernard Fontana
  • Cette nomination, envisagée par le président de la République, pourrait intervenir rapidement, "dès que possible", alors que le mandat d'administrateur de Luc Rémont s'achève à l'été

PARIS: Arrivé il y a un peu plus de deux ans, le patron d'EDF Luc Rémont ne devrait pas être reconduit à son poste, Emmanuel Macron prévoyant de le remplacer par le directeur général de Framatome Bernard Fontana, pour "accélérer" le chantier industriel pharaonique de la relance du nucléaire.

Cette nomination, envisagée par le président de la République, pourrait intervenir rapidement, "dès que possible", alors que le mandat d'administrateur de Luc Rémont s'achève à l'été, a précisé une source étatique proche du dossier. Elle doit d'abord être approuvée à l'Assemblée et au Sénat.

Le choix de Bernard Fontana vise à "projeter EDF vers l'avenir", a déclaré vendredi le Premier ministre François Bayrou. "C'est le patron de Framatome, c'est-à-dire ceux qui ont joué un rôle dans la filière nucléaire très important. C'est un industriel (...) il a l'habitude de diriger des équipes, d'accélérer des chantiers", a-t-il souligné.

Bernard Fontana dirige depuis septembre 2015 le français Framatome, filiale d'EDF et l'un de ses principaux fournisseurs en équipements, services et combustible pour l'industrie nucléaire.

- "Maîtrise des coûts et du calendrier" -

Luc Rémont se retrouve remercié quelques jours après un conseil de politique nucléaire (CPN), réuni lundi par Emmanuel Macron, un point d'étape sur l'avancement du programme de construction de six EPR2 qu'il avait annoncé en grande pompe en 2022. L'occasion pour l'Etat de remettre la pression sur EDF, sommé "d'amplifier les actions de maîtrise des coûts et du calendrier" de ce chantier colossal, sur des dizaines d'années et synonyme de gros investissements, selon le communiqué de l'Elysée lundi.

L'Etat a en tête "des échéances majeures qui arrivent", avec une "décision finale d'investissements" attendue en 2026, étape cruciale pour lancer le chantier, et "les premiers bétons (qui) doivent ensuite arriver le plus rapidement possible", affirme la source étatique proche du dossier.

Pour l'Etat, il s'agit d'éviter la répétition du scénario de Flamanville, le chantier de l'EPR normand émaillé d'aléas techniques qui ont fait déraper les coûts et le calendrier.

"Aujourd'hui, souligne la source, "l'enjeu de maîtrise industrielle (...) est vraiment une priorité et pour le moment pas totalement satisfaisant".

Luc Rémont avait été nommé par l'Elysée en novembre 2022, en pleine crise énergétique après la guerre en Ukraine et à l'entrée d'un hiver tendu sous la menace de coupures électriques en raison de problèmes de corrosion dans le parc nucléaire français, dont une grande partie avait dû être mise à l'arrêt.

Au sommet de l'Etat, on loue aujourd'hui le "gros travail" et les "progrès extrêmement importants" de Luc Rémont "sur le redressement de la production du parc existant". Sous son mandat, EDF, repassée à 100% dans le giron de l'Etat, est redevenue rentable, lui donnant une meilleure assise pour lancer le programme nucléaire. On reconnaît aussi à Luc Rémont, selon une source gouvernementale, "un grand exercice de transparence" pour "objectiver l'ensemble des sujets (...) soulevés par ce programme".

Sans convaincre totalement l'Etat actionnaire. "Il y a besoin d'accélérer", résume la source étatique.

- "Pas" une "sanction" -

Pour ne rien arranger, depuis plus d'un an, les relations d'EDF avec ses plus gros clients, les industriels français, se sont fortement dégradées. Critiqué pour des prix de l'électricité jugés trop élevés pour assurer la compétitivité voire la survie des usines, il s'est attiré les foudres de l'Etat soucieux d'éviter une désindustrialisation.

Mais la décision d'écarter M. Rémont n'est "pas" une "sanction", a répondu la source gouvernementale vendredi, soulignant la préférence de l'Etat pour un "profil industriel spécialiste du nucléaire".

"Le coeur de la raison de la nomination, c'est vraiment l'enjeu industriel, ce n'est pas le sujet de la politique commerciale", a affirmé la source étatique.

Contacté vendredi, EDF n'a souhaité faire aucun commentaire.

Le secrétaire général de la CFE-Energie, premier syndicat d'EDF SA, Alexandre Grillat, a déploré un mandat de seulement deux ans pour Luc Rémont, compte tenu de la gouvernance de "long terme" d'un énergéticien comme EDF.  "Ce n'est pas une bonne chose pour l'entreprise", a-t-il estimé.

Quant au choix de M. Fontana, "au moins, c'est quelqu'un qui connait le groupe EDF" et qui vient d'un "métier du nucléaire", s'est-il rassuré.