Bruxelles discutera des sanctions contre la Turquie

Vue de la petite île grecque de Kastellorizo (Megisti) avec un drapeau grec, dans le Dodécanèse, île grecque la plus au Sud-Est, à deux kilomètres de la côte turque, le 28 août 2020. (Louisa GOULIAMAKI / AFP)
Vue de la petite île grecque de Kastellorizo (Megisti) avec un drapeau grec, dans le Dodécanèse, île grecque la plus au Sud-Est, à deux kilomètres de la côte turque, le 28 août 2020. (Louisa GOULIAMAKI / AFP)
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Publié le Mardi 01 septembre 2020

Bruxelles discutera des sanctions contre la Turquie

  • La Turquie et la Grèce sont engagées dans un conflit très dur portant sur les frontières maritimes et les droits d'exploration des ressources énergétiques
  • Karol Wasilewski considère qu’il serait bon que la Turquie prête attention au message envoyé par l’UE plutôt que de se focaliser sur les sanctions

ANKARA : Bruxelles devrait discuter des sanctions contre la Turquie lors d’une réunion avec les dirigeants de l’UE le mois prochain, tandis que le pays a commencé samedi des exercices de tirs dans les eaux contestées de l’est de la Méditerranée orientale.

La Turquie et la Grèce sont engagées dans un conflit très dur portant sur les frontières maritimes et les droits d'exploration des ressources énergétiques.

La chancelière allemande, Angela Merkel, a déclaré que tous les États membres de l’UE avaient l’obligation de soutenir Athènes dans le conflit qui l’oppose de longue date à Ankara au sujet des revendications sur les ressources d’hydrocarbures dans la région. La Turquie effectue également des explorations dans des eaux dont Chypre, un autre membre de l'UE, revendique les droits.

Le haut représentant de l'UE pour les Affaires étrangères, Josep Borell, a annoncé vendredi que les sanctions seraient discutées le 24 septembre et qu’elles pourraient concerner des individus, des navires, ou encore l'accès à la technologie et aux ports européens afin de restreindre la capacité de la Turquie à explorer le gaz naturel dans les eaux contestées.

Borell et le ministre des Affaires étrangères allemand, Heiko Maas, ont tous deux affirmé que l’UE essaierait d’encourager le dialogue entre la Grèce et la Turquie afin d’apaiser la situation.

Selon certaines informations, tout effort de la Turquie pour réduire ses forages énergétiques dans la zone contestée pourrait également être récompensée par des opportunités commerciales entre les marchés turc et européen.

Cependant, selon un expert, les sanctions de l’UE ne devraient pas dissuader la Turquie.

« Le genre de sanctions que l’UE pourrait mettre en place à ce niveau sera probablement une extension des sanctions précédentes, liées aux personnes et institutions impliquées dans des activités de recherche et de forage », déclare à Arab News Marc Pierini, ancien ambassadeur de l'UE en Turquie, et désormais chercheur invité auprès du Carnegie Europe, le centre européen de la Fondation Carnegie pour la paix internationale. « À mon avis, il est peu probable qu'elles dissuadent la Turquie. »

Il a cependant averti que la Turquie pourrait faire face à d'autres types de sanctions, les qualifiant de « sanctions auto-infligées ».

« Les activités militaires de la Turquie, les déclarations fermes anti-UE, la création unilatérale de situations juridiques et la nature irréversible répétée de ces décisions politiques ont créé une image politique, sécuritaire et juridique imprévisible de la Turquie. C’est susceptible de décourager profondément les milieux commerciaux et financiers internationaux précédemment intéressés par le pays », explique Pierini.

Un nouveau sondage réalisé par la société turque Metropoll a montré qu’environ 60 % des Turcs interviewés souhaitaient que la crise de la Méditerranée orientale soit résolue diplomatiquement, tandis que 32 % d’entre eux soutenaient l’action militaire si nécessaire. Les partisans du parti au pouvoir et de ses alliés sont divisés entre les options diplomatique et militaire, alors que les partis de l’opposition sont favorables à une résolution diplomatique.

Karol Wasilewski, analyste à l’Institut polonais des affaires internationales situé à Varsovie, a estimé qu’il serait bon que la Turquie prête attention au message envoyé par l’UE plutôt que de se focaliser sur les sanctions.

« L’UE doit défendre ses membres, affirme-t-il à Arab News. Elle privilégie la diplomatie et le dialogue afin de trouver une forme de relation mutuellement avantageuse. Il y a une frustration croissante parmi ses États membres au sujet de la Turquie, et l’UE pourrait être amenée à modifier son approche de ce pays », a indiqué Wasilewski.

Wasilewski a expliqué que cette question d’approche était d’une grande importance, surtout après la prise de parole de Maas lors de sa visite à Ankara. Le ministre des Affaires étrangères allemand a en effet déclaré à cette occasion que l’avenir de cette relation serait déterminé d’ici à la fin de l’année.

« Cela pourrait être la suggestion voilée d'un diplomate allemand, selon laquelle, si la Turquie n'engage pas le dialogue, les Allemands ne pourront pas être de nouveau une force modératrice en ce qui concerne la politique de l'UE envers la Turquie », a ajouté Wasilewski.

Il a exhorté les décideurs d’Ankara à lire les derniers messages de l’UE concernant le conflit maritime afin de trouver un terrain d’entente et d’éviter une nouvelle escalade et une déstabilisation.

« Ils doivent également essayer de profiter de l'opportunité que l'UE leur offre de nouveau, car si l'Allemagne rejoint la position de la France et que toute l'UE prend par conséquent la décision d'avoir une politique plus affirmée envers la Turquie, ce pays aura des difficultés à faire face aux conséquences. »

Les exercices de tirs de la Turquie se poursuivront jusqu’au 11 septembre. Ankara a clairement indiqué qu’elle réagirait à toute sanction de l’Occident.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com  


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.

 

 


Conflit Israël-Iran: Trump quitte prématurément le G7

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  • Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants"
  • Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."

KANANASKIS: "A cause de ce qui se passe au Moyen-Orient, le président Trump va partir ce soir après le dîner" avec les autres dirigeants du sommet du G7 au Canada, un jour plus tôt que prévu, a annoncé lundi sa porte-parole Karoline Leavitt sur X.

Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants", a-t-elle déclaré par ailleurs dans un court communiqué.

Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."


Trump reproche à Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions concernant le conflit Iran-Israël

Le président français Emmanuel Macron, le premier ministre canadien Mark Carney, le président américain Donald Trump et le premier ministre britannique Keir Starmer participent à une photo de groupe devant les Rocheuses canadiennes au Kananaskis Country Golf Course lors du sommet des dirigeants du G7, le 16 juin 2025 à Kananaskis, en Alberta.(Getty Images via AFP)
Le président français Emmanuel Macron, le premier ministre canadien Mark Carney, le président américain Donald Trump et le premier ministre britannique Keir Starmer participent à une photo de groupe devant les Rocheuses canadiennes au Kananaskis Country Golf Course lors du sommet des dirigeants du G7, le 16 juin 2025 à Kananaskis, en Alberta.(Getty Images via AFP)
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  • Donald Trump a assuré lundi que son départ anticipé du G7 n'avait « rien à voir avec un cessez-le-feu » entre Israël et l'Iran.
  • Il a reproché au président français Emmanuel Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions.

CALGARY, CANADA : Donald Trump a assuré lundi que son départ anticipé du G7 n'avait « rien à voir avec un cessez-le-feu » entre Israël et l'Iran, et a reproché au président français Emmanuel Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions.

« Le président Emmanuel Macron, de France, a dit par erreur, dans le but de faire de la publicité, que j'avais quitté le sommet du G7 au Canada pour retourner à Washington afin de travailler à un cessez-le-feu entre Israël et l'Iran. Faux ! Il n'a aucune idée de la raison pour laquelle je suis maintenant en route pour Washington, mais cela n'a certainement rien à voir avec un cessez-le-feu. C'est beaucoup plus gros que ça », a-t-il tempêté sur son réseau Truth Social.

« Emmanuel ne comprend jamais rien, que ce soit volontairement ou non », a asséné le président américain, peu après avoir quitté le rassemblement des chefs d'État et de gouvernement du G7 dans les Rocheuses canadiennes, un jour plus tôt que prévu.

Le président français avait affirmé plus tôt, lors d'un point presse en marge du sommet, qu'« une offre avait été faite » de la part des Américains pour « une rencontre et des échanges » avec les Iraniens, ajoutant : « Si les États-Unis peuvent obtenir un cessez-le-feu, c'est une très bonne chose. » 

Ces dernières heures, Donald Trump a envoyé des signaux confus sur le conflit en cours entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations vont bon train sur un éventuel engagement militaire direct des États-Unis.

Tout en exhortant l'Iran à conclure un « accord » sur son programme nucléaire « avant qu'il ne soit trop tard », il a aussi appelé à « évacuer » Téhéran dans un message particulièrement alarmiste sur Truth Social.

Le gouvernement américain a toutefois assuré que la posture des forces américaines dans la région restait « défensive ».

Selon le site Axios, l'exécutif américain n'a pas abandonné la voie diplomatique et discute d'une possible rencontre entre l'émissaire spécial pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, et le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi.