La guerre des mots au sujet de l’eau du Nil monte d’un cran

Des hommes en bateau pêchent dans les eaux du Nil, au Caire, en Égypte, le 6 juillet 2021. (Photo, Reuters)
Des hommes en bateau pêchent dans les eaux du Nil, au Caire, en Égypte, le 6 juillet 2021. (Photo, Reuters)
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Publié le Mercredi 07 juillet 2021

La guerre des mots au sujet de l’eau du Nil monte d’un cran

  • L'Éthiopie affirme qu'elle ne fait qu’exercer ses droits sur les eaux du Nil, longtemps contrôlées par ses voisins en aval
  • Les pays en aval exhortent l'ONU à œuvrer pour un accord juridiquement contraignant

LE CAIRE : L'Égypte et le Soudan ont fait part de leur colère après que l'Éthiopie leur ait annoncé la reprise des opérations de remplissage du grand barrage de la Renaissance (GERD) pour une deuxième année consécutive.

Le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Shoukri a rencontré lundi son homologue soudanaise, Mariam Al-Sadiq Al-Mahdi, à New York. Les deux hauts responsables ont émis une déclaration qui décrit le remplissage de la deuxième phase du barrage du Nil comme une «escalade dangereuse».

L'annonce de l'Éthiopie soulève des tensions avant la session du Conseil de sécurité de l'ONU, prévue le 8 juillet a à la demande du Caire et de Khartoum, pour tenter de résoudre le différend.

Shoukri et Al-Sadiq ont appelé à des consultations urgentes entre les États membres du Conseil de sécurité sur le GERD.

Une fois achevé, il sera le plus grand projet hydro-électrique d'Afrique.

Le barrage a causé une impasse diplomatique de dix ans entre l'Éthiopie et les pays en aval, l'Égypte et le Soudan.

Le Caire et Khartoum tentent d'obtenir un accord juridiquement contraignant sur le remplissage et l'exploitation du barrage, et qui préserve les droits des deux pays sur l'eau du Nil.

L'Éthiopie affirme que le barrage sur le Nil Bleu est crucial pour son développement économique, ainsi que pour fournir de l'électricité à sa population.

Toutefois, l'Égypte le considère comme une menace majeure pour l'approvisionnement vital en eau, alors que le Soudan exprime sa préoccupation quant à sa sécurité et son impact sur ses propres barrages et stations d'eau.

Le rythme de remplissage du barrage dépendra des précipitations saisonnières en Éthiopie, a révélé le porte-parole du ministère égyptien de l'Irrigation Mohamed Ghanim à une chaîne de télévision locale, selon Reuters.

«Nous ne verrons aucun effet immédiat sur le Nil. Nous avons un mois ou même six semaines devant nous», a-t-il expliqué.

L'Égypte et le Soudan ont tous deux mené une campagne diplomatique pour un accord sur l'exploitation du barrage, mais les pourparlers ont été retardés à plusieurs reprises.

Le ministère égyptien des Affaires étrangères a souligné que la dernière décision de l'Éthiopie viole les lois et les normes internationales qui régissent l'exploitation des ressources fluviales.

«Cette étape est une escalade dangereuse qui révèle la volonté de l'Éthiopie d'imposer un fait accompli aux deux pays en aval, l’Égypte et le Soudan, et son indifférence aux effets négatifs et aux dommages que ces deux pays pourraient subir en raison du remplissage unilatéral du barrage», indique le communiqué.

Shoukry a tenu plusieurs réunions à New York avec des émissaires d’autres pays avant la session du Conseil de sécurité.

Pour sa part, l'Éthiopie affirme qu'elle ne fait qu’exercer ses droits sur les eaux du Nil, longtemps contrôlées par ses voisins en aval.

Son ambassadeur au Soudan a signalé dimanche que la question n'est pas une question de paix et de sécurité, et ne devrait pas être portée devant le Conseil de sécurité.

Nicolas de Rivière, ambassadeur de France auprès de l'ONU, a déclaré la semaine dernière que le conseil ne peut faire grand-chose à part rassembler les parties concernées.

«Nous pouvons ouvrir la porte, inviter les trois pays à la table et les encourager à reprendre les négociations afin de trouver une solution», soutient-il.

L'Égypte, qui dépend du Nil pour environ 97% de son irrigation et de son eau potable, considère le barrage comme une menace existentielle.

Le Soudan espère que le projet va réguler les inondations annuelles, mais craint que ses propres barrages ne soient durement touchés sans un accord sur le fonctionnement du GERD.

Plus tôt, Mohamed Abdel-Aty, le ministre égyptien de l'irrigation, a envoyé une lettre officielle à son homologue éthiopien. La missive condamne la mesure unilatérale d'Addis-Abeba comme «une violation claire et dangereuse de l'accord sur la déclaration de principes».

Abdel-Aty rappelle que l'Égypte manque de ressources en eau et qu’elle est l'un des pays les plus secs du monde. Selon lui, l'Éthiopie dispose de précipitations adéquates, d'énormes ressources en eau et de grands volumes aquatiques stockés dans les barrages et les lacs naturels.

Abdel-Aty a avisé que l'Égypte ne s'oppose pas au développement en Éthiopie ou dans les autres pays du bassin du Nil, mais estime que les projets doivent être conformes au droit international et prendre en compte les préoccupations dans l’ensemble des pays en aval.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’Arabie saoudite salue la décision des États-Unis de lever les sanctions contre la Syrie

L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
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  • L’Arabie saoudite estime que la levée des sanctions américaines contre la Syrie soutiendra la stabilité et le développement du pay
  • Riyad salue le rôle des États-Unis et les mesures prises par Damas pour favoriser la reconstruction et le retour des déplacés

RIYAD : L’Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu du Caesar Act, estimant que cette mesure soutiendra la stabilité, la prospérité et le développement du pays, et contribuera à répondre aux aspirations du peuple syrien.

Dans un communiqué publié vendredi, le Royaume a salué le rôle positif joué par le président américain Donald Trump dans ce processus, depuis l’annonce faite lors de sa visite à Riyad en mai 2025 de la décision de lever l’ensemble des sanctions contre la Syrie, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Le communiqué précise que le processus a abouti à la signature par le président Trump de la loi d’autorisation de la défense nationale pour l’exercice 2026, laquelle inclut l’abrogation du Caesar Act, a ajouté la SPA.

L’Arabie saoudite a également félicité les dirigeants, le gouvernement et le peuple syriens à l’occasion de la levée des sanctions, tout en exprimant sa reconnaissance pour les mesures prises par Damas afin de rétablir la stabilité dans l’ensemble du pays.

Le Royaume a souligné que ces efforts contribueront à créer des conditions favorables à la reconstruction de l’État syrien et de son économie, ainsi qu’à faciliter le retour des réfugiés et des personnes déplacées syriennes dans leurs foyers.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une fondation caritative saoudienne célèbre la Journée mondiale de la langue arabe avec l’UNESCO à Paris

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
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  • Une célébration à l’UNESCO à Paris a mis en lumière le rôle mondial de la langue arabe et son apport au dialogue interculturel
  • Le partenariat entre l’UNESCO et la fondation saoudienne prévoit plusieurs projets clés pour renforcer la promotion de l’arabe

RIYAD : La fondation caritative Sultan bin Abdulaziz Al-Saud et l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ont célébré cette semaine à Paris la Journée mondiale de la langue arabe lors d’un événement placé sous le thème : « Des voies innovantes pour l’arabe : politiques et pratiques pour un avenir linguistique plus inclusif ».

Organisée en collaboration avec la délégation permanente du Royaume auprès de l’UNESCO, la rencontre a réuni, selon les organisateurs, un groupe distingué de dirigeants internationaux, de décideurs politiques, d’experts, d’intellectuels et de spécialistes des affaires linguistiques et culturelles venus du monde entier, afin de souligner le rayonnement mondial de la langue arabe et son rôle central dans la promotion de la diversité culturelle et du dialogue entre les civilisations.

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l’UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l’Arabie saoudite auprès de l’organisation, ainsi que Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation.

Dans son discours, El-Enany a mis en avant l’importance du partenariat entre l’UNESCO et la fondation, estimant qu’il permet à l’organisation d’élargir l’ampleur de ses ambitions. Plusieurs projets majeurs sont prévus dans le cadre de cette collaboration, a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Défense civile de Gaza annonce cinq morts dans une frappe israélienne sur un abri

Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
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  • Une frappe israélienne a touché une école servant d’abri à Gaza, faisant cinq morts selon la Défense civile; l’armée israélienne dit avoir visé des « suspects » et enquête sur les victimes
  • Le cessez-le-feu du 10 octobre reste fragile, avec des accusations mutuelles de violations, tandis que des médiateurs internationaux poussent vers une nouvelle phase du plan de paix

Gaza, Territoires palestiniens: La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé vendredi qu'une frappe israélienne sur une école transformée en abri pour personnes déplacées avait fait cinq morts, tandis que l'armée a affirmé avoir ouvert le feu sur des suspects.

Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a déclaré à l'AFP que cinq corps avaient été retrouvés après un bombardement israélien sur l'Ecole des martyrs de Gaza, utilisée comme abri dans le quartier de Tuffah, dans l'est de la ville de Gaza.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a déclaré que "pendant des opérations dans le secteur de la Ligne jaune dans le nord de la bande de Gaza, plusieurs individus suspects ont été repérés dans des structures de commandement à l'ouest de la Ligne jaune".

En vertu du cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas après deux ans de guerre, les forces israéliennes se sont retirées à l'est de cette ligne de démarcation.

L'armée a ajouté que des soldats avaient "tiré sur les individus suspects pour éliminer la menace" et dit être "au courant des allégations concernant des victimes", allégations qui sont "en cours d'examen".

L'armée "regrette tout dommage causé à des personnes non impliquées", a-t-elle ajouté.

Le cessez-le-feu dans le territoire palestinien, basé sur le plan du président américain Donald Trump, reste fragile et les deux camps s'accusent mutuellement de violations.

L'émissaire américain Steve Witkoff devait participer à une réunion vendredi à Miami, en Floride, avec des représentants de la Turquie, du Qatar et de l'Egypte, médiateurs et garants de la trêve.

Les médiateurs appellent à présent à accentuer les efforts pour passer à la prochaine phase du plan de paix, qui prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

"Notre population attend de ces pourparlers que les participants s'accordent pour mettre fin aux excès israéliens et stopper toutes les violations", a déclaré à l'AFP Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a annoncé jeudi qu'au moins 395 Palestiniens avaient été tués par des tirs israéliens depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.

Trois soldats israéliens ont également été tués dans le territoire depuis la trêve.

Israël attend encore le retour d'un dernier corps d'otage retenu à Gaza avant d'entamer les tractations sur la deuxième phase de l'accord.