Incertitudes sur la tenue des élections après l'échec d'un dialogue interlibyen

Cette photo prise et publiée par les Nations Unies (ONU) montre un personnel vidant une urne après que les délégués ont voté pour le nouveau gouvernement intérimaire lors d'une réunion du Forum de dialogue politique libyen (photo d'archives) (AFP)
Cette photo prise et publiée par les Nations Unies (ONU) montre un personnel vidant une urne après que les délégués ont voté pour le nouveau gouvernement intérimaire lors d'une réunion du Forum de dialogue politique libyen (photo d'archives) (AFP)
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Publié le Mercredi 07 juillet 2021

Incertitudes sur la tenue des élections après l'échec d'un dialogue interlibyen

  • Réunies du 28 juin au 2 juillet, 75 personnalités libyennes de tous bords, choisies par l’ONU dans le cadre d’un processus de réconciliation, étaient appelées à s'accorder sur les modalités des élections législatives et présidentielle annoncées pour le 24
  • Les discussions à Genève des personnalités réunies au sein du Forum du dialogue politique libyen (FDPL) ont été houleuses et très tendues, selon les images des réunions diffusées en direct à la télévision

TRIPOLI : Les élections prévues en Libye fin 2021 semblent de plus en plus compromises après l'échec de négociations tenues en Suisse sous l'égide de l'ONU qui tente d'aider ce pays à s'extraire d'une décennie de chaos, selon des experts.

Réunies du 28 juin au 2 juillet, 75 personnalités libyennes de tous bords, choisies par l’ONU dans le cadre d’un processus de réconciliation, étaient appelées à s'accorder sur les modalités des élections législatives et présidentielle annoncées pour le 24 décembre.

Elles devaient s'accorder sur un cadre constitutionnel censé régir ces modalités, en l'absence d'une Constitution en Libye, supprimée par l’ex-dirigeant Mouammar Kadhafi à son arrivée au pouvoir en 1969.

Les discussions à Genève des personnalités réunies au sein du Forum du dialogue politique libyen (FDPL) ont été houleuses et très tendues, selon les images des réunions diffusées en direct à la télévision.

La mission d’appui de l’ONU en Libye (Manul) a dû au bout de quatre jours reconnaître l’échec de ce dialogue, après l'absence d'un consensus parmi les délégués.

"Aucun consensus n'a été atteint sur la proposition de base constitutionnelle", a regretté la Manul dans un communiqué, "encourageant" les membres du FDPL à poursuivre les concertations "en vue d'un compromis viable".

Après un accord de cessez-le-feu entre forces rivales en octobre 2020, des séries de négociations ont eu lieu entre les Libyens dont l'une a débouché sur l'annonce d'élections le 24 décembre.

De précédents accords sur la tenue de scrutins avaient été conclus ces dernières années mais sont restés lettre morte.

Divisions

La Libye tente de s'extraire d'une décennie de violences depuis le renversement et la mort de Mouammar Kadhafi après une révolte populaire en 2011, un chaos marqué ces dernières années par l’existence de pouvoirs rivaux dans l'Est et l'Ouest, sur fond d'ingérences étrangères.

"Les divergences apparues lors des réunions de Genève étaient attendues", déclare à l'AFP Khaled al-Montasser, professeur en Relations internationales à l'Université de Tripoli.

Selon lui, trois courants sont apparus à Genève. "Un premier groupe a demandé le report du scrutin à l'année prochaine, un deuxième qui ne veut que des élections parlementaires et un troisième qui reste attaché à la feuille de route (...) et la tenue des élections" le 24 décembre.

Ce forum devait s’accorder au plus tard le 1er juillet pour soumettre au Parlement un cadre constitutionnel permettant d’adopter la loi électorale.

En amont de Genève, un comité consultatif s’était réuni à Tunis du 24 au 26 juin à la demande de l'ONU pour examiner les différentes propositions concernant le cadre constitutionnel.

Mais alors que tout semblait quasiment finalisé, de vives tensions sont apparues à Genève, d'où l'échec des négociations.

«Marché alléchant»

"Nous étions parvenus à un consensus sur un projet de texte pour la base constitutionnelle (...), mais dès le début des réunions il a été remis en question par certains membres qui ont fait de nouvelles propositions", a indiqué à l’AFP un délégué à Genève, sous couvert d'anonymat.

Ils ont tenté "de se soustraire à leurs engagements en faveur de la tenue des élections" à la date prévue.

Jalal al-Fitouri, professeur de droit, est convaincu que les divisions apparues à Genève ont été "orchestrées d'avance". "Ce n'est un secret pour personne que les Etats qui monopolisent le dossier libyen (...) ont fait pression sur ceux qui les représentent au FDPL à Genève", dit-il à l'AFP.

Alors que la Russie, l'Egypte et les Emirats arabes unis ont apporté leur soutien au maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l'Est, la Turquie et le Qatar appuyaient l'ex-gouvernement basé à Tripoli (ouest), remplacé depuis quelques mois par un gouvernement intérimaire chargé de mener la transition.

"Chaque Etat impliqué soutient un camp et a son mot à dire sur le mode de scrutin ou les conditions de candidature (...) pour garantir l'arrivée au pouvoir de leur favori dans un pays qui, épuisé et détruit par la guerre, se prépare à une phase de reconstruction. Donc un marché alléchant", indique M. Fitouri.

 

 


L'Égypte coordonne avec la Grèce le retour des victimes du bateau de migrants et met en garde contre les itinéraires irréguliers

L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016. (File/AFP)
L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016. (File/AFP)
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  • Le ministère a ajouté que l'ambassade était en contact avec les familles des personnes décédées afin d'organiser le transfert des dépouilles dans leur pays d'origine
  • Présentant ses condoléances aux familles des victimes, le ministère a renouvelé son avertissement aux citoyens concernant les risques de la migration irrégulière, exhortant les Égyptiens à protéger leur vie en utilisant des moyens de transport légaux

DUBAI: Les mesures prises par l'Égypte ont reçu le soutien de la communauté internationale, l'Union européenne s'étant engagée à verser 200 millions d'euros de subventions en mars 2024 pour renforcer la gestion des frontières.
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a demandé à l'ambassade égyptienne à Athènes de renforcer la coordination avec les autorités grecques, a rapporté Ahram Online mardi.

Cette mesure vise à soutenir les survivants et à accélérer le rapatriement des corps des victimes une fois les procédures légales achevées.

Le ministère a ajouté que l'ambassade était en contact avec les familles des personnes décédées afin d'organiser le transfert des dépouilles dans leur pays d'origine.

Présentant ses condoléances aux familles des victimes, le ministère a renouvelé son avertissement aux citoyens concernant les risques de la migration irrégulière, exhortant les Égyptiens à protéger leur vie en utilisant des moyens de transport légaux et réglementés.

L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016, les responsables soulignant que le pays ne sera pas utilisé comme voie de transit vers l'Europe.

Les autorités affirment qu'aucun bateau de migrants n'a quitté les côtes égyptiennes depuis l'introduction de la stratégie, bien que l'Égypte accueille près de 10 millions de ressortissants étrangers, y compris des réfugiés, des demandeurs d'asile et des migrants de 133 pays.

L'approche a continué à évoluer au fil des ans, tout récemment avec l'adoption du plan d'action national 2024-2026 par le Comité national pour la lutte et la prévention de la migration illégale et de la traite des personnes.

Des initiatives antérieures ont également soutenu ces efforts, notamment le programme "Lifeboats" de 2019, qui a alloué 250 millions EGP pour créer des opportunités d'emploi dans les villages considérés comme les plus vulnérables à la migration irrégulière.

Les mesures prises par l'Égypte ont bénéficié d'un soutien international, l'Union européenne s'étant engagée à verser 200 millions d'euros de subventions en mars 2024 pour renforcer la gestion des frontières, les capacités de recherche et de sauvetage et les efforts de lutte contre le trafic de migrants.


Explosion du port de Beyrouth: un juge libanais en Bulgarie pour l'enquête

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  • Un tribunal bulgare avait refusé le 10 décembre d'extrader Igor Grechushkin, un citoyen russo-chypriote de 48 ans, faute d'assurances suffisantes du Liban qu'il n'appliquerait pas la peine de mort
  • Arrêté à l'aéroport de Sofia en septembre sur la base d'une notice rouge d'Interpol, il est accusé par les autorités judiciaires libanaises d'"introduction d'explosifs au Liban"

BEYROUTH: Le juge libanais Tarek Bitar s'est déplacé mercredi en Bulgarie pour interroger le propriétaire du navire lié à l'explosion meurtrière dans le port de Beyrouth en 2020, a indiqué un responsable judiciaire à l'AFP.

Un tribunal bulgare avait refusé le 10 décembre d'extrader Igor Grechushkin, un citoyen russo-chypriote de 48 ans, faute d'assurances suffisantes du Liban qu'il n'appliquerait pas la peine de mort.

M. Grechushkin est désigné par les autorités libanaises comme le propriétaire du Rhosus, le navire qui transportait le nitrate d'ammonium débarqué dans le port de Beyrouth dans un entrepôt, où il avait explosé suite à un incendie, faisant plus de 200 morts, des milliers de blessés et d'importants dégâts.

Arrêté à l'aéroport de Sofia en septembre sur la base d'une notice rouge d'Interpol, il est accusé par les autorités judiciaires libanaises d'"introduction d'explosifs au Liban, acte terroriste ayant entraîné la mort d'un grand nombre de personnes et désactivation de machines dans le but de faire couler un navire", selon le parquet bulgare.

"M. Bitar est parti pour Sofia mercredi" et doit interroger M. Grechushkin jeudi, a précisé sous couvert d'anonymat un responsable de la justice libanaise à l'AFP.

L'ambassade libanaise à Sofia s'est occupée de trouver un traducteur et un huissier chargé de prendre en note l'interrogatoire, qui se fera en présence d'autorités judiciaires bulgares, a précisé la même source.

La justice libanaise espère obtenir des informations sur la cargaison de nitrate d'ammonium et en particulier son commanditaire. Elle veut aussi savoir si Beyrouth était la destination finale du navire.

Le juge indépendant Tarek Bitar avait repris en début d'année l'enquête qu'il avait dû interrompre en janvier 2023, se heurtant à l'hostilité d'une grande partie de la classe politique, notamment du Hezbollah qui l'accusait d'impartialité, avant d'être poursuivi pour insubordination.

Son enquête a pu reprendre après l'entrée en fonction du président Joseph Aoun et de son Premier ministre, qui ont promis de préserver l'indépendance de la justice, à la suite de la guerre entre Israël et le Hezbollah dont le mouvement chiite soutenu par l'Iran est sorti très affaibli à l'automne 2024.


«Des habitants meurent de froid»: Gaza frappé par de nouvelles intempéries

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs. (AFP)
Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs. (AFP)
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  • "Avec les fortes pluies et le froid apportés par la tempête Byron, des habitants de la bande de Gaza meurent de froid", a écrit lundi sur X Philippe Lazzarini, le chef de l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens (Unrwa)
  • "Nos aides attendent depuis des mois d'entrer à Gaza. Elles permettraient de couvrir les besoins de centaines de milliers de personnes en détresse", a-t-il déploré

GAZA: De nouvelles pluies hivernales se sont abattues cette semaine sur la bande de Gaza, déjà ravagée par la guerre, faisant au moins 18 morts depuis le début des intempéries.

Des Palestiniens poussant une voiture dans une rue inondée, une charrette tirée par un âne progressant difficilement à travers les eaux, des tentes et des abris de fortune de déplacés inondés: la situation s'aggrave dans un territoire palestinien en ruines.

"Avec les fortes pluies et le froid apportés par la tempête Byron, des habitants de la bande de Gaza meurent de froid", a écrit lundi sur X Philippe Lazzarini, le chef de l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens (Unrwa).

"Nos aides attendent depuis des mois d'entrer à Gaza. Elles permettraient de couvrir les besoins de centaines de milliers de personnes en détresse", a-t-il déploré.

Si un cessez-le-feu est entré en vigueur en octobre après deux années de guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, l'ONU estime que l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante face à l'ampleur des besoins de la population démunie.

Nourrissons «en danger»

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs.

Trois enfants étaient décédés dans des conditions similaires la semaine dernière, d'après la Défense civile, organisation de premiers secours opérant sous l'autorité du mouvement islamiste.

Si un cessez-le-feu est entré en vigueur en octobre, l'ONU estime que l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante face à l'ampleur des besoins de la population démunie.

Environ 1,3 million de personnes, sur une population de plus de deux millions d'habitants dans le territoire, ont actuellement besoin d'un hébergement d'urgence, selon les Nations unies, qui mettent en garde contre un risque croissant d'hypothermie.

Les nourrissons encourent particulièrement un "grand danger" avec les conditions hivernales, avertit l'organisation.

«Reconstruire le territoire»

La Défense civile de Gaza avait indiqué vendredi qu'au moins 16 personnes étaient mortes en 24 heures des suites de l'effondrement de bâtiments ou des effets du froid.

Outre le nourrisson, le porte-parole de l'organisation, Mahmoud Bassal, a fait état mardi d'un autre décès après l'effondrement du toit d'un bâtiment à la suite de fortes pluies dans le nord-ouest de la ville de Gaza.

Il a précisé que la maison avait déjà été endommagée par des frappes aériennes pendant la guerre.

Des images de l'AFP montrent des secouristes extraire le corps d'un Palestinien des décombres d'un bâtiment. Non loin, des proches en deuil pleurent.

"Nous appelons le monde à résoudre nos problèmes et à reconstruire le territoire afin que nous puissions avoir des maisons au lieu (...) de vivre dans la rue", a déclaré Ahmed al-Hossari, qui a perdu un membre de sa famille.

La bande de Gaza connaît généralement un épisode de fortes pluies à la fin de l'automne et en hiver, mais l'état de dévastation du territoire, des conséquences de la guerre, a rendu ses habitants plus vulnérables.