Contre la grippe aviaire, un «nouveau mode d'emploi» pour les éleveurs de volailles             

Entre novembre et mai, la France a recensé près de 500 foyers d'influenza aviaire dans des élevages de volailles, principalement dans le Sud-Ouest réputé pour sa production de foie gras. (AFP).
Entre novembre et mai, la France a recensé près de 500 foyers d'influenza aviaire dans des élevages de volailles, principalement dans le Sud-Ouest réputé pour sa production de foie gras. (AFP).
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Publié le Vendredi 09 juillet 2021

Contre la grippe aviaire, un «nouveau mode d'emploi» pour les éleveurs de volailles             

  • Comment éviter l'abattage de millions de volailles lors de la prochaine apparition d'un virus d'influenza aviaire?
  • La densité des élevages et le maintien en plein air d'un grand nombre de canards, malgré la consigne nationale de mise à l'abri, a favorisé la diffusion du virus, présent à l'origine parmi des oiseaux migrateurs

PARIS: Comment éviter l'abattage de millions de volailles lors de la prochaine apparition d'un virus d'influenza aviaire? Le ministre de l'Agriculture Julien Denormandie a présenté jeudi un "nouveau mode d'emploi" pour prévenir et gérer ce type de crise, qui menace de se répéter régulièrement.


Entre novembre et mai, la France a recensé près de 500 foyers d'influenza aviaire dans des élevages de volailles, principalement dans le Sud-Ouest réputé pour sa production de foie gras. Conséquence de l'emballement de la propagation du virus, la crise n'a pu être enrayée qu'au prix de l'abattage de plus de 3,5 millions de volailles, essentiellement des canards.


Selon un premier "retour d'expérience" des experts de l'agence sanitaire Anses, publié fin mai, la densité des élevages et le maintien en plein air d'un grand nombre de canards, malgré la consigne nationale de mise à l'abri, a favorisé la diffusion du virus, présent à l'origine parmi des oiseaux migrateurs.


Jeudi, le ministre et les professionnels ont acté de supprimer la dérogation permettant aux exploitations de moins de 3.200 palmipèdes de laisser les canards dehors, conformément à la recommandation de l'Anses.


En cas d'"évolution du niveau de risque influenza sur notre territoire (...) les animaux devront être mis à l'abri obligatoirement dans les exploitations", indique-t-on au ministère.


Mais cette mise à l'abri se fera selon "des contraintes différenciées en fonction de l'espèce, en fonction de la typologie des élevages et en fonction du mode d'élevage", afin de ne "jamais interdire quelque élevage que ce soit".


Doivent également être créées des "zones à risque de diffusion" qui présentent "une densité élevée de palmipèdes gras".


"Dans ces zones là, seront appliquées des diminutions de densité sur site en période à risque selon un accord interprofessionnel", explique-t-on au ministère.

Des filets pour les canards ? 

La nouvelle feuille de route prévoit également de rendre obligatoire la télédéclaration des données sur les élevages et les mouvements d'animaux, afin de disposer d'éléments en temps réel, "sinon on perd la bataille contre la maladie", qui s'apparente souvent à une "course contre la montre".


Autre principe, conditionner les indemnisations conséquentes à un abattage sanitaire au respect des mesures qui seront prescrites: "Il n'y aura pas d'aides pour les éleveurs qui n'auraient pas respecté toutes les règles qu'on est en train de mettre en place", a-t-on assuré jeudi au ministère. 


"La profession a entre les mains un bon outil pour éviter une nouvelle crise, tous les opérateurs doivent aujourd'hui s'en emparer", affirment dans un communiqué le syndicat majoritaire FNSEA, ses sections spécialisées volailles et les Jeunes agriculteurs. 


Ils regrettent toutefois qu'il soit prévu de laisser "la possibilité de mettre à l'abri les palmipèdes sous des filets quand l'élevage est autarcique ou en circuit court et compte moins de 1.500 animaux". Ces organisations demandaient "de généraliser les constructions en dur, bien plus protectrices". 


De leur côté, le Modef et la Confédération paysanne, attachés à l'élevage de plein air, ont signé la feuille de route en émettant des "réserves".


Ils demandent notamment des "mesures fortes et contraignantes" pour réduire la densité et les transports de canards, fréquents dans les filières industrielles. C'est, selon eux, "la seule condition pour que l'aviculture française ne revive plus ces crises".


Les députés approuvent la mise en place d'une taxe de deux euros pour les «petits colis»

L'Assemblée nationale a approuvé mercredi la mise en place d'une taxe de deux euros ciblant les "petits colis" d'une valeur inférieure à 150 euros d'origine extra-européenne, qui servira à financer les dispositifs pour contrôler ces produits. (AFP)
L'Assemblée nationale a approuvé mercredi la mise en place d'une taxe de deux euros ciblant les "petits colis" d'une valeur inférieure à 150 euros d'origine extra-européenne, qui servira à financer les dispositifs pour contrôler ces produits. (AFP)
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  • La mesure a suscité de vifs débats, le Rassemblement national dénonçant une "taxe sur la consommation populaire et les classes moyennes"
  • Ces discussions interviennent alors que la plateforme de commerce en ligne d'origine chinoise Shein est sous le feu des critiques, accusée de vendre de nombreux produits non conformes et illicites

PARIS: L'Assemblée nationale a approuvé mercredi la mise en place d'une taxe de deux euros ciblant les "petits colis" d'une valeur inférieure à 150 euros d'origine extra-européenne, qui servira à financer les dispositifs pour contrôler ces produits.

208 députés contre 87 ont approuvé cette mesure proposée par le gouvernement dans le cadre de l'examen en première lecture du budget de l'Etat. Le RN a voté contre, la gauche, la coalition gouvernementale et le groupe ciottiste UDR, allié de Marine Le Pen, pour.

La mesure a suscité de vifs débats, le Rassemblement national dénonçant une "taxe sur la consommation populaire et les classes moyennes", quand la ministre Amélie de Montchalin (Comptes publics) a défendu une "redevance" destinée à contrôler des produits souvent "dangereux".

Ces discussions interviennent alors que la plateforme de commerce en ligne d'origine chinoise Shein est sous le feu des critiques, accusée de vendre de nombreux produits non conformes et illicites.

"Ce n'est pas une taxe pour empêcher la concurrence déloyale chinoise, c'est une taxe sur la consommation populaire et les classes moyennes", a dénoncé le député Jean-Philippe Tanguy (RN).

"Faire croire aux Français qu'en taxant les petits colis, vous arriverez à augmenter de manière spectaculaire le nombre de contrôles, c'est se moquer du monde", a renchéri la présidente du groupe, Marine Le Pen, soulignant que "l'année dernière, 0,125 % de colis ont été vérifiés".

La France insoumise s'est également dite soucieuse des répercussions de la taxe sur les consommateurs, exigeant pour les protéger que les plateformes soient taxées directement et non les colis, et menaçant de voter contre la mesure.

Le gouvernement a déposé un amendement destiné à répondre à cette préoccupation, permettant que la taxe soit payée via "le tuyau de la TVA", qui est "alimenté par les plateformes". Cela a convaincu LFI de soutenir la proposition gouvernementale.

La taxe devrait rapporter environ 500 millions d'euros, destinés selon Mme de Montchalin à financer l'achat de scanners pour contrôler les colis et embaucher des douaniers.

Elle s'est félicitée que la France mette en oeuvre la taxe "dès le 1er janvier", comme la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg, neuf mois plus tôt que les autres pays de l'UE.

"Ceux qui ce soir ne voteront pas cette taxe (...) n'ont pas choisi la France, ils n'ont pas choisi nos commerçants, ils auront choisi la Chine et sa submersion", a-t-elle tonné.

Elle a par ailleurs rappelé que les ministres des Finances de l'Union européenne se sont accordés la semaine dernière pour supprimer l'exonération de droits de douane dont bénéficient ces petits colis.

Juste avant minuit, les députés ont en revanche supprimé un autre article du projet de loi, visant à fiscaliser l'ensemble des produits à fumer, avec ou sans tabac ou nicotine.

"Nous sommes 700. 000 personnes à avoir réussi à arrêter de fumer grâce à la cigarette électronique", une alternative efficace pour "sauver des vies" qui est "bien moins dangereuse que la cigarette", a argumenté le député Renaissance Pierre Cazeneuve. Parmi elles, de nombreux députés, dont lui-même.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).