Entre mes mains : « C’est grâce au cinéma que je me suis installé à Dubaï »

Une carte d’abonnement de cinéma qui date de l’époque où je vivais à Paris. Il y a aussi le billet d’entrée à la projection du film Saint Laurent à Cannes, c’était en 2014. (Photo fournie)
Une carte d’abonnement de cinéma qui date de l’époque où je vivais à Paris. Il y a aussi le billet d’entrée à la projection du film Saint Laurent à Cannes, c’était en 2014. (Photo fournie)
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Publié le Mardi 07 septembre 2021

Entre mes mains : « C’est grâce au cinéma que je me suis installé à Dubaï »

  • Mon intérêt pour le cinéma a débuté très tôt, dès l’enfance, et cela grâce à ma mère qui m’a montré de nombreux films
  • Le Moyen-Orient va devenir, dans moins de dix ans, la quatrième puissance en termes de box-office, derrière les États-Unis, la Chine et la France

À sa droite, James Bond, à sa gauche, Superman. La décoration de son bureau ne laisse pas de doute sur son activité professionnelle ni sur sa passion. C’est évidemment de cinéma dont Andrei Kamarowsky, le directeur général de Gulf Film, nous parle, mais aussi de culture et de projets. Mais avant cela, je lui avais demandé d’apporter un objet qui représente son lien à Dubaï…

Que tenez-vous entre vos mains? 

Une carte d’abonnement de cinéma qui date de l’époque où je vivais à Paris. Il y a aussi le billet d’entrée à la projection du film Saint Laurent à Cannes, c’était en 2014. C’était mon dixième festival de Cannes, mais le premier auquel je me rendais pour défendre un film en sélection, ce qui est une aventure forte et inoubliable. Ces deux objets, même s’ils sont géographiquement rattachés à la France, représentent mon lien au cinéma, et c’est grâce au cinéma que je me suis installé à Dubaï il y a maintenant deux ans. 

Mon intérêt pour le cinéma a débuté très tôt, dès l’enfance, et cela grâce à ma mère qui m’a montré de nombreux films. À dix ans, j’ai reçu ma première caméra. À l’époque, je souhaitais devenir réalisateur. Après une scolarité en Belgique et au Luxembourg, j’ai fait des études de cinéma à l’université de Newcastle. J’avais entre-temps travaillé comme assistant sur des tournages au Luxembourg. Je souhaitais à tout prix œuvrer dans le milieu du cinéma. En 2004, je suis donc parti à Paris dans l’espoir de pouvoir concrétiser mon rêve. J’ai dormi sur le canapé d’une amie, j’ai été serveur pendant un an, jusqu’à décrocher ce premier poste d’attaché de presse. 

On emploie le terme «cinéma» au singulier, mais entre le cinéma dit «populaire» et le cinéma d’auteur, il y a un océan de diversités. Quel est votre type de cinéma en tant que spectateur, et en tant que distributeur? 

Mes goûts et mes affinités ont changé en même temps que j’évoluais. Avec ma mère, nous regardions surtout des comédies romantiques. Ma mère est une immigrée russo-roumaine qui a vécu sous Ceausescu, elle avait besoin d’évasion et de rêve, et c’est ce qui explique ses choix cinématographiques. J’ai découvert le cinéma d’auteur à l’âge de vingt-quatre ans, avec mon métier d’attaché de presse. Jusque-là, mon univers cinématographique était plutôt celui de Spielberg et de Tarantino, et pour la première fois je découvrais Haneke et Kitano. 

Gulf Film est l’une des premières entreprises de distribution de films dans la région du Moyen-Orient. Nos choix se portent d’abord sur des succès commerciaux qui vont, de façon quasi naturelle, trouver leur public, c’est le cas des James Bond ou des Taken par exemple. Mais nous avons aussi la volonté de faire découvrir un autre type de cinéma, plus confidentiel. 

Dans la région, le cinéma intimiste que vous mentionnez tente de se frayer un chemin au sein de l'activité cinématographique à côté des multiplexes et des blockbusters américains, quelle place y trouve-t-il? Le public est-il curieux de découvrir d’autres genres cinématographiques? 

Si les gens ne se dirigent pas vers le cinéma d’auteur, c’est parce qu’ils ne le connaissent pas et non pas parce qu’ils ne l’apprécient pas. Il y a un énorme travail de communication et de vulgarisation à effectuer. Il ne faut pas oublier que les premières salles de cinéma aux Émirats arabes unis (EAU) datent des années 1960 : les projections se déroulaient en plein air, le public assis sur des boîtes en carton. À la même époque, l’industrie du cinéma était déjà d’une grande maturité en Europe. En termes d’expériences cinématographiques, notre public est extrêmement jeune, il faut donc lui donner le temps de découvrir et d’aiguiser son regard. On observe pour l’instant un public peu exigeant qui est surtout preneur de l’expérience cinématographique, mais c’est déjà en train de changer. Il y a quelques années, on sortait une centaine de films par an (en Europe, on en sort une douzaine), mais nous sommes passés à une trentaine de films, preuve que la qualité commence à l’emporter sur la quantité. 

Une grande partie de mon métier consiste à sillonner les festivals (Cannes, Berlin, Los Angeles, Toronto, etc.) afin d’acheter les droits des films. J’achète les droits pour les salles de projection, la télévision et la vidéo à la demande, pour une période de dix à quinze ans, pour toute la région du Moyen-Orient, ce qui représente potentiellement 200 millions de spectateurs. J’achète souvent un film sur scénario, et à la lecture, je dois parvenir à me projeter pour savoir si le film trouvera son public. 

Y a-t-il des différences de comportement face aux films dans cette vaste région du Moyen-Orient? 

Bien sûr. Les Libanais sont ceux qui apprécient le plus le cinéma français; malheureusement, la situation économique et politique du pays a mis l’industrie du cinéma en berne. Le cas le plus intéressant est celui de l’Arabie saoudite: les producteurs du monde entier observent ce pays parce que cela fait à peine plus de deux ans que les cinémas y ont ouvert. On peut y observer ce que l’on a vu en France il y a cent ans, ou dans les pays de l’Europe de l’Est il y a vingt ans, c’est-à-dire un engouement fascinant pour le cinéma. L’Arabie saoudite est le premier territoire de la région en termes d’entrées au box-office, alors qu’il y a trois fois moins de salles qu’aux EAU. Il y a une réelle soif de cinéma: les salles sont ouvertes vingt-quatre heures sur vingt-quatre et les gens font la queue! Les Saoudiens vont construire une quarantaine de multiplexes d’ici à 2030. Le Moyen-Orient va devenir, dans moins de dix ans, la quatrième puissance en termes de box-office, derrière les États-Unis, la Chine et la France. Cet engouement va évidemment se canaliser au fil des années, le public deviendra plus exigeant, c’est un processus non seulement normal mais souhaitable. On observe déjà des envies de films différents. De façon assez inattendue, le film coréen Minari a bien marché partout dans la région, alors qu’il s’agit d’un petit film indépendant qui était projeté en version originale sous-titrée. Nomadland a été projeté pendant de nombreuses semaines; The Father a reçu un bon accueil, même en Arabie Saoudite alors que nous pourrions penser qu’il y aurait une réticence face à ce genre de films. C’est aussi notre mission, en tant que distributeurs, de venir nourrir la curiosité du public. La prochaine étape, selon moi, serait la production de films locaux ou régionaux. Il y a de nombreux talents dans la région, mais ils ne savent pas vers qui se tourner, ils ne connaissent souvent même pas les métiers du cinéma. Mon rêve est de créer une école de cinéma gratuite et subventionnée, ouverte à tous.

C’est un rêve qui s’inscrit dans le temps long, cela signifie-t-il que vous avez posé vos valises à Dubaï pour un certain temps? 

Oui! J’aimerais y rester dix ou quinze ans si possible. Lorsque je dis que je travaille dans le cinéma à Dubaï, les gens sont souvent étonnés, et ils s’imaginent immédiatement que c’est uniquement pour des raisons financières. Je ne gagne pas plus qu’à Paris, même si les conditions de vie sont plus agréables; ce sont surtout les perspectives pour la suite qui m’ont séduit: produire des films locaux, créer une école de cinéma, distribuer des films d’auteur, éduquer le regard. J’apprécie énormément l’aspect international de cette ville. Je me suis découvert des affinités avec les locaux que je n’ai jamais eues avec les Américains de Los Angeles: il y a un sens de l’accueil, un aspect chaleureux très appréciable. En arrivant à Dubaï, mon épouse et moi savions que nous allions nous y plaire, mais nous ne nous attendions pas à ce que cela nous plaise autant: à côté du bling-bling, on a créé autant de liens avec les expatriés qu’avec les Émiratis. Il y a chez ces derniers une grande capacité d’acceptation qui n’existe pas forcément dans le sens inverse, je pense ici aux préjugés de certains Européens face au monde arabo-musulman. Il y a ici une ouverture d’esprit qui est rafraîchissante. J’ai vécu aux États-Unis, en Belgique, au Luxembourg, en France, en Allemagne, mes parents sont d’origine russe, et aujourd’hui, quand on me demande où se trouve mon chez moi, la réponse qui me vient le plus spontanément est Dubaï.

 


Tea Trunk, la nouvelle culture du thé haut de gamme signée AVANTCHA

Le Tea Trunk révèle une sélection de thés et accessoires, pensée pour transformer chaque moment en expérience raffinée. (Fournie)
Le Tea Trunk révèle une sélection de thés et accessoires, pensée pour transformer chaque moment en expérience raffinée. (Fournie)
Le Tea Trunk révèle une sélection de thés et accessoires, pensée pour transformer chaque moment en expérience raffinée. (Fournie)
Le Tea Trunk révèle une sélection de thés et accessoires, pensée pour transformer chaque moment en expérience raffinée. (Fournie)
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  • Le Tea Trunk d’AVANTCHA allie design, fonctionnalité et savoir-faire pour transformer la dégustation du thé en expérience d’exception
  • Fabriqué à la main et proposé avec une sélection de thés et accessoires exclusifs, il symbolise l’élégance contemporaine du rituel du thé

DUBAÏ : Le concept de dégustation du thé prend une nouvelle dimension.

Le Tea Trunk incarne l’évolution ultime de la volonté d’AVANTCHA de créer des pièces intemporelles capables de transformer les rituels du quotidien en expériences extraordinaires.

Conçu pour les connaisseurs et les collectionneurs, le Tea Trunk allie un artisanat d’exception à une fonctionnalité sans égale, offrant une expérience unique qui redéfinit le rituel moderne du thé.

Le Tea Trunk est bien plus qu’un objet de luxe : c’est une déclaration de goût raffiné. Chaque détail – du noyau en bois massif enveloppé de cuir véritable aux fermoirs en acier inoxydable poli et aux finitions appliquées à la main – reflète l’engagement d’AVANTCHA envers l’art et la perfection.

Cette pièce exclusive est autant une œuvre de design qu’un objet utilitaire, chaque malle étant fabriquée individuellement pour garantir qu’aucune ne soit identique.

À l’ouverture, le Tea Trunk révèle une sélection soigneusement choisie des meilleurs thés et accessoires AVANTCHA. Il comprend une gamme sophistiquée d’essentiels du thé : six verres à double paroi, une théière Kata, deux théières Solo, et bien plus encore, offrant une expérience complète à ceux qui apprécient le rituel du thé. Le plateau supérieur sert de surface de préparation raffinée, avec une balance intégrée pour un dosage précis, tandis que des roulettes dissimulées facilitent son déplacement dans les résidences, les espaces événementiels et les hôtels de luxe.

« Chaque élément du Tea Trunk a été pensé pour sublimer l’expérience du thé, alliant art, fonctionnalité et raffinement », explique Marina Rabei, cofondatrice d’AVANTCHA. « Il ne s’agit pas seulement de thé, mais de créer des moments riches de sens, ancrés dans la tradition et magnifiés par le design contemporain. »

L’héritage d’AVANTCHA en matière d’artisanat et de luxe s’étend aux destinations et marques les plus prestigieuses au monde, avec des expériences de thé sur mesure pour Cartier, Gucci et Fendi, ainsi que des collaborations avec des résidences royales et des hôtels emblématiques tels que The Royal Atlantis, Emirates Palace et Four Seasons.

En savoir plus: avantcha.com/pages/tea-trunk

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.jp


Riyadh Season 2025 lance “Beast Land”

La zone proposera plus de 15 attractions principales et 14 expériences uniques, dont le Viking Coaster, le Phantom XXL, le Top Spin et un saut à l'élastique de 50 mètres de haut. (SPA)
La zone proposera plus de 15 attractions principales et 14 expériences uniques, dont le Viking Coaster, le Phantom XXL, le Top Spin et un saut à l'élastique de 50 mètres de haut. (SPA)
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  • Située près de Boulevard City et Boulevard World, la nouvelle attraction promet une expérience spectaculaire

RIYAD : L’Autorité générale du divertissement (GEA) a annoncé que les billets sont désormais disponibles pour Beast Land, qui ouvrira ses portes le 13 novembre, dans le cadre de la Riyadh Season 2025.

Située à proximité de Boulevard City et Boulevard World, cette nouvelle zone de divertissement propose une expérience immersive de grande ampleur, inspirée par l’univers du défi et de l’aventure.

Développée en collaboration avec le célèbre YouTubeur américain MrBeast (Jimmy Donaldson), Beast Land s’étend sur plus de 188 000 mètres carrés et combine jeux, aventures et spectacles interactifs accessibles à tous les âges.

La zone comprendra plus de 15 attractions principales et 14 expériences uniques, parmi lesquelles la Viking Coaster, le Phantom XXL, le Top Spin, ainsi qu’un saut à l’élastique de 50 mètres. Une “Beast Arena” dédiée proposera 10 défis compétitifs réalistes mettant à l’épreuve la vitesse, la précision et les réflexes, tels que Tower Siege, Battle Bridge et Warrior Challenge.

Le site accueillera également une zone de jeux pour enfants et plus de 20 points de restauration, faisant de Beast Land “une destination complète pour l’aventure et le divertissement.”

Beast Land sera ouverte de 16 h à minuit en semaine, et jusqu’à 1 h du matin les week-ends.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Vol au Louvre: "les bijoux seront retrouvés", réaffirme Macron

Le président français Emmanuel Macron prononce un discours lors d'une réunion avec la communauté française à la résidence de l'ambassadeur de France à Mexico, le 7 novembre 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron prononce un discours lors d'une réunion avec la communauté française à la résidence de l'ambassadeur de France à Mexico, le 7 novembre 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron a assuré depuis le Mexique que les joyaux de la Couronne volés au Louvre seraient retrouvés et que la sécurité du musée serait entièrement repensée
  • Après des critiques sévères de la Cour des comptes, le Louvre lance des mesures d’urgence, dont un coordonnateur sûreté et davantage de caméras de surveillance

MEXICO: Le président français Emmanuel Macron a répété vendredi lors d'un déplacement au Mexique que les joyaux de la Couronne dérobés au Louvre seraient retrouvés et a promis que la sécurité du musée parisien serait revue.

"Nous avons commencé à interpeller une partie de la bande qui a mené ce vol. Les bijoux seront retrouvés, ils seront arrêtés, ils seront jugés", s'est engagé le chef de l'Etat auprès de la chaîne Televisa au cours d'une tournée en Amérique latine.

"De ce qui s'est passé et qui a été un choc pour tout le monde", c'est "l'occasion de sortir encore plus fort", a déclaré Emmanuel Macron.

Le 19 octobre, des malfaiteurs ont réussi à s'introduire dans le musée et dérober en quelques minutes des joyaux d'une valeur de 88 millions d'euros. Les bijoux restent introuvables et quatre suspects ont été mis en examen et écroués.

Parmi les huit pièces "d'une valeur patrimoniale inestimable", selon les autorités, se trouve le diadème de l'impératrice Eugénie (épouse de Napoléon III), qui compte près de 2.000 diamants.

La Cour des comptes a vivement critiqué la gestion du musée de ces dernières années, affirmant jeudi dans un rapport que l'institution avait négligé la sécurité au profit de l'attractivité.

"La sécurité du Louvre sera totalement repensée", a assuré Emmanuel Macron vendredi, évoquant le plan de "Nouvelle Renaissance du Louvre" annoncé en janvier qui doit aboutir à une nouvelle grande porte d'accès ou encore une salle dédiée à la Joconde de Léonard de Vinci.

La Cour des comptes a revu à la hausse son coût à 1,15 milliard d'euros, contre 700 à 800 millions évoqués par l'entourage du chef de l'État. Elle a jugé le projet "pas financé" en l'état.

En attendant, la direction du musée le plus visité au monde a présenté vendredi des "mesures d'urgence" lors d'un conseil d'administration extraordinaire, parmi lesquelles la création d'un "coordonnateur sûreté" et le déploiement de caméras de surveillance supplémentaires. Leur manque aux abords du musée avait été pointé du doigt.