La justice française enquête sur des attaques chimiques de 2013 attribuées au régime Assad

De la fumée s'élève au-dessus de la ville syrienne d'Ariha, dans la province d'Idlib, dans le nord-ouest des rebelles, lors d'un bombardement signalé par les forces pro-gouvernementales le 28 juin 2021. (Photo, AFP)
De la fumée s'élève au-dessus de la ville syrienne d'Ariha, dans la province d'Idlib, dans le nord-ouest des rebelles, lors d'un bombardement signalé par les forces pro-gouvernementales le 28 juin 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 10 juillet 2021

La justice française enquête sur des attaques chimiques de 2013 attribuées au régime Assad

  • « Nous nous félicitons de l'ouverture de cette instruction », ont déclaré à l'AFP Me Jeanne Sulzer et Me Clémence Witt, avocates du SCM
  • Vendredi, le directeur général de SCM, Mazen Darwish, a été entendu comme partie civile par une des juges

PARIS :Saisie par une plainte de trois ONG, la justice française enquête depuis fin avril sur des attaques chimiques perpétrées en 2013 en Syrie et imputées au régime de Bachar al-Assad.

Environ deux mois après le dépôt d'une plainte avec constitution de partie civile par le Centre syrien pour les médias et la liberté d'expression (SCM), Open Society Justice Initiative (OSJI) et Syrian Archive, deux juges d'instruction du pôle "crimes contre l'humanité" du tribunal de Paris ont été chargées d'une information judiciaire pour "crimes contre l'humanité" et "crimes de guerre", selon SCM et une source judiciaire.

"Nous nous félicitons de l'ouverture de cette instruction", ont déclaré à l'AFP Me Jeanne Sulzer et Me Clémence Witt, avocates du SCM. 

Les investigations, menées au titre de la "compétence extraterritoriale" de la justice française, portent sur les attaques perpétrées dans la nuit du 4 au 5 août à Adra et Douma (450 blessés) et le 21 août 2013 dans la Ghouta orientale, où plus de mille personnes, selon les renseignements américains, ont été tuées par du gaz sarin.

Vendredi, le directeur général de SCM, Mazen Darwish, a été entendu comme partie civile par une des juges.

Lors de cette audition, il a présenté "491 pièces à conviction supplémentaires, incluant de nombreuses photos et vidéos, ainsi que des cartes qui identifient avec précision les lieux des attaques et des bombardements", selon un communiqué de SCM.

« Chaînes de commandement »

Ces documents contiennent des renseignements sur les "chaînes de commandement militaire et identifient clairement les hommes impliqués dans les attaques (...) depuis le sommet de la hiérarchie, représentée par le président, chef des armées, jusqu’aux rangs les plus bas", précise l'ONG. 

Ils incluent notamment "les noms et les grades de 246 officiers de la quatrième division menée par le major général Maher Al-Assad, ainsi que 94 officiers de la 155ème brigade des missiles et 32 officiers de la 106ème brigade de la garde républicaine".

Ils contiennent aussi les témoignages de "61 témoins et survivants, ainsi que ceux de transfuges de régiments militaires".

Dans leur plainte, les ONG avaient déjà fourni des dizaines de témoignages de survivants, des photos et des vidéos tournées à l'époque, s'appuyant sur le travail de Me Razan Zaitouneh, une avocate syrienne renommée, collègue de M. Darwich, qui vivait à l'époque dans la Ghouta. 

Mme Zaitouneh a été enlevée en décembre 2013 par un groupe armé à Douma, alors contrôlée par les islamistes de Jaish al-Islam, et n'a jamais été retrouvée.

"C'est une enquête très importante", a souligné auprès de l'AFP M. Darwish, à la fin de son audition. "Il ne s'agit pas uniquement des victimes syriennes, il s'agit de notre sécurité à tous. Si nous acceptons de laisser faire ces crimes sans que personne n'ait à rendre de comptes, il se pourrait qu'un jour, ces armes chimiques soient utilisées ici à Paris", a-t-il estimé.

"Nous pensons que les juges ont toutes les preuves et éléments pour pouvoir avancer dans cette enquête", a-t-il ajouté.

Selon une source proche du dossier, plusieurs autres personnes ont déjà été entendues comme parties civiles.

Plaintes en Allemagne et en Suède 

Les trois ONG avaient déjà déposé une plainte en octobre 2020 auprès du parquet fédéral allemand, qui visait les faits de 2013 mais aussi une attaque au gaz sarin perpétrée en avril 2017 à Khan Cheikhoun, entre Damas et Alep.

En avril, elles ont aussi déposé, avec une quatrième ONG - Civil Rights Defenders - une plainte en Suède pour ces attaques de 2013 et 2017.

Après les attaques de 2013, le régime syrien s'était engagé à démanteler son stock d'armes chimiques. 

Mais selon un rapport d'OSJI et Syrian Archive révélé en octobre 2020, la Syrie dispose d'un programme d'armes chimiques "toujours robuste", le pouvoir syrien usant de "stratagèmes" pour tromper l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), l'organe censé avoir démantelé cet arsenal.

Le 21 avril, les Etats membres de l'OIAC ont voté la suspension des droits de vote de la Syrie, une décision sans précédent dans l'histoire de cette instance.


Le taux de chômage en Arabie saoudite a atteint 2,8 % au premier trimestre

Le taux d'activité des Saoudiens et des non-Saoudiens a augmenté pour atteindre 68,2 %, soit une hausse de 1,8 point par rapport au trimestre précédent et de 2,2 points par rapport à la même période de l'année dernière. AFP/File.
Le taux d'activité des Saoudiens et des non-Saoudiens a augmenté pour atteindre 68,2 %, soit une hausse de 1,8 point par rapport au trimestre précédent et de 2,2 points par rapport à la même période de l'année dernière. AFP/File.
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  • Parmi les ressortissants saoudiens, le taux de chômage est tombé à 6,3 %.
  • La part des femmes saoudiennes dans la population active a augmenté pour atteindre 36,3 %.

RIYAD : Le taux de chômage global de l'Arabie saoudite est tombé à un niveau record de 2,8 % au premier trimestre 2025, en baisse de 0,7 point de pourcentage par rapport au trimestre précédent, selon des données officielles.

Selon les chiffres publiés par l'Autorité générale des statistiques, le taux de chômage a également baissé de 0,7 point par rapport à l'année précédente. Le taux d'activité des Saoudiens et des non-Saoudiens a augmenté pour atteindre 68,2 %, soit une hausse de 1,8 point par rapport au trimestre précédent et de 2,2 points par rapport à la même période de l'année dernière.

Le renforcement du marché du travail du Royaume s'aligne sur la Vision 2030, la feuille de route stratégique de la nation axée sur la création d'opportunités d'emploi pour les citoyens et la stimulation de la croissance économique. La lutte contre le chômage reste un pilier essentiel du programme de réformes socio-économiques.  
Pour soutenir les demandeurs d'emploi et rationaliser les efforts en matière d'emploi, le Royaume continue de promouvoir des plateformes numériques telles que Jadarat, un système national unifié pour connecter les Saoudiens aux opportunités d'emploi.

La part des femmes saoudiennes engagées dans la force de travail a augmenté pour atteindre 36,3 % au premier trimestre, soit une hausse de 0,3 point de pourcentage par rapport au trimestre précédent.

"En outre, le ratio emploi/population des femmes saoudiennes a augmenté de 0,7 point de pourcentage, atteignant 32,5 %. Dans le même temps, le taux de chômage des femmes saoudiennes a diminué de 1,4 point de pourcentage, atteignant 10,5 %, par rapport au trimestre précédent de 2024", a ajouté le GASTAT.

Chez les hommes saoudiens, la participation à l'activité économique a légèrement augmenté pour atteindre 66,4 %, tandis que leur taux de chômage a diminué de 0,3 point de pourcentage pour atteindre 4,0 %.

Le rapport de GASTAT a également révélé que 94,8 % des Saoudiens au chômage sont prêts à travailler dans le secteur privé. Parmi eux, 76,1 % des femmes et 86,3 % des hommes ont exprimé leur volonté de travailler au moins huit heures par jour.

En outre, 58,7 % des femmes saoudiennes à la recherche d'un emploi et 40,4 % de leurs homologues masculins se disent prêts à faire un trajet d'une heure ou plus pour se rendre sur leur lieu de travail.

Parallèlement aux résultats de l'enquête, GASTAT a également publié des statistiques sur le marché du travail basées sur les registres pour la même période.

Le nombre de Saoudiens enregistrés auprès de l'Organisation générale de l'assurance sociale et de la fonction publique a augmenté pour atteindre 2,92 millions au premier trimestre 2025, contre 2,89 millions au trimestre précédent. Parmi eux, 2,42 millions étaient employés dans le secteur privé et 492 620 dans le secteur public.

Dans le même temps, le nombre total de travailleurs enregistrés dans le Royaume - y compris les Saoudiens et les non-Saoudiens - a augmenté pour atteindre 12,8 millions, contre 12,4 millions au quatrième trimestre 2024.

Dans son dernier communiqué, GASTAT a déclaré : "Le ratio emploi-population pour les Saoudiens a augmenté de 0,5 point de pourcentage par rapport au quatrième trimestre de 2024, atteignant 48,0 pour cent, et a augmenté de 0,5 point de pourcentage par rapport au premier trimestre de 2024."

Parmi les ressortissants saoudiens, le taux de chômage est tombé à 6,3 % au premier trimestre, soit une baisse de 0,7 point par rapport au trimestre précédent et de 1,3 point par rapport à l'année précédente. La participation à la main-d'œuvre parmi les Saoudiens a légèrement augmenté pour atteindre 51,3 %, soit une amélioration trimestrielle de 0,2 point.


De nouvelles attaques de civils israéliens contre des soldats en Cisjordanie

Un soldat israélien monte la garde tandis que des colons israéliens visitent le centre historique et le marché de la ville palestinienne d'Hébron, en Cisjordanie occupée, le 28 juin 2025. (Photo : HAZEM BADER / AFP)
Un soldat israélien monte la garde tandis que des colons israéliens visitent le centre historique et le marché de la ville palestinienne d'Hébron, en Cisjordanie occupée, le 28 juin 2025. (Photo : HAZEM BADER / AFP)
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  • Selon les médias locaux, des colons ont pris pour cible le commandant de la base régionale de Binyamin, au centre de la Cisjordanie, le qualifiant de « traître ».
  • Ces violences semblent être une réponse à l’arrestation de six civils israéliens suite aux incidents de vendredi.

JERUSALEM : Plusieurs dizaines d’Israéliens se sont rassemblés dans la nuit de dimanche à lundi devant une base militaire en Cisjordanie occupée. Certains manifestants ont attaqué les forces de sécurité, aspergé les soldats de gaz lacrymogène, vandalisé des véhicules militaires et endommagé une installation stratégique, a indiqué l’armée israélienne.

Selon les médias locaux, des colons ont pris pour cible le commandant de la base régionale de Binyamin, au centre de la Cisjordanie, le qualifiant de « traître ». Ce dernier faisait partie d’un groupe de soldats agressés dans la nuit de vendredi à samedi, après s’être opposés à des colons se dirigeant vers le village palestinien de Kafr Malek, où trois Palestiniens avaient été tués mercredi par des colons, d’après l’Autorité palestinienne.

Ces violences semblent être une réponse à l’arrestation de six civils israéliens suite aux incidents de vendredi. En représailles, des colons se sont à nouveau mobilisés devant la base militaire.

Dans un communiqué, l’armée a confirmé que les forces de sécurité — armée, police et gardes-frontières — étaient intervenues pour disperser le rassemblement. Un civil israélien a été blessé lors des affrontements.

Quelques heures plus tard, l’armée a signalé que des civils israéliens avaient incendié et vandalisé un site de sécurité contenant des équipements utilisés pour prévenir des attentats dans le secteur de la brigade de Binyamin.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a réagi en condamnant fermement ces actes, rappelant qu’« aucun pays respectueux des lois ne peut tolérer de tels comportements violents et anarchiques ». Il a exigé l’ouverture immédiate d’une enquête et la traduction des responsables en justice.

Le ministre de la Défense, Yoav Gallant, a convoqué une réunion d’urgence avec les responsables de la sécurité pour discuter des agressions contre les forces armées. « Nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour déraciner cette violence à sa source », a-t-il déclaré.

De son côté, le ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, a également condamné « fermement toute violence » envers les forces de sécurité.

Même le ministre des Finances d’extrême droite, Bezalel Smotrich, pourtant fervent partisan de la colonisation, a reconnu qu’une « ligne rouge » avait été franchie.

Plusieurs ONG de défense des droits humains dénoncent une montée des violences de la part des colons en Cisjordanie, ainsi que l’impunité dont ils jouiraient.

La Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, connaît une flambée de violences depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023. Environ trois millions de Palestiniens y vivent, aux côtés de près d’un demi-million de colons israéliens, installés dans des colonies considérées comme illégales au regard du droit international.


Selon l'ambassadeur d'Iran, l'Arabie saoudite a joué un rôle clé dans la prévention de l'escalade

 La rencontre entre le prince Khalid bin Salman et le guide suprême Ali Khamenei à Téhéran en avril dernier (Fars News Agency)
La rencontre entre le prince Khalid bin Salman et le guide suprême Ali Khamenei à Téhéran en avril dernier (Fars News Agency)
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  • Alireza Enayati, a salué le rôle joué par Riyad dans la réduction des tensions et la promotion du dialogue
  • S'adressant à Asharq Al-Awsat, M. Enayati a décrit les progrès accomplis comme "équivalents à des réalisations qui prennent généralement des années", soulignant ce qu'il a appelé "les racines profondes et la substance" de la relation


RIYAD: Près de deux ans après le rétablissement des relations diplomatiques entre l'Iran et l'Arabie saoudite, l'ambassadeur d'Iran auprès du Royaume, M. Alireza Enayati, a salué le rôle joué par Riyad dans la réduction des tensions et la promotion du dialogue.

S'adressant à Asharq Al-Awsat, M. Enayati a décrit les progrès accomplis comme "équivalents à des réalisations qui prennent généralement des années", soulignant ce qu'il a appelé "les racines profondes et la substance" de la relation.

M. Enayati, qui a d'abord servi en Arabie saoudite en tant que consul d'Iran à Djeddah en 1990, puis en tant que chargé d'affaires à Riyad, est revenu en Arabie saoudite en 2023 en tant qu'ambassadeur, à la suite de l'accord conclu en mars avec la Chine en vue de renouer les liens après sept ans de rupture.

Commentant les récentes frappes israéliennes contre l'Iran, M. Enayati les a qualifiées d'"agression flagrante", notant qu'elles ont eu lieu alors que Téhéran était engagé dans des négociations indirectes avec Washington.

"L'Iran a été attaqué au milieu de la nuit, alors que les gens dormaient chez eux. Nous avions le droit légitime, en vertu de la charte des Nations unies, de répondre de manière décisive et de démontrer que l'Iran ne cherche pas la guerre, mais qu'il se défendra avec force et détermination", a-t-il déclaré.

Il a souligné que les réactions régionales à l'escalade mettaient en évidence un esprit de solidarité.

"Le premier appel que notre ministre des affaires étrangères a reçu a été celui du ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, qui a condamné les attentats, suivi d'une déclaration du ministère saoudien des affaires étrangères", a-t-il noté. "Ces positions ont été couronnées par un appel téléphonique de Son Altesse Royale le prince héritier Mohammed bin Salman au président Pezeshkian, exprimant sa condamnation et sa solidarité, suivi du rappel du président Pezeshkian au prince héritier et des déclarations de soutien de plusieurs États du Golfe."

M. Enayati a salué les efforts de Riyad pour désamorcer la crise, qualifiant le rôle de l'Arabie saoudite d'"honorable" et de "béni". Il a ajouté : "Dans toutes nos discussions bilatérales, l'Iran a reconnu la position constructive du Royaume et ses efforts pour prévenir toute nouvelle agression. Nous nous félicitons de tout rôle joué par nos frères saoudiens, en particulier par Son Altesse Royale le Prince Mohammed, qui a toujours été à nos côtés.

L'ambassadeur a souligné que la reprise des voyages et des échanges religieux était un signe de rapprochement. "Rien que cette année, plus de 200 000 Iraniens ont effectué la Omra, et si l'on inclut les pèlerins du Hajj, le nombre dépasse les 400 000 visiteurs dans le Royaume, ce qui est un indicateur extrêmement positif", a-t-il déclaré.

M. Enayati a également souligné la récente visite du ministre saoudien de la défense, le prince Khalid bin Salman, à Téhéran, la décrivant comme un "tournant historique" qui a fait passer les relations de routinières à stratégiques. "La visite et les réunions avec le président Pezeshkian et le Guide suprême ont laissé une forte impression que nous sommes des partenaires dans la construction de la stabilité régionale", a-t-il déclaré.

Tout en reconnaissant des progrès significatifs, M. Enayati a souligné que les relations économiques et commerciales nécessitaient encore des efforts. "Nous avons des accords sur le commerce, l'investissement, la culture et la jeunesse réaffirmés dans l'accord de Pékin", a-t-il déclaré, ajoutant que des discussions sont en cours sur des accords visant à éviter la double imposition, à promouvoir l'investissement mutuel et à développer des corridors de transport terrestre reliant l'Arabie saoudite et ses voisins à l'Asie centrale.

Répondant aux critiques selon lesquelles l'Iran jouerait un rôle déstabilisateur, M. Enayati a déclaré : "Nous ne sommes pas des étrangers qui imposent leur loi à l'Arabie saoudite : "Nous ne sommes pas des étrangers qui imposent leur présence. Nous faisons partie de la région, de son peuple et de sa culture. Les différences de perspectives politiques n'effacent pas les liens qui nous unissent. Le dialogue est la seule voie à suivre, et il n'y a pas de substitut".

Il a conclu en soulignant qu'une véritable sécurité régionale doit être ancrée dans le développement et la coopération économique plutôt que dans la compétition militaire. "Lorsque la sécurité dépasse les armes et la géopolitique pour se concentrer sur la prospérité et le progrès partagé, tout le monde en profite", a-t-il déclaré.