Explosion du port de Beyrouth : les familles des victimes exigent que les responsables soient jugés

Les gardes du président du parlement libanais Nabih Berri repoussent les familles des victimes de l'explosion du port de Beyrouth pendant qu'elles manifestent à Beyrouth le 9 juillet 2021. (Photo, AP)
Les gardes du président du parlement libanais Nabih Berri repoussent les familles des victimes de l'explosion du port de Beyrouth pendant qu'elles manifestent à Beyrouth le 9 juillet 2021. (Photo, AP)
Un Libanais qui a perdu son fils lors de l'explosion au port de Beyrouth scande des slogans alors qu'il est repoussé par un soldat de l'armée libanaise lors d'un rassemblement le 9 juillet 2021. (Photo, AP)
Un Libanais qui a perdu son fils lors de l'explosion au port de Beyrouth scande des slogans alors qu'il est repoussé par un soldat de l'armée libanaise lors d'un rassemblement le 9 juillet 2021. (Photo, AP)
Des manifestants libanais exposent lors d'un rassemblement à Beyrouth le 9 juillet 2021 des portraits de leurs proches tués lors de l'explosion de l'année dernière dans le port de Beyrouth. (Photo, AFP)
Des manifestants libanais exposent lors d'un rassemblement à Beyrouth le 9 juillet 2021 des portraits de leurs proches tués lors de l'explosion de l'année dernière dans le port de Beyrouth. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 10 juillet 2021

Explosion du port de Beyrouth : les familles des victimes exigent que les responsables soient jugés

  • Les manifestants font pression sur le parlement libanais pour qu'il lève l'immunité des ex-ministres appelés pour interrogatoire
  • Les pharmacies se mettent en grève, deux grandes centrales électriques sont fermées et la livre libanaise poursuit sa chute sur le marché noir

BEYROUTH : À l'approche du premier anniversaire de l'explosion du port de Beyrouth, les familles des victimes exigent des réponses. Ils ont manifesté vendredi dans la capitale pour faire pression sur le parlement afin qu'il lève l'immunité de trois ex-ministres recherchés pour interrogatoire.

Le parlement libanais n'a pas du tout progressé dans l'enquête sur l'explosion du port et a reporté la décision finale de 15 jours car il avait besoin de plus de preuves.

Près de 3000 tonnes de nitrate d'ammonium, une matière hautement explosive utilisée dans les engrais, avaient été mal stockées dans le port de Beyrouth pendant des années. Les produits chimiques ont pris feu lors de l'explosion catastrophique du 4 août 2020 qui a tué 211 personnes, blessé plus de 6 000 et endommagé des quartiers entiers dans les alentours du port.

Certaines familles des victimes ont tenté de prendre d'assaut le siège du président du parlement Nabih Berri à Beyrouth mais ont rencontré une résistance et se sont ensuite affrontées avec l'armée libanaise et les gardes parlementaires.

«Je pleure mon fils depuis un an et je souhaite chaque nuit de pouvoir le voir dans mes rêves», a crié un manifestant aux politiciens.

«Vous nous avez brisé le cœur. Vous mentez aux gens et faites de fausses promesses. Vous avez pillé le pays et vous essayez de nous faire peur».

Plus tôt ce mois-ci, le principal juge dans l'affaire, Tarek Bitar, a affirmé qu'il avait demandé au Parlement de lever l'immunité sur l'ancien ministre des Finances Ali Hassan Khalil, de l'ancien ministre des Travaux publics Ghazi Zeaiter et de l'ancien ministre de l'Intérieur Nohad Machnouk. Les ministres, qui sont actuellement députés, ont été accusés de négligence parce qu'ils auraient été au courant de l’existence du nitrate d'ammonium stocké dans le port et n'ont pris aucune mesure.

Une requête de Bitar d'interroger le général de division Abbas Ibrahim, chef de la puissante Sûreté  générale, a été rejetée par le ministre de l'Intérieur par intérim Mohammed Fehmi dans une lettre adressée au ministre de la Justice.

Cette action a encore plus irrité les familles des victimes, qui se sont rendues au siège du ministère de l'Intérieur afin d’insister sur le fait de «tenir chaque personne derrière ce crime pour responsable».

Les familles et les manifestants ont souligné que chaque fonctionnaire qui a refusé d'être interrogé en profitant de l'immunité parlementaire était coupable d'avoir manipulé la loi.

«Éviter les questions nous permet d'aller chez vous et de vous faire interroger », a signalé un manifestant. «Nous attendons toujours votre comparution devant la justice».

Dans d'autres développements à travers le pays, les pharmacies se sont mises en grève pour des pénuries de médicaments, deux grandes centrales électriques ont été paralysées en raison d'un manque de carburant et la livre libanaise a chuté à un nouveau plus bas sur le marché noir, atteignant près de 20000 LL pour 1 $.

C'était vendredi aux petites heures du matin que les centrales électriques sont complètement arrêté et que l'électricité a été coupée dans tout le pays et même à l'intérieur du palais présidentiel.

La compagnie nationale, Électricité du Liban (EDL), a déclaré que les coupures de courant étaient causées par un «retard dans la finalisation du paiement des banques étrangères correspondantes et la délivrance de l'approbation directe des importateurs pour décharger les cargaison de carburant».

Les établissements d'approvisionnement en eau du nord et du sud ont averti qu'elles réduisaient la distribution en raison des coupures de courant et des faibles niveaux de carburant.

Le secrétaire général de la Fédération libanaise du tourisme et des syndicats, Jean Beyrouti, a révélé que les installations touristiques et les hôtels pourraient bientôt fermer en raison des pannes de courant.

«Les établissements touristiques sont alimentées par des groupes électrogènes privés et le diesel est acheté sur le marché noir au double du prix», a-t-il ajouté.

Les pharmacies ont affirmé avoir choisi de faire la grève jusqu'à ce que le ministère de la Santé publie une liste des prix des médicaments en les classant comme subventionnés et non subventionnés, en accord avec la Banque centrale du Liban (BdL).

Dr Ghassan Al-Amin, président du Syndicat des pharmaciens, s'est dit surpris d'apprendre que la BdL ne dispose que de $400 millions alloués pour les médicaments, le carburant, la farine et les fournitures médicales, ce qui signifie que «les médicaments ne recevront qu'une partie de ce montant».

Al-Amin s'attendait à ce que le ministre de la Santé du gouvernement intérimaire, Hamad Hassan, annonce un nouveau plan de la politique de subventions et qu’il fasse son possible pour résoudre la crise médicale actuelle.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La solution à deux États, "clé de la stabilité régionale", déclare le ministre saoudien des Affaires étrangères à l’ONU

Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
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  • Le prince Faisal a déclaré que la paix régionale doit commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien
  • Le prince Faisal affirme qu'aucune relation ne sera établie avec Israël avant la création de l'État palestinien

NEW YORK: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à deux États dans le cadre du conflit israélo-palestinien constituait « la clé de la stabilité régionale ».

S’exprimant à l’ouverture d’une conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États, qui s’est tenue lundi au siège des Nations Unies, Faisal ben Farhane a souligné :

« Le Royaume considère que la solution à deux États est essentielle à la stabilité régionale. La conférence de New York constitue une étape charnière vers la concrétisation de cette solution. »

Faisal ben Farhane a réaffirmé que la paix dans la région devait commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien. Il a salué l’intention du président français Emmanuel Macron de reconnaître officiellement un État palestinien en septembre.

« Assurer la sécurité, la stabilité et la prospérité pour tous les peuples de la région passe d’abord par la justice envers le peuple palestinien, en lui permettant d’exercer ses droits légitimes, au premier rang desquels la création d’un État indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale », a-t-il déclaré.

Il a présenté l’Initiative de paix arabe comme le cadre fondamental pour toute solution juste et globale.

Le ministre a également appelé à une cessation immédiate de la catastrophe humanitaire à Gaza, et a confirmé que l’Arabie saoudite et la France avaient facilité le transfert de 300 millions de dollars de la Banque mondiale vers la Palestine.

Faisal ben Farhane a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts auprès de plusieurs pays afin d’obtenir une reconnaissance internationale de l’État de Palestine.

Il a catégoriquement rejeté toute idée de conditionner cette reconnaissance à un veto israélien, et a réaffirmé qu’aucune relation ne serait établie avec Israël avant la création d’un État palestinien.

Le ministre a exprimé son soutien aux efforts de réforme de l’Autorité palestinienne, et a noté que le président américain Donald Trump pourrait jouer un rôle majeur dans la résolution des conflits régionaux.

Faisal ben Farhane a également annoncé la signature, prévue mardi, de plusieurs protocoles d’accord avec différents secteurs palestiniens, dans le but de les renforcer.

Il a conclu en soulignant l’importance de maintenir l’élan diplomatique et la coordination internationale pour parvenir à une solution à deux États viable et pacifique.

Le coprésident de la conférence, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a abondé dans le même sens, déclarant à la presse que d'autres pays pourraient reconnaître la Palestine dans les mois à venir.

« La France affirme le droit du peuple palestinien à la souveraineté sur ses terres », a-t-il affirmé.

Il a ajouté : « D’autres États pourraient reconnaître la Palestine dès septembre. La conférence sur la solution à deux États constitue une étape décisive dans sa mise en œuvre. Des engagements historiques seront pris. Le ciblage des civils à Gaza est inacceptable ; la guerre dans la bande dure depuis trop longtemps et doit cesser. »

Il a insisté sur le rôle de la communauté internationale pour transformer ce cadre en réalité concrète.

« Nous devons œuvrer pour faire de la solution à deux États une réalité tangible », a-t-il déclaré. « Qui répond aux aspirations légitimes du peuple palestinien. Nous avons enclenché une dynamique irréversible vers une solution politique au Moyen-Orient. »

Lors de la première session, le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa a salué la tenue de la conférence, qu’il a qualifiée d’opportunité cruciale pour la paix.

« La solution à deux États est une opportunité historique pour toutes les parties », a-t-il déclaré. « Nous sommes reconnaissants à l’Arabie saoudite et à la France pour avoir organisé cette conférence historique. »

Il a ajouté que la conférence envoyait un message clair de soutien international au peuple palestinien :

« La conférence sur la solution à deux États confirme au peuple palestinien que le monde est à ses côtés. »

Mohammad Mustafa a également appelé à l’unité politique entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, exhortant le Hamas à déposer les armes en faveur d’un contrôle par l’Autorité palestinienne :

« Nous devons œuvrer à l’unification de la Cisjordanie et de Gaza. Nous appelons le Hamas à remettre ses armes à l’Autorité palestinienne », a-t-il déclaré.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com