Président assassiné: le mystère reste entier, Haïti demande à Washington l'envoi de troupes

Cette attaque déstabilise davantage le pays le plus pauvre des Amériques, gangrené par l'insécurité. (AFP)
Cette attaque déstabilise davantage le pays le plus pauvre des Amériques, gangrené par l'insécurité. (AFP)
Short Url
Publié le Samedi 10 juillet 2021

Président assassiné: le mystère reste entier, Haïti demande à Washington l'envoi de troupes

  • Paralysées pendant plusieurs jours, Port-au-Prince et les zones avoisinantes se sont réveillées vendredi dans un calme apparent et précaire
  • Dix-sept individus ont été arrêtés - quinze Colombiens et deux Américains, pour leur implication dans le meurtre du président Moïse

PORT-AU-PRINCE: Trois jours après l'assassinat du président haïtien Jovenel Moïse, les autorités du pays ont indiqué vendredi avoir demandé aux Etats-Unis et à l'ONU l'envoi de troupes afin de sécuriser des sites stratégiques.

Si l'on sait que le commando armé qui a exécuté le président était composé de 28 personnes (26 Colombiens et deux Américains d'origine haïtienne), aucun détail n'a émergé sur les raisons de cet acte ou sur l'identité de ses commanditaires, et le mystère sur cet assassinat reste entier.

La police et l'armée en Colombie ont affirmé qu'au moins 17 anciens militaires colombiens étaient soupçonnés d'être impliqués dans l'assassinat.

Craignant que des infrastructures vitales comme les ports, les aéroports, les terminaux pétroliers ou le transport des produits pétroliers ne soient visées pour créer la confusion, le gouvernement haïtien a demandé à Washington et aux Nations unies d'envoyer des troupes pour les sécuriser.

"Après l'assassinat du président, nous avons pensé que les mercenaires pourraient détruire quelques infrastructures afin de créer le chaos dans le pays. Au cours d'une conversation avec le secrétaire d'Etat américain et l'ONU, nous avions fait cette requête", a affirmé Mathias Pierre, ministre chargé des questions électorales.

Le département d'Etat américain a confirmé que le gouvernement haïtien avait "demandé une aide sécuritaire et en matière d'enquête".

"Nous restons en contact régulier avec les responsables haïtiens pour discuter de la manière dont les Etats-Unis peuvent aider", selon un porte-parole.

Une source diplomatique à l'ONU avait plus tôt indiqué que les autorités haïtiennes avaient bien fait cette demande en vue de protéger l'aéroport et les installations pétrolières, mais qu'une résolution du Conseil de sécurité était nécessaire à cet effet.

Dix-sept individus ont été arrêtés - quinze Colombiens et deux Américains, pour leur implication dans le meurtre du président Moïse, tué à son domicile dans la nuit de mardi à mercredi, selon la police haïtienne.  

Trois Colombiens aussi accusés d'être des membres du commando ont été tués par la police, tandis que huit autres étaient toujours en fuite, a par ailleurs précisé la police haïtienne, bien que les bilans différaient légèrement selon d'autres sources officielles. 

Taipei a de son côté fait savoir vendredi que 11 suspects avaient été arrêtés dans le complexe de l'ambassade de Taïwan à Port-au-Prince.

Sans confirmer l'arrestation de ressortissants américains, les Etats-Unis ont dit qu'ils allaient envoyer des responsables du FBI à Port-au-Prince "aussi vite que possible". 

«Nous devons savoir»
Paralysées pendant plusieurs jours, Port-au-Prince et les zones avoisinantes se sont réveillées vendredi dans un calme apparent et précaire, a constaté l'AFP sur place. 

Transports en commun, banques, pompes à essence, commerces et administration publique recommençaient à fonctionner, les gens se bousculant dans les supermarchés pour s'approvisionner en produits de première nécessité. 

"Je ne sais pas ce qui va se passer demain ou après-demain au pays, alors je me prépare pour des jours mauvais. J'achète en priorité tout ce qui peut être conservé pendant plusieurs jours", explique à l'AFP Marjory, qui faisait ses courses à Port-au-Prince. 

Chacun restait toutefois aux aguets, essayant de comprendre comment une telle attaque avait pu se produire.

De hauts responsables de la police, chargés directement de la sécurité du président haïtien, sont notamment sur la sellette et convoqués devant la justice, a annoncé jeudi le chef du parquet de Port-au-Prince, Me Bed-Ford Claude.

"Je n'ai constaté aucun policier victime, sinon le président et son épouse. Si vous êtes responsables de la sécurité du président, où étiez-vous?", a questionné Me Bed-Ford Claude. 

D'autres s'interrogeaient même sur la possible implication de ces policiers, ajoutant à la confusion.

Chaos politique 
Cette attaque déstabilise davantage le pays le plus pauvre des Amériques, gangrené par l'insécurité.

Deux hommes prétendent actuellement diriger la nation de 11 millions d'habitants, dont plus de la moitié a moins de 20 ans.

L'un des derniers gestes politiques de Jovenel Moïse, mort à 53 ans, avait été de nommer lundi un énième Premier ministre, Ariel Henry. 

Mais quelques heures après le drame, c'est le Premier ministre de transition Claude Joseph qui a décrété l'état de siège pour quinze jours, octroyant des pouvoirs renforcés à l'exécutif.

Si l'opposition a accusé M. Joseph d'accaparer le pouvoir, l'émissaire de l'ONU en Haïti a estimé qu'il représentait l'autorité responsable, car Ariel Henry n'avait pas encore prêté serment au moment de l'assassinat.

Pour tenter de sortir de ce qu'il a qualifié de "vide institutionnel et politique", le Sénat a de son côté adopté une résolution pour faire du sénateur Joseph Lambert le président provisoire. Cette annonce de la part d'une institution incomplète, dont seule une partie des membres est actuellement en poste, est toutefois non contraignante.

Le pays était déjà plongé dans une crise institutionnelle: Jovenel Moïse n'avait pas organisé d'élection depuis son arrivée au pouvoir début 2017 et le pays n'a plus de Parlement depuis janvier 2020.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
Short Url
  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
Short Url
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Short Url
  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.