Un mercato des médias dominé par la présidentielle

France Inter mise carrément sur un quatuor de personnalités qui donneront aux auditeurs de sa matinale «des points de vue variés, comme une boîte à outils, pour leur permettre de se forger une opinion», comme l'a indiqué sa patronne Laurence Bloch au Parisien. (AFP)
France Inter mise carrément sur un quatuor de personnalités qui donneront aux auditeurs de sa matinale «des points de vue variés, comme une boîte à outils, pour leur permettre de se forger une opinion», comme l'a indiqué sa patronne Laurence Bloch au Parisien. (AFP)
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Publié le Samedi 10 juillet 2021

Un mercato des médias dominé par la présidentielle

  • Le rendez-vous électoral de 2022 apparait comme l'un des fils rouges des changements annoncés ces dernières semaines dans les programmes de rentrée
  • Au-delà d'une «droitisation» des antennes, il est reproché à ce modèle de faire primer l'opinion sur l'information et de «brouiller la frontière entre journalisme et politique»

PARIS: Le traditionnel mercato dans les médias a pris cette année une coloration très politique, télévisions et radios se positionnant en vue de la présidentielle, notamment en recrutant des élus et personnalités aux positions tranchées.

Le rendez-vous électoral de 2022 apparait comme l'un des fils rouges des changements annoncés ces dernières semaines dans les programmes de rentrée.

A l'image de France 2 qui va faire appel à Léa Salamé pour coanimer le talk show de Laurent Ruquier le samedi soir  "On est en direct" et lui donner une orientation plus politique, et qui lancera un septembre "20H22", rendez-vous dédié à la présidentielle "au moins deux fois par mois", comme l'a révélé Télérama.

Mais aussi France Culture qui dédie une nouvelle tranche à la politique le samedi et recrute Patrick Cohen pour l'émission dominicale "L'Esprit public". Le même Patrick Cohen, en partance d'Europe 1, va prendre du galon dans "C à vous", le magazine de France 5, bientôt rallongé pour donner plus de place à la politique.

Valls sur BFMTV 
Autre figure médiatique montante, Mohamed Bouhafsi, jusqu'ici spécialiste du foot sur RMC, rejoint France Télévisions et participera à "C à vous" et "20H22".

L'ex-Premier ministre Manuel Valls va quant à lui débattre dans des émissions de RMC et BFMTV. La chaîne d'info du groupe Altice a aussi recruté Yves Calvi, qui reste à la tête de la matinale de RTL, et la directrice de la rédaction de Marianne Natacha Polony.

Des changements sont également en vue sur LCI qui a déjà musclé ses équipes avec l'arrivée de Ruth Elkrief, ex-pilier de BFMTV.

France Inter mise carrément sur un quatuor de personnalités qui donneront aux auditeurs de sa matinale "des points de vue variés, comme une boîte à outils, pour leur permettre de se forger une opinion", comme l'a indiqué sa patronne Laurence Bloch au Parisien.

Il s'agit de Natacha Polony, de l'ex-ministre et dirigeante d'Oxfam Cécile Duflot, du rédacteur en chef adjoint du Figaro Alexandre Devecchio et du directeur du Point Etienne Gernelle.

Les changements les plus importants sont annoncés sur Europe 1 qui va accueillir des figures de CNews (dont Laurence Ferrari et Dimitri Pavlenko, un des acolytes d'Eric Zemmour dans "Face à l'info"). La radio se rapproche de la très conservatrice chaîne d'info contrôlée par Vincent Bolloré, devenu aussi l'actionnaire numéro un de la station grâce à sa montée dans Lagardère.

Pour l'universitaire et spécialiste de l'histoire de la presse Alexis Lévrier, c'est d'ailleurs le modèle de média d'opinion de CNews, fortement inspiré par Fox News, qui fait tâche d'huile au sein des médias.

«Droitisation»
"C'est désormais une chaîne qui taille des croupières à BFMTV, et est même passée devant à plusieurs reprises, à cause d'émissions comme celle de Pascaud Praud et d'Eric Zemmour qui vont dans le sens de débats d'opinion clivés, avec des intervenants qui penchent majoritairement à droite et souvent dans une forme de radicalité", dit-il.

"L'audience et l'influence de CNews sont observées de très près par les autres chaînes et il n'est pas étonnant qu'elles s'alignent un peu là-dessus", dit-il.

Un phénomène que l'auteur de "Jupiter et Mercure. Le pouvoir présidentiel face à la presse", juge également alimenté par l'intérêt du pouvoir pour CNews ou le magazine Valeurs Actuelles.

Au-delà d'une "droitisation" des antennes, il reproche à ce modèle de faire primer l'opinion sur l'information et de "brouiller la frontière entre journalisme et politique".

Et ce, en mettant sur le même plan anciens élus et journalistes ou, à l'inverse, en servant les ambitions présidentielles prêtées à Eric Zemmour qui "passe sous le radar du CSA", son temps de parole sur CNews n'étant pas contingenté par les règles sur le pluralisme.

Même s'il y a clairement "un intérêt chez les Français pour la transgression et l'aspérité", "ce n'est pas au service public de surenchérir dans la course à l'opinion", a assuré le directeur des antennes et des programmes de France Télévisions, Stéphane Sitbon-Gomez, au Journal du dimanche.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.