Le G20 donne son feu vert au big bang fiscal

Le commissaire européen à l’Economie Paolo Gentiloni (Photo, AFP).
Le commissaire européen à l’Economie Paolo Gentiloni (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 10 juillet 2021

Le G20 donne son feu vert au big bang fiscal

  • Les ministres des Finances ont approuvé une réforme jugée «révolutionnaire» de la taxation des multinationales, approuvée d'ores et déjà par 132 pays
  • Il «n'y a plus de retour en arrière possible», s'est félicité le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire

VENISE: Les grands argentiers du G20 ont approuvé samedi la réforme de la taxation des multinationales qui vise à mettre fin aux paradis fiscaux, ouvrant ainsi la voie à un big bang fiscal qui devrait voir le jour en 2023. 

L'accord a suscité un concert de réactions enthousiastes, de la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen qui a appelé le monde « à agir rapidement pour finaliser » la réforme, au commissaire européen à l’Economie Paolo Gentiloni qui a évoqué une « victoire pour l’équité fiscale ».

Les ministres des Finances ont approuvé une réforme jugée « révolutionnaire » de la taxation des multinationales, approuvée d'ores et déjà par 132 pays et qui promet de chambouler durablement la fiscalité internationale.

Ils ont invité les pays récalcitrants à se rallier à l'accord, un appel qui a été entendu par Saint-Vincent-et-les-Grenadines, un petit pays des Caraïbes, qui vient de signer la déclaration.

Il « n'y a plus de retour en arrière possible », s'est félicité le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire, appelant désormais à « mettre effectivement en œuvre la réforme de la fiscalité internationale d'ici 2023 ».

Instaurer un impôt mondial d' « au moins 15% » sur les sociétés pour sonner le glas des paradis fiscaux et taxer les entreprises là où elles réalisent leurs recettes : cet accord dont les règles devraient être peaufinées d'ici octobre doit être mis en oeuvre dès 2023.

« Nous opérons aujourd'hui une révolution fiscale. Nous tournons le dos à des décennies de course au moins-disant fiscal qui ont montré que c'était totalement inefficace », a-t-il ajouté.

Plusieurs membres du G20, dont la France, les Etats-Unis et l'Allemagne, militent pour un taux supérieur à 15%, mais il ne devrait pas bouger avant la prochaine réunion des dix-neuf pays les plus riches du monde et de l'Union européenne en octobre.

Mais plusieurs membres du groupe de travail de l'Organisation de développement et de coopération économique (OCDE) ayant conclu un accord de principe le 1er juillet manquent toujours à l'appel, comme l'Irlande ou la Hongrie.

L'Irlande pratique depuis 2003 un taux de 12,5%, très faible par rapport aux autres pays européens, ce qui lui a permis d'accueillir le siège européen de plusieurs géants de la technologie comme Apple ou Google.

Répartir les taxes

Le pilier numéro 1 de la réforme vise à répartir équitablement entre les pays les droits à taxer les profits des multinationales. A titre d'exemple, une entreprise comme le géant pétrolier BP est présente dans 85 pays.

En ligne de mire, les « 100 entreprises les plus profitables au monde, qui réalisent à elles seules la moitié du profit mondial », dont les Gafa (Google, Amazon, Facebook, Apple), a expliqué Pascal Saint-Amans, directeur du Centre de politique et d'administration fiscales de l'OCDE. 

Quant à l'impôt minimal mondial, le pilier 2, moins de 10 000 grandes entreprises seraient concernées, celles dont le chiffre d'affaires annuel dépasse 750 millions d'euros.

Un taux minimal effectif de 15% permettrait de dégager des recettes supplémentaires de 150 milliards de dollars par an, selon l'OCDE.

Sous présidence italienne, les grands argentiers du G20 se sont retrouvés pour la première fois, « en présentiel », depuis leur réunion de février 2020 à Riyad, au tout début de la pandémie de coronavirus.

Aide aux pays vulnérables

Alors que le quartier de l'Arsenal où se déroule la réunion a été bouclé, avec des barrages filtrants de la police, plusieurs centaines de manifestants anti-G20 se sont rassemblés samedi après-midi dans le centre de Venise, provoquant quelques accrochages avec la police.

Le G20 a également soutenu l'initiative du FMI d'augmenter l'aide aux pays les plus vulnérables, sous la forme d'une nouvelle émission de droits de tirage spéciaux (DTS) d'un montant de 650 milliards de dollars, et demandé « sa mise en oeuvre rapide d'ici fin août ».

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a exhorté vendredi les membres du G20 à être « solidaires » avec les pays en développement.

« La solidarité exige que les pays riches dirigent leur part non utilisée de ces fonds vers les pays en développement », a-t-il relevé.


Le PIF vend Thiqah à Elm pour renforcer le secteur saoudien des TIC

De gauche à droite : Shahd Attar, responsable de la technologie et des médias, investissements MENA, au PIF ; Yazeed Al-Humied, gouverneur adjoint et responsable des investissements MENA au PIF ; Mohammed Al-Omair, PDG d'Elm ; Raed Abdullah Ibrahim bin Ahmed, président d'Elm. (Fourni)
De gauche à droite : Shahd Attar, responsable de la technologie et des médias, investissements MENA, au PIF ; Yazeed Al-Humied, gouverneur adjoint et responsable des investissements MENA au PIF ; Mohammed Al-Omair, PDG d'Elm ; Raed Abdullah Ibrahim bin Ahmed, président d'Elm. (Fourni)
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  • La transaction implique l'achat de 45 000 actions, chacune d'une valeur nominale de 1 000 riyals saoudiens (266,56$), représentant la totalité du capital social émis de Thiqah
  • L'acquisition devrait jouer un rôle central dans le soutien des objectifs de l'initiative saoudienne Vision 2030 visant à favoriser la transformation numérique

RIYAD: La société saoudienne de solutions numériques Elm a accepté d'acquérir Thiqah Business Services Co, une entreprise détenue par le Fonds d'investissement public, dans le cadre d'une transaction évaluée à 907 millions de dollars (1 dollar = 0,96 euro) afin de stimuler le secteur des technologies de l'information et de la communication.

Elm a signé un accord d'achat d'actions avec le PIF pour acquérir Thiqah dans le cadre d'une transaction en espèces à la suite de discussions entamées en 2023, a déclaré la société dans un document déposé à la bourse.

La transaction implique l'achat de 45 000 actions, chacune d'une valeur nominale de 1 000 riyals saoudiens (266,56$), représentant la totalité du capital social émis de Thiqah.

L'acquisition devrait jouer un rôle central dans le soutien des objectifs de l'initiative saoudienne Vision 2030 visant à favoriser la transformation numérique, à créer des emplois hautement qualifiés et à soutenir la diversification économique, a déclaré la société dans un communiqué de presse.

«Il s'agit d'une transaction importante pour Elm, car elle renforce l'intégration, rationalise les dépenses, augmente la rentabilité et offre des avantages qualitatifs aux deux parties et au marché», a déclaré Mohammad Abdelaziz al-Omair, le PDG d'Elm.

Il a ajouté que l'entité intégrée sera mieux positionnée pour fournir des services nationaux intelligents avancés, répondant aux exigences du marché et aux besoins des clients.

«Elle contribuera également à faciliter les opérations innovantes et les capacités à développer des produits dans le domaine des affaires avec des avantages en termes de coûts, tout en réalisant des économies d'échelle», a ajouté M. Al-Omair.

La transaction, soumise à l'approbation des autorités réglementaires et au respect des conditions de l'accord, marque une étape stratégique dans l'amélioration de l'écosystème des technologies de l'information et de la communication de l'Arabie saoudite.

Elle s'inscrit en outre dans la stratégie plus large du PIF, qui consiste à favoriser la transformation numérique du Royaume en soutenant des investissements à fort impact dans des secteurs clés.

«Le PIF s'est engagé à permettre la création de champions nationaux qui contribuent à stimuler le développement et la croissance de l'économie saoudienne», a déclaré Shahd Attar, responsable de la technologie et des médias, MENA Investments, au PIF.

«La vente de Thiqah à Elm par le PIF renforcera le rôle vital du secteur des TIC et consolidera les efforts visant à localiser la technologie et à stimuler l'innovation», a ajouté M. Attar.

L'industrie des TIC est considérée comme un catalyseur fondamental pour de nombreux autres secteurs, notamment le divertissement, les services financiers, les soins de santé, le transport et la logistique, ainsi que les services publics et les énergies renouvelables.

En tant que l'un des fonds souverains les plus importants et les plus influents au monde, le PIF joue un rôle de premier plan dans la transformation économique de l'Arabie saoudite.

Depuis 2015, le PIF a considérablement élargi ses investissements, établissant 99 entreprises et se concentrant sur 13 secteurs stratégiques à l'échelle nationale et mondiale.

La stratégie d'investissement du PIF, alignée sur la Vision 2030, donne la priorité aux industries clés contribuant au développement du contenu local, aux partenariats avec le secteur privé et à la localisation technologique.

La vente de Thiqah à Elm s'inscrit dans le cadre des efforts plus larges déployés par le PIF pour maximiser la valeur des actifs saoudiens tout en renforçant son engagement en faveur d'une économie numérique fondée sur la connaissance.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La start-up française d'IA générative Mistral envisage une introduction en Bourse

Arthur Mensch, chercheur en intelligence artificielle, entrepreneur et fondateur de la startup Mistral, pose lors d'une séance photo à Paris, le 28 août 2023. (AFP)
Arthur Mensch, chercheur en intelligence artificielle, entrepreneur et fondateur de la startup Mistral, pose lors d'une séance photo à Paris, le 28 août 2023. (AFP)
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  • Mistral envisage une introduction en Bourse pour conserver son indépendance a annoncé mardi son cofondateur Arthur Mensch à Bloomberg TV, lors du forum économique mondial à Davos

DAVOS: Mistral, la pépite française de l'intelligence artificielle générative, envisage une introduction en Bourse pour conserver son indépendance, a annoncé mardi son cofondateur Arthur Mensch à Bloomberg TV, lors du forum économique mondial à Davos.

Interrogé sur la possibilité d'une introduction en Bourse, le dirigeant a répondu que "bien entendu, c'est le plan", sans donner de calendrier, ajoutant que sa société n'était "pas à vendre".

"L'indépendance dont nous jouissons est une chose à laquelle nous tenons beaucoup", a insisté cet ingénieur polytechnicien et normalien.

"Nous avons quitté les géants américains de la tech pour créer une entreprise en Europe pour montrer que l'Europe a quelque chose à dire", a indiqué Arthur Mensch, 32 ans, passé par le laboratoire d'intelligence artificielle de Google, DeepMind, avant de lancer Mistral.

Fondée en avril 2023 avec deux anciens chercheurs de Meta, Mistral a connu, à l'image de son patron, une ascension fulgurante, bouclant en juin dernier un tour de table de 600 millions d'euros avec une valorisation estimée à près de 6 milliards d'euros.

En tout, la start-up, qui a présenté dès ses débuts des modèles d'intelligence artificielle générative capables de concurrencer ceux de Meta, Google ou encore OpenAI, créateur de ChatGPT, a levé plus d'un milliard d'euros en moins d'un an.

Si l'entreprise n'a pas besoin de nouveaux financements dans l'immédiat, "nous allons évidemment continuer à nous développer, ce qui nécessiterait de lever de nouveaux fonds" à terme, a précisé Arthur Mensch à Bloomberg TV.

"Nous avons beaucoup de puissance de calcul mais moins que nos concurrents", a-t-il reconnu, ajoutant: "Nous avons tout de même réussi à produire d'excellents modèles dans différents secteurs".

Développer des modèles d'intelligence artificielle demande en effet des capitaux très importants.

A titre d'exemple, l'entreprise d'intelligence artificielle d'Elon Musk, xAI, a conclu récemment un nouveau tour de table de 6 milliards de dollars, tandis qu'OpenAI, soutenu notamment par Microsoft, a lui levé 6,6 milliards de dollars.

Mistral et l'Agence France-Presse (AFP) ont signé mi-janvier un accord qui permet au robot conversationnel de la start-up d'utiliser les dépêches d'actualité de l'agence pour répondre aux requêtes de ses utilisateurs.


Ministre saoudien au FEM: Les soins de santé, une priorité absolue

Inauguré par le ministre saoudien de l'Économie et de la planification Faisal Alibrahim, le panel de lundi était animé par Faisal Abbas, rédacteur en chef d'Arab News, et comprenait des experts en matière de santé: la Dr Sania Nishtar, PDG de Gavi, l'Alliance du vaccin; Sir Jeremy Farrar, scientifique en chef à l'OMS; Rayan Fayez, PDG adjoint de NEOM; et la Dr Nouf al-Numair, secrétaire général du Comité ministériel saoudien pour la santé dans toutes les politiques. (Photo fournie)
Inauguré par le ministre saoudien de l'Économie et de la planification Faisal Alibrahim, le panel de lundi était animé par Faisal Abbas, rédacteur en chef d'Arab News, et comprenait des experts en matière de santé: la Dr Sania Nishtar, PDG de Gavi, l'Alliance du vaccin; Sir Jeremy Farrar, scientifique en chef à l'OMS; Rayan Fayez, PDG adjoint de NEOM; et la Dr Nouf al-Numair, secrétaire général du Comité ministériel saoudien pour la santé dans toutes les politiques. (Photo fournie)
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  • Un capital humain sain, résilient et productif est le pilier de la vitalité économique, a déclaré Faisal Alibrahim, ministre saoudien de l'Économie et de la Planification
  • La table ronde était animée par Faisal J. Abbas, rédacteur en chef d'Arab News, dans le cadre de la Saudi House

DUBAÏ: Un capital humain sain, résilient et productif est le pilier de la vitalité économique, a déclaré Faisal Alibrahim, ministre saoudien de l'Économie et de la Planification, lors d'une table ronde dans le cadre du Forum économique mondial de Davos lundi.

«Toutefois, nous constatons que nous investissons des milliards dans l'énergie, l'éducation et d'autres solutions, mais que les investissements dans les soins de santé semblent être relégués au second plan», a-t-il ajouté.

La table ronde était animée par Faisal J. Abbas, rédacteur en chef d'Arab News, dans le cadre de la Saudi House, une plateforme centralisée servant de point de rencontre pour les représentants des gouvernements et les chefs d'entreprise, entre autres parties prenantes au forum.

Sania Nishtar, PDG de Gavi, l'Alliance du vaccin, Sir Jeremy Farrar, scientifique en chef de l'Organisation mondiale de la santé, Rayan Fayez, PDG adjoint de NEOM, et la Dr Nouf al-Numair, secrétaire général du Comité ministériel saoudien pour la santé dans toutes les politiques.

M. Alibrahim a déclaré que la santé était un élément majeur de l'initiative Vision 2030 de l'Arabie saoudite et qu'il était «important pour nous de libérer tout le potentiel du capital humain dans le Royaume en faisant des soins de santé notre priorité absolue».

La Dr Al-Numair a déclaré: «L'Arabie saoudite a pris des mesures concrètes et très claires pour adopter la santé dans toutes les politiques.»

L'initiative a commencé «par la publication d'un décret royal qui fait de la santé publique une priorité dans toutes les lois et réglementations afin de prévenir les maladies et d'augmenter l'espérance de vie de notre population», a-t-elle ajouté.

L'une des politiques du comité consiste à réduire la quantité de sel et de pain dans les aliments, afin de freiner l'hypertension, qui affecte la santé cardiovasculaire et, par conséquent, la mortalité.

«À terme, (cela) augmentera l'espérance de vie de notre population, de sorte que nous comprenions clairement à quoi ressemble le succès, qui est lié à certains indicateurs clés de performance», a déclaré la Dr Al-Numair.

La prévention constitue une part importante de la santé et l'un des outils de prévention les plus importants est la vaccination, a déclaré Sania Nishtar au groupe d'experts.

Bien que la vaccination ait son lot de détracteurs, elle a ajouté que son expérience variait d'un pays à l'autre, certains montrant une forte demande de vaccins.

«Nous examinons nos ressources et essayons de trouver plus d'argent, car la demande (de vaccins) de la part des pays est énorme», a-t-elle déclaré.

Sir Farrar, de l'OMS, a appelé à une structure plus horizontale, où la santé et la science seraient intégrées dans différents secteurs, tels que l'éducation et les transports, ainsi qu'à une «structure de gouvernance qui garantisse une voix inclusive pour chaque ministère et chaque circonscription».

«Ainsi, vous aurez la possibilité de ne pas considérer la santé sous l'angle de la maladie, mais de la considérer sous l'angle du bien-être», a-t-il déclaré.

Il a également affirmé la nécessité pour les pays d'être en mesure d'adopter une telle structure «soit pour remédier aux inégalités au sein des pays, soit pour remédier aux inégalités entre les pays».

La santé et le bien-être sont au cœur des 15 secteurs que NEOM a identifiés comme les «moteurs économiques» de la ville futuriste, a déclaré M. Fayez.

Il a ajouté: «Beaucoup de gens entendent parler de NEOM comme d'un mégaprojet ou d'un giga-projet, mais il est important de souligner que ce n'est pas seulement l'immobilier ou l'infrastructure qui fait NEOM.»

Il a expliqué que la stratégie de NEOM en matière de soins de santé repose sur quatre principes: la prévention lorsque c'est possible, un traitement de classe mondiale lorsque c'est nécessaire, l'utilisation de la technologie et le partage avec le reste du monde.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com