Ethiopie: nouvelle offensive rebelle au Tigré, des combats dans un camp de réfugiés

Membres de la milice Amhara, prenant part au conflit en Ethiopie (Photo, AFP).
Membres de la milice Amhara, prenant part au conflit en Ethiopie (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 14 juillet 2021

Ethiopie: nouvelle offensive rebelle au Tigré, des combats dans un camp de réfugiés

  • Le conflit qui fait rage depuis plus de huit mois, marqué par des atrocités ainsi que par le spectre grandissant de la famine, a connu un tournant fin juin
  • Les rebelles ont repris le contrôle d'une grande partie du Tigré, dont la capitale régionale, Mekele, poussant le gouvernement à proclamer un cessez-le-feu

DEBARK: Les forces rebelles du Tigré menaient mardi une nouvelle offensive pour reconquérir le reste de cette région du nord de l'Ethiopie, pendant laquelle les combats ont touché un camp de réfugiés.

Le conflit qui fait rage depuis plus de huit mois, marqué par des atrocités ainsi que par le spectre grandissant de la famine, a connu un tournant fin juin lorsque les rebelles ont repris le contrôle d'une grande partie du Tigré, dont la capitale régionale, Mekele, poussant le gouvernement à proclamer un cessez-le-feu.

« Hier, nous avons lancé une offensive dans la région de Raya (sud du Tigré) et nous sommes parvenus à mettre en déroute les divisions des forces de défense fédérales et des forces amhara », a affirmé mardi, en référence aux troupes de la région qui borde le Sud du Tigré, Getachew Reda, un porte-parole des rebelles.

« Nous sommes parvenus à sécuriser la majorité du sud du Tigré », a-t-il déclaré, précisant que des combats se déroulaient aussi dans l'ouest.

Un porte-parole de l'armée fédérale n'était pas joignable dans l'immédiat, et il était impossible de vérifier les affirmations de Getachew, les réseaux de communication étant largement coupés dans la région.

Le Premier ministre Abiy Ahmed a lancé le 4 novembre une opération militaire pour chasser et désarmer les autorités locales dissidentes, issues du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF).

Le gouvernement a proclamé la victoire après la prise le 28 novembre de Mekele par l'armée fédérale, épaulée par des troupes venues de l'Erythrée voisine et de la région Amhara. Mais les combats se sont poursuivis.

Territoires contestés

Fin juin, l'armée s'est retirée face à une avancée des troupes pro-TPLF, nommées Forces de défense du Tigré (TDF), qui ont repris Mekele le 28, ainsi que la majeure partie du Tigré les jours suivants.

Dans la foulée, Addis Abeba a proclamé un cessez-le-feu. Après avoir qualifié ce cessez-le-feu de « blague », les TDF en ont accepté le principe, mais sous conditions, dont celle du retour des forces amhara et érythréennes « à leurs territoires d'avant-guerre ».

Au début du conflit, les Amhara se sont emparés des territoires sud et ouest visés par l'offensive lancée lundi, qu'ils revendiquent de longue date. 

« Nous avons promis de libérer chaque centimètre carré du Tigré », a ajouté Getachew.

Mardi matin, des travailleurs humanitaires ont affirmé que des combats ont opposé les TDF à des soldats de l'armée éthiopienne et de l'Amhara dans le camp de réfugiés de Mai Aini, dans l'ouest de la région.

« Il y a eu des combats à l'intérieur du camp », a déclaré une de ces sources, citant des témoins et précisant que les affrontements ont éclaté vers 04H00 (01H00 GMT) et s'étaient calmés à la mi-journée.

Des résidents de Mai Aini et du camp voisin d'Adi Harush, qui abritent tous deux des Erythréens ayant fui le régime d'Asmara, ont commencé à fuir à pied, selon ces sources.

Deux leaders communautaires de Mai Aini, eux-mêmes réfugiés, ont affirmé que le camp était à la mi-journée sous contrôle des forces tigréennes, qui ont selon eux arrêté de jeunes hommes et pillé des stocks de nourriture. Cette information n'a pas pu être vérifiée. 

Le bureau éthiopien du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a appelé, « toutes les parties, dont les autorités tigréennes à Mekele, à s'assurer que les populations réfugiées de Mai Aini et Adi Harush soient protégées ». 

Le chef du HCR, Filippo Grandi, s'est inquiété dans un communiqué du sort des réfugiés érythréens en Ethiopie, touchés par « des représailles, des enlèvements, des arrestations et des violences » en raison de « leur appartenance présumée à l'un ou l'autre camp dans ce conflit sanglant ».

Deux camps accueillant des réfugiés érythréens, ceux de Shimaba et Hitsats, ont notamment été détruits en début d'année, forçant des dizaines de milliers de personnes à fuir.

« Jamais été pire »

Cette nouvelle offensive rebelle intervient deux jours après l'annonce des résultats des élections parlementaires, largement remportées par le parti au pouvoir. 

Lauréat du prix Nobel de la paix en 2019, Abiy souhaitait obtenir l'onction populaire qui lui faisait défaut en cette période délicate où les violences ethniques et le conflit au Tigré ont terni son image réformatrice.

Selon l'ONU, plus de 400 000 personnes ont « franchi le seuil de la famine » au Tigré mais l'aide humanitaire peine à arriver. 

A Bruxelles, le chef de la diplomatie de l'Union européenne (UE) Josep Borrell a appelé lundi ses membres à envisager des sanctions contre le deuxième pays le plus peuplé d'Afrique, affirmant que la situation « n'a jamais été pire » au Tigré.

De leur côté, les Etats-Unis, alliés traditionnels de l'Ethiopie, ont à nouveau affirmé lundi que des « actes de nettoyage ethnique » avaient eu lieu au Tigré et appelé toutes les parties à protéger les civils. 

Mardi également, le Conseil des droits de l'Homme (CDH) de l'ONU a appelé les troupes érythréennes, soupçonnées d'atrocités, à se retirer rapidement et de manière « vérifiable » du Tigré, et à l'arrêt immédiat de toutes les exactions.


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.