Safer: crainte d'une catastrophe environnementale après l’échec des pourparlers ONU-Houthis

Compte tenu du chargement important du pétrolier, les experts l'ont longtemps décrit comme une bombe à retardement qui pourrait exploser à tout moment ou laisser s’échapper du pétrole, provoquant une catastrophe environnementale majeure pire que la marée noire de l'Exxon Valdez en Alaska en 1989. (Wikimedia Commons)
Compte tenu du chargement important du pétrolier, les experts l'ont longtemps décrit comme une bombe à retardement qui pourrait exploser à tout moment ou laisser s’échapper du pétrole, provoquant une catastrophe environnementale majeure pire que la marée noire de l'Exxon Valdez en Alaska en 1989. (Wikimedia Commons)
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Publié le Samedi 17 juillet 2021

Safer: crainte d'une catastrophe environnementale après l’échec des pourparlers ONU-Houthis

  • La dernière décision des Houthis a incité l'ONU à annoncer en février qu'elle reportait sa mission à une date indéterminée
  • Le chargement important du navire fait l’effet d’une bombe à retardement qui pourrait exploser ou provoquer une marée noire

ALEXANDRIE: L'ONU poursuivra les pourparlers avec les milices houthies soutenus par l'Iran jusqu'à ce qu'ils acceptent de permettre à ses experts de commencer une évaluation indispensable du pétrolier Safer. L’organisation a également exhorté les rebelles à être plus coopératifs.

«Nous poursuivons nos efforts pour envoyer une équipe à bord du FSO Safer», a déclaré le porte-parole de l'ONU Farhan Haq à Arab News, ajoutant que l'objectif principal de l'expédition de sauvetage de l'ONU était d'évaluer les dommages et d'effectuer une maintenance «légère» visant à empêcher que le pétrolier ne se désagrège.

«Voici ce que nous avons dit il y a un mois à ce sujet: «Les Nations Unies se sont engagées dans la mission prévue d'évaluer les risques concernant le pétrolier Safer, d'effectuer des réparations légères et réalisables afin de réduire le risque de fuites, et de formuler des recommandations reposant sur des preuves en vue d’une solution permanente.»

Le responsable de l'ONU répondait à la demande d'Arab News de commenter les accusations des Houthis selon lesquelles l'ONU était responsable des retards dans l’arrivée de la mission, pour avoir prétendument violé un accord avec les milices. 

Jeudi, la Commission d’entente pour le Safer (Safer Agreement Committee - SAC) contrôlée par les Houthis a accusé le Bureau des Nations Unies pour les services d'appui aux projets (UNOPS) de l'échec des pourparlers pour réparer le pétrolier abandonné après avoir insisté pour effectuer un «simple travail d'inspection visuelle» plutôt que de régler le problème une fois pour toutes.

«Le comité regrette le non-respect par l'UNOPS de l'accord signé en novembre 2020 et son insistance à perdre du temps et à gaspiller les fonds des donateurs alloués au projet lors de réunions infructueuses», a déclaré le comité houthi dans un communiqué relayé par l’agence d’informations officielle houthie.

Transportant plus d'un million de barils de pétrole brut, et amarré au large des côtes yéménites de la mer Rouge, le pétrolier FSO Safer s'est détérioré au cours des dernières années en raison du manque d'entretien, qui n’a plus eu lieu depuis que les Houthis ont pris le contrôle de la ville de Hodeida.

Les Houthis sont revenus à plusieurs reprises sur leurs promesses d'autoriser la mission de l'ONU à visiter le pétrolier, accusant d'abord la mission de l'ONU de comprendre des agents américains et des États membres de la coalition arabe, puis rejetant la signature d'une garantie de sécurité écrite pour protéger les membres de la mission.

La dernière décision des Houthis a incité l'ONU à annoncer en février qu'elle reportait sa mission à une date indéterminée.

Compte tenu du chargement important du pétrolier, les experts l'ont longtemps décrit comme une bombe à retardement qui pourrait exploser à tout moment ou laisser s’échapper du pétrole, provoquant une catastrophe environnementale majeure pire que la marée noire de l'Exxon Valdez en Alaska en 1989.

Le gouvernement yéménite a accusé les rebelles d'utiliser le pétrolier comme «une carte entre leurs mains» pour faire chanter le gouvernement et la communauté internationale, ainsi que comme moyen de pression lors des pourparlers de paix.

Le ministre yéménite des Affaires étrangères Ahmed Awad ben Moubarak a déclaré la semaine dernière à l'agence de presse koweïtienne KUNA que l'ONU devrait prendre des mesures plus sévères contre les responsables houthis qui empêchent l'arrivée de la mission de l'ONU à bord du pétrolier.

«L'échec des progrès dans le dossier du pétrolier Safer est dû au fait que la communauté internationale et le Conseil de sécurité n'ont pas utilisé des moyens de pression efficaces, notamment des sanctions contre la milice houthie et ses dirigeants responsables du dossier», a précisé le ministre.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.