Le monde face à un «ouragan de crises humanitaires», avertit Antonio Guterres

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a déclaré vendredi que les besoins humanitaires dépassent la capacité de l'ONU et des organisations d'aide à y répondre «à cause de la pandémie de la Covid-19». (Photo, Reuters)
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a déclaré vendredi que les besoins humanitaires dépassent la capacité de l'ONU et des organisations d'aide à y répondre «à cause de la pandémie de la Covid-19». (Photo, Reuters)
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Publié le Samedi 17 juillet 2021

Le monde face à un «ouragan de crises humanitaires», avertit Antonio Guterres

  • Antonio Guterres a déclaré que les besoins humanitaires dépassent la capacité de l'ONU et des organisations humanitaires à y répondre
  • L'ONU et ses partenaires cherchent à aider 160 millions de personnes cette année, le chiffre le plus élevé jamais enregistré

NATIONS UNIES : Le secrétaire général des Nations Unies a averti vendredi qu'un «ouragan de crises humanitaires» dans le monde a laissé les civils dans les zones de conflit payer le prix le plus élevé.

Et cela est aggravée par une vague incessante d'attaques contre les travailleurs humanitaires et médicaux.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a déclaré vendredi que les besoins humanitaires dépassent la capacité de l'ONU et des organisations d'aide à y répondre «à cause de la pandémie de la Covid-19».

«Nous sommes dans des eaux inexplorées», a-t-il déclaré dans un discours au Conseil de sécurité de l'ONU lu par la vice-secrétaire générale Amina Mohammed.

«L'ampleur des besoins humanitaires n'a jamais été aussi grande », a souligné Guterres. «Les Nations Unies et nos partenaires cherchent à aider 160 millions de personnes cette année,  le chiffre le plus élevé jamais enregistré».

Il a cité la région éthiopienne du Tigré, l'Afghanistan, le Yémen et la Syrie comme exemples de «la montée sanglante des crises humanitaires».

Depuis le Tigré, a-t-il affirmé, l'ONU a été informée à l’aide de «rapports crédibles» au cours des derniers mois sur des exécutions de civils, des arrestations et détentions arbitraires, des violences sexuelles contre des enfants et des déplacements forcés «à grande échelle».

«En Afghanistan, des attaques brutales ont tué au moins 24 civils, dont cinq travailleurs de la santé, pendant seulement une semaine en juin », a-t-il révélé. «Le nombre de victimes civiles au premier trimestre de cette année a augmenté de 29 % par rapport à l'année dernière; l'augmentation pour les femmes était de 37%».

Le secrétaire général a indiqué qu'au Yémen, au moins cinq civils sont tués ou blessés chaque jour en moyenne, 20 millions de personnes ont un besoin urgent d'aide humanitaire et cinq millions «sont confrontés à la famine».

Et lors de l'attaque du mois dernier contre l'un des plus grands hôpitaux du nord de la Syrie, qui a tué 19 civils dont trois enfants, un missile aurait touché une salle d'urgence ainsi qu’une salle d'accouchement, a-t-il mentionné.

Guterres a exhorté le Conseil de sécurité à prendre des mesures fermes et immédiates pour soutenir ses résolutions sur la protection des civils, des travailleurs humanitaires et de la santé, ainsi que des hôpitaux, des écoles, des installations d'approvisionnement en eau et d'autres «milieux humanitaires».

Partout dans le monde, les incidents de sécurité qui affectent les organisations humanitaires, notamment les fusillades, les agressions, les violences sexuelles, les enlèvements et les raids «ont décuplé depuis 2001», a-t-il manifesté.

Au Tigré, 12 travailleurs humanitaires ont été tués depuis le début du conflit en novembre 2020 et beaucoup d'autres ont été intimidés, harcelés et détenus, a-t-il déclaré.

Seulement cette année, a déclaré Guterres, l'Organisation mondiale de la santé a enregistré 568 incidents affectant la prestation de soins médicaux dans 14 zones de conflit, notamment des fusillades, des bombardements, des menaces, des retraits d'équipement et la militarisation des installations médicales causant 114 décès parmi les travailleurs de la santé et les patients.

Le secrétaire général a prévenu qu'il est plus difficile de fournir de l'aide aux personnes dans le besoin, évoquant les restrictions imposées par les gouvernements ou les parties aux conflits sur la circulation des biens humanitaires, les longues procédures de visa et de douane, les retards aux points de contrôle et les taxes et frais élevés sur les provisions.

Il a également exhorté les gouvernements à «soutenir l'aide plutôt que de la bloquer» et à s'assurer que leurs «opérations antiterroristes ne sapent pas les opérations humanitaires».

Guterres a en outre appelé à mettre fin aux pratiques qui «politisent l'action humanitaire», particulièrement les tentatives fréquentes d'ingérence dans la sélection par les organisations humanitaires des bénéficiaires et des partenaires de l'aide, la législation antiterroriste criminalisant les activités humanitaires et médicales  et inversement les politiciens et les militaires présentant l'aide comme faisant partie de leurs programme de lutte contre le terrorisme.

Il a aussi appelé les gouvernements à prendre des mesures pour favoriser un plus grand respect du droit international humanitaire, surtout la formation des militaires, pour tenir les responsables des attaques contre les travailleurs humanitaires responsables et pour garantir que les gouvernements protègent la capacité des organisations d'aide à s'engager avec toutes les parties au conflit, même les groupes armés.

Le secrétaire général a incité le Conseil de sécurité à «user de son influence pour faire en sorte que les attaques contre les écoles et les hôpitaux cessent immédiatement et que ces installations et leur personnel soient protégés». 

Robert Mardini, directeur général du Comité international de la Croix-Rouge, a partagé l'inquiétude de Guterres face à l'écart croissant entre les besoins humanitaires et la capacité d'y répondre «en raison des crises aggravées et du chevauchement des conflits armés, les conséquence du changement climatique ainsi que l’augmentation des cas de la Covid-19 dans de nombreux endroits, de l'Afghanistan au Tigré».

Les budgets humanitaires sont soumis à une pression croissante, a-t-il dévoilé, «nous devons donc faire face à ces terribles dilemmes pour pouvoir définir des priorités là où se trouvent les besoins les plus urgents».

Mardini a expliqué à la réunion du conseil, qui s'est concentrée sur la protection des civils et la préservation de l’espace humanitaire, que les travailleurs humanitaires doivent pouvoir travailler à proximité de ceux qui en ont besoin, et que les personnes et les communautés touchées par les conflits doivent pouvoir accéder à l'aide «dans un endroit sûr et d’une manière digne».

Quand il n'y a pas d'espace humanitaire, a-t-il dit, il y a «un manque pressant de protection et d'assistance pour ceux qui en ont le plus besoin» et les travailleurs humanitaires sont exposés «en danger de mort, beaucoup trop d'entre eux sont traumatisés, portés disparus, mutilés ou tués».

Il a souligné trois préoccupations du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) : la politisation et la manipulation de l'aide humanitaire, les pays qui insistent sur les escortes armées pour assurer la sécurité de ceux qui fournissent l'aide, ce qui entraîne souvent «moins de sécurité et davantage d'incidents de sécurité», et « l'impact négatif croissant des sanctions et des mesures antiterroristes sur l'aide humanitaire».

Mardini a alerté que les divisions au Conseil de sécurité, « surtout sur l'accès aux populations dans le besoin, ne font qu’augmenter les souffrances en première ligne».

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, dont le pays assure la présidence du Conseil et qui a présidé la réunion, a qualifié le rétrécissement de l'espace humanitaire d’ «extrêmement préoccupant».

Il a avisé que le Conseil de sécurité doit sensibiliser et réitérer les principes du droit humanitaire, notamment envers les forces armées qui sont parties au conflit ainsi que les groupes armés.

Le secrétaire général a déclaré avoir demandé au nouveau chef humanitaire de l'ONU de nommer un conseiller spécial chargé de la préservation de l'espace humanitaire et l'accès pour renforcer les négociations sur ces questions.

Le Drian a ainsi annoncé qu'au cours de la présidence française de l'Union européenne durant le premier semestre 2022, il envisage d'organiser une conférence humanitaire avec la Commission européenne.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Nouvelle date pour la conférence sur l’État palestinien relancée par la France et l’Arabie saoudite

Un drapeau palestinien flotte face aux colonies israéliennes en Cisjordanie occupée. La conférence franco-saoudienne sur la création d'un État palestinien, qui avait été reportée, a été reprogrammée pour les 28 et 29 juillet. (AFP/File Photo)
Un drapeau palestinien flotte face aux colonies israéliennes en Cisjordanie occupée. La conférence franco-saoudienne sur la création d'un État palestinien, qui avait été reportée, a été reprogrammée pour les 28 et 29 juillet. (AFP/File Photo)
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  • Initialement prévue du 17 au 20 juin, la conférence a été reportée après le lancement par Israël, le 13 juin, d'une guerre de 12 jours contre l'Iran
  • L'objectif de la conférence, reprogrammée pour les 28 et 29 juillet, est l'adoption urgente de mesures concrètes conduisant à la mise en œuvre d'une solution à deux États

NEW YORK : Une conférence internationale organisée et coprésidée par l'Arabie saoudite et la France pour discuter de la création d'un État palestinien, qui avait été reportée le mois dernier, a été reprogrammée pour la fin du mois.

"La conférence ministérielle sur la solution des deux États reprendra les 28 et 29 juillet ; les détails seront communiqués sous peu", ont confirmé des diplomates à Arab News vendredi.

Initialement prévu du 17 au 20 juin, l'événement, officiellement intitulé "Conférence internationale de haut niveau pour le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États", a été reporté après le lancement par Israël, le 13 juin, de son opération militaire de 12 jours contre l'Iran.

L'événement, convoqué par l'Assemblée générale des Nations unies, aura lieu au siège des Nations unies à New York. L'objectif est l'adoption urgente de mesures concrètes qui conduiront à la mise en œuvre d'une solution à deux États et mettront fin à des décennies de conflit entre Israéliens et Palestiniens.

Au moment du report, le mois dernier, le président français Emmanuel Macron avait déclaré que la conférence était repoussée pour des raisons logistiques et de sécurité, mais avait insisté sur le fait qu'elle se tiendrait "dès que possible".

Ce report ne "remet pas en cause notre détermination à aller de l'avant dans la mise en œuvre de la solution des deux États", avait-il ajouté

M. Macron devrait annoncer officiellement la reconnaissance par la France d'un État palestinien lors de cet événement. Cette semaine, il a exhorté les autorités britanniques à faire de même.

La Palestine est officiellement reconnue par 147 des 193 États membres de l'ONU. Elle bénéficie du statut d'observateur au sein de l'organisation, mais n'en est pas membre à part entière.

Lors d'une réunion préparatoire des Nations unies en mai, Manal Radwan, conseillère au ministère saoudien des affaires étrangères, a déclaré que la conférence intervenait à un moment "d'urgence historique", alors que Gaza "endurait des souffrances inimaginables".

Elle a déclaré que l'Arabie saoudite était honorée de se tenir aux côtés des autres nations engagées dans des efforts diplomatiques pour apporter "un changement réel, irréversible et transformateur, afin d'assurer, une fois pour toutes, le règlement pacifique de la question de la Palestine".

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Russie: le suicide apparent d'un ministre sème la peur au sein de l'élite

Roman Starovoït avait été gouverneur de la région russe de Koursk, frontalière de l'Ukraine, avant d'être promu ministre à Moscou en mai 2024, trois mois avant que les troupes ukrainiennes ne prennent le contrôle d'une petite partie de ce territoire lors d'une offensive surprise. Une attaque qui avait été un revers pour le Kremlin. (AFP)
Roman Starovoït avait été gouverneur de la région russe de Koursk, frontalière de l'Ukraine, avant d'être promu ministre à Moscou en mai 2024, trois mois avant que les troupes ukrainiennes ne prennent le contrôle d'une petite partie de ce territoire lors d'une offensive surprise. Une attaque qui avait été un revers pour le Kremlin. (AFP)
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  • Si les circonstances de la mort de Roman Starovoït, âgé de 53 ans, restent floues, les médias russes ont évoqué une enquête pour corruption le visant, assurant qu'il devait être arrêté prochainement
  • Limogé par le président Vladimir Poutine, il s'est probablement donné la mort, selon les premiers résultats de l'enquête, qui est en cours

SAINT-PETERSBOURG: Le suicide probable du ministre russe des Transports, Roman Starovoït, annoncé peu après son limogeage lundi par Vladimir Poutine sur fond d'allégations de corruption, a profondément choqué l'élite politique, où chacun redoute de faire les frais de la chasse aux profiteurs.

Ses funérailles ont eu lieu vendredi dans un cimetière de Saint-Pétersbourg en présence de sa famille et de collègues, mais en l'absence de M. Poutine qui n'a pas non plus participé à la cérémonie d'adieu jeudi.

Si les circonstances de la mort de Roman Starovoït, âgé de 53 ans, restent floues, les médias russes ont évoqué une enquête pour corruption le visant, assurant qu'il devait être arrêté prochainement.

Limogé par le président Vladimir Poutine, il s'est probablement donné la mort, selon les premiers résultats de l'enquête, qui est en cours.

"C'est une grande perte pour nous, très inattendue. Nous sommes tous choqués", a déclaré à l'AFP Vassilissa, 42 ans, l'épouse d'un collègue de M. Starovoït, lors de la cérémonie de jeudi.

"Il était tellement actif, joyeux, il aimait énormément la vie. Je ne comprends pas comment cela a pu arriver", ajoute cette femme, les larmes aux yeux.

Après avoir déposé devant le cercueil de grands bouquets de roses rouges, des anciens collègues de M. Starovoït, en costumes sombres, sont repartis très vite dans leurs luxueuses voitures noires.

Dans une ambiance très lourde rappelant les funérailles dans le film culte "Le Parrain" de Francis Ford Coppola, d'autres personnes interrogées par les journalistes de l'AFP dans la foule ont refusé de parler.

"Bouc émissaire" 

Roman Starovoït avait été gouverneur de la région russe de Koursk, frontalière de l'Ukraine, avant d'être promu ministre à Moscou en mai 2024, trois mois avant que les troupes ukrainiennes ne prennent le contrôle d'une petite partie de ce territoire lors d'une offensive surprise. Une attaque qui avait été un revers pour le Kremlin.

Son successeur à la tête de cette région, Alexeï Smirnov, a lui été arrêté au printemps pour le détournement des fonds destinés à renforcer les fortifications à la frontière. Celle-là même que les Ukrainiens ont traversé facilement, pour n'être repoussés que neuf mois plus tard.

Les autorités "ont essayé de faire de lui (Roman Starovoït) un bouc émissaire", accuse auprès de l'AFP Andreï Pertsev, analyste du média indépendant Meduza, reconnu "indésirable" et interdit en Russie.

L'incursion ukrainienne "s'est principalement produite parce qu'il n'y avait pas assez de soldats pour protéger la frontière", mais c'était "plus facile de rejeter la faute sur un responsable civil", explique-t-il.

L'affaire Starovoït s'inscrit dans une vague récente de répression visant de hauts responsables soupçonnés de s'être enrichis illégalement pendant l'offensive russe en Ukraine. Et selon des analystes, si les scandales de corruption on toujours existé en Russie, la campagne militaire a changé les règles du jeu politique.

"Il existait des règles auparavant, selon lesquelles les gens savaient: une fois qu'ils montaient suffisamment haut, on ne les embêtait plus", estime M. Pertsev. "Mais elles ne fonctionnent plus."

"On ne vole pas" 

Alors que Vladimir Poutine promettait régulièrement de s'attaquer à la corruption - étant lui même accusé de s'être enrichi illégalement par ses détracteurs -, les rares arrestations médiatisées ont été davantage utilisées pour cibler des opposants ou résultaient de luttes internes entre les échelons inférieurs du pouvoir en Russie.

Depuis l'offensive en Ukraine lancée en février 2022, "quelque chose dans le système a commencé à fonctionner de manière complètement différente", souligne la politologue Tatiana Stanovaïa du Centre Carnegie Russie Eurasie, interdit en Russie en tant qu'organisation "indésirable".

"Toute action ou inaction qui, aux yeux des autorités, accroît la vulnérabilité de l'État face aux actions hostiles de l'ennemi doit être punie sans pitié et sans compromis", estime Mme Stanovaïa en définissant la nouvelle approche du pouvoir.

Pour le Kremlin, la campagne en Ukraine est une "guerre sainte" qui a réécrit les règles, confirme Nina Khrouchtcheva, professeure à The New School, une université de New York, et arrière-petite-fille du dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev.

"Pendant une guerre sainte, on ne vole pas (...) on se serre la ceinture et on travaille 24 heures sur 24", résume-t-elle.

Signe des temps, plusieurs généraux et responsables de la Défense ont été arrêtés pour des affaires de détournement de fonds ces dernières années. Début juillet, l'ancien vice-ministre de la Défense Timour Ivanov a été condamné à 13 ans de prison.

Cette ambiance, selon Mme Stanovaïa, a créé un "sentiment de désespoir" au sein de l'élite politique à Moscou, qui est peu susceptible de s'atténuer.

"À l'avenir, le système sera prêt à sacrifier des figures de plus en plus en vue," avertit-elle.

 


Un trafic de stupéfiants démantelé entre Espagne et France, 13 arrestations

reize personnes, dont le "donneur d'ordres" présumé, ont été arrêtées par des policiers qui ont démantelé un "important" trafic de drogues importées d'Espagne pour alimenter la région Auvergne-Rhône-Alpes, au terme d'une enquête de près de deux ans, a annoncé vendredi la police. (AFP)
reize personnes, dont le "donneur d'ordres" présumé, ont été arrêtées par des policiers qui ont démantelé un "important" trafic de drogues importées d'Espagne pour alimenter la région Auvergne-Rhône-Alpes, au terme d'une enquête de près de deux ans, a annoncé vendredi la police. (AFP)
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  • 2,4 tonnes de résine de cannabis ont été saisies par les enquêteurs de Office anti-stupéfiants (OFAST) de la police judiciaire de Lyon, qui ont mené ces opérations
  • Dans cette première phase, les 11 suspects ont été mis en examen et sont, depuis, en détention provisoire, selon la DIPN

LYON: Treize personnes, dont le "donneur d'ordres" présumé, ont été arrêtées par des policiers qui ont démantelé un "important" trafic de drogues importées d'Espagne pour alimenter la région Auvergne-Rhône-Alpes, au terme d'une enquête de près de deux ans, a annoncé vendredi la police.

Onze suspects ont été interpellés entre décembre 2023 et juillet 2024, notamment grâce à l'interception par les policiers de deux poids-lourds et d'un convoi de voitures "entre la région lyonnaise et le Gard", "au moment où les stupéfiants étaient remis à des équipes locales", explique la Direction interdépartementale de la police (DIPN) du Rhône dans un communiqué.

Dans le même laps de temps, 2,4 tonnes de résine de cannabis ont été saisies par les enquêteurs de Office anti-stupéfiants (OFAST) de la police judiciaire de Lyon, qui ont mené ces opérations.

Dans cette première phase, les 11 suspects ont été mis en examen et sont, depuis, en détention provisoire, selon la DIPN.

Puis l'enquête a permis l'interpellation, le 30 juin dernier, d'un homme "soupçonné d'être le donneur d'ordres" et, le lendemain, d'un autre suspect, "fugitif condamné en 2016" à sept ans de prison pour trafic de stupéfiants. A son domicile dans l'Ain, "54 kg de cocaïne et plusieurs dizaines de milliers d'euros" ont été saisis, précise le communiqué qui n'en dit pas plus sur le profil de ces hommes. Ils ont été mis en examen le 4 juillet et placés en détention provisoire.

La police considère ainsi avoir réussi le "démantèlement de ce groupe criminel organisé (...) réalisant des importations de stupéfiants depuis l'Espagne vers la région Auvergne-Rhône-Alpes" pour des "quantités importantes".