Des candidats arabes très bien placés dans la course aux élections pour la mairie de Dearborn

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Publié le Samedi 17 juillet 2021

Des candidats arabes très bien placés dans la course aux élections pour la mairie de Dearborn

  • Trois Américains arabes font partie des sept candidats qui ont annoncé leur intention de se présenter aux élections primaires du 3 août
  • Des analystes politiques renommés du Michigan affirment qu’il y a de «fortes chances» que l’un des candidats américains arabes devienne le prochain maire de Dearborn

CHICAGO: La ville de Dearborn, dans le Michigan, accueille la plus grande population d'Américains arabes des États-Unis, plus de 40% des 95 000 habitants de la ville étant d'origine arabe. La décision de longue date du maire de Dearborn, Jack O'Reilly, de prendre sa retraite après 31 ans en fonction offre la possibilité à un Américain arabe d’être aux commandes, ont estimé cette semaine les analystes politiques.

Leur force politique se reflète dans les nombreux postes que les Américains arabes occupent au sein du conseil municipal de Dearborn, dans les conseils scolaires, de même que dans le comté de Wayne.

Mais diriger la ville de Dearborn aurait un poids important. Trois Américains arabes, qui ont réussi à être élus à d’autres fonctions, font partie des sept candidats qui ont annoncé leur intention de se présenter aux élections primaires du 3 août.

Lors de passages sur The Ray Hanania Radio Show le 14 juillet, des analystes politiques renommés du Michigan, Dennis Denno et Kyle Melinn, ont estimé qu’il y avait de «fortes chances» que l’un des candidats américains arabes devienne le prochain maire de Dearborn, bien qu'aucun résultat électoral ne soit certain.

Denno et Melinn ont affirmé que quatre des sept personnes qui ont présenté leur candidature pour remplacer O'Reilly étaient en tête des premiers sondages: la présidente du conseil municipal Susan Dabaja, une résidente de longue date de Dearborn, siège au conseil municipal depuis sept ans.

Le représentant de l'État, Abdullah Hammoud, est membre de la Chambre des représentants du Michigan depuis 2017.

L'ancien président du conseil Thomas Patrick Tafelski, prédécesseur de Dabaja, s'est présenté à la course à la mairie en 2017 contre O'Reilly, mais a perdu.

Tafelski a rejoint le conseil municipal en 2001, et est resté en fonction jusqu'en 2017. Il a été président du conseil de 2007 à 2013.

Gary Woronchak est un ancien haut fonctionnaire du comté de Wayne et représentant de l'État, élu en 1998. Ancien journaliste, il a été élu à la Commission du comté de Wayne de 2004 à 2018 et en a été le président de 2011 à 2018.

Melinn, rédacteur en chef et vice-président du quotidien Michigan Information & Research Service (MIRS), a indiqué qu'il y avait une chance que le vote arabe divise et réduise les chances qu'un Arabe remporte l'élection.

«Les Arabes américains ont tendance à voter avec un pourcentage plus élevé que leurs homologues blancs de la partie ouest de la ville», a précisé Melinn, un ancien journaliste, qui a couvert le Capitole de l'État du Michigan au cours des vingt dernières années pour le MIRS.

«Il suffit de remonter à 2013 lorsque nous avons eu la première majorité américaine arabe au conseil municipal. Cela montre le genre de fierté dont vous parlez ici.»

Melinn prévoit que Hammoud et Dabaja feront tous deux appel à cette base américaine arabe, tandis que Hussein Berry fera de même dans une certaine mesure avec la population syrienne et libanaise de la ville.

«Ils vont puiser dans cette même base», a indiqué Melinn. «La question est de savoir dans quelle mesure ils vont se grignoter mutuellement des parts sur la partie est de la ville.»

À deux semaines seulement des élections, Denno a déclaré que les inondations qui ont détruit des centaines de maisons à Dearborn le mois dernier – notamment dans la communauté arabe de la partie est de la ville – ont relégué au second rang les questions traditionnelles du débat de campagne.

«Je pense que le gros problème en ce moment est le fait qu'il y a eu de très graves inondations, en particulier du côté est de Dearborn», a affirmé Denno, sondeur et consultant politique, qui a fondé Denno Research en 2004.

«De très fortes précipitations ont eu lieu en très peu de temps. Et c'est la deuxième fois que cela se produit en cinq ou sept ans. Par conséquent, vous avez beaucoup de personnes dans la partie est de Dearborn et à Detroit dont les sous-sols ont été inondés et où se répandent les eaux usées. Tous leurs biens ont été à nouveau perdus.

«Je sais que les partisans de Dabaja étaient présent sur le terrain pour apporter leur aide à la population. Je sais qu'Abdullah Hammoud était sur le terrain pour essayer d'aider les gens. Je pense que Tafelski et Worochak faisaient de même. Donc, j’estime que ce sera un très gros problème – infrastructure et inondations.»

Sans les inondations, les problèmes électoraux typiques auraient inclus le financement de la police, du fait que plusieurs Afro-Américains ont été tués par celle-ci, ainsi que la réponse face au coronavirus (Covid-19) et le programme de vaccination.

«Je pense que dans toutes les communautés, on parle du sujet de la protection policière, dans quelle mesure la police va servir la communauté et à quel titre elle le fera», a précisé Melinn. «S’agira-t-il de réduire le financement de la police, de limiter le nombre de policiers ou de l’augmenter, ou bien encore du type de services que la police fournit aux électeurs?»

«Je pense que ce sont des conversations qui ont lieu dans les différentes villes de tout l'État, Dearborn ne faisant pas exception à la règle. Mais je dirais que les inondations ont mis ces sujets au deuxième plan pour le moment.»

Les trois autres candidats à l'élection sont:

Hussein Berry, membre du Dearborn Public Schools Board of Education, a déjà participé aux élections, mais a perdu lors de la course pour la Chambre des représentants du Michigan en 2012 et 2014.

Jim Parrelly, planificateur financier, est diplômé de la Fordson High School et de la University of Michigan. Il s'est présenté sans succès à la mairie en 2017.

Kalette Shari Willis, nouvelle venue en politique, est également candidate, mais on ne sait pas grand-chose à propos de son parcours.

Dennis Denno et Kyle Melinn ont fait part de leurs idées lors de leur passage jeudi sur The Ray Hanania Radio Show diffusé en direct sur WNZK AM 690 Radio à Detroit et WDMV AM 700 Radio à Washington D.C. sur le réseau radio américain arabe. L'émission de radio a été diffusée en direct sur la page Facebook d'Arab News et en podcast sur ArabNews.com/RayRadioshow.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Pourparlers sur l'Ukraine: Kiev et l'Europe voient des avancées mais encore beaucoup de travail

Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre". (AFP)
Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre". (AFP)
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  • Les discussions entre Ukrainiens, Américains et Européens, convoquées dimanche dans l'urgence, se sont tenues sur la base du projet de plan en 28 points de Donald Trump, considéré comme largement favorable à Moscou
  • Américains et Ukrainiens ont affirmé qu'un "futur accord" de paix devrait respecter la souveraineté de l'Ukraine

KIEV: Le chancelier allemand a insisté lundi pour que la Russie rejoigne la table des négociations sur un plan de paix pour l'Ukraine, au lendemain de pourparlers à Genève ayant donné lieu à un "nouvel élan", mais qui nécessitent encore "du travail" selon Kiev et l'UE.

Les discussions entre Ukrainiens, Américains et Européens, convoquées dimanche dans l'urgence, se sont tenues sur la base du projet de plan en 28 points de Donald Trump, considéré comme largement favorable à Moscou. Américains et Ukrainiens ont affirmé qu'un "futur accord" de paix devrait respecter la souveraineté de l'Ukraine.

L'Ukraine, qui lutte depuis près de quatre ans contre l'invasion de la Russie, est de nouveau au coeur d'échanges lundi à Luanda en marge d'un sommet entre l'UE et l'Union africaine. Et la "Coalition des volontaires", qui réunit les alliés de l'Ukraine, se réunira mardi en visioconférence.

"La Russie doit être présente à la table (des négociations)", a affirmé le chancelier allemand Friedrich Merz, jugeant néanmoins improbable "une percée" diplomatique cette semaine.

Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre".

Salué par le président russe Vladimir Poutine, le texte initial du plan Trump reprenait plusieurs exigences cruciales pour Moscou. Le Kremlin a dit lundi n'avoir aucune information à l'issue des pourparlers de Génève, mais savoir que des "modifications" avaient été apportées.

Si M. Zelensky a salué lundi des avancées, il a estimé qu'il fallait "beaucoup plus" pour parvenir à une "paix réelle" avec la Russie et mettre fin au conflit le plus meurtrier en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Atmosphère "constructive"

Le dirigeant ukrainien s'est néanmoins félicité de l'inclusion d'éléments "extrêmement sensibles": la libération totale des prisonniers ukrainiens selon la formule de "tous-contre-tous" et des civils, et le retour des "enfants ukrainiens enlevés par la Russie".

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que l'hypothèse d'une visite de Volodymyr Zelensky à Washington était "au stade de la discussion", sans date fixée.

L'atmosphère à Genève était "parfois tendue, parfois plus légère mais dans l'ensemble constructive", a-t-il décrit, évoquant une ambiance "typique des négociations extrêmement importantes".

Depuis Luanda, les alliés européens de Kiev se sont dit prudemment optimistes.

"Il reste encore du travail à faire mais il y a une base solide pour avancer", a dit la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Le président du Conseil européen, Antonio Costa, a lui salué un "nouvel élan".

Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a aussi noté les "progrès significatifs" réalisés à Genève.

Aucune nouvelle version du texte n'a pour l'heure été publiée.

"Nous continuons tous à travailler avec nos partenaires, en particulier les États-Unis, et à rechercher des compromis qui nous renforcent et ne nous affaiblissent pas", a dit M. Zelensky lors d'une conférence virtuelle en Suède, ajoutant que son pays se trouve à un "moment critique".

Le président américain a semblé se réjouir de l'issue de la rencontre à Genève. "Est-ce vraiment possible que de grands progrès soient réalisés dans les pourparlers de paix entre la Russie et l'Ukraine??? Ne croyez que ce que vous voyez, mais quelque chose de bon pourrait bien se produire", a-t-il écrit sur son réseau Truth Social.

A Genève, son secrétaire d'Etat Marco Rubio s'était dit dimanche "très optimiste" sur la possibilité de conclure "très vite" un accord, estimant que "les points qui restent en suspens ne sont pas insurmontables".

Les Russes auront "leur mot à dire", avait-il aussi assuré.

Lors d'un entretien téléphonique lundi entre Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, le dirigeant russe a réitéré son opinion selon laquelle le plan initial des États-Unis pourrait "servir de base à un règlement de paix final".

La poussée lente, mais progressive, des troupes russes accentue la pression sur Kiev.

Moscou a revendiqué lundi la prise d'un village dans la région de Zaporijjia (sud), tandis que des frappes aériennes russes ont fait au moins quatre morts à Kharkiv.

La Russie cible quasi quotidiennement le pays au moyen de drones ou de missiles. Les infrastructures énergétiques sont particulièrement visées, faisant craindre un hiver difficile en Ukraine. Kiev vise de son côté régulièrement des dépôts et raffineries de pétrole et d'autres installations côté russe.

 


L'IA générative, un potentiel «Frankenstein des temps modernes», prévient le chef des droits humains de l'ONU

Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes. (AFP)
Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes. (AFP)
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  • "Le modèle économique actuel des plateformes de médias sociaux alimente déjà la polarisation, l'extrémisme et l'exclusion. De nombreux pays peinent à endiguer ce phénomène", a souligné M. Türk
  • Et si l'IA générative est porteuse d'"immenses promesses", les droits humains peuvent en "être les premières victimes", a-t-il estimé

GENEVE: Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes.

"L'IA générative recèle un immense potentiel, mais son exploitation à des fins purement politiques ou économiques peut manipuler, déformer et détourner l'attention", a déclaré le Haut Commissaire Volker Türk lors d'une réunion à Genève (Suisse), soulignant que "sans garanties et réglementations adéquates, les systèmes d'IA pourraient se transformer en un monstre de Frankenstein des temps modernes".

"Le modèle économique actuel des plateformes de médias sociaux alimente déjà la polarisation, l'extrémisme et l'exclusion. De nombreux pays peinent à endiguer ce phénomène", a souligné M. Türk lors d'un forum sur les entreprises et les droits humains.

Et si l'IA générative est porteuse d'"immenses promesses", les droits humains peuvent en "être les premières victimes", a-t-il estimé.

L'exploitation de cette technologie "à des fins purement politiques ou économiques" fait peser une menace "sur plusieurs droits humains, notamment le droit à la vie privée, la participation politique, la liberté d'expression et le droit au travail".

Le Haut Commissaire a averti que ces menaces "pourraient se concrétiser en préjudices qui compromettent les promesses des technologies émergentes et pourraient engendrer des conséquences imprévisibles".

"Il est de la responsabilité des gouvernements de s'unir pour éviter un tel scénario", a insisté M. Türk.

Par ailleurs, le chef des droits humains de l'ONU a mis en évidence une autre menace représentée par la concentration croissante du pouvoir des entreprises et l'"accumulation massive de richesses personnelles et d'entreprises entre les mains d'une poignée d'acteurs".

"Dans certains cas, cela dépasse le poids économique de pays entiers", a-t-il déclaré, insistant sur le fait que lorsque "le pouvoir n'est pas encadré par la loi, il peut mener à des abus et à l'asservissement".

 


L'UE promet 88 millions d'euros en faveur de l'Autorité palestinienne

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  • "Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica
  • Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël

BRUXELLES: Les pays de l'Union européenne vont verser quelque 88 millions d'euros pour aider l'Autorité palestinienne, pressée de se réformer par les Européens, soucieux de son rôle futur dans le cadre du plan Trump pour la région.

"Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica, à l'issue d'une conférence des donateurs à Bruxelles.

Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël.

"Aujourd'hui, nous avons présenté les progrès réalisés dans le cadre de notre programme de réforme nationale, qui est mis en œuvre, pas seulement promis, mais mis en œuvre et en avance sur le calendrier, ce qui a été reconnu par nos partenaires", a indiqué de son côté le Premier ministre palestinien Mohammed Mustafa.

Et cela "en dépit d'un environnement défavorable", a-t-il ajouté, accusant Israël de chercher "à affaiblir l'Autorité palestinienne ainsi que sa capacité à fonctionner".

Mme Suica a réitéré sur ce point les appels lancés par l'Union européenne pour qu'Israël accepte de libérer les recettes fiscales dues à l'Autorité palestinienne, indispensables à son fonctionnement.

"Cela a été dit par tous les participants", a-t-elle assuré.

Concernant Gaza, M. Mustafa a assuré que l'Autorité palestinienne avait un plan, soutenu par les pays arabes pour sa reconstruction. "Nous gouvernerons, nous réformerons et nous dirigerons la reconstruction de Gaza", a-t-il assuré.

L'Union européenne est le principal soutien financier de l'Autorité palestinienne. Elle conditionne toutefois le versement futur de cette aide à des réformes, qu'elle juge indispensables pour que cette Autorité soit en mesure de jouer pleinement son rôle dans le cadre de la solution à deux États, israélien et palestinien, que les Européens défendent depuis des années.

"Tout notre soutien à l'Autorité palestinienne est lié aux efforts pour poursuivre l'agenda des réformes", a rappelé Mme Suica.