Quand un chroniqueur TV ou radio qualifie un homme politique d’ignorant ou de menteur, quand un ancien candidat à l’élection présidentielle s’adresse au Chef de l’État pour commenter ses déclarations en lui refusant d’exercer son droit à la parole, lui signifiant que ses prérogatives lui interdisent d’évoquer telle ou telle question et quand, enfin, un leader politique se permet de révéler, en détail, aux médias le contenu d’une rencontre à laquelle son parti a été invité par le Président de la République en insistant, en prime, sur ce que le Chef de l’État a demandé aux présents à la même réunion, l’on est en droit de se poser la question suivante: jusqu’où ira la détérioration, de jour en jour, du discours politique ambiant produit aussi bien par les politiciens au pouvoir que ceux installés dans ce qu’ils appellent eux-mêmes l’opposition, dans l’attente de postuler aux postes de commandement ou de direction ?
De plus, quand nos politiciens saisiront-ils qu’il existe un seuil d’indécence qu’il importe de ne jamais dépasser dans la mesure où il deviendra difficile, voire impossible, d’entretenir une vie politique ordinaire dans une ambiance empoisonnée où les insultes, les accusations gratuites, les soupçons de corruption et les affirmations de dépravation supplantent le dialogue, la compréhension, le respect mutuel, la coexistence et la tolérance ?