Nucléaire iranien: attendre le nouveau gouvernement est «inconfortable» pour l'AIEA

Rafael Grossi, directeur de l'AIEA, a précisé qu'en dépit de l'arrêt des négociations au sujet de l'accord de Vienne, l'AIEA maintenait un dialogue «en parallèle» avec Téhéran. (Photo, AFP)
Rafael Grossi, directeur de l'AIEA, a précisé qu'en dépit de l'arrêt des négociations au sujet de l'accord de Vienne, l'AIEA maintenait un dialogue «en parallèle» avec Téhéran. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Mardi 20 juillet 2021

Nucléaire iranien: attendre le nouveau gouvernement est «inconfortable» pour l'AIEA

  • Téhéran et les grandes puissances avaient entamé en avril des discussions pour sauver l'accord international sur le nucléaire iranien
  • Vainqueur de l'élection présidentielle de juin, Ebrahim Raïssi, issu du camp conservateur, doit prêter serment devant le Parlement le 5 août

RIO DE JANEIRO: Attendre l'entrée en fonctions du nouveau gouvernement à Téhéran en août, ce qui met les négociations sur le nucléaire iranien au point mort, rend la situation "inconfortable" pour l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), a déclaré son directeur général Rafael Grossi.

"Il y a une série de questions que nous tentons de clarifier avec l'Iran et il va falloir attendre et reprendre à nouveau avec la nouvelle équipe dirigeante", a déploré M. Grossi lors d’un entretien à Rio de Janeiro, en marge d’une visite officielle au Brésil. 

"C'est une situation assez inconfortable, du moins pour nous, à l'agence. Je ne sais pas pour les autres (acteurs de la négociation), mais j'imagine qu'ils préfèreraient être en train de négocier plutôt que d'attendre", a insisté le directeur de cette instance onusienne.

"On navigue à vue, mais il faut être optimiste (...) il faut attendre. Dès que le nouveau gouvernement sera en position de travailler avec nous sérieusement, il faudra commencer dès que possible", a ajouté M. Grossi.

Samedi, un haut responsable du gouvernement iranien a confirmé que les négociations pour tenter de sauver l’accord sur le nucléaire iranien de 2015 ne reprendraient pas avant le mois d'août.

"Nous sommes dans une période de transition (...) Par conséquent, les discussions de Vienne doivent évidemment attendre notre nouveau gouvernement", a écrit sur Twitter Abbas Araghchi, vice-ministre des Affaires étrangères et chef de l'équipe des négociateurs iraniens.

Vainqueur de l'élection présidentielle de juin, Ebrahim Raïssi, issu du camp conservateur, doit prêter serment devant le Parlement le 5 août.

M. Grossi a précisé qu'en dépit de l'arrêt des négociations au sujet de l'accord de Vienne, l'AIEA maintenait un dialogue "en parallèle" avec Téhéran au sujet des inspections, l'accès aux installations ayant été "limité de façon significative" depuis février.

"L'Iran a des obligations envers l'agence. Ils ne peuvent pas dire simplement +on arrête+ (les inspections). Ils pourraient, mais cela déclencherait une situation problématique", a-t-il ajouté.

M. Grossi a également aussi évoqué la question des données enregistrées par les caméras de surveillance de l'AIEA installées dans certaines installations nucléaires, qui ne sont plus fournies en temps réel par Téhéran depuis février.

"Nous avons des informations selon lesquelles elles ne seront pas effacées, mais depuis l'expiration de l’accord conclu avec l'Iran, le 24 juin, nous dépendons d'assurances verbales et tout reste très fragile", a-t-il souligné.

Téhéran et les grandes puissances avaient entamé en avril des discussions pour sauver l'accord international sur le nucléaire iranien conclu en 2015. 

Ce dernier est moribond depuis que les États-Unis en sont sortis en 2018, sous la présidence de Donald Trump (2017-2021), et ont rétabli des sanctions contre Téhéran, qui a en riposte abandonné la plupart de ses engagements.

Conclu à Vienne, ce pacte offre à Téhéran un allègement des sanctions occidentales et onusiennes en échange de son engagement à ne jamais se doter de l'arme atomique, et d'une réduction drastique de son programme nucléaire, placé sous un calendrier d'inspections le plus strict jamais mis sur pied par l'AIEA.

Le successeur de Donald Trump Joe Biden s'était déclaré prêt à un retour dans l'accord mais son administration a également exprimé une frustration croissante dans les délais que prennent les discussions.

"Nous restons ouverts à la continuation, et en définitive à la conclusion des discussions (sur l'accord) de manière productive", a déclaré devant la presse le porte-parole du département d'État américain Ned Price.

"Nous avons été clairs aussi sur le fait que cette offre ne sera pas sur la table indéfiniment", a-t-il souligné.


Frappes israéliennes au Qatar: réunion extraordinaire des dirigeants arabes et musulmans à Doha

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
Short Url
  • Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha
  • "Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani

DOHA: Un sommet convoqué en urgence, face à une situation inédite: les principaux dirigeants arabes et musulmans se réunissent ce lundi à Doha dans un rare moment d'unité, après les frappes israéliennes sans précédent ayant visé la semaine dernière des membres du Hamas au Qatar.

Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha, capitale du pays médiateur dans les négociations en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

"Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani.

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA.

Selon le projet de déclaration finale consulté par l'AFP, la cinquantaine de pays représentés devraient dénoncer l'attaque israélienne en soulignant qu'elle mettait en péril les efforts de normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

Israël et les États-Unis, son principal allié, cherchent à étendre les accords d'Abraham qui ont vu les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc, reconnaître Israël en 2020.

"Pas que des discours" 

L'attaque israélienne et "la poursuite des pratiques agressives d'Israël, notamment les crimes de génocide, le nettoyage ethnique, la famine et le blocus, ainsi que les activités de colonisation et d'expansion minent les perspectives de paix et de coexistence pacifique dans la région", affirme le texte.

Elles "menacent tout ce qui a été accompli sur la voie de l'établissement de relations normales avec Israël, y compris les accords existants et futurs", ajoute-il.

Le projet souligne également "le concept de sécurité collective (...) et la nécessité de s'aligner pour faire face aux défis et menaces communs".

Avant l'ouverture du sommet, le président iranien Massoud Pezeshkian a exhorté les pays musulmans à rompre "leurs liens avec ce régime factice", en référence à Israël.

L'attaque israélienne, qui a tué cinq membres du Hamas et un membre des forces de sécurité qataries, a suscité une vague de condamnations dans la communauté internationale, notamment des riches monarchies du Golfe, alliées de Washington. Ainsi qu'une rare réprobation des Etats-Unis, allié numéro un d'Israël mais également un proche allié du Qatar.

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio est en ce moment en visite à Jérusalem - un voyage prévu avant les frappes sur le Qatar -, pour montrer son soutien à Israël avant la reconnaissance prochaine par plusieurs pays occidentaux d'un Etat palestinien, lors de l'Assemblée générale de l'ONU à la fin du mois.

"Beaucoup de gens attendent des actes, pas que des discours. Nous avons épuisé toutes les formes de rhétorique. Il faut désormais passer à l'action", a commenté le chercheur saoudien Aziz Alghashian au sujet du sommet.

Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a également annoncé une réunion en urgence ce mardi pour débattre des frappes israéliennes au Qatar.

Un sommet exceptionnel du Conseil de coopération du Golfe est également prévu lundi à Doha, selon l'agence de presse saoudienne SPA.


Le navire humanitaire des Émirats arabes unis pour Gaza arrive en Égypte

Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
Short Url
  • La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées
  • En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte

DUBAI : Le navire humanitaire Hamdan des Émirats arabes unis, qui a quitté le port de Khalifa le 30 août, est arrivé au port d'Al-Arish, en Égypte, où des denrées alimentaires et des fournitures médicales seront déchargées puis livrées aux habitants de la bande de Gaza assiégée.

Le navire, qui fait partie de l'initiative humanitaire "Operation Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis pour Gaza, qui fournit une aide essentielle par le biais de convois terrestres, d'expéditions maritimes et de largages aériens, a été chargé de 7 000 tonnes de nourriture, de matériel médical et d'aide d'urgence, a rapporté l'agence de presse nationale WAM.

La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées.

Les Émirats ont jusqu'à présent envoyé 20 navires d'aide à Gaza et ont livré environ 90 000 tonnes d'aide humanitaire, pour un coût de 1,8 milliard de dollars, depuis le lancement de l'opération "Chivalrous Knight 3".

En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte. Le pipeline a une capacité d'environ 2 millions de gallons par jour et pourrait desservir plus d'un million de personnes.


L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis visite le bureau de l'attaché militaire à Washington

L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
Short Url
  • La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché militaire
  • Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire

RIYADH : La princesse Reema bint Bandar, ambassadrice saoudienne aux Etats-Unis, a visité lundi le bureau de l'attaché militaire saoudien à Washington.

La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché au cours de sa visite, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire.

La princesse Reema a été reçue par le ministre adjoint saoudien de la Défense pour les affaires exécutives, Khaled Al-Biyari, qui est en visite officielle à Washington, ainsi que par l'attaché militaire saoudien à Washington et Ottawa, le général de division Abdullah bin Khalaf Al-Khathami, et les chefs des départements de l'attaché.