Réclamé par l'Italie, un ex-membre des Brigades rouges à son tour arrêté en France

L'emblème des Brigades rouges, un groupe d'extème gauche italien ayant choisi le terrorisme dans sa lutte politique en Italie durant les "Années de plomb". Photo, AFP)
L'emblème des Brigades rouges, un groupe d'extème gauche italien ayant choisi le terrorisme dans sa lutte politique en Italie durant les "Années de plomb". Photo, AFP)
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Publié le Mardi 20 juillet 2021

Réclamé par l'Italie, un ex-membre des Brigades rouges à son tour arrêté en France

  • Maurizio di Marzio avait échappé au printemps au coup de filet historique visant dix militants d'extrême gauche réclamés par Rome pour terrorisme
  • Les arrestations d'Italiens ayant refait leur vie en France, depuis parfois plus de 30 ans, avaient été saluées en-deçà des Alpes, mais bien plus discutées dans l'Hexagone

PARIS : Maurizio di Marzio avait échappé au printemps au coup de filet historique visant en France dix militants d'extrême gauche réclamés par l'Italie pour terrorisme: cet ancien membre des Brigades Rouges, qui pensait avoir bénéficié de la prescription, a été arrêté lundi à Paris après un revirement de la justice italienne.

Virage historique dans les relations entre les deux pays, ces arrestations d'Italiens ayant refait leur vie en France, depuis parfois plus de 30 ans, avaient été largement saluées en-deçà des Alpes mais bien plus discutées dans l'Hexagone, où leurs soutiens dénoncent "une vengeance politique".

Le 28 avril, sept d'entre eux avaient été interpellés à leur domicile, deux autres s'étaient présentés d'eux-même le lendemain et un seul manquait à l'appel: Maurizio di Marzio, restaurateur parisien de 61 ans, avait disparu.

Arrivé en France au début des années 90, après avoir purgé six années de prison pour une tentative d'enlèvement terroriste en 1982, il avait déjà été arrêté en 1994, mais la procédure d'extradition s'était interrompue.

Sa fuite fin avril s'expliquait notamment par le fait que le mandat d'arrêt émis contre lui devait expirer le 10 mai, soit moins de deux semaines après les arrestations dont l'imminence avait été annoncée dans la presse italienne.

Selon plusieurs sources proches du dossier, il n'était plus activement recherché par les autorités françaises compte-tenu de cette prescription.

Mais le 8 juillet, la cour d'appel de Rome a finalement jugé que le mandat n'était pas prescrit, conduisant logiquement à son arrestation lundi, ont indiqué à l'AFP des sources judiciaire et proches du dossier.

"Un recours a été intenté en Italie contre cette décision" de la cour romaine, a indiqué à l'AFP son avocate, Me Irène Terrel.

"La prescription italienne, c'est l'Arlésienne", a ironisé l'avocate, dénonçant le fait qu'une "règle de droit, qui s'applique à tous, suive des aléas politiciens". Elle conteste toute fuite de son client et affirme avoir "proposé qu'il se rende de lui-même aux autorités françaises".

Placé lundi en rétention judiciaire, l'ancien brigadiste doit être présenté à la cour d'appel de Paris, qui doit décider de son éventuelle détention provisoire ou d'une remise en liberté sous contrôle judiciaire, le temps de la procédure prévue pour s'étaler sur plusieurs années.

Maurizio di Marzio est réclamé par son pays pour l'exécution du reliquat - cinq ans et neuf mois - d'une peine de 14 ans de réclusion, prononcée notamment pour son rôle dans la tentative d'enlèvement en 1982 d'un vice-préfet de police de Rome, Nicola Simone, grièvement blessé dans l'attaque.

"J'ai fait des tas de choses stupides et je ne les referais pas, mais j'ai changé", avait déclaré Maurizio di Marzio il y a quelques années au magazine italien Panorama. "J'ai déjà passé six ans en prison. Je n'ai jamais tué personne", avait ajouté ce patron d'un restaurant italien à Paris, se disant "persécuté" par les autorités de son pays.

Quant aux neufs autres anciens activistes, sept hommes et deux femmes âgés de 63 à 77 ans et libres sous contrôle judiciaire, ils ont comparu les 23 et 30 juin devant la cour d'appel de Paris, uniquement chargée d'examiner la validité des demandes d'extraditions.

Lors de la première audience, dans une ambiance parfois tendue, Me Irène Terrel, avocate de sept des dix anciens militants, dont Marina Petrella, ex-dirigeante de la "colonne romaine" des Brigades rouges, avait fustigé un "dossier éminemment politique", fruit "d'arrangements entre États".

Rejoignant la défense, le parquet général a réclamé pour chaque cas qu'un "complément d'information" soit demandé à l'Italie, compte tenu des lacunes des dossiers: condamnations partiellement transmises ou traduites, explications incomplètes des réformes pénales italiennes sur le procès en l'absence des accusés, question de la prescription, etc.

La cour doit rendre sa décision le 29 septembre.

Qui sont les dix Italiens condamnés pour terrorisme que réclame l'Italie ?

Dix anciens militants d'extrême gauche, installés en France depuis parfois plus de 30 ans, affrontent depuis le printemps une longue procédure d'extradition vers l'Italie, qui les réclame pour des actes de terrorisme commis dans leur pays autour des années 1970-80, surnommées "les années de plomb".

 

Six anciens des Brigades rouges

. Marina PETRELLA: née à Rome le 23 août 1954, cette ex-dirigeante de la "colonne romaine" des Brigades rouges devait être extradée fin 2008, mais le président Nicolas Sarkozy avait bloqué le décret pour motif de santé: se laissant mourir, cette assistante sociale, en France depuis 1993, était alors hospitalisée en psychiatrie. "Ils n'emporteront que mon cadavre", avait-elle dit à son mari.

Incarcérée en Italie en 1979-1980 puis de 1982 à 1986, elle a été condamnée à perpétuité, notamment pour complicité du meurtre du commissaire Sebastiano Vinci, le 19 juin 1981 à Rome, ainsi que pour la tentative d'enlèvement d'un vice-préfet de police en 1982, Nicola Simone.

Cette habitante de Saint-Denis, au nord de Paris, qui a retrouvé la santé, s'est opposée en mai à son extradition, invoquant ses 30 années d'exil en France, "une forme d'expiation perpétuelle", "sans remise de peine".

. Roberta CAPPELLI, née à Rome le 5 octobre 1955. Cette brigadiste a été condamnée à la perpétuité, notamment pour "association à finalité terroriste" et pour des "homicides aggravés". Elle a été jugée coresponsable des meurtres à Rome du général Galavigi en 1980 et du commissaire Vinci l'année suivante, ainsi que du policier Michele Granato en novembre 1979. "Je voudrais exprimer ma gratitude pour cet accueil en France", a dit l'éducatrice spécialisée, installée à Paris depuis plusieurs décennies, en refusant son extradition.

. Sergio TORNAGHI, né à Milan le 24 mars 1958. Cet ex-membre des Brigades rouges, membre de la colonne milanaise dite de Walter Alasia, est accusé d'avoir joué un rôle dans le meurtre d'un dirigeant de son usine à Milan, Renato Briano, en novembre 1980. Il a été condamné à la perpétuité. "Les accusations contre moi sont infondées", a-t-il déclaré, assurant avoir été accusé à tort par un repenti voulant échapper à une condamnation. En 1986 et en 1996, la justice française a deux fois émis un avis défavorable à son extradition. Il est divorcé et père de trois enfants.

. Giovanni ALIMONTI, né à Rome le 30 août 1955. Condamné, entre autres, pour la tentative d'enlèvement en 1982 du vice-préfet Simone, tout comme Marina Petrella. Il doit purger encore 11 ans et demi de prison pour "participation à une bande armée" et "association à finalité terroriste".

. Enzo CALVITTI, né à Mafalda (Molise, centre du pays) le 17 février 1955. Lui aussi membre des Brigades rouges, il a été condamné à une peine de réclusion de 18 ans pour des délits d'"association à finalité terroriste" et "participation à une bande armée". Selon son avocat, il est marié et vit en France avec un titre de séjour. Il a pris sa retraite l'an dernier de psychothérapeute.

. Maurizio DI MARZIO: né le 6 juillet 1960, cet ancien responsable des Brigades rouges, a été condamné à 14 ans de réclusion, notamment pour son rôle, avec Marina Petrella et Giovanni Alimonti, dans la tentative d'enlèvement du vice-préfet Simone. Après environ six ans en prison, il s'est installé en France au début des année 90. Ce restaurateur parisien avait été interpellé en 1994 mais la procédure d'extradition n'est pas allée au bout.

 

Quatre ex-membres d'autres groupes armés d'extrême gauche

. Narciso MANENTI, né le 22 novembre 1957 à Telgate, près de Bergame (nord). Membre des "Noyaux armés pour le contre-pouvoir territorial", qui a revendiqué des attentats en 1978 et 1979, il a été condamné à la perpétuité dans l'affaire du meurtre d'un gendarme, Giuseppe Gurrieri, en mars 1979. Réfugié en France, il s'est marié en 1985 avec une Française.

. Giorgio PIETROSTEFANI, né le 10 novembre 1943 à L'Aquila (Abruzzes, centre). Cet ancien dirigeant de "Lutte continue", un mouvement marxiste ouvriériste, a été condamné à 14 ans de réclusion pour son rôle dans le meurtre en 1972 à Milan du commissaire Luigi Calabresi. Greffé du foie, son état de santé nécessite d'être hospitalisé tous les trois mois. Pour le fils du commissaire, le journaliste italien Mario Calabresi, "les zones de non-droit ne peuvent exister pour qui a tué mais je ne parviens pas à éprouver de la satisfaction à voir une personne vieille et malade mise en prison si longtemps après" les faits.

. Luigi BERGAMIN: cet Italien né en août 1948 à Citadella, près de Padoue (nord) est un ancien militant du groupe Prima Linea. Son extradition avait été refusée au début des années 1990. Il est recherché pour son implication dans le meurtre d'un agent de police, Andrea Campagna, tué à Milan en avril 1979 et dans celui d'un agent pénitentiaire, Antonio Santoro, tué à Udine (nord-est) en juin 1978 par Cesare Battisti.

. Raffaele VENTURA: né le 25 octobre 1949, ce réalisateur de 71 ans a été condamné à 24 ans de prison pour son implication dans le meurtre d'un policier, Antonio Custra, en mai 1977 à Milan. Ancien des "Formations communistes combattantes" selon la justice italienne, il affirme au contraire avoir été membre du mouvement "autonomie ouvrière", qui "n'a jamais préconisé la lutte armée". Naturalisé français en 1986, il a renoncé à la nationalité italienne.


Comment la loi budgétaire Trump va-t-elle affecter le climat?

Le président américain Donald Trump monte sur scène pour prononcer un discours lors de la célébration "Salute to America" à l'Iowa State Fairgrounds à Des Moines, le 3 juillet 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump monte sur scène pour prononcer un discours lors de la célébration "Salute to America" à l'Iowa State Fairgrounds à Des Moines, le 3 juillet 2025. (AFP)
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  • Donald Trump, dont la campagne présidentielle a été abondamment financée par les acteurs du secteur des hydrocarbures a promis de "forer à tout-va" et a multiplié les mesures à l'encontre du secteur des énergies renouvelables
  • Avec la suppression d'une grande partie de ces "outils de motivation énorme", les "projets d'énergie renouvelable sont tous à risque d'échouer complètement"

WASHINGTON: Avec l'adoption par le Congrès américain de son vaste projet de loi budgétaire, le président climatosceptique Donald Trump revient comme il l'avait promis sur plusieurs mesures prises par son prédécesseur Joe Biden pour lutter contre le réchauffement climatique et accélérer la transition énergétique.

Voici un point sur les mesures et conséquences attendues de ce texte, que le républicain a surnommé avec emphase "grande et belle loi".

- Energies renouvelables -

En 2022, M. Biden, président démocrate de l'époque avait fait passer un grand plan nommé Inflation Reduction Act (IRA) prévoyant des inédits investissements dans la transition énergétiques. Parmi eux: environ 370 milliards de dollars de crédits d'impôt dédiés aux projets d'énergie renouvelable ou encore à l'achat d'appareils économes en énergie, qui vont désormais être pour la plupart supprimés.

Selon les nouvelles règles, les crédits restants ne pourront bénéficier qu'à des projets d'énergie mis en service avant 2027 ou dont la construction a débuté dans les 12 mois suivant la promulgation du texte.

Les incitations aux travaux de rénovation énergétique seront elles aussi écourtées, tandis que les crédits d’impôts destinés aux technologies nucléaires, géothermiques ou encore à la capture du carbone perdureront.

Avec la suppression d'une grande partie de ces "outils de motivation énorme", les "projets d'énergie renouvelable sont tous à risque d'échouer complètement", alerte Jean Su de l'ONG Center for Biological Diversity. Et ce alors que la demande d'électricité aux Etats-Unis explose face aux besoins croissants de l'intelligence artificielle.

"Supprimer les incitations fiscales pour l'énergie propre signifie que toute cette nouvelle demande énergétique sera confiée à l'industrie des combustibles fossiles", prédit Mme Su, s'inquiétant d'une augmentation à venir des émissions polluantes, notamment de gaz à effet de serre.

Donald Trump, dont la campagne présidentielle a été abondamment financée par les acteurs du secteur des hydrocarbures a promis de "forer à tout-va" et a multiplié les mesures à l'encontre du secteur des énergies renouvelables et notamment de l'éolien et du solaire.

Sa "belle loi" contenait d'ailleurs initialement une nouvelle taxe qui aurait été dévastatrice pour ces domaines, mais qui a fini par être retirée.

- Voitures électriques -

Les véhicules électriques sont également parmi les plus sévèrement touchés. Les incitations financières à l'achat de véhicules neufs ou d'occasion dits "propres" (électriques ou à hydrogène), seront écourtées et prendront fin en 2025, tandis que celles liées à l'installation de stations de charge expireront fin juin 2026.

Pour Albert Gore du lobby Zero Emission Transportation Association, la loi budgétaire va enterrer l'objectif "de rendre les États-Unis compétitifs à l'échelle mondiale dans les marchés de production de minéraux, de batteries et de véhicules du futur", cédant ainsi du terrain à la Chine.

Le texte va également permettre de réduire à zéro les amendes encourues par les constructeurs automobiles qui n'appliqueraient pas les normes d'économie de carburant. Or, "si vous dites à un enfant avant un contrôle qu'il n'y a aura aucune pénalité s'il triche, que pensez-vous qu'il va faire?", relève, sarcastique, Dan Becker du Center for Biological Diversity.

- Charbon et méthane -

D'autres dispositions de l'IRA, bénéfiques aux entreprises des énergies fossiles, comme des milliards de subvention et des autorisation de forage, vont, elles, perdurer.

Le texte prévoit par ailleurs un dispositif fiscal avantageux pour le charbon utilisé dans la fabrication de l'acier et met fin à un programme destiné à aider à l'industrie des hydrocarbures à réduire ses déchets et émissions très polluantes de méthane.

Il ouvre également la voie à l'exploitation des forêts et ressources en hydrocarbures et minerais de nombreuses terres publiques, y compris dans une zone très sauvage de l'Alaska.


Grèce: des habitants et touristes évacués en Crète en raison d'un violent incendie

Des pompiers grecs luttent contre un feu de forêt, près de Thymari, au sud-est d'Athènes, le 26 juin 2025. Un feu de forêt s'est déclaré le 26 juin 2025 près des villes balnéaires de Palaia Fokaia et Thymari, à 50 km au sud-est d'Athènes, entraînant des évacuations et endommageant des maisons, selon les pompiers grecs et la chaîne de télévision publique Ert. (AFP)
Des pompiers grecs luttent contre un feu de forêt, près de Thymari, au sud-est d'Athènes, le 26 juin 2025. Un feu de forêt s'est déclaré le 26 juin 2025 près des villes balnéaires de Palaia Fokaia et Thymari, à 50 km au sud-est d'Athènes, entraînant des évacuations et endommageant des maisons, selon les pompiers grecs et la chaîne de télévision publique Ert. (AFP)
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  • Ces évacuations ont été ordonnées par précaution en raison de l'absence de moyens aériens pendant la nuit de mercredi à  jeudi pour lutter contre l'incendie qui s'est déclenché mercredi en fin de journée
  • Des renforts d'Athènes ont été envoyés sur place pour aider les pompiers locaux dont la tâche est rendue difficile par l'intensité des vents qui soufflent sur la région

ATHENES: Un incendie, déclenché dans des broussailles et attisé par des vents violents, a entraîné des évacuations d'habitants et de touristes dans le sud-est de l'île grecque de Crète, ont annoncé jeudi les autorités locales.

"Des évacuations ont eu lieu dans de nombreux hôtels et les touristes ont été transférés en toute sécurité dans un gymnase fermé de la municipalité de Iérapetra" sur la côte sud-est de la Crète, a souligné le vice-préfet de Lasithi Yannis Androulakis, sur la chaîne de télévision Mega.

Quelque 1.500 personnes ont dû être évacuées, selon les médias locaux, tandis que la chaîne de télévision publique ERT évoque "plus d'un millier" d'évacuations.

Ces évacuations ont été ordonnées par précaution en raison de l'absence de moyens aériens pendant la nuit de mercredi à  jeudi pour lutter contre l'incendie qui s'est déclenché mercredi en fin de journée, a précisé M. Androulakis.

"En ce moment, il y a trois fronts actifs. En raison des vents forts, le feu a progressé assez rapidement à plusieurs endroits", a-t-il aussi expliqué.

Des renforts d'Athènes ont été envoyés sur place pour aider les pompiers locaux dont la tâche est rendue difficile par l'intensité des vents qui soufflent sur la région.

Quelque 270 pompiers, 10 hélicoptères et des drones luttent contre les flammes près de la ville de Iérapetra, a précisé Vassilios Vathrakoyannis, porte-parole des pompiers lors d'un point de presse.

"Il y a encore de nombreux fronts disparates, le feu brûle des broussailles et des cultures, le vent est très fort jusqu'à 9 Beaufort",  selon ce porte-parole.

 


Les célébrations de la Journée de l'Afrique à Riyad mettent l'accent sur l'unité et la croissance partagée

Le vice-ministre des Affaires étrangères Waleed Al-Khuraiji (au centre) avec le doyen du corps diplomatique et ambassadeur de Djibouti Dya-Eddine Said Bamakhrama et le doyen du groupe des ambassadeurs africains Iya Tidjani. (AN photo/Basheer Saleh)
Le vice-ministre des Affaires étrangères Waleed Al-Khuraiji (au centre) avec le doyen du corps diplomatique et ambassadeur de Djibouti Dya-Eddine Said Bamakhrama et le doyen du groupe des ambassadeurs africains Iya Tidjani. (AN photo/Basheer Saleh)
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  • Waleed Elkhereiji, a réaffirmé l'engagement de l'Arabie saoudite à renforcer la coopération et le partenariat avec les pays africains, à promouvoir le commerce et l'intégration et à améliorer la consultation et la coordination sur les questions communes.
  • Le ministre saoudien présente un plan d'investissement de 25 milliards de dollars et une présence diplomatique accrue sur le continent.

RIYAD : Le vice-ministre des affaires étrangères, Waleed Elkhereiji, a réaffirmé l'engagement de l'Arabie saoudite à renforcer la coopération et le partenariat avec les pays africains, à promouvoir le commerce et l'intégration et à améliorer la consultation et la coordination sur les questions communes.

S'exprimant lors de la cérémonie de la Journée de l'Afrique au palais culturel du quartier diplomatique de Riyad, le ministre a décrit l'Afrique comme un continent riche en opportunités, doté de ressources naturelles, d'une population jeune et d'un potentiel renouvelable.

Il a déclaré que les pays africains étaient importants pour la politique étrangère de l'Arabie saoudite : "L'Afrique accueille le plus grand nombre de missions diplomatiques et consulaires saoudiennes, et le Royaume a l'intention de porter le nombre de ses ambassades en Afrique à plus de 40 dans les années à venir.

Artistes se produisant lors de la Journée de l'Afrique 2025, placée sous le thème de la justice pour les Africains et les personnes d'origine africaine : Justice pour les Africains et les personnes d'ascendance africaine grâce aux réparations. (Photo AN/Basheer Saleh)
Artistes se produisant lors de la Journée de l'Afrique 2025, placée sous le thème de la justice pour les Africains et les personnes d'origine africaine : Justice pour les Africains et les personnes d'ascendance africaine grâce aux réparations. (Photo AN/Basheer Saleh)

M. Elkhereiji a ajouté que le Royaume avait fourni plus de 45 milliards de dollars pour soutenir le développement et les projets humanitaires dans 54 pays africains, l'agence d'aide saoudienne KSrelief ayant fourni à elle seule plus de 450 millions de dollars d'aide dans 46 nations africaines.

M. Elkhereiji a ajouté que l'objectif du Royaume était d'investir 25 milliards de dollars en Afrique, d'assurer 10 milliards de dollars d'exportations et d'offrir 5 milliards de dollars de financement du développement au continent d'ici 2030.

L'événement intitulé "Justice pour les Africains et les personnes d'ascendance africaine grâce aux réparations" a rassemblé plus de 400 invités, dont des responsables saoudiens, des diplomates, des hommes d'affaires et des membres de la société.

Le doyen du corps diplomatique et ambassadeur de Djibouti en Arabie saoudite, Dya-Eddine Said Bamakhrama, a souligné l'importance symbolique et politique de cette journée, la qualifiant de rappel à la poursuite d'une Afrique fondée sur la dignité, l'équité et la justice. 

Invités à l'exposition de la Journée de l'Afrique 2025 organisée sur le thème de la justice pour les Africains et les personnes d'origine africaine : Justice pour les Africains et les personnes d'ascendance africaine grâce aux réparations. (Photo AN/Basheer Saleh)
Invités à l'exposition de la Journée de l'Afrique 2025 organisée sur le thème de la justice pour les Africains et les personnes d'origine africaine : Justice pour les Africains et les personnes d'ascendance africaine grâce aux réparations. (Photo AN/Basheer Saleh)

"C'est une journée de commémoration, d'unité et de responsabilité collective. Nous honorons nos ancêtres, reconnaissons la vision de nos dirigeants et réaffirmons notre engagement en faveur d'un avenir africain fondé sur la dignité, l'équité et la justice", a-t-il déclaré.

Il a souligné la nécessité pour les États africains de faire entendre leur voix dans les forums internationaux, de renforcer la coopération panafricaine et de promouvoir la jeunesse, les savoirs autochtones et les identités culturelles.

M. Bamakhrama a ajouté : "Sur la voie du développement, l'Afrique ne marche pas seule et compte sur la solidarité de ses partenaires, en particulier l'Arabie saoudite. Nous saluons les résolutions adoptées par le sommet Arabie saoudite-Afrique qui s'est tenu à Riyad en 2023 et qui a marqué une étape importante dans le renforcement du partenariat stratégique. 

Un invité à l'exposition de la Journée de l'Afrique 2025 organisée sur le thème de la justice pour les Africains et les personnes d'origine africaine : Justice pour les Africains et les personnes d'ascendance africaine grâce aux réparations. (AN photo/Basheer Saleh)
Un invité à l'exposition de la Journée de l'Afrique 2025 organisée sur le thème de la justice pour les Africains et les personnes d'origine africaine : Justice pour les Africains et les personnes d'ascendance africaine grâce aux réparations. (AN photo/Basheer Saleh)

"La Vision 2030 de l'Arabie saoudite offre de nouvelles possibilités de jeter des ponts durables entre nos peuples. Ensemble, nous pouvons transformer cette coopération en une alliance durable."

Le chef du corps diplomatique africain et ambassadeur du Cameroun en Arabie saoudite, Iya Tidjani, a rendu hommage à la vision des pères fondateurs du panafricanisme, qui considéraient l'unité africaine comme essentielle au développement du continent et à son rayonnement dans le monde.

"Il y a 62 ans, alors que l'Afrique portait encore les stigmates de l'esclavage, de la colonisation, de l'apartheid et de la discrimination, les chefs d'État africains ont jeté les bases de la charte de l'Organisation de l'unité africaine, marquant ainsi un tournant dans la quête de l'indépendance. Leurs successeurs, soutenus par l'Union africaine, restent engagés", a-t-il déclaré. 

Un invité à l'exposition de la Journée de l'Afrique 2025 organisée sur le thème de la justice pour les Africains et les personnes d'origine africaine : Justice pour les Africains et les personnes d'ascendance africaine grâce aux réparations. (AN photo/Basheer Saleh)
Un invité à l'exposition de la Journée de l'Afrique 2025 organisée sur le thème de la justice pour les Africains et les personnes d'origine africaine : Justice pour les Africains et les personnes d'ascendance africaine grâce aux réparations. (AN photo/Basheer Saleh)

"La Journée de l'Afrique, anciennement Journée de la liberté africaine et plus tard Journée de la libération africaine, trouve son origine dans la résistance collective du peuple africain. La commémoration de 2025, placée sous le thème de la justice pour les Africains, perpétue cet héritage".

Il a exhorté les jeunes générations à s'inspirer de cet héritage et à œuvrer à la réalisation des objectifs de l'Agenda 2063 de l'Union africaine, à savoir une croissance économique inclusive et durable sur l'ensemble du continent.

En marge de la réception, la diversité culturelle de l'Afrique a été mise en valeur par une exposition d'artisanat représentant différents pays.

À travers cette célébration, le corps diplomatique africain a voulu transmettre à la communauté internationale sa solidarité, son unité et sa détermination, tout en appelant au dialogue, à la reconnaissance historique et à l'action concrète en faveur de la justice pour les Africains et les personnes d'ascendance africaine. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com