Des "antivax" aux "antipass": quand les réseaux sociaux soulèvent les Français

Une pancarte indique "non à la vaccination obligatoire" lors d'une marche convoquée par le parti de l'Union populaire républicaine (UPR) pour protester contre l'obligation de se faire vacciner et un laissez-passer sanitaire obligatoire réclamés par le gouvernement français, à Paris le 22 juillet 2021. (Joël Saget/AFP)
Une pancarte indique "non à la vaccination obligatoire" lors d'une marche convoquée par le parti de l'Union populaire républicaine (UPR) pour protester contre l'obligation de se faire vacciner et un laissez-passer sanitaire obligatoire réclamés par le gouvernement français, à Paris le 22 juillet 2021. (Joël Saget/AFP)
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Publié le Vendredi 23 juillet 2021

Des "antivax" aux "antipass": quand les réseaux sociaux soulèvent les Français

  • Beaucoup de "covidosceptiques" trouvent sur les réseaux une chambre d'écho d'autant plus efficace qu'elle profite de mouvements déjà structurés sur internet avant le Covid
  • De nouvelles manifestations sont prévues ce samedi, avec un mot d'ordre fédérateur: la défense des "libertés"

PARIS : Les manifestations anti-pass sanitaire qui se multiplient en France reflètent ce qui s'observe depuis des mois sur les réseaux sociaux où prolifèrent comptes anti-masques, anti-vaccins, anti-confinement, aux millions d'abonnés, une galaxie protéiforme dotée de relais et d'influenceurs puissants.

"Je m'appelle Claire, je suis infirmière": publiée le 14 juillet, cette vidéo de sept minutes qui aligne les infox - la pandémie n'existe pas, les vaccins ne sont pas des vaccins - a cumulé au moins un million de vues et des dizaines de milliers de partages en quelques jours, rien que sur Facebook. On la retrouve aussi sur Twitter, TikTok...

Comme "Claire", beaucoup de "covidosceptiques" trouvent sur les réseaux une chambre d'écho d'autant plus efficace qu'elle profite de mouvements déjà structurés sur internet avant le Covid: les anti-vaccins et les "gilets jaunes", le mouvement de contestation sociale né en France fin 2018.

Si les anti-masques étaient parvenus à organiser des rassemblements ces derniers mois, l'annonce le 12 juillet par Emmanuel Macron de la vaccination obligatoire des soignants et de l'extension du pass sanitaire (pour les bars, restaurants, cinémas, trains ou avions...) semble avoir donné un nouveau coup de fouet à cette mouvance disparate, hostile au président français.

"Socle"

Après plusieurs manifestations la semaine dernière - qui ont culminé samedi avec plus de 110.000 personnes (selon la police) défilant en France -, d'autres sont prévues ce samedi. Avec un mot d'ordre fédérateur: la défense des "libertés".

"Cet élan contestataire est présent depuis plusieurs mois via les différents canaux" numériques, relève Coralie Richaud, enseignante en Droit public à l'Université de Limoges (centre), interrogée par l'AFP.

Elle aussi note le caractère "extrêmement hétéroclite" des profils, de l'extrême-gauche à l'extrême droite, certains versant dans le complotisme, d'autres non, avec beaucoup d'anti-vaccins mais aussi des vaccinés.

"Leur seul dénominateur commun, c'est d'être +anti+", poursuit cette spécialiste des mouvements de contestation sur internet. Il fallait alors "pour structurer la contestation", une "revendication" qui serve de "socle" et qu'elle passe "de l'individuel au collectif" via une remise en cause du pouvoir.

Célèbre "gilet jaune", Jérôme Rodrigues appelle d'ailleurs sur Facebook "tous les citoyens mécontents" à descendre dans la rue dans une "union autour de la colère".

"Influenceurs"

La mouvance peut compter sur d'autres têtes de gondole, des "influenceurs" hyper actifs sur internet et relayés par certains médias très suivis.

Parmi eux, l'ex-numéro deux du Front National, président des Patriotes (extrême droite), Florian Philippot, ou le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan, qui comptent chacun environ 250.000 abonnés Twitter auxquels ils distillent régulièrement infox et approximations sur les vaccins et le Covid.

D'autres sont moins connus du grand public mais très suivis, comme la députée Martine Wonner, psychiatre de formation, avec des dizaines de milliers d'abonnés sur Twitter et Facebook. Depuis plus d'un an, elle diffuse sans relâche des infox sur le masque, les vaccins ... jusqu'au sein de l'Assemblée nationale, au grand dam de ses collègues.

Fin juin, filmée dans un taxi, elle affirme que des compagnies aériennes interdisent leurs vols aux vaccinés, une affirmation plusieurs fois démentie. La vidéo est partagée quelque 10.000 fois en trois jours.

La mouvance a aussi ses "cautions scientifiques", comme le médecin Louis Fouché ou la généticienne Alexandra Henrion-Caude. Cette dernière a rassemblé ces derniers mois 100.000 abonnés sur Twitter et YouTube où elle multiplie les infox anti-vaccinales.

Absent des rassemblements mais figure tutélaire brandie comme un totem: le Pr Luc Montagnier, prix Nobel de médecine en 2008 mais désavoué ces dernières années par ses pairs en raison de ses théories peu scientifiques. Il répète dans des interviews très partagées que les vaccins ont créé les variants du Sars-Cov-2, une affirmation sans fondement scientifique.

Dans un tout autre genre, l'ex-candidate de téléréalité "Kim Glow" diffuse régulièrement à ses trois millions d’abonnés sur Instagram, Snapchat et TikTok des théories complotistes: le Covid est un génocide contre les personnes âgées, les vaccins injectent des puces 5G...

 


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
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  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.


«Mieux vaut être un homme en politique»: quand les députés testent le programme Evars

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
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  • Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons
  • A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité

PARIS: "Mieux vaut être un homme, en politique, qu’une femme". Comme des collégiens ou des lycéens, des députés ont suivi une séance d'Evars, un programme proposé aux élèves pour notamment remettre en cause les stéréotypes sexistes.

Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, ainsi que les questions d’orientation et d’identité sexuelles.

A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, - principalement de la gauche au centre-droit - ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité (Planning familial, Sidaction, Fédération des centres d' information sur les droits des femmes et des familles...) qui milite depuis 2023 pour la généralisation de ces séances.

"Nous voulons faire de la pédagogie auprès des députés pour qu’ils deviennent nos ambassadeurs dans les territoires", explique Marie-Charlotte Garin, en signalant que les députés reçoivent des courriers de parents opposés au programme, notamment de l'association Parents vigilants.

"Nous voulons faire vivre ces séances aux députés pour leur donner des arguments, il y a beaucoup de fantasmes autour de ce programme", observe Mme Riotton, présidente de la Délégation aux droits des femmes.

"On galère" 

Après une première partie sur des sujets à destination des CP (vocabulaire des parties intimes, prévention des violences sexuelles), le Planning familial propose ensuite aux élus de tester "la rivière du doute", outil utilisé cette fois au collège pour réfléchir aux stéréotypes sexistes.

"Je vais vous dire une affirmation et ceux qui sont d'accord se placent à gauche, ceux qui sont contre à droite: +Il vaut mieux être un homme en politique qu’une femme+, lance sa présidente Sarah Durocher.

Chez les députés présents, six sont d'accord. Et comme en classe, le dialogue s’engage.

"Je dis oui, mais c’est ce qu’il faut changer", commence Jean-Francois Rousset (EPR).

"C'est plus difficile d'être une femme, on galère, c'est difficile de se faire entendre", confirme Soumya Bourouaha (GDR). "Il y a beaucoup à changer et ça ne viendra pas des hommes" , renchérit une autre élue.

Second stéréotype: "Les hommes savent naturellement prendre la parole en public. D'accord ou pas?"

"Qu'ils soient compétents ou pas, la réalité montre qu’ils osent plus", remarque Anne-Cécile Violland (Horizons). "Tout à l'heure, j’ai pris spontanément la parole et je ne m’en suis même pas aperçu", constate Jean-Francois Rousset.

 "Sujet politique" 

"Nous voulons que ce programme devienne un sujet politique, dont s'emparent les députés. Il permet d'éviter les LGBTphobies, les féminicides, les maladies sexuellement transmissibles, c'est bénéfique pour les individus et collectivement", plaide Sarah Durocher.

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an.

Depuis 2001, la loi impose trois séances annuelles d’information et d’éducation à la sexualité dans les écoles, collèges et lycées, mais elles n’ont jamais été généralisées.

Saisi par le Planning familial, Sidaction et SOS Homophobie, le tribunal administratif de Paris a reconnu mardi que l’État avait manqué à ses obligations, en tardant jusqu'en février dernier pour adopter le programme Evars. Dans son jugement, il écarte les arguments avancés par le ministère de l'Education qui avait fait valoir "la sensibilité du sujet et les controverses qu'il suscite" pour expliquer ce retard.

Les trois associations demandent "la reconnaissance" du "rôle central des associations" dans sa mise en œuvre". "Nous avons formé 150.000 jeunes dans 3.600 établissements, mais nous avons refusé autant de demandes faute de moyens", explique la présidente du Planning.

Pour Sandrine Josso (Horizons), "les députés devraient aussi suivre une formation sur les violences sexistes et sexuelles. Il en existe une depuis 2022 et personne n’y va".


Ukraine: Zelensky accueilli par Macron à Paris pour faire le point sur les négociations

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée
  • Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride

PARIS: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine, a constaté un journaliste de l'AFP.

Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride, et à la veille d'une rencontre à Moscou entre l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, et le président russe Vladimir Poutine.