L'ONU enjoint Téhéran à fournir de l'eau plutôt que de tirer sur les manifestants

Vendredi, la Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a appelé le gouvernement iranien à remédier à la pénurie chronique d’eau dans la province du Khouzestan plutôt que d’écraser les protestations. (Fichier/AFP)
Vendredi, la Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a appelé le gouvernement iranien à remédier à la pénurie chronique d’eau dans la province du Khouzestan plutôt que d’écraser les protestations. (Fichier/AFP)
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Publié le Samedi 24 juillet 2021

L'ONU enjoint Téhéran à fournir de l'eau plutôt que de tirer sur les manifestants

  • «Tirer sur des gens et les arrêter ne fera qu’ajouter à la colère et au désespoir», selon Michelle Bachelet
  • Les manifestations se déroulent dans la province du Khouzestan où vit une grande partie de la population arabe d’Iran

LONDRES: La Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a condamné vendredi les récentes attaques meurtrières contre des manifestants en Iran. Elle a appelé le gouvernement iranien à remédier à la «pénurie chronique d’eau» dans la province du Khouzestan, qui a provoqué les manifestations, plutôt que d’«écraser les protestations».

«L’impact dévastateur de la crise de l’eau sur la vie, la santé et la prospérité des habitants du Khouzestan devrait être le centre d’intérêt du gouvernement, et non les manifestations menées par des personnes poussées au désespoir par des années de négligence», estime-t-elle.

«Je suis extrêmement préoccupée par les décès et les blessures qui ont eu lieu au cours de la semaine dernière, ainsi que par le grand nombre d’arrestations et de détentions.»

L’ONU et les groupes de défense des droits de l’homme ont condamné la réponse «disproportionnée» du régime iranien aux protestations. Selon Amnesty International, au moins huit personnes ont été tuées par les forces de sécurité depuis le début des manifestations, la semaine dernière, dans cette province du sud-est du pays, où vivent de nombreuses personnes d’origine arabe.

Selon l’ONU, le Khouzestan était la principale source d’eau du pays et la plus fiable, mais «une mauvaise gestion pendant de nombreuses années, notamment le détournement de l’eau vers d’autres régions du pays, associée à des sécheresses à l’échelle nationale, a vidé la province de cette précieuse ressource vitale».

Ayant désespérément besoin d’eau, les habitants sont descendus dans les rues en scandant: «J’ai soif, j’ai droit à l’eau.» Mme Bachelet a déclaré que dans une décision de l’Assemblée générale, l’ONU convient que l’accès à l’eau potable est un droit humain fondamental.

«L’eau est en effet un droit», a-t-elle affirmé. «Mais au lieu de tenir compte des appels légitimes des citoyens pour que ce droit soit respecté, les autorités se sont surtout concentrées sur l’oppression de ceux qui lancent ces appels.»

«La situation est catastrophique et ne cesse de s’aggraver depuis de nombreuses années. Les autorités doivent le reconnaître et agir en conséquence. Tirer sur des gens et les arrêter ne fera qu’ajouter à la colère et au désespoir.»

Les minorités ethniques en Iran ont longtemps été opprimées par l’État, qui favorise les chiites et les persanophones au détriment des minorités religieuses et linguistiques. Selon Amnesty International, les minorités ethniques non persanes, notamment les Arabes, les Azéris et les Kurdes, sont confrontées à la marginalisation économique, à un traitement inéquitable par le système judiciaire, à des disparitions et même à des exécutions à l’issue de procès truqués.

L’année dernière, «les minorités ethniques et religieuses ont été confrontées à une discrimination bien ancrée, ainsi qu’à la violence», indique l’organisation dans un rapport. «Des disparitions forcées, des actes de torture et d’autres mauvais traitements ont été commis en toute impunité de manière généralisée et systématique.»

Toutefois, « il n’est jamais trop tard pour changer de cap», a souligné Mme Bachelet. «Le gouvernement iranien a désespérément besoin de changer de cap, à commencer par le fait de donner des instructions claires aux forces de sécurité pour qu’elles respectent les normes internationales en matière de recours à la force.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.


Accord Arabie saoudite-Qatar pour une liaison ferroviaire à grande vitesse

Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
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  • L’Arabie saoudite et le Qatar lancent une ligne TGV de 785 km reliant Riyad à Doha, achevée d’ici six ans et destinée à transporter plus de 10 millions de passagers par an
  • Le projet, estimé à 115 milliards de SR, vise à renforcer l’intégration régionale, stimuler commerce et tourisme, et soutenir la transition vers des transports durables

RIYAD: L’Arabie saoudite et le Qatar ont signé lundi un accord pour construire une ligne ferroviaire à grande vitesse reliant les deux pays.

L’annonce est intervenue à l’issue d’une rencontre à Riyad entre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, tenue dans le cadre du Conseil de coordination saoudo-qatari.

La liaison ferroviaire, qui connectera l’aéroport international King Salman de Riyad à l’aéroport international Hamad de Doha, constituera une première pour les deux nations et réduira le temps de trajet entre les deux capitales à seulement deux heures.

Selon un communiqué conjoint, le projet devrait être achevé d’ici six ans et créer 30 000 emplois dans les deux pays. Une fois opérationnel, il transportera plus de 10 millions de passagers par an.

Les dirigeants ont assisté à la signature de l’accord au palais Al-Yamamah à Riyad, où ils ont également coprésidé la huitième session du Conseil de coordination qataro-saoudien.

L’accord a été signé par le ministre saoudien des Transports et des Services logistiques, Saleh Al-Jasser, et par le ministre qatari des Transports, cheikh Mohammed ben Abdulla ben Mohammed Al-Thani. Il est considéré comme une étape stratégique visant à renforcer la coopération, l’intégration développementale et le développement durable, et à démontrer un engagement commun en faveur de la prospérité régionale.

La ligne à grande vitesse s’étendra sur 785 km et accueillera des trains capables de dépasser les 300 km/h. Plusieurs arrêts sont prévus entre les deux aéroports, notamment à Hofuf et Dammam.

Le service devrait considérablement améliorer les déplacements ferroviaires dans la région et stimuler le commerce ainsi que le tourisme. Le bénéfice économique pour les deux pays est estimé à 115 milliards de riyals saoudiens (30,6 milliards de dollars).

Conçue avec des technologies de pointe et une ingénierie intelligente, la ligne contribuera également à la durabilité environnementale en réduisant les émissions de carbone et en soutenant la transition vers des modes de transport plus efficaces et innovants. Elle constitue l’un des projets clés soutenant le développement régional et renforçant la connectivité ainsi que l’intégration au sein des pays du Conseil de coopération du Golfe.

Au cours de la réunion du conseil, les deux parties ont souligné la solidité de leurs liens économiques, avec un commerce bilatéral en 2024 en hausse de 634 % depuis 2021, à 930,3 millions de dollars (hors réexportations).

Le cheikh Tamim était accompagné lors des discussions par le Premier ministre, cheikh Mohammed ben Abdulrahman ben Jassim Al-Thani, ainsi que par d’autres hauts responsables.


Syrie: Chareh lance un appel à l'unité un an après la chute d'Assad

Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
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  • Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence
  • Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer

DAMAS: Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile.

"La phase actuelle exige que tous les citoyens unissent leurs efforts pour bâtir une Syrie forte, consolider sa stabilité, préserver sa souveraineté", a déclaré le dirigeant, endossant pour l'occasion l'uniforme militaire comme le 8 décembre 2024, quand il était entré dans Damas à la tête de forces rebelles.

Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence.

Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer.

Il a rompu avec son passé jihadiste et réhabilité la Syrie sur la scène internationale, obtenant la levée des sanctions internationales, mais reste confronté à d'importantes défis sécuritaires.

De sanglantes violences intercommunautaires dans les régions des minorités druze et alaouite, et de nombreuses opérations militaires du voisin israélien ont secoué la fragile transition.

"C'est l'occasion de reconstruire des communautés brisées et de panser des divisions profondes", a souligné dans un communiqué le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

"L'occasion de forger une nation où chaque Syrien, indépendamment de son appartenance ethnique, de sa religion, de son sexe ou de son affiliation politique, peut vivre en sécurité, dans l'égalité et dans la dignité".

Les célébrations de l'offensive éclair, qui ont débuté fin novembre, doivent culminer lundi avec une parade militaire et un discours du président syrien.

Elles sont toutefois marquées par le boycott lancé samedi par un chef spirituel alaouite, Ghazal Ghazal. Depuis la destitution d'Assad, lui-même alaouite, cette minorité est la cible d'attaques.

L'administration kurde, qui contrôle une grande partie du nord et du nord-est de la Syrie, a également annoncé l'interdiction de rassemblements et événements publics dimanche et lundi "en raison de la situation sécuritaire actuelle et de l'activité accrue des cellules terroristes".