Emeutes en Iran: l'eau est le déclencheur, la discrimination antiarabe en est la raison

Les manifestants, les groupes de défense des droits humains et les militants affirment que la demande en eau des Arabes ahwazis s’inscrit dans un mécontentement plus large, face à la discrimination raciale historique et systématique. (Captures d'écran, réseaux sociaux)
Les manifestants, les groupes de défense des droits humains et les militants affirment que la demande en eau des Arabes ahwazis s’inscrit dans un mécontentement plus large, face à la discrimination raciale historique et systématique. (Captures d'écran, réseaux sociaux)
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Publié le Samedi 24 juillet 2021

Emeutes en Iran: l'eau est le déclencheur, la discrimination antiarabe en est la raison

  • «Il y a une accumulation d'injustices, de persécutions et de comportements racistes contre les Arabes», a affirmé un manifestant à Arab News
  • Malgré leur richesse en pétrole, les Arabes de la province constituent l'une des communautés les plus démunies du pays

LONDRES: La population arabe d'Iran était aux premières lignes des manifestations contre la pénurie d'eau dans les villes de la province du Khouzestan cette semaine.

Les manifestants, les groupes de défense des droits de l’homme et les militants affirment que la demande en eau des Arabes ahwazis s’inscrit dans un mécontentement plus large face à une discrimination raciale historique et systématique.

«Les raisons des manifestations sont nombreuses. En fait, il y a une accumulation d'injustices, de persécutions et de comportements racistes contre les Arabes» a affirmé, sous couvert d’anonymat, un manifestant à Arab News.

Parmi ces raisons figurent «le pétrole et le gaz, et maintenant le régime a volé les eaux des rivières et asséché leurs terres», a soutenu le manifestant, ajoutant que les Arabes ahwazis «faisaient face à de nombreux problèmes, celui du chômage et celui de l’effacement de leur identité arabe».

Le manifestant a précisé: «Les demandes sont claires et légitimes: fournir de l'eau pour l’agriculture, rétablir les cours des rivières, construire des barrages, employer des Arabes dans les compagnies pétrolières et gazières, donner la liberté d'expression, et nommer les responsables de notre gouvernorat pour que ces derniers soient à même de comprendre notre douleur et nos préoccupations.»

«Ahwaz n'a pas vu un responsable arabe depuis 1925. Tous les responsables sont choisis dans le centre. Ils drainent l'argent du gouvernorat puis partent après avoir volé ses richesses.»

Des vidéos partagées sur les réseaux sociaux montrent des buffles d'eau et des poissons sans vie sur le sol en raison de la sécheresse dans les marais et les villages ahwazi-arabes.

Les Arabes de ces régions comptent sur l'élevage de leur bétail pour s’en sortir, et l'approvisionnement en eau est essentiel pour qu'ils puissent vivre de l'agriculture.

Le député du Khouzestan, Abdollah Izadpanah, a imputé les pénuries d'eau à «des erreurs et des décisions injustifiées», parmi lesquelles le prélèvement de l'eau des rivières du Khouzestan au profit d'autres provinces.

Au sein de la communauté arabe d'Iran, on pense que l'assèchement des marais et le détournement de l'eau font partie d'un effort mené par l'État pour déplacer la communauté et modifier la démographie de la province.

Dans une vidéo virale publiée au courant du mois, un cheikh arabe local a déclaré aux autorités: «Nous n'allons pas quitter cette terre. Vous nous avez apporté des inondations et des sécheresses pour nous faire migrer. Nous ne partirons pas. C'est la terre de nos ancestres.»

Rahim Hamid, défenseur des droits de l’homme basé aux États-Unis, a déclaré à Arab News: «De nombreux militants ahwazis ont affirmé que les projets actuels de barrage et de détournement de rivières par l’État font partie d’une politique de changement démographique visant à forcer les populations arabes autochtones à quitter leurs terres.»

Il a ajouté: «Les manifestants se sont fortement opposés à un tel changement démographique, scandant “non, non au déplacement” et “nous protégeons Ahwaz avec notre sang et notre âme”.»

Dans son rapport du printemps 2021, le rapporteur spécial sur l’Iran du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, Javid Rehman, a indiqué «des informations faisant état d'expulsions forcées dans des zones de minorités ethniques» touchant les Arabes ahwazis.

Amnesty International a jusqu'à présent signalé huit personnes tuées par les forces de sécurité lors des manifestations.

Parmi elles se trouvait l'adolescent Hadi Bahmani, un Bakhtiari sans doute qui, comme d'autres membres de cette communauté, s’est joint aux manifestations du Khouzestan en solidarité avec les Arabes ahwazis.

Hamid a déclaré que Téhéran «calomniait les manifestants, les qualifiant d'extrémistes séparatistes, les responsables du régime et les médias ajoutant l'insulte à l'injure en utilisant leur langage raciste anti-arabe coutumier dans des efforts désespérés de délégitimer les appels des manifestants pour des droits humains fondamentaux.»

Les manifestants ont constamment assuré à Téhéran que les manifestations étaient pacifiques et que leurs revendications n'étaient pas liées au séparatisme.

Ils veulent en revanche que le régime s'attaque à la fois à la crise de l'eau et à la discrimination à plusieurs niveaux à laquelle les Arabes du pays sont confrontés.

Bien que la province riche en pétrole, lequel constitue la plus grande source de devises étrangères de l'Iran, soit la patrie des Arabes ahwazis, ceux-ci sont l'une des communautés les plus démunies du pays et font face à une extrême pauvreté.

En janvier, Mohsen Haidari, un haut responsable religieux représentant le Khouzestan à l'Assemblée des experts – l'organisme de délibération habilité à nommer le chef suprême de l'Iran – a publiquement parlé de la discrimination antiarabe qui sévit dans l'emploi.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Frappes israéliennes au Qatar: réunion extraordinaire des dirigeants arabes et musulmans à Doha

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
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  • Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha
  • "Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani

DOHA: Un sommet convoqué en urgence, face à une situation inédite: les principaux dirigeants arabes et musulmans se réunissent ce lundi à Doha dans un rare moment d'unité, après les frappes israéliennes sans précédent ayant visé la semaine dernière des membres du Hamas au Qatar.

Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha, capitale du pays médiateur dans les négociations en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

"Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani.

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA.

Selon le projet de déclaration finale consulté par l'AFP, la cinquantaine de pays représentés devraient dénoncer l'attaque israélienne en soulignant qu'elle mettait en péril les efforts de normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

Israël et les États-Unis, son principal allié, cherchent à étendre les accords d'Abraham qui ont vu les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc, reconnaître Israël en 2020.

"Pas que des discours" 

L'attaque israélienne et "la poursuite des pratiques agressives d'Israël, notamment les crimes de génocide, le nettoyage ethnique, la famine et le blocus, ainsi que les activités de colonisation et d'expansion minent les perspectives de paix et de coexistence pacifique dans la région", affirme le texte.

Elles "menacent tout ce qui a été accompli sur la voie de l'établissement de relations normales avec Israël, y compris les accords existants et futurs", ajoute-il.

Le projet souligne également "le concept de sécurité collective (...) et la nécessité de s'aligner pour faire face aux défis et menaces communs".

Avant l'ouverture du sommet, le président iranien Massoud Pezeshkian a exhorté les pays musulmans à rompre "leurs liens avec ce régime factice", en référence à Israël.

L'attaque israélienne, qui a tué cinq membres du Hamas et un membre des forces de sécurité qataries, a suscité une vague de condamnations dans la communauté internationale, notamment des riches monarchies du Golfe, alliées de Washington. Ainsi qu'une rare réprobation des Etats-Unis, allié numéro un d'Israël mais également un proche allié du Qatar.

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio est en ce moment en visite à Jérusalem - un voyage prévu avant les frappes sur le Qatar -, pour montrer son soutien à Israël avant la reconnaissance prochaine par plusieurs pays occidentaux d'un Etat palestinien, lors de l'Assemblée générale de l'ONU à la fin du mois.

"Beaucoup de gens attendent des actes, pas que des discours. Nous avons épuisé toutes les formes de rhétorique. Il faut désormais passer à l'action", a commenté le chercheur saoudien Aziz Alghashian au sujet du sommet.

Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a également annoncé une réunion en urgence ce mardi pour débattre des frappes israéliennes au Qatar.

Un sommet exceptionnel du Conseil de coopération du Golfe est également prévu lundi à Doha, selon l'agence de presse saoudienne SPA.


Le navire humanitaire des Émirats arabes unis pour Gaza arrive en Égypte

Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
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  • La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées
  • En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte

DUBAI : Le navire humanitaire Hamdan des Émirats arabes unis, qui a quitté le port de Khalifa le 30 août, est arrivé au port d'Al-Arish, en Égypte, où des denrées alimentaires et des fournitures médicales seront déchargées puis livrées aux habitants de la bande de Gaza assiégée.

Le navire, qui fait partie de l'initiative humanitaire "Operation Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis pour Gaza, qui fournit une aide essentielle par le biais de convois terrestres, d'expéditions maritimes et de largages aériens, a été chargé de 7 000 tonnes de nourriture, de matériel médical et d'aide d'urgence, a rapporté l'agence de presse nationale WAM.

La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées.

Les Émirats ont jusqu'à présent envoyé 20 navires d'aide à Gaza et ont livré environ 90 000 tonnes d'aide humanitaire, pour un coût de 1,8 milliard de dollars, depuis le lancement de l'opération "Chivalrous Knight 3".

En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte. Le pipeline a une capacité d'environ 2 millions de gallons par jour et pourrait desservir plus d'un million de personnes.


L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis visite le bureau de l'attaché militaire à Washington

L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
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  • La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché militaire
  • Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire

RIYADH : La princesse Reema bint Bandar, ambassadrice saoudienne aux Etats-Unis, a visité lundi le bureau de l'attaché militaire saoudien à Washington.

La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché au cours de sa visite, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire.

La princesse Reema a été reçue par le ministre adjoint saoudien de la Défense pour les affaires exécutives, Khaled Al-Biyari, qui est en visite officielle à Washington, ainsi que par l'attaché militaire saoudien à Washington et Ottawa, le général de division Abdullah bin Khalaf Al-Khathami, et les chefs des départements de l'attaché.