Virus: manifestations anti-restrictions de l'Europe à l'Australie

Les manifestants étaient des milliers en Italie (Milan en photo), protestant contre l'adoption d'un pass sanitaire obligatoire pour accéder aux lieux fermés à partir du 6 août. (Photo, AFP)
Les manifestants étaient des milliers en Italie (Milan en photo), protestant contre l'adoption d'un pass sanitaire obligatoire pour accéder aux lieux fermés à partir du 6 août. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 25 juillet 2021

Virus: manifestations anti-restrictions de l'Europe à l'Australie

  • En France, c'est aux cris de «Liberté, liberté!», que plus de 160 000 personnes, dont 11 000 à Paris, ont manifesté contre l'extension du pass sanitaire et la vaccination obligatoire
  • «Notre pays devient totalitaire», a affirmé Jean-Claude Dib, 71 ans, chauffeur routier à la retraite

PARIS: Des dizaines de milliers de personnes, allant parfois jusqu'à dénoncer des tendances "totalitaires", ont manifesté samedi en Australie, en France, en Italie notamment contre les mesures sanitaires imposées pour endiguer la reprise de l'épidémie de la Covid-19 due au virulent variant Delta.  

En France, c'est aux cris de "Liberté, liberté!", que plus de 160 000 personnes, dont 11 000 à Paris, ont manifesté contre l'extension du pass sanitaire et la vaccination obligatoire pour certaines professions comme les personnels médicaux.

"Je ne ferai pas l’injection", a lancé Sandra, une infirmière de 49 ans, dans la manifestation de Marseille, la grande ville portuaire du sud-est du pays, où plus de 4 000 personnes ont défilé selon la police.

"Notre pays devient totalitaire", a de son côté affirmé Jean-Claude Dib, 71 ans, chauffeur routier à la retraite qui s'est dit "prêt à rendre coup pour coup". Deux journalistes de la chaîne publique France 2 ont été pris à partie alors qu'ils couvraient la manifestation.

À Paris, un cortège essentiellement constitué de "gilets jaunes", mouvement de contestation hostile à la politique sociale du président Emmanuel Macron, a défilé depuis la Place de la Bastille. Des incidents sporadiques ont opposé policiers et manifestants, et neuf personnes ont été interpellées, selon le ministère de l'Intérieur.

Un autre cortège parti du Trocadéro était mené par l'homme politique d'extrême droite Florian Philippot, ex-n°2 du parti Rassemblement national de Marine Le Pen. Entre deux "Marseillaise", celui-ci a dénoncé "l'apartheid" que met en place l'exécutif, appelant à faire tomber "le tyran" Macron.

Pas majoritaires

Une très large majorité de Français (76%) approuve pourtant la décision de rendre obligatoire la vaccination pour les personnels soignants et d'autres professions, selon un sondage du 13 juillet. Le pass sanitaire recueille aussi une majorité d'approbations.

Les manifestants étaient également des milliers en Italie, protestant là aussi contre l'adoption d'un pass sanitaire obligatoire pour accéder aux lieux fermés à partir du 6 août.

"Liberté!", "Non à la dictature", scandaient les manifestants de Naples à Turin.

"Mieux vaut mourir libre que vivre comme un esclave", pouvait-on lire sur une pancarte devant la cathédrale de Milan, quand dans le centre historique de Rome, une autre  présentait une photo du portail du camp d'extermination d'Auschwitz (où figure l'inscription "Arbeit macht frei", "Le travail rend libre", ndlr), avec ces mots: "Les vaccins vous rendent libre".

Étoiles jaunes

À Gênes, les manifestants portaient des étoiles jaunes où était inscrit "non vacciné".

Comme en France, l'annonce des nouvelles mesures restrictives face à la progression du variant Delta a cependant provoqué une ruée sur la vaccination : jusqu'à + 200% dans certaines régions, selon le général Francesco Figliuolo, commissaire extraordinaire en charge de la campagne vaccinale.

Plus tôt dans la journée, c’est à Sydney que des échauffourées avaient eu lieu entre policiers à cheval et manifestants, alors que les habitants de cette ville de cinq millions d'habitants ont ordre de rester chez eux pendant un mois.

À Melbourne, des milliers de personnes selon les médias locaux avaient envahi les rues après s'être rassemblées devant le parlement de l'État de Victoria.

"Wake up Australia" (Australie, réveille-toi), pouvait-on lire sur des pancartes, les slogans faisant écho aux messages vus lors de manifestations similaires à l'étranger.

Le Vietnam confine

Partout sur la planète, les restrictions sanitaires se multiplient dans le but de limiter l'impact de la propagation vertigineuse du variant Delta du coronavirus sur les services hospitaliers. La pandémie a déjà fait plus de 4,1 millions de morts depuis la fin 2019.

Le Vietnam a placé en confinement samedi les huit millions d'habitants de sa capitale Hanoï pour tenter de contenir la flambée des cas de la Covid, qui a déjà contraint un tiers de la population du pays à rester chez elle. Les autorités ont signalé vendredi plus de 7 000 nouveaux cas, le troisième record d'infections en un jour battu en une semaine.

Le Liban souffre

L'Allemagne, première économie européenne, aux prises elle-même avec une accélération des contaminations, a décidé de durcir les restrictions pour les voyages en Espagne, y compris les Baléares et les Canaries, face à une résurgence de cas de Covid dans ces destinations touristiques prisées de ses citoyens.

De son côté, l'Espagne imposera une quarantaine de dix jours aux voyageurs en provenance d'Argentine, de Colombie, de Bolivie et de Namibie à partir du 27 juillet, a annoncé le gouvernement samedi.

Une mesure suscitée par la hausse des cas dans la région Amérique latine et Caraïbes, la plus endeuillée au monde par la pandémie, qui a dépassé samedi le seuil des 40 millions de cas déclarés de la Covid-19 pour plus de 1,3 million de décès.

La situation est aussi préoccupante au Liban, dont l'effondrement économique et les pénuries d'électricité rendent les hôpitaux plus vulnérables.

"Tous les hôpitaux (...) sont désormais moins préparés qu'ils ne l'étaient au moment de la vague survenue au début de l'année", a déclaré Firass Abiad, directeur de l'hôpital universitaire Rafic Hariri, le plus grand hôpital public du pays.


Indonésie: 54 blessés dans une explosion d'origine inconnue près d'une école à Jakarta, selon la police

 Au moins 54 personnes ont été blessées vendredi à la suite d'une explosion près d'une école à Jakarta, la capitale indonésienne, a déclaré le chef de la police locale, Asep Edi Suheri, sans donner d'éléments sur l'origine du sinistre. (AFP)
Au moins 54 personnes ont été blessées vendredi à la suite d'une explosion près d'une école à Jakarta, la capitale indonésienne, a déclaré le chef de la police locale, Asep Edi Suheri, sans donner d'éléments sur l'origine du sinistre. (AFP)
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  • "Selon les premières données, quelque 54 personnes sont touchées. Certaines ont des blessures mineures, d'autres modérées et certaines ont déjà quitté l'hôpital", a déclaré M. Asep, cité sur la chaîne Kompas TV
  • L'explosion s'est produite "à proximité" d'un lycée, a-t-il précisé, ajoutant que la police avait bouclé le périmètre

JAKARTA: Au moins 54 personnes ont été blessées vendredi à la suite d'une explosion près d'une école à Jakarta, la capitale indonésienne, a déclaré le chef de la police locale, Asep Edi Suheri, sans donner d'éléments sur l'origine du sinistre.

"Selon les premières données, quelque 54 personnes sont touchées. Certaines ont des blessures mineures, d'autres modérées et certaines ont déjà quitté l'hôpital", a déclaré M. Asep, cité sur la chaîne Kompas TV.

L'explosion s'est produite "à proximité" d'un lycée, a-t-il précisé, ajoutant que la police avait bouclé le périmètre.

La police "procède aux constatations sur la scène de crime", a déclaré M. Asep, précisant qu'une équipe de déminage de la police de Jakarta était sur place afin de déterminer la cause de l'explosion.

Des postes de secours ont été établis dans deux hôpitaux pour aider les familles à retrouver les victimes blessées, a-t-il également indiqué.

Une enquête est en cours pour déterminer la cause de l'explosion, a ajouté M. Asep. "Nous sommes en train de mener les investigations car cet incident vient de se produire", a-t-il expliqué.


Au moins neuf morts dans l'accident d'un avion-cargo aux États-Unis

Au moins neuf personnes sont mortes dans l'accident d'un avion-cargo qui s'est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi le gouverneur du Kentucky. (AFP)
Au moins neuf personnes sont mortes dans l'accident d'un avion-cargo qui s'est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi le gouverneur du Kentucky. (AFP)
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  • "Kentucky, d'autres nouvelles déchirantes nous parviennent de Louisville. Le nombre de victimes s'élève désormais à au moins 9, et pourrait encore augmenter. En ce moment, ces familles ont besoin de prières, d'amour et de soutien"
  • L'accident a également fait au moins 11 blessés. Le gouverneur de l'Etat tiendra une conférence de presse à 11H30, heure locale (16H30 GMT)

WASHINGTON: Au moins neuf personnes sont mortes dans l'accident d'un avion-cargo qui s'est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi le gouverneur du Kentucky.

"Kentucky, d'autres nouvelles déchirantes nous parviennent de Louisville. Le nombre de victimes s'élève désormais à au moins 9, et pourrait encore augmenter. En ce moment, ces familles ont besoin de prières, d'amour et de soutien", a écrit sur X le gouverneur de l'Etat, Andy Beshear.

L'accident a également fait au moins 11 blessés. Le gouverneur de l'Etat tiendra une conférence de presse à 11H30, heure locale (16H30 GMT).

Le vol UPS 2976, qui devait rejoindre Hawaï, "s'est écrasé vers 17H15 heure locale" (22H15 GMT) mardi, selon le régulateur américain de l'aviation, la FAA. L'appareil était un McDonnell Douglas MD-11.

L'avion avait "trois membres d'équipage à son bord", a déclaré dans un communiqué le transporteur UPS, dont le siège de la division aérienne est installé à Louisville.

L'appareil aurait percuté "de manière assez directe" une installation de recyclage de pétrole, a précisé le gouverneur.

Une vidéo amateur partagée par la chaîne locale WLKY montre le moteur gauche de l'avion en feu tandis que l'appareil rase le sol en tentant de décoller de la piste, avant visiblement d'exploser plus loin, provoquant un large panache de fumée noire.

L'appareil a terminé sa course à près de 5 km de l'aéroport, selon la police.

Des images aériennes de télévisions locales montraient aussi, peu après le crash, un large brasier s'étalant sur plusieurs centaines de mètres de long dans une zone de hangars et de parkings, avec les gyrophares des équipes de secours à proximité.

Les vols, annulés mardi soir, ont été rétablis à l'aéroport international Mohamed-Ali de Louisville, a annoncé mercredi matin sur X le maire de la ville, Craig Greenberg.

UPS a annoncé mercredi via un communiqué suspendre toutes les opérations de tri des colis sur place, pour la deuxième journée consécutive.

Louisville sert de principal hub aérien américain pour UPS, selon une fiche d'information de l'entreprise.

Paralysie budgétaire 

Les enquêteurs de l'Agence américaine de sécurité des transports (NTSB) doivent arriver mercredi sur place.

L'accident de mardi intervient au moment où les conséquences de la paralysie budgétaire, due à un désaccord entre républicains et démocrates au Congrès, se font particulièrement ressentir dans le domaine du transport aérien.

Depuis plusieurs semaines, des pénuries de contrôleurs aériens - qui travaillent depuis le 1er octobre sans être payés - entraînent retards et annulations de vols à travers le pays.

Si la paralysie budgétaire se prolonge au-delà de cette semaine, l'espace aérien américain pourrait même être partiellement fermé, a mis en garde mardi le ministre des Transports, Sean Duffy.

UPS Airlines, la division aérienne du groupe américain de messagerie et de livraison de colis, opérait début septembre une flotte d'environ 500 avions de transport de marchandises, dont 27 MD-11, l'appareil impliqué dans l'accident de mardi.

Le dernier accident aérien majeur aux Etats-Unis s'est produit le 29 janvier dernier à proximité de l'aéroport Ronald-Reagan de Washington, quand un hélicoptère militaire est entré en collision avec un avion de ligne sur le point d'atterrir, tuant 67 personnes au total.


Mamdani élu maire de New York, soirée de revers pour Trump

Le socialiste Zohran Mamdani a remporté mardi la mairie de New York au terme d'une soirée d'élections locales dans lesquelles Donald Trump a essuyé plusieurs revers, un message de défiance à un an des élections de mi-mandat. (AFP)
Le socialiste Zohran Mamdani a remporté mardi la mairie de New York au terme d'une soirée d'élections locales dans lesquelles Donald Trump a essuyé plusieurs revers, un message de défiance à un an des élections de mi-mandat. (AFP)
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  • L'élu local de 34 ans, opposant résolu au président américain, a largement devancé son principal adversaire, l'ancien gouverneur de l'Etat, le centriste Andrew Cuomo, selon les projections de plusieurs médias
  • Zohran Mamdani deviendra le 1er janvier le premier maire musulman de la plus grande ville des Etats-Unis

NEW YORK: Le socialiste Zohran Mamdani a remporté mardi la mairie de New York au terme d'une soirée d'élections locales dans lesquelles Donald Trump a essuyé plusieurs revers, un message de défiance à un an des élections de mi-mandat.

L'élu local de 34 ans, opposant résolu au président américain, a largement devancé son principal adversaire, l'ancien gouverneur de l'Etat, le centriste Andrew Cuomo, selon les projections de plusieurs médias.

Zohran Mamdani deviendra le 1er janvier le premier maire musulman de la plus grande ville des Etats-Unis.

Sa victoire a été accueillie par des cris de joie et parfois les larmes de ses partisans réunis dans une grande salle rococo des années 1920 du centre de Brooklyn.

"En cette période d'obscurité politique, New York sera la lumière", leur a lancé le jeune élu, ajoutant que la ville pouvait "montrer à une nation trahie par Donald Trump comment le vaincre".

L'ancien président démocrate Bill Clinton, dont M. Cuomo a fait partie de l'administration, a souhaité au vainqueur de "transformer l'élan de (sa) campagne" pour construire "un New York meilleur, plus juste et plus abordable".

"L'avenir s'annonce un peu meilleur", a commenté pour sa part Barack Obama, évoquant les différentes victoires démocrates de la soirée.

Participation record 

Donald Trump, qui a fait de Zohran Mamdani l'une de ses nouvelles bêtes noires, a lui aussi rapidement réagi. Dans un message publié sur son réseau Truth Social, il a cité des "sondeurs" anonymes affirmant que les défaites républicaines étaient dues à la paralysie budgétaire -- le  "shutdown" -- et au fait que son propre nom ne figurait pas sur les bulletins de vote.

Plus tôt dans la journée, il avait appelé les électeurs juifs à faire barrage au candidat, militant de la cause palestinienne. En réponse, Zohran Mamdani s'est de nouveau engagé, dans son discours de victoire, à "bâtir une mairie qui (...) ne faiblira pas dans la lutte contre le fléau de l'antisémitisme".

Vainqueur surprise de la primaire démocrate en juin, l'élu du Queens à l'Assemblée de l'Etat de New York n'a jamais, depuis lors, quitté la tête des sondages, même après le retrait de la course du maire sortant Eric Adams, qui a également appelé à le battre en ralliant Andrew Cuomo.

Signe de l'engouement pour le scrutin, avant la fermeture des bureaux de vote à 21H00, plus de deux millions d'électeurs s'étaient rendus aux urnes, la plus importante participation depuis près de 60 ans.

Né en Ouganda dans une famille d'intellectuels d'origine indienne, arrivé aux Etats-Unis à sept ans et naturalisé en 2018, Zohran Mamdani a fait de la lutte contre la vie chère le coeur de sa campagne.

Si Donald Trump l'a qualifié de "communiste", ses propositions -- encadrement des loyers, bus et crèches gratuits -- relèvent plutôt de la social-démocratie.

Autres victoires démocrates 

Très populaire auprès des jeunes, le futur maire a également ramené à lui de nombreuses personnes qui s'étaient éloignées de la politique, "des électeurs frustrés par le status quo, en quête de nouvelles personnalités", selon le politologue Costas Panagopoulos.

"Si Zohran Mamdani devient maire, Trump n'en fera qu'une bouchée", a prédit Andrew Cuomo avant le verdict mardi, insistant, comme il l'a fait durant toute la campagne, sur l'inexpérience de son adversaire.

Plusieurs fois, le président républicain a promis de mettre des bâtons dans les roues du jeune candidat démocrate s'il était élu, en s'opposant au besoin au versement de certaines subventions fédérales à la ville.

Voisin de New York, l'Etat du New Jersey a choisi la démocrate Mikie Sherrill contre l'homme d'affaires républicain Jack Ciattarelli. L'Etat a longtemps été considéré comme un bastion démocrate. Mais à la dernière présidentielle, Donald Trump y avait considérablement réduit l'écart.

Plus au sud sur la côte est, la Virginie a élu la première femme à sa tête, la démocrate Abigail Spanberger, battant la républicaine Winsome Earle-Sears.

Enfin, les Californiens ont approuvé un texte visant à redécouper leur carte électorale en faveur des démocrates, qui cherchent à compenser ce qu'ont fait au Texas les républicains sous la pression de Donald Trump.