JERUSALEM : Israël a décidé de reporter la mise en œuvre d'un projet d'accord de transport de pétrole avec les Emirats arabes unis pour des raisons écologiques, une initiative qui avait suscité la colère d'ONG, a annoncé dimanche le ministère de la Protection de l'environnement.
Le projet, impliquant l'entreprise publique israélienne Europe-Asia Pipeline Company (EAPC) et la société israélo-émiratie MED-RED Land Bridge Ltd, n'a pas encore été lancé, mais les militants estiment qu'il menace les coraux du nord de la mer Rouge, au large de la ville balnéaire israélienne d'Eilat.
Un examen des risques a conclu que le projet "ne remplissait pas les conditions" imposées par le gouvernement et n'était donc pas valable, a annoncé dimanche le ministère israélien de la Protection de l'environnement.
Dans une lettre adressée à l'EAPC, le ministère a ajouté qu'il "retardait l'évaluation des préparatifs en vue d'accroître l'activité dans le port d'Eilat, en attendant des discussions et une décision du gouvernement" sur le projet.
Israël adopte un plan pour réduire ses émissions carbone d'ici 2050
Le gouvernement israélien a adopté dimanche à l'unanimité un plan de réduction de ses émissions carbone d'ici 2050 et de transition vers une économie non polluante, saluant une mesure "historique" pour lutter contre le changement climatique.
Ce plan prévoit une réduction de 85% des émissions carbone de l'Etat hébreu d'ici 2050 par rapport aux niveaux enregistrés en 2015, avec un objectif intermédiaire de réduction de 27% d'ici 2030, selon un communiqué commun du Premier ministre Naftali Bennett et de plusieurs ministères concernés.
"Aujourd'hui, le gouvernement approuve une décision sans précédent qui fera progressivement basculer l'État d'Israël vers une économie à faible émission de carbone", a déclaré M. Naftali Bennett lors de la réunion de son cabinet ministériel à Jérusalem.
Le plan prévoit notamment une réduction de 96% des émissions du secteur des transports, de 85% du secteur de l'électricité et de 92% des déchets municipaux.
Les ONG de défense de l'environnement israéliennes ont contesté le projet devant les tribunaux, invoquant les risques de fuite ou de déversement, compte tenu des dizaines de millions de tonnes de pétrole brut qui devraient transiter par Israël chaque année. L'EAPC a rejeté ces arguments en assurant que le risque restait minime.
L'accord prévoit que le pétrole du Golfe soit acheminé par voie maritime jusqu'au port d'Eilat puis transporté par oléoduc à travers Israël jusqu'au port méditerranéen d'Ashkelon, d'où il serait expédié vers l'Europe.
Le bureau du Premier ministre Naftali Bennett a "demandé au tribunal un délai supplémentaire, afin de répondre à la pétition déposée par les organisations environnementales", a déclaré un porte-parole du gouvernement.
La décision de geler la mise en œuvre du projet a été prise par la nouvelle ministre, Tamar Zandberg, du parti de gauche Meretz, qui s'est ouvertement opposée à l'accord.
L'initiative s'inscrit dans le cadre de l'établissement officiel des relations diplomatiques entre l'Etat hébreu et ce pays arabe du Golfe l'année dernière. Depuis, les nouveaux partenaires ont multiplié des initiatives communes dans divers secteurs.