Liban: le Premier ministre désigné promet un gouvernement «le plus tôt possible»

Nagib Mikati avec le président de la République Michel Aoun et le président de la Chambre Nabih Berry, le jour de sa désignation. (AFP).
Nagib Mikati avec le président de la République Michel Aoun et le président de la Chambre Nabih Berry, le jour de sa désignation. (AFP).
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Publié le Mardi 27 juillet 2021

Liban: le Premier ministre désigné promet un gouvernement «le plus tôt possible»

  • Le Liban, en plein naufrage économique, est géré depuis près d'un an par un gouvernement intérimaire qui se charge uniquement des affaires courantes
  • Najib Mikati, déjà deux fois Premier ministre, a été désigné lundi, quelques jours après la récusation de Saad Hariri

BEYROUTH: Le nouveau Premier ministre libanais désigné, Najib Mikati, a promis mardi de former un nouveau gouvernement dans les plus brefs délais dans un pays en plein effondrement économique, à l'issue d'une journée marathon de concertations avec les principaux blocs parlementaires.


Avec une fortune estimée à 2,7 milliards de dollars selon le magazine Forbes, M. Mikati, un homme d’affaires de 65 ans, est perçu par beaucoup dans son pays comme l'un des symboles d'un pouvoir accusé de corruption et de népotisme et est soupçonné d'enrichissement illicite.


Le Liban, en plein naufrage économique, est géré depuis près d'un an par un gouvernement intérimaire qui se charge uniquement des affaires courantes. 


Il s'agit du gouvernement de Hassan Diab qui avait démissionné dans la foulée de l'explosion gigantesque au port de Beyrouth en août dernier - ayant tué plus de 200 personnes et alimenté la colère de la rue contre la classe dirigeante.  


Le vide institutionnel entrave tout éventuel plan de sauvetage financier pour le Liban, qui a fait défaut sur sa dette en mars 2020 et a depuis sombré dans ce que la Banque mondiale qualifie d'une des crises les plus graves au monde depuis le milieu du XIXe siècle. 


Najib Mikati, déjà deux fois Premier ministre, a été désigné lundi, quelques jours après la récusation de Saad Hariri. 


Dans une interview avec le quotidien libanais An-Nahar, il a promis de former une équipe "purement +technique+", loin des considérations politiques ou politiciennes traditionnelles. 


Mais la désignation de M. Mikati, homme le plus fortuné du Liban et originaire de la ville de Tripoli, l'une des plus pauvres du pays, suscite le scepticisme général.  


En 2019, il a fait l'objet de l'ouverture d'une enquête pour "enrichissement illicite" dans le sillage du mouvement de contestation inédit contre la classe dirigeante.

A l'issue d'une première journée de concertations, Najib Mikati a dit vouloir multiplier ses réunions avec le chef de l'Etat "afin d'aboutir à la formation du gouvernement le plus tôt possible". 

«Consensus»

M. Mikati a ajouté avoir décelé "un consensus parmi tous les blocs (parlementaires) sur la nécessité d'accélérer le processus de formation du nouveau gouvernement (...) surtout dans les circonstances difficiles" actuelles. 

"Les droits élémentaires sont devenus désormais la priorité des revendications citoyennes, à savoir une vie décente, l'accès à l'électricité, au carburant, aux médicaments et au pain", a-t-il déploré, en allusion aux pénuries en tout genre et à l'hyperinflation. 

M. Mikati a rencontré les principaux partis, notamment le puissant mouvement chiite armé Hezbollah et son allié le Courant patriotique libre (CPL) de M. Aoun, un chrétien. 

Le député du Hezbollah, force incontournable au Liban, Mohammad Raad, a déclaré que son parti était prêt à "coopérer sérieusement" avec M. Mikati. 

"Ce qu'il faut, c'est la formation rapide d'un cabinet et la coopération de toutes les parties à cette fin", a déclaré Raad aux journalistes.
Le chef du CPL, Gebran Bassil, accusé par les critiques d'avoir entravé à plusieurs reprises les efforts visant à former un nouveau gouvernement, a déclaré que son parti avait décidé "de ne pas participer au prochain cabinet, ce qui signifie que nous ne participerons pas au processus de formation".

Le CPL a lui affirmé qu'il ne participerait pas au prochain gouvernement mais qu'il ne bloquerait pas sa formation.

Scepticisme 

"Comment pourrai-je faire confiance à un voleur qui m'a volé et volé l'avenir de mes enfants?", a lancé lundi Mohamad Dib, un habitant de Beyrouth âgé de 57 ans, après la désignation de M. Mikati. 


"Tant que cette caste est toujours au pouvoir, rien ne changera."


Il s'agit depuis fin août 2020 du troisième Premier ministre désigné pour former un gouvernement de "mission" réclamé à l'international, notamment par la France, qui a proposé l'an dernier un plan de réforme économique et de lutte anticorruption en contrepartie du déblocage d'une aide financière cruciale. 


Lundi, Najib Mikati avait affirmé que la mise en œuvre de l"initiative française" constituerait l'une des principales "priorités" du prochain cabinet.  


Paris a affirmé "prendre note" de la désignation de M. Mikati soulignant que "l'urgence est désormais de former un gouvernement compétent et capable de mettre en œuvre les réformes indispensables au relèvement" du Liban. 


Les réunions mardi avec les blocs parlementaires constituent une démarche officielle après la désignation d'un nouveau Premier ministre, mais les vraies tractations entre les partis au pouvoir n'ont toujours pas commencé. 


S'il réussit là où ses deux prédécesseurs ont échoué, M. Mikati devra conduire le pays vers les élections législatives prévues l'an prochain.

Electricité 

Dans une de ses premières déclarations, M. Mikati a abordé les pénuries de courant ayant plongé le pays dans l'obscurité et paralysé davantage une économie aux abois. 


L'Electricité du Liban, symbole de la défaillance des services publics, ne peut aujourd'hui fournir qu'une poignée d'heures de courant par jour et peine à s'approvisionner en carburant, faute d'argent.  


Sa réforme fait partie des demandes pressantes de la communauté internationale dans le cadre d'un vaste programme d'aide.


Mais la classe dirigeante n'a jusqu'ici mis en oeuvre aucune des réformes réclamées. 


L'échec du gouvernement à engager de sérieuses négociations avec le Fonds monétaire international (FMI) a également entravé le renflouement financier d'un Etat en faillite. 

S'il réussit là où ses deux prédécesseurs ont échoué, M. Mikati devra conduire le pays vers les élections législatives prévues en principe l'an prochain.


En attendant, le FMI devrait verser environ 900 millions de dollars au Liban sous forme d’allocations de droits de tirages spéciaux (DTS) visant à aider les Etats membres à augmenter leurs liquidités en devises étrangères. 


Certains observateurs craignent que ce montant ne soit détourné par la classe dirigeante.  


Selon le quotidien libanais Al-Akhbar, Najib Mikati chercherait toutefois à exploiter cette aide pour construire de nouvelles centrales électriques et augmenter la production électrique.


Santé, science et qualité de vie : l’Arabie saoudite entre dans une nouvelle ère

La désignation de Djeddah par l'OMS comme ville saine est l'aboutissement des efforts déployés par cette ville de la côte de la mer Rouge pour améliorer les services de santé et promouvoir un mode de vie sain et actif. (SPA)
La désignation de Djeddah par l'OMS comme ville saine est l'aboutissement des efforts déployés par cette ville de la côte de la mer Rouge pour améliorer les services de santé et promouvoir un mode de vie sain et actif. (SPA)
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  • Djeddah et Médine se distinguent comme les premières villes du Moyen-Orient de plus de 2 millions d’habitants à obtenir cette accréditation

RIYAD : Le système national de santé d’Arabie saoudite continue de consolider sa place sur la scène mondiale à travers une série de réalisations majeures en recherche scientifique et en reconnaissance internationale.

Le ministère de la Santé a souligné la désignation de 16 sites en tant que « Villes-Santé » selon les critères de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Parmi elles, Djeddah et Médine se démarquent en devenant les premières villes du Moyen-Orient de plus de 2 millions d’habitants à recevoir cette accréditation, marquant une étape clé du programme « Villes-Santé » du ministère et de ses efforts pour améliorer la qualité de vie.

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Le style architectural distinctif de Médine et les initiatives urbaines centrées sur l'homme ont renforcé l'identité visuelle de la ville sainte et amélioré l'accès des piétons à la mosquée du prophète. (SPA)

Cette réussite reflète la collaboration efficace entre les acteurs gouvernementaux et communautaires, à travers l’application de plus de 80 critères internationaux répartis en neuf domaines clés couvrant la santé, le développement et la durabilité.

L’Arabie saoudite a également réalisé des avancées remarquables en matière de recherche médicale et d’innovation.

Une étude menée par le Centre hospitalier et de recherche spécialisé King Faisal sur la transplantation hépatique robotisée a été classée parmi les 10 publications scientifiques les plus influentes de 2024 par l’American Society of Transplantation.

Par ailleurs, sept hôpitaux saoudiens figurent dans le rapport 2025 de Brand Finance sur les 250 meilleurs hôpitaux mondiaux, mettant en lumière l'infrastructure de santé solide du Royaume, sa compétitivité internationale et son engagement envers des soins de qualité.

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La désignation de Djeddah par l'OMS comme ville saine est l'aboutissement des efforts déployés par cette ville de la côte de la mer Rouge pour améliorer les services de santé et promouvoir un mode de vie sain et actif. (SPA)

Ces accomplissements s’inscrivent pleinement dans les objectifs de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, en particulier les piliers « Une société dynamique » et « Une économie prospère », qui visent à améliorer la qualité de vie tout en soutenant l’innovation et le progrès scientifique.

Ensemble, ces avancées illustrent les efforts intégrés du système national de santé et des différents secteurs, renforçant la position du Royaume en tant que pôle régional et destination mondiale de la santé avancée.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Premier ministre libanais dénonce la menace de guerre civile du chef du Hezbollah

Des partisans du Hezbollah écoutent un discours télévisé du chef du mouvement, Naim Qassem, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 6 juillet 2025. (Photo d'archives AFP)
Des partisans du Hezbollah écoutent un discours télévisé du chef du mouvement, Naim Qassem, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 6 juillet 2025. (Photo d'archives AFP)
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  • Naim Qassem promet de s’opposer au plan gouvernemental visant à désarmer le groupe armé
  • Nawaf Salam affirme que les décisions de son gouvernement sont « purement libanaises » et que « toute intimidation liée à une guerre est totalement inacceptable »

BEYROUTH: Le chef du Hezbollah, Naïm Qassem, a accusé vendredi le gouvernement libanais de "livrer" le pays à Israël en poussant au désarmement de son mouvement et mis en garde contre une guerre civile, des propos jugés "inacceptables" par le Premier ministre Nawaf Salam.

Le Hezbollah est sorti très affaibli d'une guerre en 2024 contre Israël, qui a détruit une partie de son arsenal et décimé sa direction. Après avoir dominé pendant des années la vie politique au Liban, son influence a depuis nettement reculé.

Sous pression des Etats-Unis et face aux craintes d'une intensification des attaques israéliennes au Liban, le gouvernement a chargé le 5 août l'armée de préparer un plan pour désarmer d'ici la fin 2025 le Hezbollah, fondé et financé par l'Iran, ennemi juré d'Israël.

Mais le mouvement chiite, seule faction libanaise autorisée à conserver ses armes après la guerre civile au Liban (1975-1990), avait aussitôt rejeté cette décision.

- "Tyran israélien insatiable" -

"Ce gouvernement exécute l'ordre américano-israélien de mettre fin à la résistance, même si cela entraîne une guerre civile et des conflits internes", a accusé M. Qassem dans un discours télévisé, deux jours après avoir rencontré le chef du Conseil suprême de la sécurité nationale iranien, Ali Larijani, lors de sa visite au Liban.

"La résistance ne rendra pas les armes tant que l'agression et l'occupation (israéliennes, ndlr) se poursuivront. Nous livrerons bataille (...) si nécessaire pour contrer ce projet israélo-américain, quel qu'en soit le prix. Et nous sommes sûrs de l'emporter", a-t-il ajouté.

M. Qassem a affirmé que la "mission du gouvernement était d'assurer la stabilité et de reconstruire le Liban, et non de livrer le pays à un tyran israélien insatiable ou à un tyran américain cupide".

Il a tenu le gouvernement "entièrement responsable de toute explosion interne" et appelé à "ne pas entraîner l'armée dans une discorde".

"Toute menace ou insinuation relative à une telle guerre est totalement inacceptable", a réagi sur X le Premier ministre Nawaf Salam, en publiant l'extrait d'une interview qu'il a accordée au quotidien saoudien Asharq Al-Awsat.

Il a encore estimé que les propos de Naïm Qassem "comportent une menace implicite de guerre civile".

"Parler du gouvernement libanais comme mettant en œuvre un projet américano-israélien est une affirmation erronée (...) Nos décisions sont purement libanaises, prises par notre conseil des ministres, et personne ne nous les dicte", a-t-il martelé.

"Méfiez-vous des actions irresponsables qui encouragent la sédition !", a-t-il ajouté.

- "Droit à la stabilité" -

Le Liban a récemment durci le ton contre le Hezbollah et Téhéran, le président libanais Joseph Aoun et M. Salam ayant tout deux fait part mercredi à M. Larijani de leur refus de "toute ingérence" dans les "affaires internes" du Liban, après des critiques de l'Iran sur la décision de désarmer le Hezbollah.

Jamais des responsables libanais ne s’étaient publiquement adressés avec une telle fermeté à un haut responsable iranien.

La décision du gouvernement libanais s'inscrit dans le cadre de l'application du cessez-le-feu conclu sous médiation américaine, qui a mis fin le 27 novembre à plus d'un an de conflit entre le Hezbollah et Israël dont deux mois de guerre ouverte.

La Banque mondiale a estimé le coût de la reconstruction à 11 milliards de dollars.

"Les Libanais ont droit à la stabilité et à la sécurité (...), sans quoi le pays ne pourra pas se relever, et aucune reconstruction ni investissement n'auront lieu", a encore déclaré M. Salam dans son interview publiée par Asharq Al-Awsat.

Le Hezbollah accuse Israël de violer le cessez-le-feu en continuant ses frappes meurtrières au Liban et en occupant des positions dans le sud du Liban. Israël affirme cibler des infrastructures du mouvement, qu'il accuse de tenter de se reconstituer, et menace d'étendre ses opérations militaires si les autorités libanaises échouent à le désarmer.

M. Qassem a dit que son mouvement, avec son allié, le mouvement Amal, avaient convenu de reporter des "manifestations de rue" afin de permettre un dialogue et éviter "la confrontation". Mais, a-t-il ajouté, "si on nous l'impose, nous y sommes préparés. Des manifestations auront alors lieu au Liban et elles atteindront l'ambassade des Etats-Unis".


Maroc: le vaste incendie de forêt dans le nord est "circonscrit"

Un avion de lutte contre les incendies déverse de l'eau sur un feu de forêt près de Derdara, dans la région de Chefchaouen, au nord-ouest du Maroc, le 14 août 2025. (AFP)
Un avion de lutte contre les incendies déverse de l'eau sur un feu de forêt près de Derdara, dans la région de Chefchaouen, au nord-ouest du Maroc, le 14 août 2025. (AFP)
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  • Un vaste incendie qui s'était déclaré mardi dans une zone boisée du nord du Maroc est "circonscrit", a annoncé jeudi soir l'agence marocaine des eaux et forêts
  • Jeudi dans la journée, les équipes d'intervention terrestre s'étaient de nouveau mobilisées pour maîtriser les feux qui avaient ravagé, jusqu'à mercredi soir, environ 500 hectares de forêt et de cultures

Derdara, Maroc: Un vaste incendie qui s'était déclaré mardi dans une zone boisée du nord du Maroc est "circonscrit", a annoncé jeudi soir l'agence marocaine des eaux et forêts (ANEF).

"Les équipes d'intervention ont réussi à circonscrire, jeudi, l'incendie" qui s'est déclenché dans une forêt de la commune de Derdara, près de la ville touristique de Chefchaouen, a annoncé le directeur provincial de l'ANEF Youssef Zarroqi à l'agence marocaine MAP.

"Les opérations de lutte contre l'incendie se poursuivront dans les prochains jours afin d'éteindre complètement le feu de forêt", a ajouté le responsable.

Jeudi dans la journée, les équipes d'intervention terrestre s'étaient de nouveau mobilisées pour maîtriser les feux qui avaient ravagé, jusqu'à mercredi soir, environ 500 hectares de forêt et de cultures.

Des Canadair étaient encore intervenus dans cette région accidentée sous de puissantes rafales de vent.

"Notre vie a basculé. Le feu a tout emporté", a confié à l'AFP Mohammed Darraz, agriculteur spécialisé dans la culture de l'olivier. A 32 ans, il veille sur ce qui reste du troupeau d'un voisin légèrement blessé et hospitalisé, qui a perdu 30 moutons dans l'incendie.

"Le jour où le feu a commencé, nous avons eu très peur (...) Certains animaux ont été brûlés vifs dans leurs enclos. Nous avons essayé de nous entraider, mais face à un tel incendie et au vent, c'était presque impossible."

Ahmed Benali, 45 ans, autre agriculteur, partage son désarroi. "On n'a pas d'autres cultures pour vivre (...) Que peut-on faire maintenant?", dit-il, à quelques pas d'un chien assoiffé.

"Les conditions météorologiques exceptionnelles, caractérisées par une faible humidité de l'air, des températures élevées et des vents dépassant les 40 km/h, en plus de la densité du couvert forestier, ont compliqué les opérations d'extinction de l'incendie", a expliqué le responsable de l'ANEF.

Le Maroc, frappé par une sécheresse persistante depuis 2018, subit actuellement une intense vague de chaleur accompagnée par le chergui, vent chaud et sec venu du Sahara.

Dans le sud de l'Europe, le Portugal, la Grèce, l'Italie et l'Espagne ont continué jeudi de combattre des incendies en pleine canicule.