Blinken en Inde pour évoquer l'Afghanistan, la Chine mais aussi les droits humains

 Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken (g) aux côtés de l'ambassadeur américain en Inde, à New Delhi le 28 juillet 2021. AFP
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken (g) aux côtés de l'ambassadeur américain en Inde, à New Delhi le 28 juillet 2021. AFP
Short Url
Publié le Mercredi 28 juillet 2021

Blinken en Inde pour évoquer l'Afghanistan, la Chine mais aussi les droits humains

  • Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken rencontre mercredi les dirigeants indiens à New Delhi pour évoquer les craintes communes au sujet de l'Afghanistan ou de la Chine, et confirmer ainsi le rôle crucial de l'Inde comme allié des Etats-Unis
  • Cette visite en personne, malgré les craintes liées au virus, vise à souligner que le réchauffement de leurs relations, en cours depuis un moment notamment face à l'émergence de la Chine, dépasse les alternances politiques à Washington

NEW DELHI, INDE : Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken rencontre mercredi les dirigeants indiens à New Delhi pour évoquer les craintes communes au sujet de l'Afghanistan ou de la Chine, et confirmer ainsi le rôle crucial de l'Inde comme allié des Etats-Unis.

"La relation entre nos deux pays est l'une des plus importantes au monde", a-t-il déclaré mercredi matin dans une capitale indienne en pleine mousson.  Antony Blinken, pour sa première visite en Inde en tant que secrétaire d'Etat, devait s'entretenir avec le Premier ministre Narendra Modi et le ministre des Affaires étrangères Subrahmanyam Jaishankar avant de se rendre au Koweït.

Cette visite en personne de moins de 24 heures, malgré les craintes liées au Covid-19, vise à souligner que le réchauffement des relations entre les deux puissances, en cours depuis plusieurs années notamment face à l'émergence de la Chine, dépasse les alternances politiques à Washington.

"Celle avec l'Inde est une relation forte qui a perduré avec des gouvernements de toutes les couleurs aux Etats-Unis, et va continuer à le faire", a dit un haut responsable de la diplomatie américaine chargé de la région, Dean Thompson.

Autrement dit, les liens, côté américain, resteront au beau fixe sous le président Joe Biden comme sous le mandat de son prédécesseur républicain Donald Trump, souvent accusé d'avoir fermé les yeux face à certaines dérives de Narendra Modi. Certes, Antony Blinken a soulevé d'emblée la questions des droits humains, au moment où New Delhi fait un usage croissant des lois antiterroristes pour multiplier les arrestations et, selon les détracteurs du gouvernement Modi, bâillonner ses opposants.

«Rôle accru»

Malgré les dénégations du Premier ministre, son exécutif nationaliste hindou est aussi accusé d'avoir fait adopter une loi discriminant la minorité musulmane, qui compte 170 millions de personnes. Tout un symbole, le secrétaire d'Etat a entamé sa visite par une table-ronde avec la société civile et les représentants des différentes communautés religieuses. Il a insisté sur "la dignité humaine, l'égalité des chances, l'Etat de droit, les libertés fondamentales, y compris la liberté de religion".

Mettant en garde contre une "récession démocratique" dans le monde, il a jugé "vital que les deux premières démocraties au monde continuent de soutenir ensemble ces idéaux". Mais, comme l'a souligné Dean Thompson, les deux pays ont "une myriade d'intérêts en commun".

Le sujet le plus pressant est l'Afghanistan. Le gouvernement américain espère que New Delhi, qui a déjà dépensé des milliards de dollars dans des projets de développement du pays en guerre, participera activement à sa stabilisation, au moment où le président des Etats-Unis a entrepris de retirer toutes ses troupes d'ici le 20e anniversaire des attentats du 11 septembre 2001, qui avaient déclenché leur intervention.

"La plupart des protagonistes régionaux sont soit des rivaux des Etats-Unis, soit des partenaires difficiles. C'est pourquoi, pour Washington, il est important de voir l'Inde jouer un rôle accru", a expliqué à l'AFP Michael Kugelman, du cercle de réflexion Wilson Center.

Le cas afghan

Mais l'Inde, l'un des plus fidèles soutiens du gouvernement afghan installé après la chute des talibans il y a 20 ans, redoute un retour au pouvoir de ces derniers qui ferait de l'Afghanistan un refuge pour les extrémistes opposés à New Delhi.  Et Washington ne peut pas vraiment lui apporter des assurances, après avoir reconnu que les insurgés avaient pour eux un "avantage stratégique".

Comme à chaque déplacement en Asie, l'effort au coeur de la politique étrangère de l'administration Biden pour forger une alliance des démocraties face à "l'autocratie" incarnée selon elle par la Chine sera au menu des discussions. Mais les autorités indiennes ont aussi leurs exigences, et espèrent que le nouveau gouvernement américain affichera un soutien aussi déterminé que celui apporté par l'administration Trump lors des affrontements meurtriers de l'an dernier entre l'Inde et la Chine à leur frontière himalayenne.

"Si les Etats-Unis de Biden hésitent à soutenir ouvertement l'Inde contre la Chine, comment peuvent-ils espérer que l'Inde travaille avec les Etats-Unis pour contrer la Chine? Il faut une réciprocité", estime Brahma Chellaney, professeur au cabinet de réflexion Centre for Policy Research, basé à Delhi. Les échanges doivent aussi porter sur le changement climatique et sur la production de vaccins contre le Covid-19.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
Short Url
  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
Short Url
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Short Url
  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.