La Tunisie dans la tourmente politique alors que le président limoge davantage de responsables

Des soldats tunisiens bouclent le Parlement dans la capitale Tunis le 26 juillet 2021, à la suite d'une décision du président de suspendre le parlement du pays et de limoger le Premier ministre. (Photo, AFP)
Des soldats tunisiens bouclent le Parlement dans la capitale Tunis le 26 juillet 2021, à la suite d'une décision du président de suspendre le parlement du pays et de limoger le Premier ministre. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 28 juillet 2021

La Tunisie dans la tourmente politique alors que le président limoge davantage de responsables

  • Depuis dimanche, le président tunisien a démis de leurs fonctions une série de conseillers gouvernementaux et chargés de missions auprès du Premier ministre
  • Paris a souligné « l'importance de la nomination rapide d'un Premier ministre et de la formation d'un gouvernement qui soit à même de répondre aux attentes des Tunisiens »

TUNIS : Trois jours après le coup de force du président tunisien Kais Saied, qui s'est octroyé le pouvoir exécutif et a suspendu le Parlement pour 30 jours, les appels se multiplient en faveur d'une feuille de route et pour la mise en place d'un nouveau gouvernement.

Le président a argué des "périls imminents" auxquels était confrontée la Tunisie, plongée depuis des mois dans une profonde crise politique, pour justifier sa prise de pouvoir dimanche. 

Il a limogé le Premier ministre Hichem Mechichi, très critiqué pour sa gestion de l'épidémie de Covid-19 qui a laissé la Tunisie à court d'oxygène et débordée par un pic d'hospitalisations, indiquant qu'il exercerait le pouvoir exécutif avec "l'aide d'un gouvernement" dont il devait nommer le chef.

D'influentes ONG tunisiennes ont mis en garde contre tout prolongement "illégitime" de la suspension du Parlement tandis que Paris a appelé mercredi à la "nomination rapide" d'un Premier ministre.

"Le président Saied est devant un grand défi: montrer aux Tunisiens et au monde qu'il a pris les bonnes décisions", souligne le politologue Slaheddine Jourchi.

M. Saied a présidé mercredi une réunion des cadres de l'armée et de la police, sans qu'aucune décision ne soit annoncée.

Calendrier détaillé

Depuis dimanche, le président tunisien a démis de leurs fonctions une série de conseillers gouvernementaux et chargés de missions auprès du Premier ministre, puis écarté le procureur général de la justice militaire ainsi que les ministres de la Défense et de la Justice après s'être attribué le pouvoir judiciaire dans le cadre des mesures exceptionnelles. 

S'il a été salué par de nombreux Tunisiens exaspérés par les luttes de pouvoir au Parlement en pleine crise sociale et sanitaire, ce coup de force suscite également de l'inquiétude en Tunisie comme à l'étranger. 

Plusieurs organisations de la société civile, influentes dans le seul pays à poursuivre sa démocratisation après la vague de soulèvement des Printemps arabes en 2011, ont plaidé en faveur d'une feuille de route avec un calendrier détaillé.

Elles ont mis en garde dans un texte commun contre tout prolongement "illégitime" de la suspension du Parlement, soulignant la nécessité de respecter le délai de 30 jours mentionné dans l'article 80 de la Constitution sur lequel s'est appuyé Kais Saied.

A Paris, le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a souligné lors d'un entretien téléphonique avec son homologue Othman Jarandi "l'importance de la nomination rapide d'un Premier ministre et de la formation d'un gouvernement qui soit à même de répondre aux attentes des Tunisiens".

La décision dimanche de suspendre le Parlement et de démettre le Premier ministre faisait suite à des manifestations ayant éclaté le jour même à travers la Tunisie contre le gouvernement, principalement contre sa gestion de la crise sanitaire après une nouvelle flambée des cas.

Les milliers de protestataires réclamaient notamment "la dissolution du Parlement".

Le principal parti au Parlement, Ennahdha, formation d'inspiration islamiste, a dénoncé les mesures prises par le président tunisien comme un "coup d'Etat" et appelé M. Saied à revenir sur ses décisions.


Le chef d'état-major libyen est mort dans un "accident" d'avion en Turquie (officiel)

Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
Short Url
  • Le chef d’état-major libyen Mohamed al-Haddad et plusieurs hauts responsables militaires sont morts dans un accident d’avion après leur départ d’Ankara
  • Les autorités turques évoquent une urgence liée à un dysfonctionnement électrique ; la Libye observe trois jours de deuil national et a dépêché une délégation pour enquêter

TRIPOLI: Le chef d'état-major libyen et plusieurs autres responsables militaires sont morts dans un "accident" d'avion après avoir quitté la capitale turque Ankara, où ils étaient en visite, a annoncé mardi soir le Premier ministre libyen, Abdelhamid Dbeibah.

"C'est avec une profonde tristesse et une grande affliction que nous avons appris la nouvelle du décès du chef d'état-major général de l'armée libyenne, le général de corps d'armée Mohamed Al-Haddad (...), à la suite d'une tragédie et d'un accident douloureux lors de (son) retour d'une mission officielle dans la ville turque d'Ankara", a déclaré M. Dbeibah sur sa page officielle sur Facebook.

Les autorités turques ont annoncé que l'épave de l'avion qui le transportait avait été retrouvée. Elles avaient auparavant indiqué que le contact avait été perdu avec l'appareil moins de 40 minutes après son décollage d'Ankara.

Le général Mohamad al-Haddad, originaire de Misrata (ouest), avait été nommé à ce poste en août 2020 par l'ancien chef du gouvernement Fayez al-Sarraj.

Plusieurs autres responsables militaires se trouvaient à bord selon le Premier ministre libyen: le chef d'état-major de l'armée de terre, le général Al-Fitouri Ghraybel, le directeur de l'Autorité de l'industrie militaire, Mahmoud Al-Qatioui, et le conseiller du chef d'état-major, Mohamed Al-Assaoui Diab.

Un photographe, Mohamed Omar Ahmed Mahjoub, les accompagnait.

M. Dbeibah a déploré une "grande perte pour la patrie"". "Nous avons perdu des hommes qui ont servi leur pays avec loyauté et dévouement", a-t-il noté.

Le gouvernement d'union nationale (GNU) de M. Dbeibah, basé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale, a décrété un deuil national de trois jours.

Il a aussi demandé au ministère de la Défense d'envoyer une délégation officielle à Ankara pour faire la lumière sur les circonstances de l'incident, selon un communiqué du gouvernement.

L'appareil "a signalé une urgence due à un dysfonctionnement électrique au contrôle aérien et a demandé un atterrissage d'urgence", a précisé la présidence turque.

Le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est libyen, a de son côté présenté ses condoléances et dit sa "profonde tristesse".


Le ministre israélien de la Défense promet de ne "jamais quitter" Gaza

Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
Short Url
  • Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré qu’Israël « ne quitterait jamais Gaza » et évoqué la création d’avant-postes, avant que son ministère ne précise qu’il n’y a aucune intention de recolonisation
  • Ces propos interviennent alors qu’une trêve fragile est en vigueur et que les médiateurs appellent à la mise en œuvre du plan Trump, qui prévoit un retrait complet israélien de Gaza

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a affirmé mardi qu'Israël "ne quitterait jamais Gaza", évoquant la possible création d'avant-postes dans le territoire palestinien ravagé par la guerre, avant que ses services ne modèrent ses propos.

"Nous sommes au cœur de Gaza et nous ne quitterons jamais Gaza", a déclaré M. Katz en déplacement dans la colonie de Beit-El en Cisjordanie occupée, lors d'un discours filmé par des médias israéliens.

"Nous sommes là-bas pour empêcher ce qui s'est passé" de se reproduire, a-t-il ajouté, en référence à l'attaque meurtrière du Hamas palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

M. Katz a évoqué l'installation d'avant-postes dans le nord de Gaza, pour remplacer des colonies évacuées par Israël lors de son retrait unilatéral de 2005, citant le modèle de "Nahal", associant présence militaire et implantation agricole.

"Au moment opportun (...) nous établirons dans le nord de Gaza, des avant-postes Nahal à la place des communautés (des anciennes colonies) qui ont été déracinées", a-t-il dit.

Ses services ont rapidement tempéré ses propos, assurant qu'ils "s'inscrivaient exclusivement dans un contexte sécuritaire."

"Le gouvernement n'a aucune intention d'établir des colonies dans la bande de Gaza", selon un communiqué.

Les déclarations du ministre interviennent dans le contexte d'une fragile trêve entrée en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas, sous l'égide de Washington et de médiateurs régionaux.

Les pays médiateurs --Qatar et Égypte-- appellent à la mise en œuvre de la deuxième phase du plan de paix du président américain Donald Trump. Cette étape prévoit notamment un retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza, et le plan stipule qu'"Israël ne va ni occuper ni annexer Gaza."

Les propos de M. Katz ont suscité de vives critiques dans l'opposition.

"Le gouvernement vote d'une main en faveur du plan Trump, et de l'autre il vend des fables sur des centres de peuplement isolés à Gaza", a assené sur X Gadi Eizenkot, ancien ministre et ancien chef d'état-major.

Jeudi dernier, quelques dizaines d'Israéliens ont pénétré illégalement dans la bande de Gaza, en violation des consignes de l'armée, et y ont planté symboliquement un drapeau israélien, pour appeler à la réoccupation et à la recolonisation du territoire palestinien, réclamée notamment par les ministres d'extrême droite du gouvernement Netanyahu.


Liban: l'Italie souhaite maintenir sa présence militaire après le départ de la force de l'ONU

L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
Short Url
  • L’Italie confirme qu’elle maintiendra une présence militaire au Liban même après le retrait progressif de la Finul à partir du 31 décembre 2026
  • Rome met en avant le rôle clé des forces armées libanaises pour la stabilité du Liban et de la région, et appelle à des résultats concrets pour éviter toute exploitation de l’instabilité

ROME: L'Italie souhaite maintenir sa présence militaire au Liban, après le départ des Casques bleus de l'ONU qui commence le 31 décembre 2026, a indiqué lundi le ministère italien de la Défense.

"Même après" le départ de la force de maintien de la paix dans le sud du Liban (Finul) de l'ONU, l'Italie continuera à jouer son rôle soutenant avec conviction la présence internationale" dans ce pays, selon les propos du ministre de la Défense Guido Crosetto sur X.

Interrogé par l'AFP pour savoir si cela signifiait une "présence militaire" italienne, un porte-parole du ministère a confirmé que oui.

M. Crosetto a également souligné "le rôle fondamental" des forces armées libanaises "pour garantir la stabilité non seulement au Liban mais dans toute la région".

Le ministre a en outre assuré que Rome œuvrait à ce que les discussions en cours dans la région se traduisent par "des résultats concrets et que personne ne puisse tirer des avantages d'une situation d'instabilité dans le sud du Liban".

L'Italie est, avec 1.099 militaires, le deuxième contributeur de la Finul, derrière l'Indonésie (1.232) et cinq généraux italiens ont été parmi les chefs des Casques bleus au cours des 20 dernières années.