France: la loi sur le pass sanitaire entrera en vigueur le 9 août

Des hommes arrêtés sont assis par terre lors d'une manifestation contre la vaccination obligatoire pour certains travailleurs et l'utilisation obligatoire du passeport sanitaire réclamée par le gouvernement français, à Paris le 24 juillet 2021. (Photo, AFP)
Des hommes arrêtés sont assis par terre lors d'une manifestation contre la vaccination obligatoire pour certains travailleurs et l'utilisation obligatoire du passeport sanitaire réclamée par le gouvernement français, à Paris le 24 juillet 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 28 juillet 2021

France: la loi sur le pass sanitaire entrera en vigueur le 9 août

  • Une nouvelle loi adoptée dimanche par le Parlement prévoit qu'il soit étendu aux cafés-restaurants, foires et salons, avions, trains et cars longs trajets, ainsi qu'aux établissements médicaux
  • «Le Conseil constitutionnel a indiqué qu'il rendrait sa décision le 5 août prochain, la loi sera donc promulguée dans la foulée, avec une entrée en vigueur que nous prévoyons pour le 9 août»

PARIS: La nouvelle loi sur les mesures anti-Covid, dont l'extension controversée du pass sanitaire, entrera en vigueur le 9 août en France, a déclaré mercredi le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, à l'issue du Conseil des ministres.


"Le Conseil constitutionnel a indiqué qu'il rendrait sa décision le 5 août prochain, la loi sera donc promulguée dans la foulée, avec une entrée en vigueur que nous prévoyons pour le 9 août", a déclaré M. Attal.


Il y aura "au départ, un temps d'adaptation, de tolérance, de pédagogie, d'accompagnement pour les acteurs concernés" par l'obligation de présenter un pass sanitaire, a-t-il répété, en évoquant la "période de rodage d'une semaine" accordée aux établissements qui s'y soumettent déjà.

Pass sanitaire dans les lieux culturels: le gouvernement promet qu'il sera «présent»

Le gouvernement a promis mercredi qu'il serait "présent" auprès du monde de la culture, qui subit une baisse de fréquentation depuis l'instauration du pass sanitaire le 21 juillet. Avec un bilan prévu pour la fin de l'été. 


Des représentants de plusieurs secteurs de la culture (cinéma, spectacles vivants, musées etc.) ont rencontré mercredi en fin de matinée la ministre de la Culture Roselyne Bachelot et le ministre de l’Economie Bruno Le Maire.


Avant même cette réunion, M. Le Maire avait déclaré sur RTL que le gouvernement répondrait "présent" pour aider les entreprises dont l'activité sera pénalisée par le pass sanitaire.


"On sent qu'ils sont préoccupés par cette mesure qui aura forcément un impact sur notre chiffre d'affaire. Toutefois, j'ai peur que la date de revoyure (fixée au 30 août) soit un peu trop lointaine pour nous", a réagi Marc-Olivier Sebbag, délégué général de la Fédération nationale des cinémas français.


Sa crainte ? Que les distributeurs repoussent la date de sortie des films, comme cela a été le cas à de nombreuses reprises depuis l'apparition du Covid-19, fragilisant encore plus une industrie déjà durement touchée par la crise sanitaire.

Mesure «stigmatisante»
Mis en place pour tenter de freiner la reprise de l'épidémie de Covid-19, ce pass sanitaire (qui atteste d'une vaccination complète ou d'un test négatif) est demandé à l'entrée de tous les lieux de loisirs et de culture capables d'accueillir 50 personnes depuis le 21 juillet. 


Mais le monde de la culture juge cette mesure "stigmatisante", d'autant que l'obligation du pass sanitaire chez eux intervient plusieurs jours avant son entrée en vigueur pour les cafés et les restaurants (début août).


Sont notamment concernés les cinémas, théâtres, salles de concerts.

"Pour les acteurs des transports, de la restauration, des bars et les acteurs qui appliqueront le pass sanitaire à compter de cette date, il y aura évidemment ce temps d'adaptation et de rodage dans un premier temps", selon M. Attal.


Le pass sanitaire (test Covid négatif, attestation de vaccination ou certificat de rétablissement) est obligatoire en France depuis le 21 juillet dans les lieux de loisirs et de culture (cinémas, musées...) qui rassemblent plus de 50 personnes.


Une nouvelle loi adoptée dimanche par le Parlement prévoit qu'il soit étendu aux cafés-restaurants, foires et salons, avions, trains et cars longs trajets, ainsi qu'aux établissements médicaux.


Ce certificat fait l'objet depuis plusieurs semaines de manifestations de personnes opposées au dispositif.


Un recours a été déposé à l'initiative de l'opposition de gauche devant le Conseil constitutionnel dans l'espoir de faire censurer cette mesure jugée attentatoire aux libertés. Le gouvernement a déposé un recours identique, mais pour au contraire la faire valider comme conforme aux principes fondamentaux du droit.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.