Des vacances à l'ombre de la Covid pour Macron et le gouvernement

Comme les années précédentes, Emmanuel Macron est attendu au fort de Brégançon, à Bormes-les-Mimosas (Var), la résidence estivale des présidents qui domine les flots bleus de la Méditerranée. (Photo, AFP)
Comme les années précédentes, Emmanuel Macron est attendu au fort de Brégançon, à Bormes-les-Mimosas (Var), la résidence estivale des présidents qui domine les flots bleus de la Méditerranée. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 29 juillet 2021

Des vacances à l'ombre de la Covid pour Macron et le gouvernement

  • Le chef de l'État et le gouvernement suivront l'évolution de la crise de la Covid-19, qui fera l'objet d'un ou deux Conseils de défense en visioconférence
  • Pour pousser à la vaccination, Jean Castex et les ministres les plus exposés vont poursuivre leurs déplacements pour «aller vers les gens et les convaincre»

PARIS: La Covid-19 va-t-il les laisser souffler? Rien n'est moins sûr alors qu'Emmanuel Macron et le gouvernement se mettent en mode "vacances", mais sans pouvoir oublier une crise sanitaire qui ne leur laisse aucun répit.

"Cette trêve n'en sera pas vraiment une", a prévenu le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal à l'issue du Conseil des ministres qui a marqué mercredi le début de la traditionnelle coupure d'août.

Rendez-vous est pris pour le Conseil des ministres de rentrée fixé au 25 août.

Mais "évidemment, dans l'intervalle, les travaux se poursuivent" car "il y a une règle qui est immuable, y compris en dehors des temps de crise, c'est qu'on est ministre 365 jours par an", a rappelé Gabriel Attal.

Comme les années précédentes, Emmanuel Macron est attendu au fort de Brégançon, à Bormes-les-Mimosas (Var), la résidence estivale des présidents qui domine les flots bleus de la Méditerranée, dès son retour jeudi de son long périple au Japon puis en Polynésie française.

Mais ses vacances devraient être "studieuses", selon la formule de l'Élysée devenue rituelle. Il les espère plus calmes que l'an dernier où elles avaient été perturbées par la terrible explosion dans le port de Beyrouth le 4 août et sa visite sur les lieux deux jours plus tard. Un an après jour pour jour, il organisera une visioconférence sur ce drame et la situation dramatique que vit le Liban.

Jean Castex doit pour sa part prendre ses quartiers d'été à Prades, sous-préfecture des Pyrénées-Orientales dont il était le maire jusqu'à sa nomination à Matignon, après un déplacement jeudi à Agen.

Outre les incertitudes de l'actualité, le chef de l'État et le gouvernement suivront l'évolution de la crise de la Covid-19, qui fera l'objet d'un ou deux Conseils de défense en visioconférence, dont le premier est annoncé le 11 août.

Ils attendent l'avis, attendu le 5 août, du Conseil constitutionnel sur la loi relative à la gestion de la crise sanitaire, qui prévoit notamment l'extension controversée du pass sanitaire. "Nous sommes plutôt confiants" dans sa validation, selon un conseiller, ce qui permettrait à la loi d'être promulguée le 6. Elle entrera en vigueur le 9 août, a annoncé mercredi Gabriel Attal.

Pour pousser à la vaccination, Jean Castex et les ministres les plus exposés vont poursuivre leurs déplacements pour "aller vers les gens et les convaincre", selon le Premier ministre.

«Souffler un peu»

C'est ainsi qu'Olivier Véran, le ministre de la Santé, "se déplacera comme l'été dernier autant que nécessaire, et télétravaillera depuis la Provence quand il le pourra", selon son entourage. Idem pour Gabriel Attal avec une visite de terrain par semaine, dont une dans l'Hérault jeudi dans un "vaccibus".

Si le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin ne veut rien dévoiler de ses vacances, son collègue de l'Économie Bruno Le Maire sera au Pays Basque et planchera sur "le deuxième temps de la relance" qui doit compléter, à la rentrée, le plan de 100 milliards en cours d'exécution. 

La ministre du Travail Elisabeth Borne partira "un peu dans les 15 jours qui viennent" en Corse et dans le Sud, où elle "va sans doute être contrainte de télétravailler", selon son entourage. Le 18 août, elle sera à Nice pour la "tournée de la relance" avec BPI France, avant une rentrée sociale qui s'annonce chargée avec l'entrée en vigueur du "revenu d'engagement" des jeunes et de la réforme controversée de l'assurance-chômage.

Après un début d'été délicat, le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti s'échappera début août dans la région niçoise mais a déjà des réunions calées sur la préparation des états généraux de la justice à la rentrée et sur le code de la justice pénale des mineurs, qui doit entrer en vigueur le 30 septembre, fait savoir son cabinet.

Les vacances seront françaises pour la plupart des autres ministres, en Corse, sur la Côte Atlantique, voire dans le Cotentin.

"Comme pour tous les Français, il y a un vrai besoin de souffler un peu" au sommet de l'État, constate un conseiller. D'autant que la rentrée s'annonce mouvementée, notamment parce qu'elle marquera le véritable lancement de la campagne pour la présidentielle d'avril 2022.

Déterminé à agir "jusqu'au dernier jour" du quinquennat, Emmanuel Macron devra alors trancher sur ses dernières réformes du quinquennat après avoir annoncé, dans son allocution du 12 juillet, que celle très controversée des retraites serait "engagée dès que les conditions sanitaires seront réunies".


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.