De nouvelles sanctions US contre l’Iran à cause de son programme balistique

Les responsables américains craignent que le programme iranien de missiles et de drones, géré exclusivement par le CGRI (Corps des gardiens de la révolution islamique), ne représente un danger immédiat pour les alliés des États-Unis et la stabilité du Moyen-Orient. (Photo, Reuters/Archives)
Les responsables américains craignent que le programme iranien de missiles et de drones, géré exclusivement par le CGRI (Corps des gardiens de la révolution islamique), ne représente un danger immédiat pour les alliés des États-Unis et la stabilité du Moyen-Orient. (Photo, Reuters/Archives)
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Publié le Vendredi 30 juillet 2021

De nouvelles sanctions US contre l’Iran à cause de son programme balistique

  • «Les drones iraniens deviennent une menace croissante pour nos alliés dans la région»
  • Biden a proposé une réduction des sanctions si la République islamique revient aux termes de l'accord de 2015

LONDRES : L'administration Biden prévoit de dérouler une série de sanctions contre la capacité croissante de frappe de drones et de missiles de précision de Téhéran, selon le Wall Street Journal.

Les responsables américains craignent que le programme iranien de missiles et de drones, géré exclusivement par le CGRI (Corps des gardiens de la révolution islamique), ne représente un danger immédiat pour les alliés des États-Unis et la stabilité du Moyen-Orient

Certaines composantes du programme de missiles iraniens sont déjà sanctionnées. Toutefois, les nouvelles mesures vont mettre en œuvre un large dispositif et cibler ses réseaux d'approvisionnement, tels que les fournisseurs de pièces détachées. 

«Ceci fait partie d'une approche globale, nous abordons donc toutes les facettes de la menace iranienne», a révélé un haut responsable américain au Wall Street Journal.

Les nouvelles mesures surviennent au moment où les forces américaines et leurs alliés en Irak et ailleurs au Moyen-Orient se sont de plus en plus aux prises avec des attaques de drones et de missiles par les mandataires régionaux de Téhéran alignés sur le CGRI.

«Les drones iraniens deviennent une menace croissante pour nos alliés dans la région», indique un autre responsable américain.

Les sanctions prévues surviennent alors que l'administration Biden envisage de renforcer l'application de celles déjà en place contre l'industrie pétrolière iranienne, au milieu d'un blocage des négociations nucléaires en cours à Vienne. 

Biden a proposé une réduction des sanctions si la République islamique revient aux termes de l'accord de 2015, qui prévoyait des restrictions au programme nucléaire naissant de l'Iran en échange d'un assouplissement similaire. 

Cependant, la question de l'armement subatomique de l'Iran, notamment les missiles balistiques, les missiles téléguidés et les drones, est une pomme de discorde grandissante entre les deux ennemis de longue date.

Le travail de l'Iran sur les missiles de grande portée, plus précis et plus puissants, lui a valu une série de sanctions américaines. L’administration de Biden assure que ceux-là n'entrent pas dans le cadre des négociations nucléaires en cours.

Téhéran a déclaré qu'elle ne reviendra à l'accord de 2015 que si toutes les sanctions sur son programme de missiles sont levées, ainsi que la désignation terroriste que les États-Unis et d'autres pays ont placée sur le CGRI. 

Le département du Trésor américain, chargé de la mise en œuvre des sanctions, a déjà imposé plusieurs restrictions au groupe terroriste Houthi soutenu par l'Iran au Yémen. Les Houthis ont utilisé des armes iraniennes pour mener leur guerre en cours contre le gouvernement yéménite reconnu par l'ONU, ainsi que pour cibler l'Arabie saoudite et d'autres pays de la région.

En 2019, des drones ont été utilisés pour cibler une importante raffinerie de pétrole en Arabie saoudite, endommageant gravement l'installation et perturbant le marché mondial du pétrole.

À elle seule, l'Arabie saoudite a été attaquée plus de 100 fois au cours des derniers mois par des mandataires de l'Iran au Yémen, utilisant des équipements iraniens, notamment des drones grands et petits, des missiles balistiques et des missiles de précision.

La base croissante de fabrication d'armes et de drones en Iran s'est avérée utile pour approvisionner ses mandataires, et les nouvelles sanctions ont pour objectif d’interrompre les composants de l'industrie qui dépendent des importations illicites de l'étranger.

Robert Czulda, professeur assistant spécialiste en affaires persanes à l'Université polonaise de Lodz, a déclaré au Wall Street Journal que les sanctions «perturberont considérablement la chaîne d'approvisionnement de la défense iranienne».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Israël réaffirme que le Hamas «sera désarmé», face à la proposition d'un «gel»

L'ancien numéro un du Hamas a proposé de geler l'armement du mouvement, en échange d'une trêve durable à Gaza, se disant ouvert à la présence d'une force internationale de maintien de la paix à la frontière du territoire palestinien avec Israël. (AFP)
L'ancien numéro un du Hamas a proposé de geler l'armement du mouvement, en échange d'une trêve durable à Gaza, se disant ouvert à la présence d'une force internationale de maintien de la paix à la frontière du territoire palestinien avec Israël. (AFP)
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  • Le Hamas "sera désarmé" dans le cadre du plan Trump, a déclaré jeudi un responsable gouvernemental israélien
  • "Le groupe terroriste sera désarmé et Gaza sera démilitarisée", a affirmé le responsable sous couvert d'anonymat, en réponse à une question de l'AFP sur les déclarations de Khaled Mechaal

JERUSALEM: Le Hamas "sera désarmé" dans le cadre du plan Trump, a déclaré jeudi un responsable gouvernemental israélien, au lendemain de la proposition d'un dirigeant du mouvement islamiste palestinien de geler l'armement.

"Le groupe terroriste sera désarmé et Gaza sera démilitarisée", a affirmé le responsable sous couvert d'anonymat, en réponse à une question de l'AFP sur les déclarations de Khaled Mechaal dans un entretien mercredi à la chaîne qatarie Al Jazeera.

L'ancien numéro un du Hamas a proposé de geler l'armement du mouvement, en échange d'une trêve durable à Gaza, se disant ouvert à la présence d'une force internationale de maintien de la paix à la frontière du territoire palestinien avec Israël.

 

 


Oman et le Liban appellent à un retrait total d’Israël et exhortent à la fin des attaques

Joseph Aoun et le sultan Haitham bin Tariq. (Fourni)
Joseph Aoun et le sultan Haitham bin Tariq. (Fourni)
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  • Joseph Aoun et le sultan Haitham ben Tariq lancent un appel conjoint pour un arrêt immédiat des attaques israéliennes sur le territoire libanais
  • Réaffirmation de la position arabe unifiée en faveur de la fin de l’occupation israélienne et de l’établissement d’un État palestinien indépendant sur la base des frontières de 1967

​​​​​​BEYROUTH : Le président libanais Joseph Aoun et son homologue omanais, le sultan Haitham ben Tariq, ont lancé mercredi un appel conjoint pour un arrêt immédiat des attaques israéliennes sur le territoire libanais et un retrait total de toutes les terres arabes occupées, avertissant que la poursuite des violations constitue une menace directe pour la stabilité régionale.

La déclaration a été faite lors d’un sommet de haut niveau à Mascate, où les deux dirigeants ont exprimé leur « profonde préoccupation face à l’agression israélienne en cours » et qualifié l’occupation de « violation flagrante » de la Résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU ainsi que d’autres résolutions internationales.

Les deux parties ont également exprimé leur soutien aux efforts internationaux visant à apaiser les tensions, stabiliser la situation sur le terrain, faciliter le retour des personnes déplacées et faire progresser la reconstruction post-conflit.

Aoun conduisait une délégation ministérielle libanaise à Oman, comprenant les ministres des affaires étrangères, de l’intérieur, de la défense, de la santé et de l’agriculture, pour des discussions avec des responsables omanais.

La déclaration commune a mis l'accent sur le renforcement des relations bilatérales et l'élargissement de la coopération dans des secteurs clés tels que la politique, l'économie, l'investissement, le secteur bancaire, le tourisme, les transports et la logistique.

Les deux parties ont appelé à engager rapidement les préparatifs pour tenir la première session du Comité mixte omano-libanais, coprésidé par les ministres des affaires étrangères à Mascate, et à poursuivre de nouveaux accords et mémorandums d’entente destinés à renforcer la collaboration dans le commerce, la culture et la science. La déclaration a également souligné la nécessité de dynamiser la participation du secteur privé dans les opportunités de développement partagé.

La partie omanaise a réaffirmé son plein soutien à la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale du Liban, ainsi qu’au renforcement des institutions étatiques libanaises, en particulier l’armée et les forces de sécurité légitimes, et à l’appui apporté au pays dans ses réformes économiques, financières et administratives.

Les deux parties ont réaffirmé la position arabe unifiée appelant à mettre fin à l’occupation israélienne et à établir un État palestinien indépendant sur la base des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale. Elles ont également souligné l’importance de renforcer la solidarité arabe, de respecter la souveraineté des États et de promouvoir les principes de bon voisinage et de droit international.

La visite officielle d’Aoun à Oman s’inscrivait dans le rôle établi de Mascate en tant que médiateur régional et international. Lors de ses rencontres, Aoun a salué le statut diplomatique et l’approche du Sultanat, la qualifiant de « sage et responsable ».

Il a salué la politique étrangère d’Oman, fondée sur le dialogue, la médiation, l’équilibre et le bon voisinage, estimant qu’elle avait conféré au Sultanat « un statut distingué et un rôle pivot dans la promotion de la stabilité et la résolution des conflits par des moyens pacifiques ».

Aoun a déclaré qu’au Liban, « nous tenons cette approche sage en haute estime et accordons une grande valeur au soutien constant du Sultanat envers le Liban dans divers forums internationaux, ainsi qu’à son appui face aux défis qui se dressent devant nous ».

Pour sa part, le sultan Haitham ben Tariq a réaffirmé l’engagement continu d’Oman envers la stabilité du Liban et son suivi attentif des développements récents dans le pays.

Il a souligné la profondeur des relations entre les deux pays et l’importance de renforcer la coopération et la coordination bilatérales. Le sultan a également salué les contributions positives de la communauté libanaise à Oman.

En marge de la visite, le ministre libanais de l’intérieur Ahmed Al-Hajjar a tenu une réunion avec son homologue omanais, Hamoud ben Faisal Al-Busaidi, au palais Al-Alam à Mascate. Ils ont souligné le renforcement de la coopération conjointe, en particulier dans les domaines de la sécurité et du maintien de l’ordre.

Selon une déclaration conjointe, les discussions ont également porté sur les efforts du Liban pour consolider la sécurité interne et maintenir la stabilité.

Ont participé aux discussions élargies, côté omanais : Al-Busaidi ; Shihab ben Tariq Al-Saïd, vice-premier ministre chargé des affaires de défense ; Badr ben Hamad Al-Busaidi, ministre des affaires étrangères ; Hamad ben Saïd Al-Aufi, chef du cabinet privé ; Mahad ben Saïd Ba’owain, ministre du travail et chef de la mission d’honneur ; Saoud ben Hamoud Al-Habsi, ministre de l'Agriculture, de la Pêche et des Ressources hydriques ; et Hilal ben Ali Al-Sabti, ministre de la santé.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le chef de la diplomatie libanaise décline une invitation de l'Iran

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
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  • Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a refusé une invitation à se rendre en Iran, évoquant des conditions inappropriées, et a proposé une rencontre dans un pays tiers neutre
  • Ce refus intervient sur fond de pressions américaines pour désarmer le Hezbollah, soutenu par l'Iran, alors que Beyrouth insiste sur la non-ingérence dans ses affaires internes

BEYROUTH: Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a décliné mercredi une invitation de son homologue à se rendre en Iran, qui soutient le Hezbollah islamiste, et proposé une rencontre dans un pays tiers.

Le gouvernement libanais est soumis à une intense pression des Etats-Unis pour désarmer le Hezbollah, affaibli par une guerre avec Israël, alors que l'Iran a affiché son opposition à cette mesure.

Début décembre, le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi avait invité M. Raggi à se rendre à Téhéran pour évoquer "les relations bilatérales" ainsi que les "développements régionaux et internationaux", selon le ministère iranien des Affaires étrangères.

En réponse à M. Araghchi, "j'ai déclaré que je ne pouvais pas accepter son invitation à me rendre à Téhéran dans les circonstances actuelles", a annoncé mercredi M. Raggi sur X.

"Cela ne signifie pas un refus d'engager le dialogue, mais plutôt que les conditions ne sont pas propices à cette visite", a-t-il ajouté.

Il a proposé à son homologue de s'entendre pour se rencontrer "dans un pays tiers neutre", soulignant que les relations entre le Liban et l'Iran devaient être basées sur le principe de "non ingérence dans les affaires internes" de chaque pays.

L'Iran arme et finance le puissant Hezbollah, qu'une guerre a opposé à Israël d'octobre 2023 à novembre 2024.

En août, le Liban avait signifié à un haut responsable iranien, Ali Larijani, en visite à Beyrouth, son refus catégorique de "toute ingérence" dans ses affaires internes, après des critiques par Téhéran de la décision du gouvernement de désarmer le Hezbollah.

Téhéran dénonce régulièrement les frappes israéliennes qui le visent. Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, avaient appelé en novembre à "venger" l'assassinat par Israël au Liban du chef militaire du Hezbollah, Haitham Ali Tabatabai.