USA: l'emploi progresse moins vite, sous la menace du variant Delta

Le retour tant espéré à une situation plus normale pourrait être contrarié par la reprise de l'épidémie à cause du variant Delta. (Photo, AFP)
Le retour tant espéré à une situation plus normale pourrait être contrarié par la reprise de l'épidémie à cause du variant Delta. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 04 août 2021

USA: l'emploi progresse moins vite, sous la menace du variant Delta

  • L'administration de Joe Biden promet emplois et croissance économique à long terme, à condition que le Congrès adopte ses plans d'investissements massifs
  • Dans l'immédiat, malgré le chômage élevé, beaucoup d'employeurs peinent toujours à recruter, notamment pour les emplois les moins bien payés

WASHINGTON: L'optimisme du printemps fait place au scepticisme en matière d'emploi aux Etats-Unis: le marché du travail se redresse lentement, toujours confronté à une multitude de freins et menacé par le variant Delta.

Le secteur privé a en effet créé 330 000 emplois seulement en juillet, selon l'enquête mensuelle de la société de services aux entreprises ADP publiée mercredi, soit deux fois moins qu'en juin. C'est aussi deux fois moins qu'attendu.

"La reprise du marché du travail affiche des progrès inégaux, mais avance néanmoins", souligne Nela Richardson, économiste en chef d'ADP tout en reconnaissant que les chiffres de juillet "montrent un ralentissement marqué par rapport au rythme de croissance de l'emploi au deuxième trimestre".

Cette publication décevante est de mauvais augure pour le taux de chômage de juillet, qui sera publié vendredi. Pour l'heure, il est attendu en baisse de 0,3 point à 5,6% avec la création de près d'un million d'emplois secteurs privé et public confondus.

Le secteur des services, qui avait été le plus touché par la crise, a créé presque tous les nouveaux emplois en juillet dans le secteur privé, avec 318 000 créations, dont plus de la moitié dans les loisirs et l'hôtellerie.

L'activité dans les services a par ailleurs enregistré en juillet une croissance plus forte que prévu, selon l'indice de la fédération professionnelle ISM également publié mercredi.

«Réparer les fondations brisées»

L'administration de Joe Biden promet emplois et croissance économique à long terme, à condition que le Congrès adopte ses plans d'investissements massifs.

"Nous nous sommes habitués à l'Amérique en tant que première puissance économique mondiale. Nous ne sommes pas voués à le rester, mais avec ces investissements, je pense que ça sera le cas", a vanté la secrétaire au Trésor Janet Yellen, depuis Atlanta.

"Nous avons maintenant une chance de réparer les fondations brisées de notre économie tout en construisant quelque chose de plus juste et plus fort qu'auparavant", a-t-elle ajouté.

Dans l'immédiat, malgré le chômage élevé, beaucoup d'employeurs peinent toujours à recruter, notamment pour les emplois les moins bien payés.

"La croissance de l'emploi devrait s'accélérer au cours des prochains mois lorsque les facteurs qui restreignent actuellement l'offre de main-d'oeuvre  - problèmes de santé, garde d'enfants, allocations chômage supplémentaires - s'amenuiseront", anticipe cependant Rubeela Farooqi, cheffe économiste pour HFE.

La moitié des Etats du pays a ainsi diminué ou supprimé les allocations chômage exceptionnelles versées face à la pandémie, sans attendre leur expiration début septembre, arguant que ces aides incitent les chômeurs à rester chez eux plutôt qu'à chercher un emploi.

Pourtant, "les premières données montrent un effet minime" de ces suppressions, notait Lydia Boussour, économiste pour Oxford Economics, mardi dans une note.

Réouverture des écoles

"À l'heure actuelle, il est difficile de distinguer les effets sur l'offre de main-d'oeuvre des responsabilités de garde (d'enfants notamment, NDLR) induites par la pandémie, des craintes de contracter le virus et de l'extension des allocations chômage", avait souligné vendredi Lael Brainard, l'une des gouverneurs de la Fed, la banque centrale américaine.

Et le retour tant espéré à une situation plus normale pourrait être contrarié par la reprise de l'épidémie à cause du variant Delta.

Les autorités pourraient être contraintes de prendre de nouvelles mesures de restriction de l'activité. Certaines entreprises ont d'ores et déjà annoncé que leurs employés auraient l'obligation d'être vaccinés, et à New York, clients et salariés devront avoir reçu au moins une dose pour accéder aux salles de restaurants, de sport ou de spectacle.

La question de la réouverture des écoles pourrait aussi se poser. Une deuxième rentrée des classes virtuelle ralentirait encore le retour à l'emploi de nombreuses femmes.

Le nombre de nouveaux inscrits au chômage a évolué en dents de scie tout au long du mois de juillet, et 13,2 millions de personnes touchaient encore le chômage début juillet, selon les données les plus récentes disponibles.


Fin des restrictions dans l'espace aérien américain, retour à la normale attendu lundi

Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
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  • Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend
  • Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas

WASHINGTON: Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens.

"Cela signifie que les opérations normales peuvent reprendre dans l'ensemble de l'espace aérien national" à partir de 6H00 lundi à Washington (10H00 GMT), a écrit la FAA dans un communiqué.

Le 7 novembre, une réduction de 10% des vols domestiques dans 40 des aéroports les plus fréquentés du pays avait été imposée face au manque de personnel dans les tours de contrôle. En pleine paralysie budgétaire, il était demandé à ces fonctionnaires de travailler sans être payé.

Plusieurs milliers de vols avaient été annulés avant que les restrictions ne soient allégées progressivement.

Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend. Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas.

Grâce à la fin de ces limitations, "nous pouvons désormais recentrer nos efforts sur le recrutement massif de contrôleurs et la mise en place du tout nouveau système de contrôle du trafic aérien", a dit le ministre américain des Transports Sean Duffy, cité dans le communiqué.

Le retour à la normale va intervenir juste avant les grands départs pour les festivités de Thanksgiving, rendez-vous familial incontournable des Américains le 27 novembre. Un record de passagers aériens est attendu


Royal Mansour Marrakech propulse le Maroc parmi l’élite mondiale de l’hôtellerie

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  • L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise
  • Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde

DUBAI:  Le Royal Mansour Marrakech confirme son statut d’icône de l’hospitalité de luxe en se hissant à la 13ᵉ place du classement mondial des World’s 50 Best Hotels 2025, dévoilé cette semaine à Londres. L’établissement marocain signe ainsi une progression spectaculaire de 25 places par rapport à 2024 et s’impose comme le meilleur hôtel d’Afrique, tout en décrochant le prestigieux prix de la Plus Forte Progression de l’année.

L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise. Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde.

Une reconnaissance mondiale pour le savoir-faire marocain

Conçu par 1 500 artisans marocains, le Royal Mansour Marrakech incarne la quintessence du raffinement et du patrimoine architectural du royaume. À deux pas de la médina, le palace s’étend à travers des jardins luxuriants et des riads privatifs, offrant à ses hôtes une immersion dans l’art de vivre marocain.

Son spa de 2 500 m², baigné de lumière naturelle, est une référence mondiale du bien-être, tandis que son offre gastronomique — signée par des chefs de renom tels que Hélène Darroze et Massimiliano Alajmo — positionne l’établissement au carrefour de la haute cuisine internationale et des traditions marocaines.

Pour Jean-Claude Messant, Directeur général de la Royal Mansour Collection, cette distinction « consacre la vision d’excellence et d’authenticité du groupe ». Il ajoute :« Être reconnu parmi les 15 meilleurs hôtels du monde est une immense fierté pour nos équipes et pour le Maroc. Ces prix reflètent la passion et la rigueur de nos collaborateurs, qui portent haut les valeurs de l’hospitalité marocaine sur la scène internationale. »

Le Maroc, acteur majeur du tourisme haut de gamme

Ce succès s’inscrit dans la dynamique de montée en gamme du secteur hôtelier marocain, qui attire de plus en plus d’investissements internationaux. Marrakech, déjà reconnue comme l’une des capitales mondiales du tourisme de luxe, renforce ainsi sa position face à des destinations emblématiques comme Paris, Dubaï ou Tokyo.

Selon les organisateurs de The World’s 50 Best Hotels, qui reposent sur les votes de 800 experts internationaux issus de l’industrie du voyage, le classement 2025 « illustre l’évolution des attentes des voyageurs vers des expériences culturelles fortes, authentiques et respectueuses du patrimoine local ».

Pour Emma Sleight, Directrice de contenu du classement,« Chaque hôtel de cette liste incarne une approche unique de l’hospitalité. Le Royal Mansour Marrakech, par sa singularité et son attachement à l’artisanat marocain, symbolise cette quête d’exception. »

Une vitrine du savoir-faire marocain à l’international

Avec cette triple distinction — 13ᵉ mondial, meilleur hôtel d’Afrique et plus forte progression — le Royal Mansour Marrakech s’impose comme un ambassadeur du tourisme de luxe marocain, contribuant à renforcer l’image du royaume sur la scène internationale.

Alors que le Maroc ambitionne de doubler ses recettes touristiques à l’horizon 2030, cette reconnaissance mondiale confirme que l’hôtellerie marocaine, entre tradition et innovation, s’impose comme un moteur stratégique de croissance économique et d’attractivité internationale.


France: la famille Saadé étend son empire, devient 2e actionnaire de Carrefour

 Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
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  • Rodolphe Saadé remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024
  • Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée

PARIS: Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution.

Carrefour a annoncé mercredi que la famille Saadé avait pris une participation de 4% - un investissement de quelque 400 millions d'euros - de son capital et que Rodolphe Saadé entrerait à son conseil d'administration dès le 1er décembre.

Il y remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024.

Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée.

La société Galfa, détenue par la famille Moulin-Houzé - propriétaire des grands magasins Galeries Lafayette -, reste le premier actionnaire de Carrefour, à hauteur d'environ 9,5%.

"En intégrant son conseil d'administration, je souhaite (...) accompagner le développement du groupe dans la durée", a assuré le dirigeant franco-libanais, enrichi par l'explosion des profits du transport maritime pendant la crise sanitaire.

"L'engagement, la vision et l'expérience de Rodolphe Saadé apporteront une contribution majeure à notre gouvernance, au développement de notre groupe et à sa création de valeur", a commenté le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard.

Il s'agit de la première incursion de la famille Saadé dans la grande distribution. En mai, elle avait fait son entrée au capital du groupe de cinéma Pathé, avec pour ambition d'accélérer à l'international dans la production de films et de séries.

Rassurer les marchés 

Rodolphe Saadé a également racheté en 2022 le journal régional La Provence - basé à Marseille dans le sud de la France, où CMA CGM a son siège -, posant ainsi la première pierre d'un groupe de médias français qui compte depuis les journaux La Tribune et La Tribune Dimanche, mais aussi BFMTV, RMC et Brut.

Avec ce nouvel investissement patrimonial dans une multinationale française, qu'elle n'exclut pas de renforcer à l'avenir, la famille Saadé s'associe aussi à un groupe fort au Brésil, l'un des principaux marchés de Carrefour avec la France et l'Espagne.

En septembre 2024, CMA CGM avait annoncé l'acquisition du plus gros opérateur portuaire du pays, Santos Brasil.

"C'est un pays à très fort potentiel où la croissance est au rendez-vous", avait assuré Rodolphe Saadé pour justifier cet investissement, réalisé sur fonds propres.

De son côté, Carrefour va pouvoir rassurer les marchés quant à la stabilité de son actionnariat en compensant partiellement le départ de Peninsula, qui était attendu, quatre ans après celui du milliardaire français Bernard Arnault après 14 années de présence au capital.

En octobre, Carrefour a publié un chiffre d'affaires de 22,6 milliards d'euros pour le troisième trimestre, en recul de 1,5% car pénalisé par l'évolution des changes en Amérique latine. Mais les ventes du distributeur ont résisté à données comparables, notamment en France en dépit des "incertitudes politiques".

Dirigé depuis 2017 par Alexandre Bompard - dont le mandat a été renouvelé cet été pour trois ans après 2026 -, Carrefour a entamé une "revue de portefeuille" en début d'année pour dégager davantage de rentabilité, et requinquer un cours de Bourse mis sous pression l'an dernier.

Dévoilée cet été, la cession de Carrefour Italie doit être effective d'ici à la fin de l'année.

Carrefour fait également évoluer son modèle pour exploiter de plus en plus largement des magasins en franchise et en location-gérance, une variante de la franchise où le distributeur reste propriétaire du fonds de commerce.