Les incendies font rage en Turquie et en Grèce, transformée en «poudrière»

Des pompiers et des volontaires locaux portent des tuyaux d'arrosage alors qu'ils se battent pour éteindre un incendie de forêt à Oren, dans la région de Mugla, le 6 août 2021 alors que la Turquie lutte contre ses incendies de forêt les plus meurtriers depuis des décennies. (AFP)
Des pompiers et des volontaires locaux portent des tuyaux d'arrosage alors qu'ils se battent pour éteindre un incendie de forêt à Oren, dans la région de Mugla, le 6 août 2021 alors que la Turquie lutte contre ses incendies de forêt les plus meurtriers depuis des décennies. (AFP)
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Publié le Vendredi 06 août 2021

Les incendies font rage en Turquie et en Grèce, transformée en «poudrière»

  • Athènes était envahie vendredi par une odeur âcre et les fumées opaques de l'incendie, qui a repris la veille au pied du mont Parnès, après avoir brûlé plus de 1 200 hectares depuis mardi
  • La course contre le feu se poursuivait vendredi, au 10e jour de crise, dans cinq provinces de Turquie, dont les régions touristiques d'Antalya et de Mugla, où d'autres évacuations ont eu lieu

AFIDNES, GRECE: Plusieurs régions de Grèce continuaient de flamber vendredi, après une semaine de canicule qui a transformé le pays en "poudrière", alors que la Turquie affrontait une situation aussi critique.

Athènes était envahie vendredi par une odeur âcre et les fumées opaques de l'incendie, qui a repris la veille au pied du mont Parnès, après avoir brûlé plus de 1 200 hectares depuis mardi.

Les trois monts qui encadrent Athènes disparaissaient sous un épais brouillard, tout comme le mont Lycabette, en plein centre, invisible lui aussi. 

A 30 km au nord de la capitale, le village d'Afidnes a flambé toute la nuit, laissant un spectacle de désolation, voitures calcinées, maisons détruites, arbres brûlés, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Non loin, à Krioneri, les flammes ont brûlé maisons, entreprises et usines. "Le feu est incontrôlable. Je n'ai pas envie de partir, toute ma vie est ici", raconte, émue, Vassiliki Papapanagiotis.

Une partie de l'autoroute reliant le nord au sud du pays y a été coupée par précaution tandis que 2 000 migrants ont été évacués du camp proche de Ritsona. Au moins 450 pompiers grecs s'efforçaient de venir à bout du feu, aidés de moyens aériens et terrestres, et de renforts français, suédois, roumains, suisses, israéliens et chypriotes.

- "Situation critique" -

"Notre pays fait face à une situation extrêmement critique", a déclaré jeudi soir le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, face aux dizaines d'incendies qui consument la Grèce depuis une semaine, sous l'effet de températures caniculaires.

"Nous affrontons des conditions sans précédent alors que plusieurs jours de canicule ont transformé tout le pays en poudrière", a-t-il ajouté dans une allocution télévisée d'urgence.

Avec des températures oscillant entre 40 et 45 degrés Celsius, la Grèce et la Turquie traversent une canicule exceptionnelle, la "pire" pour les Grecs en plus de trente ans, selon M. Mitsotakis.

Dans les deux pays voisins, les forêts flambaient, le feu dévastant habitations et entreprises, et forçant à l'évacuation des centaines d'habitants et de touristes.

Du côté turc de la mer Egée, 208 feux ont été dénombrés depuis fin juillet, dont 12 étaient toujours en cours et 196 ont été maîtrisés, selon la présidence turque.

Du côté grec, le vice-ministre de la Protection civile, Nikos Hardalias a estimé que 56 des 99 feux dénombrés jeudi étaient toujours actifs vendredi. 

Huit personnes sont mortes et des dizaines hospitalisées dans le sud de la Turquie. En Grèce, un habitant du nord d'Athènes a été tué par la chute d'un poteau électrique et 18 personnes ont été blessés, dont deux pompiers volontaires qui sont dans un état critique.

- "Un moment très triste" -

"C'est un moment très triste", a confié à l'AFP Konstantinos Konstantinidis, un habitant de Kourkouloi, l'un des 20 villages évacués de l'île grecque d'Eubée, à 200 km à l'est d'Athènes.

Dans le sud du Péloponnèse, dans la ville touristique de Gytheio, 5 000 habitants et touristes étaient aussi priés de quitter leur logement et de se diriger vers une ville voisine, selon la chaîne de télévision publique ERT.

En Turquie, sur le port d'Oren, Hulusi Kinic a refusé jeudi de suivre les centaines de villageois évacués par la mer des abords de la centrale thermique de Milas, dans le sud-ouest du pays.  

"Où voulez-vous qu'on aille à notre âge?", demande le retraité de 79 ans. 

Le feu qui s'était approché dangereusement de la centrale thermique locale, dont l'enceinte abrite des milliers de tonnes de charbon, a été éteint, selon la municipalité de Mugla.

La course contre le feu se poursuivait vendredi, au 10e jour de crise, dans cinq provinces de Turquie, dont les régions touristiques d'Antalya et de Mugla, où d'autres évacuations ont eu lieu, selon la chaîne NTV.

A Athènes, des SMS d'alerte prévenaient les voyageurs et les Grecs du "danger extrême d'incendies dans les prochains jours".

Les autorités interdisent "l'accès aux forêts et zones forestières" et conseillent d'"éviter tout déplacement" en raison de la pollution atmosphérique dans la capitale grecque.

L'observatoire d'Athènes a prévenu que la qualité de l'air y était "mauvaise". Le visage couvert pour se protéger des particules nocives, quelques touristes ont bravé l'atmosphère étouffante pour grimper à l'Acropole, avant sa fermeture à midi pour cause de canicule.


Zelensky va rencontrer des responsables du Pentagone sur fond d'initiative américaine pour régler le conflit

 Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
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  • Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine
  • Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin

KIEV: Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin.

Cette réunion intervient au retour d'une visite infructueuse mercredi en Turquie du président ukrainien, qui espérait que Washington s'investisse à nouveau dans les négociations de paix. Mais l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, ne s'est pas déplacé.

Elle intervient également au lendemain d'une frappe russe ayant tué au moins 26 personnes dans une ville de l'ouest de l'Ukraine, l'une des attaques les plus meurtrières de Moscou sur son voisin ukrainien cette année.

La délégation du Pentagone, conduite par le secrétaire à l'Armée américaine, Daniel Driscoll, a rencontré mercredi le commandant en chef des armées ukrainiennes Oleksandre Syrsky et le ministre ukrainien de la Défense Denys Chmygal, selon leurs communiqués respectifs.

Le président Zelensky doit recevoir la délégation jeudi soir, a indiqué la présidence.

Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine.

Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin.

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que ce plan requiert notamment que l'Ukraine cède à la Russie des territoires qu'elle occupe et réduise son armée de moitié.

Le Kremlin s'est refusé à tout commentaire et Washington et Kiev n'ont pas commenté publiquement les propositions de ce plan.

 


Grèce: découverte d'une toile géante avec 111.000 araignées dans une grotte

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
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  • La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)"
  • Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue

ATHENES: Des scientifiques ont récemment découvert une toile d'araignée géante de plus de 100 m2 avec quelque 111.000 araignées dans une grotte à la frontière entre la Grèce et l'Albanie, selon une étude publiée dans la revue Subterranean Biology.

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes.

La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)".

Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue.

"Mon dieu, incroyable! Quelle texture!", s'exclame en anglais ce scientifique touchant la toile avec ses doigts.

Selon lui, dans chacun de ces trous il y a une arachnide à l'origine de ces "mégapoles" d'araignées. On voit ensuite un membre de l'équipe réussir à attraper une araignée et la poser dans une tube à essai.

Dans la revue, les chercheurs évoquent "la découverte (...) d’un assemblage extraordinaire d’araignées coloniales" alors que ces deux espèces sont normalement solitaires.

Il s'agit du "premier cas documenté de formation de toile coloniale chez ces espèces", notent d'ailleurs les experts qui précisent que cette immense toile est formée "de nombreuses toiles individuelles, (...) chacune étant stratégiquement placée à un endroit où les ressources trophiques (la nourriture disponible, ndlr) sont abondantes".

"Certaines sections de la toile peuvent se détacher de la paroi sous leur propre poids", expliquent-ils.

Des sources d'eau situées dans les recoins profonds de la grotte alimentent un ruisseau sulfuré qui traverse toute la longueur du passage principal de la grotte, selon l'étude.

Les araignées partagent la grotte avec de nombreux autres insectes, notamment des mille-pattes, des scorpions et des coléoptères.

La découverte de cette immense toile a été rapportée pour la première fois par des membres de la Société spéléologique tchèque, selon l'étude.

 


Trump désigne l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président américain Donald Trump. (AP)
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président américain Donald Trump. (AP)
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  • L’annonce a été faite lors d’un dîner de gala à la Maison-Blanche en l’honneur du prince héritier
  • Mohammed ben Salmane salue une nouvelle phase dans la coopération bilatérale et les liens économiques

WASHINGTON : Le président Donald Trump a annoncé mardi que les États-Unis désigneront officiellement l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN, marquant une élévation significative des liens de défense entre les deux pays.

Il a révélé cette décision lors d’un dîner de gala à la Maison-Blanche en l’honneur du prince héritier Mohammed ben Salmane.

« Ce soir, j’ai le plaisir d’annoncer que nous portons notre coopération militaire à un niveau encore plus élevé en désignant officiellement l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN — quelque chose de très important pour eux », a déclaré Trump.

« Et je vous le dis pour la première fois, car ils voulaient garder un petit secret pour ce soir. »

Ce nouveau statut ouvre la voie à une coopération militaire plus profonde et revêt un poids symbolique fort, Trump affirmant qu’il fera progresser la coordination militaire américano-saoudienne « à des sommets encore plus élevés ».

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Le prince héritier a remercié Trump pour un « accueil chaleureux et formidable », ajoutant : « Nous nous sentons chez nous. » Il a évoqué les fondements historiques de la relation entre les États-Unis et l’Arabie saoudite, rappelant que leur partenariat remonte à près de neuf décennies, à la rencontre entre le président Franklin D. Roosevelt et le roi Abdelaziz, fondateur de l’Arabie saoudite moderne.

Il a également souligné les jalons à venir pour les deux nations, les États-Unis approchant de leur 250e anniversaire et l’Arabie saoudite de son 300e, estimant que ces célébrations mettent en lumière la longue trajectoire d’une coopération partagée.

En retraçant l’histoire de l’alliance, le prince héritier a mis en avant les efforts communs durant la Seconde Guerre mondiale, la Guerre froide, et la longue lutte contre l’extrémisme et le terrorisme.

Mais il a insisté sur le fait qu’aujourd’hui marque une nouvelle phase de la coopération bilatérale, les liens économiques s’étendant à des secteurs sans précédent.

« Aujourd’hui est un jour particulier », a déclaré le prince héritier. « Nous pensons que l’horizon de la coopération économique entre l’Arabie saoudite et l’Amérique est plus vaste dans de nombreux domaines.

« Nous avons signé de nombreux accords qui peuvent ouvrir la voie à un approfondissement de la relation dans plusieurs secteurs, et nous allons travailler dessus. »

Il a ajouté : « Nous estimons que les opportunités sont immenses ; nous devons donc nous concentrer sur la mise en œuvre et continuer à accroître les opportunités entre nos deux pays. »

Trump a exprimé à plusieurs reprises son appréciation pour le partenariat et le leadership du prince héritier, mettant en avant les accords majeurs signés lors de la visite, notamment dans l’énergie nucléaire civile, les minéraux critiques et l’intelligence artificielle, qualifiant l’ampleur des investissements d’inédite.

Trump a souligné que l’Arabie saoudite entreprend une expansion majeure de ses capacités de défense, évoquant les projets du Royaume portant sur près de 142 milliards de dollars d’achats d’équipements et de services militaires américains, qu’il a qualifiés de « plus grande acquisition d’armement de l’histoire ».

Il a présenté ces acquisitions comme faisant partie d’une stratégie plus large visant à renforcer la sécurité au Moyen-Orient et à consolider le rôle du Royaume comme force de stabilité.

En plus de la désignation d’allié majeur hors OTAN, Trump a annoncé que les États-Unis et l’Arabie saoudite avaient signé un accord stratégique de défense historique qui permettra de créer « une alliance plus forte et plus capable » et de soutenir ce qu’il a décrit comme le moment où le Moyen-Orient est le plus proche d’une « paix véritablement durable ».

Trump a remercié le prince héritier « pour toute l’aide » dans ce qu’il a décrit comme un moment historique pour la paix régionale et la coopération américano-saoudienne, et pour son rôle central dans les avancées diplomatiques récentes, notamment des étapes ayant contribué à la fin de la guerre à Gaza.

« Même les grands experts… appellent cela un miracle », a-t-il dit à propos des évolutions régionales récentes. Les deux dirigeants ont présenté ce moment comme le début d’un nouveau chapitre.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com