Le Hezbollah entraîne le Liban au bord de la guerre

Des obusiers automoteurs israéliens tirent vers le Liban depuis une position près de la ville de Kiryat Shmona, dans le nord d'Israël, à la suite de tirs de roquettes du côté libanais de la frontière, le 6 août 2021. (Photo, AFP)
Des obusiers automoteurs israéliens tirent vers le Liban depuis une position près de la ville de Kiryat Shmona, dans le nord d'Israël, à la suite de tirs de roquettes du côté libanais de la frontière, le 6 août 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 07 août 2021

Le Hezbollah entraîne le Liban au bord de la guerre

  • Des militants soutenus par l'Iran échangent des tirs avec les forces israéliennes dans une zone frontalière contestée
  • Des villageois libanais encerclent et appréhendent des militants présumés du Hezbollah dans le village de Chouya

BEYROUTH : Des militants du Hezbollah ont tiré des roquettes en direction d'Israël vendredi, entraînant des tirs de représailles des Forces de défense israéliennes (FDI) dans le sud du Liban au cours d'un troisième jour d'échanges transfrontaliers.

Le groupe soutenu par l'Iran a affirmé qu'il avait ciblé un terrain découvert près des positions des FDI en représailles aux frappes aériennes israéliennes qui avaient également touché des zones ouvertes, dans le but de désamorcer les tensions.

L'armée libanaise a signalé qu'Israël avait riposté en tirant 40 obus d'artillerie sur le territoire libanais, dont 10 sont tombés à la périphérie de la ville d'Al-Sadana, tandis que le reste est tombé à la périphérie de Bastra et Kfarchouba, provoquant plusieurs incendies dans la zone. 

La Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) a indiqué que la situation est «très dangereuse à la lumière de l'escalade des deux côtés observée au cours des deux derniers jours».

Les roquettes du Hezbollah ont été lancées vers une zone connue sous le nom de «fermes de Chebaa», en dehors de la Ligne bleue établie par l'ONU en 2000 et en violation de la résolution 1701 de l'ONU. Le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé «tant Israël que le Liban à respecter la Ligne bleue tracée en mai 2000 ».

La Résistance islamique, la branche militaire du Hezbollah, a assumé la responsabilité des tirs, affirmant que «les bombardements étaient une réaction aux raids aériens israéliens jeudi soir sur le terrain découvert dans les zones d'Al-Jarmaq et d'Al-Shawakir».

Les FDI ont affirmé avoir «compté 19 roquettes tirées, dont trois sont tombées à l'intérieur du Liban, 10 ont été interceptées, tandis que 6 sont tombées dans des zones ouvertes».

Ils ont ajouté : «Le Hezbollah a délibérément lancé des roquettes sur des zones ouvertes inhabitées, ce qui est un signe qu'il ne veut pas la guerre. Le Hezbollah utilise les Libanais comme boucliers humains, plaçant ses roquettes au milieu de leurs maisons».

«Nous réfléchissons à la manière de riposter aux bombardements du sud du Liban, mais nous ne reviendrons pas à l'escalade».

Des séquences vidéo diffusées sur les réseaux sociaux, quant à elles, montraient une foule de personnes dans le village de Chouya protestant contre des véhicules transportant des roquettes passant entre leurs maisons, affirmant que cela inciterait les FDI «à nous frapper».

Dans les images, les villageois ont encerclé les véhicules, s’emparant d’un camion, d’une voiture et ceux qui se trouvaient à l'intérieur, affirmant qu'ils étaient membres du Hezbollah. Le lance-roquette confisqué sur le camion avait 11 roquettes, avec quelques obus vides récupérés aussi.

Le commandement de l'armée libanaise a déclaré avoir arrêté quatre suspects à Chouya soupçonnés d'avoir tiré des roquettes et saisi le lance-roquette utilisé dans l'opération.

Le Hezbollah a répondu en disant que «les citoyens faisaient obstacle aux militants résistants à leur retour de service». Il a ajouté que le groupe «n'exposerait les gens à aucun danger pendant son devoir de résistance».

Israël entretient dans tensions croissantes avec l'Iran depuis plusieurs mois, le Hezbollah au Liban étant considéré par le gouvernement israélien comme un mercenaire important de Téhéran.

L'ancien Premier ministre libanais Saad Hariri a déclaré : «La situation est très dangereuse et constitue une menace sans précédent pour la résolution 1701 de l'ONU».

Hariri a mis en garde contre «l'utilisation du sud du Liban comme plate-forme pour des conflits régionaux qui pourraient entraîner des résultats et des répercussions incalculables. »

«Le Liban ne fait pas partie du conflit irano-israélien dans la mer d'Oman, et l'État est la seule entité chargée de protéger ses citoyens et de fournir les fondements de la souveraineté », a-t-il prévenu.

Le président du parti des Forces libanaises, Samir Geagea, a qualifié l'escalade de «très dangereuse compte tenu de la tension croissante dans la région».

Il a ajouté que jouer avec le feu, en référence aux échanges de tirs, pourrait avoir des conséquences désastreuses pour le peuple libanais.

Samy Gemayel, chef du parti libanais Kataëb, a déclaré : «Nous rejetons les pratiques du Hezbollah, qui met en œuvre des agendas idéologiques et régionaux qui n'ont rien à voir avec le Liban. »

«Nous voulons un pays qui possède la décision de faire la guerre et la paix, dans lequel les armes sont détenues aux mains de l'armée, et qui respecte les décisions de la légitimité internationale», a-t-il ajouté.

La Ligue arabe a rejeté le fait d’«entraîner le Liban dans le conflit entre l'Iran et Israël », mais le groupe militant du Hamas basé à Gaza a déclaré son «soutien total» aux actions du Hezbollah.

Le Liban est aux prises avec une crise économique qui, selon la Banque mondiale, est l'une des pires au monde depuis plus d'un siècle. 

Malgré la pression mondiale, les politiciens du pays n'ont jusqu'à présent pas réussi à former de gouvernement depuis la démission de l’exécutif sortant à la suite d'une explosion meurtrière il y a un an dans le port de Beyrouth.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.