Tunisie: le parti Ennahdha tente de survivre face au «séisme» politique

Fondé il y a 40 ans, notamment par l'actuel président du Parlement suspendu Rached Ghannouchi, âgé de 80 ans, le parti Ennahdha a fait son retour sur la scène politique après la révolution de 2011, et a depuis participé à toutes les coalitions parlementaires. (AFP)
Fondé il y a 40 ans, notamment par l'actuel président du Parlement suspendu Rached Ghannouchi, âgé de 80 ans, le parti Ennahdha a fait son retour sur la scène politique après la révolution de 2011, et a depuis participé à toutes les coalitions parlementaires. (AFP)
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Publié le Samedi 07 août 2021

Tunisie: le parti Ennahdha tente de survivre face au «séisme» politique

  • «Ce qui s'est passé avec le président a montré Ennahdha dans un état de grande faiblesse: elle ne détient plus, comme dans le passé, les ficelles du jeu politique»
  • Reste à savoir si Ennahdha pourrait se reconstituer sans cette figure centrale

TUNIS: Le régime exceptionnel instauré il y a deux semaines par le président tunisien, Kais Saied, a placé en position délicate son principal adversaire, le parti d'inspiration islamiste Ennahdha, déjà fragilisé et qui tente de survivre au "séisme", selon des experts.

Ennahdha peut-il survivre?

Fondé il y a 40 ans, notamment par l'actuel président du Parlement suspendu Rached Ghannouchi, âgé de 80 ans, le parti Ennahdha a fait son retour sur la scène politique après la révolution de 2011, et a depuis participé à toutes les coalitions parlementaires. 

C'est le parti le plus organisé du pays, et le principal bloc à l'Assemblée. Mais depuis 2014, son assise électorale a nettement reculé, passant de 89 députés à 53 sur 217 lors des législatives de 2019, soit un million de voix perdues depuis 2011. 

Le parti a vu un nombre croissant de membres faire dissidence ces dernières années, notamment pour réclamer un changement à la tête de la formation politique.

Les divergences internes ont éclaté au grand jour après les mesures exceptionnelles annoncées le 25 juillet par le président Saied, qui a notamment suspendu pour 30 jours le Parlement.

S'appuyant sur un fort mécontentement populaire alimenté par la mauvaise gestion des crises sanitaire et sociale, M. Saied a écarté Ennahdha du pouvoir.

Des cadres ont publiquement accusé la direction du parti d'avoir mis en danger son existence par manque de vision politique.

Ennahdha est "affaibli, après ce fort séisme" qui accentue les "divisions internes entre ceux qui soutiennent Ghannouchi et ceux qui réclament son départ", indique le politologue et professeur en histoire contemporaine, Abdellatif Hannachi.

Certains Tunisiens espèrent que les mesures de Saied marquent la fin d'Ennahdha, rare parti issu de la matrice des Frères musulmans à s'être maintenu au pouvoir dans le cadre démocratique.

Profondément marqué par des décennies de répression sous la dictature de Zine El Abidine Ben Ali, le parti craint une vague d'arrestations, voire son interdiction.

"L'exclure complètement de la scène est difficile" étant donné "son enracinement populaire", estime néanmoins le chercheur en science politique, Mohamed Sahbi Khalfaoui.

Quelles stratégies pour rebondir?

Ennahdha a l'expérience et "la capacité de s'adapter aux crises et de les absorber, parce qu'il est organisé et structuré", souligne M. Hannachi.

En 2013, pointé du doigt après les assassinats de deux opposants de gauche anti-islamistes, Ennahdha, alors au pouvoir, avait quitté le gouvernement pour participer à un dialogue national.

Pour assurer son existence sur la scène politique, il avait ensuite formé en 2014 une coalition avec Nidaa Tounes, un parti se disant laïc.

En 2019, reproduisant ce schéma, Ennahdha s'est allié avec le parti Qalb Tounes de l'homme d'affaires Nabil Karoui, poursuivi par la justice pour blanchiment d'argent.

Le 25 juillet, jour de la prise de pouvoir du président Saied, Ennahdha a sur-le-champ condamné "un coup d'Etat contre la révolution et la Constitution".

Mais jeudi, le conseil de la Choura, principal organe d'Ennahdha, s'est ouvert au dialogue, se disant prêt à une "autocritique" et à des "excuses".

Il s'est engagé à "procéder aux révisions et renouvellements nécessaires de ses programmes et structures directrices".

Ennahdha "s'incline dans la tempête pour la dépasser", selon M. Hannachi.

M. Saied a toutefois répondu par un discours excluant tout "retour en arrière".

"Ce qui s'est passé avec le président a montré Ennahdha dans un état de grande faiblesse: elle ne détient plus, comme dans le passé, les ficelles du jeu politique", selon M. Khalfaoui.

Quel avenir pour Ghannouchi?

Rached Ghannouchi, qui a voulu faire d'Ennahdha un parti "démocrate musulman", reste l'un des principaux symboles de l'islam politique, dans le seul pays qui a poursuivi sa démocratisation après les soulèvements des "printemps arabes".

Des partisans lui attribuent la réussite du retour d'Ennahdha sur la scène politique après 2011, et de la transition démocratique négociée dans le pays.

D'autres lui reprochent son autorité excessive sur le parti, devenu son projet personnel.

Le 11e congrès du parti, censé se tenir en 2020 pour élire un nouveau dirigeant, a été repoussé à 2021, sur fond de fortes divergences autour de l'avenir de M. Ghannouchi.

Le dirigeant historique, qui a achevé fin 2020 le nombre maximal de mandats autorisés, est "devenu un fardeau pour une partie d'Ennahdha et de ses dirigeants", estime M. Hannachi.

Certains veulent l'écarter pour assurer la survie du parti. "Son avenir en tant qu'acteur politique (...) est fini", estime M. Khalfaoui.

Reste à savoir si Ennahdha pourrait se reconstituer sans cette figure centrale.


Soudan: craintes de la poursuite des exactions à El-Facher

Des enfants et des familles déplacés d'El-Fasher dans un camp où ils se sont réfugiés pour échapper aux combats entre les forces gouvernementales et le RSF, à Tawila, dans la région du Darfour. (UNICEF via AP)
Des enfants et des familles déplacés d'El-Fasher dans un camp où ils se sont réfugiés pour échapper aux combats entre les forces gouvernementales et le RSF, à Tawila, dans la région du Darfour. (UNICEF via AP)
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  • Des massacres se poursuivent à El-Facher, dernière grande ville du Darfour tombée aux mains des Forces de soutien rapides (FSR) après 18 mois de siège
  • La situation est décrite comme « apocalyptique » par les diplomaties allemande et britannique, tandis que l’ONU réclame des enquêtes rapides sur les atrocités et que plus de 65 000 civils ont fui la ville, désormais en ruines

Port-Soudan: De nouvelles images satellites et l'ONG Médecins sans frontières (MSF) suggèrent samedi la poursuite des massacres dans la ville soudanaise d'El-Facher, près d'une semaine après sa prise par les paramilitaires.

Alors que les informations sur des violences contre les civils se multiplient, les chefs de la diplomatie allemande et britannique ont alerté sur une situation "absolument apocalyptique" et "véritablement terrifiante" sur le terrain.

Après 18 mois de siège, les Forces de soutien rapides (FSR, paramilitaires) de Mohamed Daglo ont pris dimanche El-Facher, dernière grande ville du Darfour (ouest) qui échappait encore à leur contrôle dans leur guerre contre l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane.

Selon le Laboratoire de recherche humanitaire de l'université de Yale, qui analyse des vidéos et des images satellites, les dernières images datant de vendredi ne "montrent aucun mouvement à grande échelle" à El-Facher, ce qui suggère que la majorité de sa population est "morte, capturée ou cachée".

Le laboratoire a identifié au moins 31 groupes d'objets correspondant à des corps humains entre lundi et vendredi, dans différents quartiers, sur des sites universitaires et des sites militaires. "Les indices montrant que les massacres se poursuivent sont clairement visibles", conclut-il.

- "Tuées, retenues, pourchassées" -

MSF a lui aussi dit craindre samedi qu'un "grand nombre de personnes" y soient toujours "en grave danger de mort" et que les civils soient empêchés par les FSR et leurs alliés "d'atteindre des zones plus sûres" comme Tawila.

Des milliers de personnes ont déjà fui El-Facher pour cette ville située à environ 70 km à l'ouest, et où les équipes de MSF se sont préparées à faire face à un afflux massif de déplacés et de blessés.

Des survivants ont raconté à l'ONG que les personnes ont été séparées selon leur sexe, âge ou identité ethnique présumée, et que beaucoup sont toujours détenues contre rançon. Un survivant a rapporté des "scènes horribles" où des combattants écrasaient des prisonniers avec leurs véhicules.

"Le nombre de personnes arrivées à Tawila est très faible (...) Où sont toutes les personnes manquantes, qui ont déjà survécu à des mois de famine et de violence à El-Facher?" s'interroge Michel-Olivier Lacharité, responsable des opérations d'urgence chez MSF. "D'après ce que nous disent les patients, la réponse la plus probable, bien qu'effrayante, est qu'elles sont tuées, retenues et pourchassées lorsqu'elles tentent de fuir", relate-t-il.

Au total, plus de 65.000 civils ont fui El-Facher, où des dizaines de milliers de personnes sont encore piégées, selon l'ONU. Avant l'assaut final des paramilitaires, la ville comptait environ 260.000 habitants.

- "Apocalyptique" -

Depuis dimanche, plusieurs vidéos sur les réseaux sociaux montrent des hommes en uniforme des FSR procédant à des exécutions sommaires à El-Facher, les paramilitaires affirmant que plusieurs de ces enregistrements ont été "fabriqués" par des sites liés à l'armée.

Les paramilitaires ont affirmé jeudi avoir arrêté plusieurs de leurs combattants soupçonnés d'exactions lors de la prise d'El-Facher, l'ONU réclamant vendredi des enquêtes "rapides et transparentes" après des "témoignages effroyables" d'atrocités dans cette localité.

S'exprimant en marge d'une conférence à Bahreïn, le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul, a décrit samedi la situation à El-Facher comme "absolument apocalyptique", évoquant comme l'ONU la "pire crise humanitaire du monde". "Les FSR se sont publiquement engagés à protéger les civils et devront rendre compte de leurs actions", a-t-il ajouté.

"Les informations qui nous parviennent du Darfour ces derniers jours sont véritablement terrifiantes", a déclaré son homologue britannique Yvette Cooper, évoquant les "atrocités commises, exécutions de masse, famine et le viol comme arme de guerre".

Le Soudan est déchiré depuis avril 2023 par une guerre opposant l'armée, qui contrôle l'est et le nord du pays, et les FSR, désormais maîtres de l'ensemble du Darfour, une région vaste comme la France métropolitaine.

Les pourparlers en vue d'une trêve, menés depuis plusieurs mois par un groupe réunissant les Etats-Unis, l'Egypte, les Emirats arabes unis et l'Arabie saoudite, sont dans l'impasse, selon un responsable proche des négociations.

Les FSR ont reçu armes et drones des Emirats arabes unis, selon des rapports de l'ONU, tandis que l'armée bénéficie de l'appui de l'Egypte, de l'Arabie saoudite, de l'Iran et de la Turquie, selon des observateurs. Tous nient toute implication.


Le président libanais accuse Israël de répondre à son offre de négociations en intensifiant ses attaques

Le président libanais Joseph Aoun a accusé vendredi Israël de répondre à son offre de négociation en intensifiant ses frappes aériennes, dont la dernière a tué un homme à moto dans le sud du Liban. (Reuters/File)
Le président libanais Joseph Aoun a accusé vendredi Israël de répondre à son offre de négociation en intensifiant ses frappes aériennes, dont la dernière a tué un homme à moto dans le sud du Liban. (Reuters/File)
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  • Le président libanais Joseph Aoun accuse Israël d’avoir répondu à son offre de négociations par une intensification des frappes, qui ont tué deux personnes dans le sud du Liban
  • En visite à Beyrouth, le ministre allemand Johann Wadephul appelle à un retrait israélien du sud du Liban et à un désarmement du Hezbollah, condition jugée essentielle pour la reprise du dialogue

BEYROUTH: Le président libanais, Joseph Aoun, a accusé Israël de répondre à l'offre de négociations du Liban par une intensification de ses frappes, les dernières ayant tué vendredi deux hommes dans le sud du pays selon Beyrouth.

"Le Liban est prêt à des négociations pour mettre fin à l'occupation israélienne, mais toute négociation (...) a besoin d'une volonté réciproque, ce qui n'est pas le cas", a affirmé M. Aoun à l'issue d'un entretien avec le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul.

Le chef de l'Etat s'était déjà prononcé le 13 octobre pour des négociations entre les deux pays voisins, toujours formellement en état de guerre, et qui ont émergé en novembre dernier d'un an de conflit meurtrier entre Israël et le Hezbollah libanais.

Israël "répond à cette option en menant davantage d'attaques contre le Liban (...) et en intensifiant la tension", a déploré M. Aoun

Selon le ministère de la Santé libanais, deux personnes ont été tuées vendredi lors de deux frappes israéliennes dans le sud du pays.

L'Agence nationale d'information libanaise (Ani, officielle) a indiqué qu'un drone avait notamment visé un homme à moto dans le village de Kounine.

L'armée israélienne a affirmé avoir tué un "responsable de la maintenance du Hezbollah", qui oeuvrait selon elle à rétablir des infrastructures du mouvement pro-iranien.

La veille, une unité israélienne s'était introduite dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

M. Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

- "Condition sine qua non" -

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban disant viser des cibles du mouvement chiite, et a intensifié ses raids ces derniers jours.

L'armée israélienne se maintient aussi dans cinq positions dans le sud du Liban.

Selon un bilan de l'AFP basé sur des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées en octobre.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Le chef de la diplomatie allemande a apporté son soutien au président libanais, affirmant qu'il exhorterait son homologue israélien, Gideon Saar, à retirer l'armée israélienne du sud du Liban.

"Il doit y avoir un retrait des troupes israéliennes. Je comprends qu'Israël ait besoin de sécurité (...) Mais nous avons maintenant besoin d'un processus de confiance mutuelle. Et je m'engage à ce que les deux parties se parlent", a dit le ministre allemand.

Il a également "encouragé le gouvernement libanais à veiller à ce qu'un processus crédible, compréhensible et rapide de désarmement du Hezbollah soit mis en place", une "tâche colossale" mais, a-t-il estimé, "la condition sine qua non" pour régler les relations avec Israël.

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.