En proie aux incendies, la Turquie s'enflamme aussi sur Twitter

Photo d'illustration AFP
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Publié le Dimanche 08 août 2021

En proie aux incendies, la Turquie s'enflamme aussi sur Twitter

  • Dans un pays profondément divisé où le moindre événement peut faire bondir partisans et opposants au président Recep Tayyip Erdogan, le hashtag #HelpTurkey («Aidez la Turquie») sur Twitter est à l'origine d'une nouvelle polémique et d'une enquête
  • Le président turc, qui affronte une de ses plus grandes crises en 18 ans de pouvoir, a semblé outré que son pays puisse avoir besoin d'aide et qualifié le hashtag de «terreur par le mensonge propagée depuis l'Amérique, l'Europe et certains autres endroits

ISTANBUL : Alors qu'elle est ravagée par les feux de forêt les plus destructeurs de son histoire récente, la Turquie s'enflamme aussi sur Twitter avec le hashtag #HelpTurkey, entre polémique et soupçons de manipulation.

Dans un pays profondément divisé où le moindre événement peut faire bondir partisans et opposants au président Recep Tayyip Erdogan, le hashtag #HelpTurkey ("Aidez la Turquie") sur Twitter est à l'origine d'une nouvelle polémique et d'une enquête du Parquet.

Le président turc, qui affronte une de ses plus grandes crises en 18 ans de pouvoir, a semblé outré que son pays puisse avoir besoin d'aide. "En réponse à cela, il n'y a qu'une chose à dire : Strong Turkey", a déclaré M. Erdogan au sujet des tweets #HelpTurkey, qu'il a qualifiés de "terreur par le mensonge propagée depuis l'Amérique, l'Europe et certains autres endroits".

Dans la foulée, le bureau du procureur a indiqué qu'il mènerait une enquête pour déterminer si les tweets avaient pour intention de "créer de l'anxiété, de la peur et de la panique au sein de la population, et d'humilier le gouvernement turc". Dans le même temps, le régulateur des médias a menacé d'infliger une amende aux chaînes de télévision qui ont continué à diffuser des images en direct des brasiers et à publier des articles "qui génèrent de la peur et inquiètent la population".

La plupart des chaînes se sont pliées à l'ordre, réduisant leur couverture des incendies qui ont tué huit personnes et détruit de vastes zones forestières le long des côtes.

Accusations de manipulation

Le gouvernement a essuyé des critiques lorsqu'il s'est avéré que la Turquie ne disposait plus d'avion bombardier d'eau opérationnel et pour avoir rejeté plusieurs offres d'assistance extérieures, dont celle de la Grèce, un rival régional. L'action du président Erdogan, arrivé au pouvoir en faisant campagne contre la corruption, dont l'accusent aujourd'hui ses opposants, est soudain apparue déconnectée des réalités.

Son déplacement dans les régions touchées par les incendies, dans un car sous forte escorte policière, équipé de mégaphones, à partir duquel il a été filmé jetant des sacs de thé aux habitants en pleine nuit, a créé une nouvelle polémique sur les réseaux sociaux. En guise de défense, le gouvernement soutient que le hashtag #HelpTurkey est alimenté par des faux comptes utilisés pour manipuler l'opinion publique.

Marc Owen Jones, professeur à l'Université Hamad bin Khalifa du Qatar, a estimé au cours d'une conférence de presse organisée par la présidence que près de 5% des tweets #HelpTurkey étaient postés par de faux comptes. "Je ne sais pas dans quel objectif. Ce que je peux dire, c'est que la manipulation a lieu", a dénoncé le chercheur britannique. "S'il s'agit au départ d'une campagne de manipulation, c'est très intelligent car #HelpTurkey est un message apparemment tout à fait innocent, on comprend pourquoi les gens ont tweeté cela".

Tour de vis

La polémique autour de #HelpTurkey intervient dans un contexte de tour de vis supplémentaire sur les réseaux sociaux, lieu encore vif de débats dans un pays où les médias favorables au gouvernement dominent. Après s'y être opposés à l'origine, Twitter, Facebook et les autres se sont finalement pliés aux nouvelles lois qui obligent les plateformes à désigner des représentants locaux pouvant saisir la justice dans le but de retirer des publications problématiques.

M. Erdogan a annoncé l'arrivée d'une nouvelle loi de régulation des réseaux sociaux devant le parlement en octobre, sans donner de détails sur son fonctionnement. Expert en droit numérique, Yaman Akdeniz émet des doutes sur l'explication des faux comptes. "Pendant que la polémique agite les réseaux sociaux, les incendies continuent dans la vraie vie", souligne-t-il.

"En réalité", conclut-il, "notre machine gouvernementale a de sérieux problèmes de fonctionnement, et va sans aucun doute introduire un nouveau crime puis une nouvelle loi sur la désinformation, dans le but de museler davantage les voix critiques sur les réseaux sociaux".


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.