Devant un État failli, que serait le Liban sans sa société civile ?

Les manifestants de la société civile poussant une barricade métallique au milieu d'une manifestation anti-gouvernementale à Beyrouth. (AFP)
Les manifestants de la société civile poussant une barricade métallique au milieu d'une manifestation anti-gouvernementale à Beyrouth. (AFP)
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Publié le Lundi 07 septembre 2020

Devant un État failli, que serait le Liban sans sa société civile ?

  • Dans un pays qui a sombré rapidement dans la pauvreté, où la chute de la monnaie nationale a été vertigineuse et où la corruption est l’une des plus élevées du monde, les habitants comptent de plus en plus sur eux-mêmes pour survivre.
  • Prises au dépourvu, les forces de l’ordre ont décidé d’arrêter les recherches empêchant les secouristes de poursuivre leur travail.

BEYROUTH : Il a fallu 24 heures, pour que les travaux s’organisent autour d’un bâtiment écroulé de Mar Mikhael, dans les quartiers les plus touchés par la double explosion du 4 août dernier à Beyrouth.

Samedi, la Défense civile, la Croix Rouge Libanaise,  un groupe de pompiers français et un autre de nationalité vénézuélienne ainsi que le groupe de sauveteurs chiliens – dont le chien renifleur Flash avait localisé la possible présence d’une personne toujours en vie sous un amas de pierres –  travaillaient à lever les décombres et cela, même si l’espoir de trouver encore des survivants s’amenuisait, selon les personnes présentes sur place.

Cela n’était pas le cas jeudi soir, peu après le passage de la chienne Flash qui avait détecté une possibilité de vie humaine sous les décombres. Prises au dépourvu, les forces de l’ordre ont décidé d’arrêter les recherches, empêchant les secouristes de poursuivre leur travail.

C’était sans compter la pression de la rue et de nombreux activistes qui n’ont pas voulu baisser les bras.

Dans un pays qui a sombré rapidement dans la pauvreté, où la chute de la monnaie nationale a été vertigineuse et où la corruption est l’une des plus élevées du monde, les habitants comptent de plus en plus sur eux-mêmes pour survivre et leurs initiatives citoyennes remplacent celles de l’État.

Cela a été bien visible lors de la double explosion de Beyrouth. Devant un État complètement absent, de dirigeants qui ne se sont même pas enquis de la situation des sinistrés, et devant des forces de sécurité qui se sont transformées en observateurs, ce sont les Libanais qui ont pris la relève dans un immense mouvement de solidarité.

Au lendemain de l’explosion, des volontaires ont commencé à nettoyer les rues et les maisons des personnes touchées par l’explosion.

D’autres ont distribué  des plats chauds tous les midis, alors que des ONG locales ont rapidement commencé les travaux de restauration et des personnes un peu plus nanties que d’autres ont  remis de l’argent liquide aux sinistrés.

Et jeudi soir, quand les forces de l’ordre et la municipalité de Beyrouth ont été incapables de débrouiller une grue pour poursuivre les travaux de recherche, c’est une femme, Melissa Fathallah, 42 ans, qui grâce aux contacts qu’elle a effectués, a pu en assurer une, mettant les autorités sous le fait accompli, alors que des personnes étaient accourues seules pour lever les décombres. Des échauffourées avaient éclaté entre les civils sur place d’une part et les forces de sécurité, appartenant à la police municipale, aux Forces de Sécurité intérieure et à l’armée libanaise de l’autre.  

Après une halte de quelques heures, les travaux de recherche avaient repris.

Depuis le soulèvement du 17 octobre 2019 et la paupérisation accrue de la population, devant un Etat absent, gangréné par la corruption, un Etat failli, beaucoup se demandent que serait le Liban sans sa société civile.


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.