Le Hezbollah assiégé par les critiques dans un contexte de crise aiguë

Une patrouille de l'ONU passe devant un drapeau du Hezbollah, du côté libanais de la frontière israélo-libanaise. (Photo, AP)
Une patrouille de l'ONU passe devant un drapeau du Hezbollah, du côté libanais de la frontière israélo-libanaise. (Photo, AP)
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Publié le Mardi 10 août 2021

Le Hezbollah assiégé par les critiques dans un contexte de crise aiguë

  • «De quel crime accuse-t-on le patriarche maronite Béchara Boutros Raï quand il mentionne l'accord d'armistice?»
  • «L'Iran n'autorisera pas la formation d’un gouvernement au Liban tant que les négociations irano-américaines se poursuivent»

BEYROUTH : Le Hezbollah était de nouveau mis sur la sellette lundi, assiégé par les critiques de la rue et de la classe politique au sujet de la crise au Liban.

Une crise qui voit des citoyens en colère bloquer les routes pour protester contre la crise économique. Et à la livre libanaise qui s'effondre, s’ajoute une grave pénurie de médicaments.

Quand au processus de formation d'un gouvernement mené par le Premier ministre désigné Najib Mikati, il semble peu à peu se diriger vers l'impasse.

Au milieu de cette tempête, le Hezbollah a lancé une offensive contre le patriarche maronite Béchara Boutros Raï, et l'a accusé de prendre des positions qui ne sont pas différentes de celles prise par Israël.

Dans son sermon du dimanche, Raï estime que «la décision de guerre ou de paix doit être strictement entre les mains de l'État», et appelle à «un retour aux accords d'armistice de 1949 et à la neutralité du Liban».

La campagne menée par le Hezbollah contre Raï a suscité des réactions de plusieurs personnalités politiques, ainsi que d’un grand nombre d’entités religieuses et politiques chrétiennes.

«De quel crime accuse-t-on Raï quand il mentionne l'accord d'armistice? Il semble qu'il soit interdit de discuter de quoi que soit qui diverge du discours général de l’opposition», twitte le chef druze Walid Joumblatt lundi. «L’atmosphère démocratique par excellence», ironise-t-il.

Le député démissionnaire Marwan Hamadé accuse le Hezbollah d'avoir ravivé les tensions à la frontière sud avec Israël, et dénonce son attaque contre l'enquêteur judiciaire dans l'explosion du port de Beyrouth, le juge Tarek Bitar.

Dans un message adressé au secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, Hamadé affirme que «l'équilibre de la dissuasion prôné par le Hezbollah est un prétexte pour contrôler le Liban». «Vous nous avez fait reculer de 50 ans», se désole-t-il.

Le rassemblement de Saydet Al-Jabal prévient pour sa part que «si cette campagne (contre Raï) ne s'arrête pas immédiatement, nous prendrons des mesures dans plusieurs villes».

L'ancien député Ahmed Fatfat affirme Arab News que «l'État libanais s'effondre parce que l'État du Hezbollah existe (en parallèle). Il semble que nous soyons en train de vivre le scénario irakien, et même plus. Le (parti) suggère qu'il a la capacité de remplacer l'État, mais en fait, il ne l'a pas fait jusqu'à présent. Ses partisans souffrent comme tous les Libanais, à cause des pratiques du Hezbollah qui ont détruit l'État».

«L'Iran n'autorisera pas la formation d’un gouvernement au Liban tant que les négociations irano-américaines se poursuivent», ajoute-t-il.

«Nasrallah admet, pour la première fois, qu'il n'y a pas de consensus au sujet de la résistance au Liban. Ceci signifie que le Hezbollah a perdu de sa stature comme de ses partisans, sa politique d'intimidation n’affecte plus les gens. La plus grande preuve, les familles des victimes du port de Beyrouth brandissaient une pancarte «Iran Out le 4 août» . Les gens ont à présent d'autres priorités», déclare Fatfat.

Selon lui, les positions du Hezbollah au sujet des importations de médicaments et de carburant d'Iran ne sont que de la propagande.

«Les Iraniens l'ont fait une fois au Venezuela, mais ils ont pris de l'or en échange. À moins qu’ils ne veuillent mettre la main sur l'or qui se trouve à la Banque centrale libanaise?», se demande-t-il.

Le ministre intérimaire de la Santé Hamad Hassan, proche du Hezbollah, a tenu à critiquer «les décideurs financiers et politiques».

Hassan a déclaré dimanche dans une interview que la «Banque centrale et les sociétés d'importation de médicaments doivent rendre des comptes car ils exposent le système de santé au Liban à un danger grave».

Le ministre a défendu les importations de médicaments d'Iran.

«La Banque centrale et les sociétés importatrices sont responsables de chaque médicament qui manque», affirme-t-il. «Une décision est prise», insiste-t-il, d'importer et d'enregistrer ce qui sont affectés par la pénurie, et tout produit qui répond «aux critères et aux normes en vigueur sera importé».

Le député du Hezbollah Hassan Fadlallah a également tenté de faire pression lundi sur la Banque centrale. Cette dernière, selon lui, «insiste pour contrôler la décision de lever les subventions sur les dérivés du pétrole et les médicaments».

Il a déclaré que le Hezbollah «fait des efforts pour accélérer l'importation de carburant en provenance d'Iran».

Saïda, la troisième grande ville côtière libanaise après Beyrouth et Tripoli, a sombré dans l'obscurité totale lundi, entre les voix qui s’élevaient pour obtenir du diesel dès que possible.

Une obscurité qui continue d’engloutir les villes libanaises alors que les propriétaires de générateurs privés se trouvent à court de carburant, en raison du rationnement strict de l'Électricité du Liban.

Les Libanais reçoivent en moyenne une heure par jour de carburant, car la Banque centrale a utilisé la plupart des devises étrangères pour acheter du carburant pour l'électricité de l'État.

Plus de 3 500 générateurs privés desservent la population, et les factures mensuelles des abonnés s’élèvent à plus de 1,5 million de livres libanaises (992 $).

Le député Michel Daher a rapporté lundi qu'il «reçoit quotidiennement des centaines de visites de patients qui ont besoin de médicaments absents. Quand on pose la question aux importateurs, ils disent que le ministère de la Santé fixe le prix des médicaments non subventionnés au taux de 12 000 livres libanaises pour un dollar, soit la moitié de sa valeur réelle du taux du marché noir, ce qui les a incités à cesser d'importer».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La solution à deux États, "clé de la stabilité régionale", déclare le ministre saoudien des Affaires étrangères à l’ONU

Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
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  • Le prince Faisal a déclaré que la paix régionale doit commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien
  • Le prince Faisal affirme qu'aucune relation ne sera établie avec Israël avant la création de l'État palestinien

NEW YORK: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à deux États dans le cadre du conflit israélo-palestinien constituait « la clé de la stabilité régionale ».

S’exprimant à l’ouverture d’une conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États, qui s’est tenue lundi au siège des Nations Unies, Faisal ben Farhane a souligné :

« Le Royaume considère que la solution à deux États est essentielle à la stabilité régionale. La conférence de New York constitue une étape charnière vers la concrétisation de cette solution. »

Faisal ben Farhane a réaffirmé que la paix dans la région devait commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien. Il a salué l’intention du président français Emmanuel Macron de reconnaître officiellement un État palestinien en septembre.

« Assurer la sécurité, la stabilité et la prospérité pour tous les peuples de la région passe d’abord par la justice envers le peuple palestinien, en lui permettant d’exercer ses droits légitimes, au premier rang desquels la création d’un État indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale », a-t-il déclaré.

Il a présenté l’Initiative de paix arabe comme le cadre fondamental pour toute solution juste et globale.

Le ministre a également appelé à une cessation immédiate de la catastrophe humanitaire à Gaza, et a confirmé que l’Arabie saoudite et la France avaient facilité le transfert de 300 millions de dollars de la Banque mondiale vers la Palestine.

Faisal ben Farhane a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts auprès de plusieurs pays afin d’obtenir une reconnaissance internationale de l’État de Palestine.

Il a catégoriquement rejeté toute idée de conditionner cette reconnaissance à un veto israélien, et a réaffirmé qu’aucune relation ne serait établie avec Israël avant la création d’un État palestinien.

Le ministre a exprimé son soutien aux efforts de réforme de l’Autorité palestinienne, et a noté que le président américain Donald Trump pourrait jouer un rôle majeur dans la résolution des conflits régionaux.

Faisal ben Farhane a également annoncé la signature, prévue mardi, de plusieurs protocoles d’accord avec différents secteurs palestiniens, dans le but de les renforcer.

Il a conclu en soulignant l’importance de maintenir l’élan diplomatique et la coordination internationale pour parvenir à une solution à deux États viable et pacifique.

Le coprésident de la conférence, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a abondé dans le même sens, déclarant à la presse que d'autres pays pourraient reconnaître la Palestine dans les mois à venir.

« La France affirme le droit du peuple palestinien à la souveraineté sur ses terres », a-t-il affirmé.

Il a ajouté : « D’autres États pourraient reconnaître la Palestine dès septembre. La conférence sur la solution à deux États constitue une étape décisive dans sa mise en œuvre. Des engagements historiques seront pris. Le ciblage des civils à Gaza est inacceptable ; la guerre dans la bande dure depuis trop longtemps et doit cesser. »

Il a insisté sur le rôle de la communauté internationale pour transformer ce cadre en réalité concrète.

« Nous devons œuvrer pour faire de la solution à deux États une réalité tangible », a-t-il déclaré. « Qui répond aux aspirations légitimes du peuple palestinien. Nous avons enclenché une dynamique irréversible vers une solution politique au Moyen-Orient. »

Lors de la première session, le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa a salué la tenue de la conférence, qu’il a qualifiée d’opportunité cruciale pour la paix.

« La solution à deux États est une opportunité historique pour toutes les parties », a-t-il déclaré. « Nous sommes reconnaissants à l’Arabie saoudite et à la France pour avoir organisé cette conférence historique. »

Il a ajouté que la conférence envoyait un message clair de soutien international au peuple palestinien :

« La conférence sur la solution à deux États confirme au peuple palestinien que le monde est à ses côtés. »

Mohammad Mustafa a également appelé à l’unité politique entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, exhortant le Hamas à déposer les armes en faveur d’un contrôle par l’Autorité palestinienne :

« Nous devons œuvrer à l’unification de la Cisjordanie et de Gaza. Nous appelons le Hamas à remettre ses armes à l’Autorité palestinienne », a-t-il déclaré.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com