Le soutien au Hezbollah fragilisé après l’attaque à la roquette contre Israël

Des soldats libanais se tiennent près d'un camion transportant un lance-roquette et plusieurs roquettes après l'avoir confisqué, dans le village méridional de Shouayya. Le Hezbollah a tiré plus de 10 roquettes sur Israël, provoquant des bombardements de représailles. (Photo, AFP)
Des soldats libanais se tiennent près d'un camion transportant un lance-roquette et plusieurs roquettes après l'avoir confisqué, dans le village méridional de Shouayya. Le Hezbollah a tiré plus de 10 roquettes sur Israël, provoquant des bombardements de représailles. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 08 août 2021

Le soutien au Hezbollah fragilisé après l’attaque à la roquette contre Israël

  • Les habitants druzes du village de Chouya craignent une attaque de vengeance d'Israël si les forces israéliennes déclenchent une action anti-Hezbollah
  • Il y a un fossé entre le Hezbollah et le reste de la communauté chiite, car les membres du Hezbollah reçoivent leurs salaires en dollars américains

BEYROUTH : Le soutien au groupe militant Hezbollah a baissé suite à son attaque de roquettes lancée contre Israël vendredi.

L'action du Hezbollah a suscité une opposition civile à ses actions au Liban.

Ce qui s'est passé dans le sud du village de Chouya, et les incidents qui ont suivi entre des groupes civils dans diverses zones samedi soir, ont révélé le début de la disparition du soutien au Hezbollah causée par plusieurs facteurs.

Le Parti socialiste progressiste (PSP) a tenté de contenir la situation à Chouya vendredi après que des résidents druzes de la ville aient bloqué des camions du Hezbollah transportant des roquettes et des lance-roquettes pour bombarder des zones dans les territoires occupés. Les habitants ont exprimé leur crainte de représailles israéliennes sur leur ville.

Pendant ce temps-là, le calme est revenu samedi sur la route Aley-Bhamdoun, la route internationale qui relie Beyrouth à la Bekaa ainsi qu’à la Syrie, après que des tensions ont éclaté entre les partisans du PSP et des individus appartenant à la secte chiite, probablement des partisans du Hezbollah. 

Des partisans du Hezbollah avaient expulsé vendredi des marchands ambulants druzes de la région de Chouya-Marjaayoun pendant qu'ils vendaient leurs légumes dans la ville.

Dès que les vidéos de l'incident se sont propagées sur les réseaux sociaux, les partisans du PSP ont bloqué la route Druze Aley-Bhamdoun. Ils ont brisé les voitures et battu leurs chauffeurs. Plus tard, des ambulances de la Croix-Rouge se sont précipitées sur le lieu de l'incident pour soigner les blessés.

L'Organisation populaire nassériste a déclaré qu'elle «avait renvoyé les marchands ambulants expulsés de Saïda à leurs places dans la ville», ajoutant que les événements étaient «affreux et étranges».

Ces derniers développements ont été précédés de violences à Khalde, une ville côtière au sud de Beyrouth, lorsqu'un homme a tué samedi dernier le chef d'un groupe armé protégé par le Hezbollah.

Lors de ses funérailles, il y a eu un échange de tirs qui a fait cinq morts et 10 blessés, ce qui a conduit à l'intervention de l'armée libanaise. 

L'écrivain politique et universitaire Dr Harith Souleiman a déclaré à Arab News : «Ce qui s'est passé ces derniers jours a levé tous les masques derrière lesquels se cache le Hezbollah. Le Hezbollah a dessiné l'image de sa puissance et de son statut sur la scène politique et médiatique d'une manière qui correspond à ses intérêts en falsifiant les faits. Cependant, ce qui s'est passé dernièrement a complètement secoué cette image. 

Souleiman a révélé qu'«il s'est avéré que le Hezbollah n'était pas loin du réseau de corruption. En fait, c'est le Hezbollah qui l'a géré et protégé». 

Il a ajouté : «Il est également devenu clair que le ciblage par le Hezbollah de la Banque centrale visait à la menacer par le chantage pour soutenir les marchandises introduites en contrebande par la milice en Syrie».

Souleiman a souligné : «Il y a un fossé entre le Hezbollah et le reste de la communauté chiite, car les membres du Hezbollah reçoivent leurs salaires en dollars américains, ce qui a causé une discrimination au sein de la communauté».

Il a reconnu que «les villageois de Chouya sont des patriotes et non des collaborateurs, car certaines personnes ont tenté de les accuser après avoir confisqué le lance-roquette du Hezbollah».

Souleiman a en outre ajouté : «Le Hezbollah poussait Israël à réagir. Le lance-roquette qui a été confisqué par les villageois de Chouya avait encore 11 roquettes et n'a pas terminé sa mission. Cela signifie que le Hezbollah avait l'intention de lancer les autres roquettes depuis un autre endroit, probablement depuis une zone à prédominance druze, de sorte que lorsqu'Israël riposte, le Hezbollah puisse prétendre qu'il défend toutes les sectes plutôt que l'Iran.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Négociations de paix au Soudan: le chef de l'armée prêt à «collaborer» avec Trump

Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
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  • Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)"
  • Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise

PORT-SOUDAN: Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt.

Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)", a déclaré le ministère des Affaires étrangères pro-armée dans un communiqué publié à l'issue d'un déplacement officiel à Ryad, à l'invitation du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.

Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise.

Les négociations de paix menées par les Etats-Unis avec le groupe de médiateurs du Quad (réunissant Egypte, Arabe Saoudite et Emirats) sont à l'arrêt depuis que le général al-Burhane a affirmé que la dernière proposition de trêve transmise par M. Boulos était "inacceptable", sans préciser pourquoi.

Le militaire avait alors fustigé une médiation "partiale" et reproché à l'émissaire américain de reprendre les éléments de langage des Emirats, accusés d'armer les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Abou Dhabi nie régulièrement fournir des armes, des hommes et du carburant aux FSR, malgré des preuves fournies par des rapports internationaux et enquêtes indépendantes.

De leur côté, les FSR ont annoncé qu'ils acceptaient la proposition de trêve mais les attaques sur le terrain n'ont pas pour autant cessé au Kordofan, région au coeur de combats intenses.

Pour l'instant, aucune nouvelle date de négociations n'a été fixée, que ce soit au niveau des médiateurs du Quad ou de l'ONU qui essaie parallèlement d'organiser des discussions entre les deux camps.

Le Soudan est déchiré depuis avril 2023 par une guerre opposant l'armée, qui contrôle le nord et l'est du pays - aux FSR, dominantes dans l'ouest et certaines zones du sud.

Depuis la prise du dernier bastion de l'armée dans la vaste région voisine du Darfour, les combats se sont intensifiés dans le sud du pays, au Kordofan, région fertile, riche en pétrole et en or, charnière pour le ravitaillement et les mouvements de troupes.

Le conflit, entré dans sa troisième année, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, déraciné des millions de personnes et provoqué ce que l'ONU qualifie de "pire crise humanitaire au monde".

 


Le prince héritier saoudien rencontre le chef du conseil de transition soudanais pour discuter de la sécurité et de la stabilité

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
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  • La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation
  • Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays

RIYADH : Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a rencontré Abdel Fattah Al-Burhan à Riyad lundi pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à restaurer la sécurité et la stabilité dans le pays, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation.

Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays, a ajouté SPA.

Le ministre saoudien de la défense, le prince Khalid ben Salmane, le ministre des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, le ministre d'État et conseiller à la sécurité nationale, Musaed bin Mohammed Al-Aiban, le ministre des finances, Mohammed Al-Jadaan, et l'ambassadeur saoudien au Soudan, Ali Hassan Jaafar, ont également assisté à la réunion.


Cisjordanie: 25 immeubles d'habitation menacés de destruction dans un camp de réfugiés

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  • "Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre"
  • "Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie

TULKAREM: L'armée israélienne va démolir 25 immeubles d'habitation du camp de réfugiés de Nour Chams, dans le nord de la Cisjordanie, ont indiqué lundi à l'AFP des responsables locaux.

Abdallah Kamil, le gouverneur de Tulkarem où se situe le camp, a déclaré à l'AFP avoir été informé par le Cogat --l'organisme du ministère de la Défense israélien supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens-- que les démolitions interviendraient d'ici la fin de la semaine.

"Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre", a indiqué à l'AFP Faisal Salama, responsable du comité populaire du camp de Tulkarem, proche de celui de Nour Chams, précisant qu'une centaine de familles seraient affectées.

Le Cogat n'a pas répondu dans l'immédiat aux sollicitations de l'AFP, l'armée israélienne indiquant se renseigner.

"Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie.

Il estime qu'elles s'inscrivent "dans une stratégie plus large visant à modifier la géographie sur le terrain", qualifiant la situation de "tout simplement inacceptable".

"Crise" 

La Cisjordanie est occupée par Israël depuis 1967.

Début 2025, l'armée israélienne y a lancé une vaste opération militaire visant selon elle à éradiquer des groupes armés palestiniens, en particulier dans les camps de réfugiés du nord, comme ceux de Jénine, Tulkarem et Nour Chams.

Au cours de cette opération, l'armée a détruit des centaines de maisons dans les camps, officiellement pour faciliter le passage des troupes.

Selon M. Friedrich, environ 1.600 habitations ont été totalement ou partiellement détruites dans les camps de la région de Tulkarem, entraînant "la crise de déplacement la plus grave que la Cisjordanie ait connue depuis 1967".

Lundi, une vingtaine de résidents de Nour Chams, tous déplacés, ont manifesté devant des véhicules militaires blindés bloquant l'accès au camp, dénonçant les ordres de démolition et réclamant le droit de rentrer chez eux.

"Toutes les maisons de mes frères doivent être détruites, toutes! Et mes frères sont déjà à la rue", a témoigné Siham Hamayed, une habitante.

"Personne n'est venu nous voir ni ne s'est inquiété de notre sort", a déclaré à l'AFP Aïcha Dama, une autre résidente dont la maison familiale de quatre étages, abritant environ 30 personnes, figure parmi les bâtiments menacés.

Disparaître 

Fin novembre, l'ONG Human Rights Watch a indiqué qu'au moins 32.000 personnes étaient toujours déplacées de chez elles dans le cadre de cette opération.

Comme des dizaines d'autres, le camp de Nour Chams a été établi au début des années 1950, peu après la création d'Israël en 1948, lorsque des centaines de milliers de Palestiniens ont fui ou été expulsés de leurs foyers.

Avec le temps, ces camps se sont transformés en quartiers densément peuplés, où le statut de réfugié se transmet de génération en génération.

De nombreux habitants ont affirmé à l'AFP ces derniers mois qu'Israël cherchait à faire disparaître les camps, en les transformant en quartiers des villes qu'ils jouxtent, afin d'éliminer la question des réfugiés.

Nour Chams a longtemps été un lieu relativement paisible où vivaient dans des maisons parfois coquettes des familles soudées entre elles.

Mais depuis quelques années, des mouvements armés s'y sont implantés sur fond de flambées de violence entre Palestiniens et Israéliens et de précarité économique.