Israël envisage la construction de 2 000 logements pour colons en Cisjordanie

Le projet concerne 1 956 unités de logement dans des colonies, dont 399 à Revava, 377 à Kedumim et 286 à Bracha (Photo, AFP).
Le projet concerne 1 956 unités de logement dans des colonies, dont 399 à Revava, 377 à Kedumim et 286 à Bracha (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 12 août 2021

Israël envisage la construction de 2 000 logements pour colons en Cisjordanie

  • Le Conseil de planification supérieur de l'administration civile, qui approuve généralement ces plans, devrait se pencher sur ces projets les 17 et 18 août
  • L'Etat hébreu envisage aussi de construire des centaines de logements pour des Palestiniens dans les secteurs de Bethléem (sud), Jénine et Tulkarem (nord), selon l'ONG

JERUSALEM: Israël envisage d'approuver la construction de 2 000 logements pour des colons et des centaines pour des Palestiniens en Cisjordanie occupée, pour la première fois depuis l'investiture du gouvernement de Naftali Bennett en juin, ont indiqué jeudi des sources israéliennes.

Un responsable sécuritaire israélien a indiqué à l'AFP sous le couvert de l'anonymat que les autorités devraient autoriser la semaine prochaine la construction "d'environ 2 000 logements dans des localités juives" en Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967 par Israël.

Il est également attendu qu'elles approuvent la construction "d'environ 1 000 logements pour des Palestiniens en zone C", un secteur de la Cisjordanie sous contrôle civil et sécuritaire israélien, d'après cette source.

Le Conseil de planification supérieur de l'administration civile, qui approuve généralement ces plans, devrait se pencher sur ces projets les 17 et 18 août, d'après son agenda disponible en ligne.

Le projet concerne 1 956 unités de logement dans des colonies, dont 399 à Revava, 377 à Kedumim et 286 à Bracha, des implantations situées près de la ville palestinienne de Naplouse dans le nord de la Cisjordanie, a indiqué l'organisation israélienne anticolonisation "La paix maintenant" dans un communiqué. 

L'Etat hébreu envisage aussi de construire des centaines de logements pour des Palestiniens dans les secteurs de Bethléem (sud), Jénine et Tulkarem (nord), selon l'ONG.

Ce dernier projet est une "tentative de légitimer la colonisation" israélienne et trahit un "désir de divertir la communauté internationale et l'opinion publique mondiale", a estimé le ministère palestinien des Affaires étrangères dans un communiqué.

Pour "La paix maintenant", "l'autorisation (de construction) de quelque centaines de logements pour des Palestiniens ne peut pas camoufler la discrimination et ne change pas le fait qu'Israël maintient un régime illégal d'occupation et de discrimination dans les Territoires (palestiniens)".

En outre, la construction de nouvelles habitations dans des colonies "nuit aux chances de parvenir à la paix", a estimé l'ONG.

Le député Mossi Raz, du parti de gauche Meretz, membre de la coalition gouvernementale, a lui aussi critiqué cette annonce.

"Les colonies sont immorales et illégales et mettent en danger nos relations avec les Palestiniens et le monde", a dénoncé M. Raz sur les ondes de la radio publique.

Le "Conseil de Yesha", principale organisation représentant les colons en Cisjordanie --que M. Bennett a un temps présidé-- a pour sa part déploré que les permis de construction pour les Israéliens soient présentés comme liés aux logements construits pour les Palestiniens.

"Le renforcement de la présence juive au coeur de la patrie ne doit pas dépendre des permis de construire pour la population arabe", a affirmé Yossi Dagan, l'un de ses dirigeants, selon un communiqué.

Environ 475 000 colons vivent en Cisjordanie, où vivent également 2,8 millions de Palestiniens.

La colonisation par Israël de la Cisjordanie occupée et de Jérusalem-Est annexée, illégale au regard du droit international, s'est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens depuis 1967.

Elle s'est accélérée ces dernières années sous l'impulsion de l'ancien Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Son successeur Naftali Bennett est depuis mi-juin à la tête d'une coalition hétéroclite allant de la droite radicale à des partis de gauche soutenant le gel de la colonisation.


Le Congrès américain approuve la levée définitive des sanctions contre la Syrie

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
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  • Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar
  • Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis

WASIHNGTON: Le Congrès américain a approuvé mercredi la levée définitive des sanctions imposées par les Etats-Unis contre la Syrie du temps de Bachar al-Assad, devant permettre le retour d'investissements dans ce pays ravagé par des années de guerre civile.

L'abrogation d'une loi dite "Caesar", adoptée en 2019 lors du premier mandat de Donald Trump et qui imposait ces sanctions, figure en effet dans le texte sur la stratégie de défense (NDAA), que le Sénat américain a approuvé mercredi par 77 voix pour et 20 contre.

La Chambre des représentants s'était déjà prononcée la semaine dernière et le texte attend désormais d'être promulgué par le président américain.

Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar. Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis.

Le chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chaibani, a salué sur Telegram le vote du Sénat comme "ouvrant de nouveaux horizons pour la coopération et le partenariat entre notre pays et le reste du monde".

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars.

Bien que son application soit suspendue, de nombreux responsables américains jugeaient qu'elle pouvait nuire à la confiance des investisseurs tant qu'elle n'était pas abrogée.

Le dirigeant syrien Ahmad al-Chareh a été reçu le 10 novembre à la Maison Blanche par le président Trump, une première pour un chef d'Etat syrien depuis l'indépendance du pays en 1946 et une consécration pour l'ancien jihadiste qui, en moins d'un an au pouvoir, a sorti son pays de l'isolement.

Donald Trump l'avait déjà rencontré lors d'un voyage dans le Golfe en mai, annonçant alors la levée des sanctions américaines.

Après 13 ans de guerre civile, la Syrie cherche à garantir des fonds pour sa reconstruction, dont le coût pourrait dépasser 216 milliards de dollars, selon la Banque mondiale.

"L'abrogation aujourd'hui de la loi Caesar est une étape décisive pour donner au peuple syrien une véritable chance de se reconstruire après des décennies de souffrances inimaginables", s'est félicité la sénatrice démocrate Jeanne Shaheen.


Les principales villes du Soudan privées de courant après des frappes de drones sur une centrale

Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
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  • Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale
  • Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des FSR

PORT-SOUDAN: Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP.

Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale.

Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Le gouvernement de l’État du Nil a confirmé la mort des deux secouristes dans un communiqué officiel.

Cette station est un nœud stratégique du réseau électrique soudanais, recevant l’électricité produite par le barrage de Merowe — la plus grande source d'énergie hydroélectrique du pays — avant sa redistribution vers plusieurs régions.

Des témoins ont également indiqué qu’aux alentours de 02H00 (minuit GMT), les forces de l’armée régulière avaient activé leurs systèmes de défense antiaérienne, rapportant avoir vu des flammes et de la fumée s'élever au-dessus de la ville contrôlée par l'armée en guerre depuis avril 2023 contre les FSR.

Les coupures d’électricité se sont étendues à plusieurs États, notamment ceux du Nil, de la mer Rouge — où se trouve Port-Soudan, siège provisoire du gouvernement pro-armée — ainsi qu’à la capitale Khartoum, selon des témoins, l'incendie n'étant toujours pas maitrisé.

Les FSR n’ont jusqu'à présent pas commenté l'attaque.

Ces derniers mois, les FSR ont été accusées de lancer des attaques de drones sur de vastes zones contrôlées par l’armée, visant des infrastructures civiles et provoquant des coupures de courant affectant des millions de personnes.

La guerre, qui a éclaté en avril 2023, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué "la pire crise humanitaire au monde", selon l'ONU.


Série de raids israéliens sur le Liban, Israël dit viser le Hezbollah

Des soldats libanais sécurisent le site d'une frappe israélienne par drone qui a visé un camion dans le village de Jadra, au sud de Beyrouth, au Liban. (AFP)
Des soldats libanais sécurisent le site d'une frappe israélienne par drone qui a visé un camion dans le village de Jadra, au sud de Beyrouth, au Liban. (AFP)
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  • Israël a mené des raids aériens contre le sud et l’est du Liban, affirmant viser des infrastructures militaires du Hezbollah
  • Ces frappes surviennent à la veille d’une réunion du mécanisme de surveillance du cessez-le-feu, toujours fragile

BEYROUTH: L'aviation israélienne a lancé jeudi matin une série de raids contre le sud et l'est du Liban, selon l'agence de presse officielle libanaise, Israël affirmant viser des infrastructures du Hezbollah pro-iranien.

Ces frappes interviennent à la veille d'une réunion du groupe de surveillance du cessez-le-feu en vigueur depuis fin novembre 2024, qui comprend, outre le Liban et Israël, les Etats-Unis, l'ONU et la France.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani), des raids ont visé plusieurs régions du sud du Liban, frontalier d'Israël, ainsi que des zones montagneuses de la Békaa (est), un bastion du Hezbollah.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir frappé "plusieurs structures militaires du Hezbollah où des armes étaient stockées, et à partir desquelles les terroristes du Hezbollah ont continué d'opérer récemment".

Deux personnes avaient été tuées mardi dans deux frappes israéliennes qui avaient visé une camionnette au sud de Beyrouth et une voiture dans le sud du Liban. L'armée israélienne avait affirmé avoir visé des membres du Hezbollah.

Malgré le cessez-le-feu qui a mis fin il y a plus d'un an à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier poursuit ses frappes au Liban, qui ont fait environ 340 morts selon une compilation de l'AFP sur la base des chiffres du ministère de la Santé.