Le poisson yéménite, plat national d'un Djibouti multiculturel

Un vendeur de rue fait frire du poisson sur son étal dans un marché de la ville de Lahj, dans le sud du Yémen, le 25 juillet 2021. (Saleh Obaidi / AFP)
Un vendeur de rue fait frire du poisson sur son étal dans un marché de la ville de Lahj, dans le sud du Yémen, le 25 juillet 2021. (Saleh Obaidi / AFP)
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Publié le Vendredi 13 août 2021

Le poisson yéménite, plat national d'un Djibouti multiculturel

  • Les pêcheurs de la capitale, ville côtière ouverte sur le Golfe d'Aden, livrent plusieurs fois par jour dorades, mulets, et autres rougets aux nombreux "moukbasa", nom donné aux restaurants de poisson yéménite
  • En cuisine, le poisson est ouvert dans sa longueur, salé, puis recouvert - au pinceau de chantier - d'une pâte de piment doux importé d'Ethiopie, qui lui donne son intense couleur rouge

DJIBOUTI-VILLE, Djibouti : Tranché en deux, tartiné d'épices puis plongé dans un four traditionnel : à Djibouti, la saveur piquante du poisson yéménite est une institution qui raconte la multiculturalité d'un pays confetti, niché entre l'Afrique et l'Arabie.

Vers midi, l'effervescence gagne "Chez Hamdani", un établissement du centre de Djibouti-ville dont la devanture proclame : "Restaurant national - Poisson yéménite". S'y pressent quidams et notables, expatriés de retour au pays ou encore éleveurs nomades - à qui l'on offre le déjeuner.

"C'est une recette importée du Yémen que nous nous sommes appropriée et qui fait partie de nos habitudes alimentaires", explique en attendant son plat Abubakar Moussa, 63 ans, ancien journaliste vedette de la télévision.

"Tous les Djiboutiens, indifféremment, petits comme grands, le consomment", ajoute cet habitué pour qui l'établissement "reflète l'identité djiboutienne".

Dans la chaleur lourde, que les ventilateurs peinent à dissiper, le patriarche est attablé avec sa fille et ses petits-enfants, qui vivent en Belgique et sont venus lui rendre visite. 

"Chaque fois que je viens à Djibouti, il m'emmène ici et je suis trop contente", affirme Sohane, 16 ans, qui a découvert cette recette avec son grand-père.

"Quand on le fait à la maison à Bruxelles, il n'a pas le même goût mais ça me fait penser à Djibouti, c'est un petit souvenir", ajoute la lycéenne.

Les pêcheurs de la capitale, ville côtière ouverte sur le Golfe d'Aden, livrent plusieurs fois par jour dorades, mulets, et autres rougets aux nombreux "moukbasa", nom donné aux restaurants de poisson yéménite.

En cuisine, le poisson est ouvert dans sa longueur, salé, puis recouvert - au pinceau de chantier - d'une pâte de piment doux importé d'Ethiopie, qui lui donne son intense couleur rouge.

"Le plus important, c'est le piment et la cuisson au four", lâche, en sueur, l'un des cuisiniers tandis qu'il fixe le poisson à une longue tige de métal, avant de le plonger pour une quinzaine de minutes dans le feu d'un four traditionnel de terre cuite, très semblable au tandoori indien.

Pour environ 1.000 francs djiboutiens (cinq euros), le poisson yéménite se déguste accompagné de galettes de pain et de "fata", une pâte faite à base de bananes ou de dates.

- "Dans le monde entier" -

Le patron, Omar Hamdani, a hérité de son aïeul, immigré du Yémen dans les années 1920, ce restaurant aux murs chargés de faïenceries et de moulures, où une petite salle attenante, en retrait, est réservée aux femmes.

A propos de l'unique plat à sa carte, cet homme replet, portant une barbe rousse et un qamis traditionnel, raconte : "Mon grand-père l'a ramené du Yémen, il a ouvert ce restaurant, puis mon père lui a succédé et voilà que c'est mon tour d'en prendre la tête."

Sa touche personnelle a été d'ajouter un deuxième étage à l'établissement, grâce au succès de cette recette "connue dans le monde entier", dit-il.

Les Yéménites représentent la troisième communauté ethnique à Djibouti, derrière les Issa et les Afar. Les migrations et le commerce sont millénaires entre les deux pays, séparés de seulement 30 km au niveau du détroit de Bab el-Mandeb ("la porte des lamentations" en arabe).

Mais ces dernières années, de très nombreux Yéménites sont venus trouver refuge à Djibouti, fuyant la guerre qui depuis 2014 ravage leur pays.

Après avoir fui Sanaa, où il était fonctionnaire dans un ministère, et s'être installé à Djibouti-ville, Amin Maqtal, 45 ans, a monté avec deux associés un moukbasa, le Kaaboul, dans le quartier populaire de PK12.

"Du moment que je suis dans ce restaurant, que je mange ici, que je suis entouré de mes compatriotes, je me sens bien. Parce que tout ce que j'avais au Yémen, je l'ai ici", raconte cet homme bienveillant. 

Il s'amuse aussi de l'engouement local pour le poisson yéménite, un plat parmi des dizaines d'autres dans son pays. Au final, "la demande est plus forte à Djibouti qu'au Yémen", sourit-il.


Un programme de formation artisanale lancé dans la région d’Asir

La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
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  • Le programme puise son inspiration dans le patrimoine local
  • L’initiative s’inscrit dans les efforts de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives

ABHA: La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation artisanale dans la région d’Asir, en partenariat avec l’école italienne Alchimia Contemporary Jewellery School.

Cette initiative, qui s’inscrit dans le cadre du programme de formation spécialisée de la banque, propose aux artisans et professionnels indépendants une formation à la création de pièces utilisant le cuivre et la feuille d’or.

Le programme s’inspire du patrimoine local, notamment de l’art Al-Qatt Al-Asiri – inscrit au patrimoine immatériel de l’UNESCO – pour concevoir des produits de qualité, répondant aux exigences du marché et favorisant des opportunités économiques durables.

La cérémonie de lancement a été marquée par la signature d’un accord de coopération stratégique entre la banque et l’école Alchimia. Ce partenariat vise à transférer un savoir-faire international vers le marché local grâce à des formations spécialisées à l’échelle nationale, dans le but de renforcer les compétences des artisans et leur compétitivité.

L’initiative fait partie des actions de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives. Depuis son lancement en 2023, le programme de formation spécialisée a bénéficié à plus de 300 participants à travers 15 programmes, donnant naissance à 250 produits uniques.

Par ailleurs, 30 % des participants ont obtenu un financement, et plus de 150 familles actives dans l’artisanat à domicile ont pu développer leurs activités.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


« I like it hot ! » : J. Lo fait sensation à Abou Dhabi

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  • Jennifer Lopez, 56 ans, prouve qu’elle reste l’une des artistes les plus enflammées au monde

ABOU DHABI: De retour à Abou Dhabi après son spectacle magistral en février, Jennifer Lopez a dansé toute la soirée mardi à l’Etihad Arena sur l’île de Yas dans le cadre de sa tournée mondiale « Up All Night ».

En interprétant ses tubes cultes comme « On the Floor », « Ain’t Your Mama » et « Dance Again », Lopez a fait monter la température avec son énergie débordante et ses chorégraphies percutantes.

Même si j’ai regretté que « Jenny From the Block » n’ait pas bénéficié d’un moment à elle, Lopez l’a tout de même interprétée en medley avec « We Will Rock You » de Queen.

Pour célébrer ses 56 ans, elle a chanté « Birthday », le single sorti le 24 juillet, très applaudi par le public.

La superstar a remercié ses fans et les a encouragés à s’aimer les uns les autres et à suivre ce qu’ils aiment.

Elle a également plaisanté sur la chaleur intense des Émirats. « I like it hot ! », a-t-elle lancé en se ventilant.

Avec plusieurs changements de tenues et des plages musicales bien calibrées, le show a alterné entre titres dynamiques, ballades lentes et medleys.

Lopez a rendu hommage à sa culture latino en interprétant quelques-uns de ses succès en espagnol, notamment « Qué Hiciste » et « Si Una Vez ».

Elle a chanté en dansant le flamenco, vêtue d’une tenue inspirée du traje de flamenca, la robe traditionnelle des femmes aux festivals andalous.

L’artiste n’est pas étrangère au Golfe : elle avait déjà fait sensation en avril lors du Grand Prix d’Arabie saoudite de F1 à Djeddah, puis en novembre dernier à Riyad pour l’événement « 1001 Seasons of Elie Saab ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’artiste saoudienne met en lumière le riche paysage culturel de l’Asir à travers ses œuvres

L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
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  • Arafat Al-Asimi a surmonté de nombreux défis pour s’imposer comme artiste en tant que femme

MAKKAH : Les montagnes verdoyantes de la région d’Asir en Arabie saoudite ont nourri la vision artistique d’Arafat Al-Asimi.

En évoquant ses débuts, Al-Asimi confie qu’elle aime utiliser des couleurs pastel pour représenter des paysages naturels et patrimoniaux. Les montagnes, les vallées, les nuances des forêts et le climat unique de la région ont nourri son imagination artistique.

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L’artiste Arafat Al-Asimi affirme se sentir chez elle au cœur de la nature et des paysages traditionnels. (Fournie)

Elle explique se sentir profondément liée à la nature et aux dessins de paysages traditionnels, en particulier ceux inspirés de l’Asir, car ils traduisent son fort sentiment d’appartenance et lui procurent un équilibre et un confort psychologique.

Elle partage également sa passion pour l’intégration de la calligraphie arabe dans ses œuvres, soulignant combien cette pratique allie esthétique visuelle et identité culturelle.