Cession de Grignon à un promoteur: les opposants n'ont pas dit leur dernier mot

Situé sur la petite commune de Thiverval-Grignon (1 100 habitants) dans les Yvelines, le domaine de Grignon, est occupé par l'école d'ingénieurs agronomes AgroParisTech et par des chercheurs. (AFP)
Situé sur la petite commune de Thiverval-Grignon (1 100 habitants) dans les Yvelines, le domaine de Grignon, est occupé par l'école d'ingénieurs agronomes AgroParisTech et par des chercheurs. (AFP)
Short Url
Publié le Lundi 16 août 2021

Cession de Grignon à un promoteur: les opposants n'ont pas dit leur dernier mot

  • En 1826, le roi Charles X achète le domaine et le dédie à l'agronomie et à l'enseignement des pratiques agricoles. C'est resté la vocation du site jusqu'à ce jour
  • Les signataires soutiennent un projet, «Grignon 2026», qui entend faire du site un «Centre international sur la transition alimentaire et agricole»

PARIS: C'est le berceau de l'agronomie française depuis 200 ans. Le vaste domaine de Grignon et son château du XVIIè siècle dans les Yvelines vont être cédés par l'Etat au promoteur Altarea Cogedim. Mais les opposants au projet - anciens élèves, élus locaux et défenseurs du patrimoine - préparent la riposte.

Un lieu chargé d'histoire 

Situé sur la petite commune de Thiverval-Grignon (1 100 habitants) dans les Yvelines, le domaine de Grignon, est occupé par l'école d'ingénieurs agronomes AgroParisTech et par des chercheurs.


Donné par Henri II à sa favorite Diane de Poitiers au XVIè siècle, il s'étend sur 290 hectares.


Il comprend un château du XVIIème siècle inscrit au titre des monuments historiques. Le domaine comprend aussi 130 hectares de terres agricoles, dont une ferme expérimentale, et plus de 133 hectares de bois.


En 1826, le roi Charles X achète le domaine et le dédie à l'agronomie et à l'enseignement des pratiques agricoles. C'est resté la vocation du site jusqu'à ce jour.

Déménagement à Saclay

La cession du domaine s'inscrit dans le projet de création d'un "grand pôle d'excellence scientifique" sur le campus de Paris-Saclay regroupant AgroParisTech et des laboratoires de l'Institut de recherche Inrae, souligne le ministère de l'Agriculture.


Pour mener à bien cette nouvelle installation, décidée en 2015, les différents sites franciliens d'AgroParisTech sont vendus dont Grignon. Le déménagement est prévu en 2022.


En 2015-2016, le gouvernement avait déjà envisagé de céder Grignon au PSG qui cherchait un site d'entraînement. Cela avait suscité une levée de boucliers et le projet avait été abandonné.

Appel d'offres

Si leur déménagement à Saclay n'est pas remis en cause par les étudiants, le lancement de l'appel à projets en mars 2020 a suscité des inquiétudes. Les élèves ont bloqué le domaine pendant trois semaines.


Dans une tribune en mai dans le JDD, plus de 170 scientifiques, dont la climatologue Valérie Masson-Delmotte, ont estimé que les critères de sélection faisaient "planer de grandes menaces sur l'intégrité du domaine et la préservation de ses patrimoines exceptionnels". 


Les signataires soutiennent un projet, "Grignon 2026", qui entend faire du site un "Centre international sur la transition alimentaire et agricole". Il est porté par l'Association Patrimoine AgroParisTech-Grignon 2000, qui réunit des anciens élèves de l'Agro, avec le soutien de la communauté de communes Coeur d'Yvelines (31 communes).

Choix d'un projet «réaliste»

Le comité de sélection de la Direction Immobilière de l'Etat a retenu le 4 août le projet d'Altarea Cogedim, qui était en concurrence avec un autre promoteur et avec Grignon 2026.


"C'est le choix d'un projet réaliste et fiable", déclare à l'AFP le ministère de l'Agriculture, dont le patron actuel Julien Denormandie est un ancien de l'"Agro".


Le ministère n'a pas souhaité communiquer le montant de la vente.  


"Au coeur de l'Etat, l'Etat brade Grignon et reste sourd à un projet d'intérêt général concernant le changement climatique", ont déploré les porteurs de Grignon 2026, en révélant le 11 août le choix de l'Etat.


Dans le projet Altarea, le château accueillera des séminaires et des événements. Le promoteur a un programme résidentiel, avec réhabilitation des bâtiments et nouvelles constructions. Il veut aussi offrir une "programmation touristique responsable".


"Le domaine va être démantelé", déplore Mathieu Baron, délégué général de l'association Patrimoine AgroParisTech Grignon 2000.


Altarea confiera la gestion des 133 hectares de bois au conseil départemental des Yvelines, qui en deviendrait propriétaire, selon le ministère. Il laissera l'exploitation de la ferme expérimentale aux étudiants d'AgroParisTech.


Riposte en préparation

L'association Grignon 2000 "étudie la possibilité de recours auprès du tribunal administratif", a indiqué à l'AFP Mathieu Baron.


La maire (sans étiquette) de Thiverval, Nadine Gohard, a souligné que le projet d'Altarea supposait de changer le plan local d'urbanisme (PLU). "Je ne le ferai pas", a-t-elle assuré dimanche à l'AFP.


Avec Grignon 2026, "certes l'Etat aurait ramassé un petit peu moins d'argent mais le projet était sûr financièrement et juridiquement", dit-elle. 


Les défenseurs de Grignon 2026 comptent aussi sur le soutien d'associations de défense du patrimoine.


"Nous continuerons à nous battre pour la sauvegarde du domaine de Grignon et nous ne serons pas les seuls", écrit Didier Ryckner de la Tribune de l'Art.


Des propos sur le Hezbollah d'un vice-président de Lyon 2 signalés à la justice

Un véhicule de police stationne devant l'université Lyon 2, à Lyon, le 14 mai 2018, après l'annulation de la première journée d'examens de l'établissement. (AFP)
Un véhicule de police stationne devant l'université Lyon 2, à Lyon, le 14 mai 2018, après l'annulation de la première journée d'examens de l'établissement. (AFP)
Short Url
  • Le ministre de l'Enseignement supérieur Philippe Baptiste a déclaré mardi que des propos "très graves" sur le Hezbollah libanais attribués à un vice-président de l'Université Lyon 2 avaient été signalés à la justice
  • Le Hezbollah libanais pro-iranien et allié du Hamas palestinien est considéré comme une organisation terroriste par Israël et les Etats-Unis

LYON: Le ministre de l'Enseignement supérieur Philippe Baptiste a déclaré mardi que des propos "très graves" sur le Hezbollah libanais attribués à un vice-président de l'Université Lyon 2 avaient été signalés à la justice.

Willy Beauvallet-Haddad, qui reste maître de conférences en sciences politiques, a annoncé lundi à ses collègues démissionner de la vice-présidence pour "faire baisser la pression très forte" qui pèse sur l'établissement.

Dans son message, rendu public par plusieurs destinataires, le chercheur assure avoir été visé par une "campagne de dénigrement public (...) en raison de prises de positions personnelles relatives à la situation en Palestine et au Liban", sans donner de détails.

"Il avait précédemment fait un hommage à (Hassan) Nasrallah donc chef du Hezbollah", a déclaré mardi le ministre de l'Enseignement supérieur sur France 2. "Un signalement a été fait" auprès de la justice pour "ces faits qui peuvent relever de l'apologie du terrorisme", a-t-il ajouté.

Sur X, Willy Beauvallet-Haddad a reposté plusieurs messages de soutien au peuple palestinien mais son compte Facebook n'est plus accessible. Le syndicat étudiant de droite UNI a reproduit une capture d'écran d'un message attribué au chercheur, dans lequel Hassan Nasrallah, tué dans une frappe israélienne en septembre 2024, est décrit comme "une figure fraternelle" qui a rejoint "le panthéon (...) des grands personnages de l'Histoire".

Le Hezbollah libanais pro-iranien et allié du Hamas palestinien est considéré comme une organisation terroriste par Israël et les Etats-Unis. Sa branche armée l'est aussi par l'Union européenne.

"Je suis profondément choqué et je ne vois pas comment on peut être vice-président d'une université quand on écrit des choses pareilles", a commenté Philippe Baptiste. "Je prends acte du fait qu'il a déposé sa démission, évidemment ça n'interrompt rien pour autant", a-t-il poursuivi: "c'est à la justice de travailler".

Le parquet de Lyon n'a pas encore fait savoir s'il avait bien reçu ce signalement. M. Beauvallet-Haddad et l'université n'ont pas répondu aux sollicitations de l'AFP.

Cet épisode survient alors que l'université Lyon 2 est dans la tourmente depuis l'intrusion, le 1er avril, d'un groupe de personnes encagoulées lors d'un cours de Fabrice Balanche, spécialiste de l'Irak et de la Syrie. Vivement pris à parti par des militants le taxant de "raciste" et "sioniste", il avait interrompu son cours.

L'incident a suscité une large condamnation et le parquet, saisi par l'université, a ouvert une enquête pour "entrave à l'exercice de la fonction d'enseignant".

Une autre enquête a été ouverte sur des menaces de mort adressées à la présidente de Lyon 2, Isabelle von Bueltzingsloewen, après une interview dans laquelle elle dénonçait des "faits intolérables" mais aussi les "paroles complotistes" de Fabrice Balanche qui a évoqué dans de nombreux médias "l'islamo-gauchisme" en vigueur selon lui à Lyon 2.


"La situation est bloquée" entre Paris et Alger selon la France

Le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, sourit alors qu'il arrive à un dîner de travail au palais présidentiel de l'Élysée en compagnie du président français Emmanuel Macron (hors photo) et du président du Conseil du peuple du Turkménistan, Gourbangouly Berdymoukhamedov (hors photo), à Paris, le 5 mai 2025. (AFP)
Le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, sourit alors qu'il arrive à un dîner de travail au palais présidentiel de l'Élysée en compagnie du président français Emmanuel Macron (hors photo) et du président du Conseil du peuple du Turkménistan, Gourbangouly Berdymoukhamedov (hors photo), à Paris, le 5 mai 2025. (AFP)
Short Url
  • L'ambassadeur de France à Alger est toujours à Paris depuis la mi-avril et la situation "est bloquée" entre les deux pays, a indiqué mardi le ministre français des Affaires étrangères
  • Le chef de la diplomatie française a de nouveau dénoncé à cet égard la "décision très violente" d'Alger

PARIS: L'ambassadeur de France à Alger est toujours à Paris depuis la mi-avril et la situation "est bloquée" entre les deux pays, a indiqué mardi le ministre français des Affaires étrangères.

Stéphane Romatet est "toujours à Paris", a noté Jean-Noël Barrot sur la radio RTL. "A ce stade la situation est bloquée et c'est la responsabilité des autorités algériennes".

Le président français Emmanuel Macron avait décidé le 15 avril d'expulser "douze agents servant dans le réseau consulaire et diplomatique algérien en France" et de rappeler son ambassadeur à Alger pour consultations en représailles à des expulsions similaires annoncées par l'Algérie.

Le chef de la diplomatie française a de nouveau dénoncé à cet égard la "décision très violente" d'Alger.

Il a souligné par ailleurs la situation "très difficile" de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, emprisonné en Algérie et actuellement hospitalisé, "un homme de 80 ans qui est éloigné de ses amis" et en faveur duquel il a dit espéré que les autorités algériennes "sauront faire preuve d'humanité".

Le cas de l'écrivain a considérablement tendu les relations bilatérales, enflammées depuis des semaines par la question de la réadmission dans leur pays d'origine des Algériens sous obligation de quitter le territoire français (OQTF), brandie à de multiples reprises par le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau.

"Nous avons intérêt (...) à ne pas faire de l'Algérie un sujet de politique intérieure", a prévenu Jean-Noël Barrot.

"Lorsque nous le faisons, nous prenons le risque de causer du tort à nos compatriotes franco-algériens, et c'est lorsque la relation est à peu près équilibrée que l'on obtient des résultats", a-t-il insisté.


"Condamnation très ferme" par la France du plan israélien de conquête de Gaza

Le ministre français des Affaires étrangères a déclaré mardi que Paris condamnait "très fermement" la nouvelle campagne militaire israélienne dans la bande de Gaza. (AFP)
Le ministre français des Affaires étrangères a déclaré mardi que Paris condamnait "très fermement" la nouvelle campagne militaire israélienne dans la bande de Gaza. (AFP)
Short Url
  • Le ministre français des affaires étrangères a déclaré mardi que Paris condamnait "très fermement" la nouvelle campagne militaire israélienne dans la bande de Gaza

PARIS: Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a exprimé mardi sa "condamnation très ferme" du plan israélien de conquête de Gaza et de sa nouvelle campagne militaire sur le territoire palestinien.

"Ce n'est pas acceptable", a déclaré M. Barrot sur la radio RTL, estimant que le gouvernement israélien était "en infraction avec le droit humanitaire". Selon lui, "l'urgence, c'est le cessez-le-feu et l'accès sans entrave de l'aide humanitaire, massivement".