Comme Midas, Guy Manoukian transforme en or tout ce qu’il touche

L'artiste de 45 ans s'est produit dans certaines des salles les plus prestigieuses du monde dans des villes telles que Londres, Los Angeles, Sydney, Dubaï, Le Caire et Singapour. (Getty)
L'artiste de 45 ans s'est produit dans certaines des salles les plus prestigieuses du monde dans des villes telles que Londres, Los Angeles, Sydney, Dubaï, Le Caire et Singapour. (Getty)
Short Url
Publié le Jeudi 19 août 2021

Comme Midas, Guy Manoukian transforme en or tout ce qu’il touche

  • Il est aussi directeur artistique de The Theater, qui vient d’être inauguré à Dubaï et remporte déjà un succès au-delà de toute espérance
  • Guy Manoukian n’est pas qu’un musicien talentueux de renom, son palmarès inclut également un diplôme en droit, et une carrière de basketteur professionnel et de président de club

BEYROUTH : On dirait que Guy Manoukian transforme en or tout ce qu’il touche. Célèbre pour être le prodige de la musique qui a commencé à jouer du piano à l’âge de 4 ans, le musicien, compositeur, pianiste et producteur libano-arménien jouit d’une popularité mondiale pour son style novateur qui fusionne le caractère séduisant et mystique de la musique arabe traditionnelle avec les instruments occidentaux contemporains.

Cet artiste de 45 ans, qui s’est produit dans les salles les plus prestigieuses à travers le monde, notamment à Londres, Los Angeles, Sydney, Dubaï, Le Caire et Singapour, ne manque pas d’attribuer son succès à ceux qui ont cultivé chez lui le goût de la musique dès sa plus tendre enfance.

«On peut me voir sur certaines photos assis devant un piano, alors que j’avais à peine 10 mois. Je ne pouvais même pas marcher», se souvient-il. «Le mérite en revient donc en grande partie à mes parents. Feu mon père a décelé ce talent chez moi. Il a donc investi en moi, et m’a encouragé à le développer en m’offrant la meilleure formation auprès des professeurs et des écoles de musique de renom.»

manoukian
Citadelle d'Al-Shaqif au Liban, le 26 juillet 2018. (AFP)

Manoukian a connu une ascension astronomique: à l’âge de 8 ans, il s’est produit au Palais présidentiel du Liban et a composé lui-même des morceaux de musique. C’est à 16 ans qu’il a donné son premier concert en solo, devant une foule de 1 000 admirateurs.

Aujourd’hui, ce virtuose ne se contente plus des accolades que lui ont valu ces trois décennies passées sous les projecteurs. Sa dernière collaboration en date est intitulée Worth It, un titre pop pur et dur qu’il a produit et publié le mois dernier en collaboration avec Warner Music Middle East. Ce morceau aux vibrations électro et disco-funk est interprété par SS.HH.A.N.A, une chanteuse et parolière libanaise avec qui il a été ravi de travailler.

«Lorsque je me produis à l’Opéra de Dubaï par exemple, mon public s’attend à une musique arabe classique, adaptée au crossover moderne qui me caractérise. Je trouve cela génial, c’est ce qui définit mon style», explique-t-il. «Mais la musique pop me passionne elle aussi. Depuis toujours. Lorsque je travaille avec des artistes comme SS.HH.A.N.A – un jeune talent extraordinaire –, je parviens à faire mon travail de producteur pour exprimer mes passions créatives et musicales de manière plus étendue.

«Vous retrouverez dans le titre Worth It des influences provenant d’artistes comme Jamiroquai, Daft Punk et Dua Lipa. Grâce à ces œuvres musicales pop et plus électroniques, je parviens à exprimer d’autres aspects de mon identité de musicien tout en continuant à me distinguer en tant que producteur», ajoute-t-il.

Pourtant, le périple de Manoukian qui l’a conduit à la place qu’il occupe aujourd’hui est loin d’être une évidence s’imposant fatalement. Son palmarès riche en couleurs inclut également un diplôme en droit, de même qu’une carrière de joueur de basket-ball professionnel et de président de club.

«J’avais 17 ans lorsque j’ai achevé ma formation musicale. Ma mère m’a donc conseillé d’envisager une autre alternative», confie le pianiste. «J’ai donc fait des études de droit. J’ai également joué en première division de la Ligue libanaise de basket-ball. Le basket était bon pour moi, car il me tenait à l’écart des ennuis et m’aidait à acquérir une bonne éducation physique.»

De joueur au Homenetmen de Beyrouth, Manoukian est devenu président de ce club de basket-ball qui occupe une place importante dans son cœur. «En tant que président, j’ai promis de remporter toutes les compétitions. En 2018, nous sommes parvenus à vaincre toutes les équipes établies du monde arabe. C’était David contre Goliath. Nous avons remporté le championnat local, la coupe du Liban et le championnat arabe des clubs de basket-ball.»

Le parcours de cette équipe vers les sommets fait l’objet d’un documentaire intitulé Dare to Dream, sur lequel le compositeur travaille actuellement. La sortie du documentaire est prévue pour 2022. «L’essor du club Homenetmen Beyrouth est l’une de mes plus grandes réussites. Elle est aussi importante que ma carrière musicale», insiste-t-il. «Le film ne porte pas seulement sur le basket. Il évoque la confiance en soi, et montre qu’il ne faut jamais abandonner ses rêves.»

Aujourd’hui, Guy Manoukian ne se contente pas de remplir son armoire de trophées, aux sens propre comme au figuré. Il veut aussi accumuler les succès en tant qu’entrepreneur du divertissement et de la vie nocturne.

Il est directeur artistique et responsable de la création artistique de The Theater, à Dubaï, qui vient d’être inauguré sur l’ancien emplacement du Cavalli Club, à l’hôtel Fairmont situé sur la Sheikh Zayed Road. Le communiqué de presse annonçant la coentreprise de Manoukian avec 7 Management et Bulldozer Group promet «un spectacle visuel immersif constituant un divertissement de classe mondiale sans précédent».

Le jeune entrepreneur est bien entendu chargé de l’organisation de toutes les activités musicales dans ce théâtre. «J’ai conçu un programme très diversifié. Chaque soir, on propose deux spectacles dynamiques, avec des artistes remarquables issus des quatre coins du monde, dont des chanteurs et des danseurs aériens de Las Vegas. Pendant les pauses, un DJ joue des titres envoûtants des années 1980 et 1990, entre autres. Il va sans dire que la gastronomie est exceptionnelle.»

Si Guy Manoukian a toujours voulu se surpasser, il est néanmoins abasourdi par le succès que The Theater a rencontré à ce jour. «Nous accueillons des demandes de réservation pour le mois de novembre!», indique-t-il non sans une certaine fierté. Mais le projet revêt une importance plus significative pour lui.

«La pandémie a été particulièrement éprouvante», admet-il. «L’année dernière, 90 de mes spectacles ont été annulés. Lors de mes concerts, l’audience me transmet une énergie intense; en être privé n’a pas été chose facile. The Theater est donc venu au bon moment – il a réveillé en moi l’envie de continuer à exprimer ma créativité et de rester motivé et passionné.

Pour les fans craignant que ses nombreux engagements le détournent de sa musique, Manoukian se montre plutôt rassurant: «Je pense que mon dernier album est la meilleure œuvre que j’aie jamais réalisée.»

Tamada est son nouvel album tant attendu, prévu pour octobre. Il a accordé à Arab News un aperçu exclusif de la chanson éponyme, une composition revigorante aux mélodies joyeuses et aux accords instrumentaux. «C’est une ode à mes origines arméniennes imprégnée d’influences qui évoquent l’Arménie soviétique d’avant 1990», explique-t-il. «Elle réunit des musiciens prodigieux et une importante section de cordes. La musique est cinématographique, comme celle de Hans Zimmer. Très moderne, plus imposante et plus cool. Je suis impatient de la faire découvrir aux gens.»

Car Guy Manoukian est tout autant attaché à ses origines arméniennes qu’à son héritage libanais. «La situation en Arménie (le conflit du Haut-Karabakh survenu cette année) et au Liban (les crises successives) m’ont profondément bouleversé, en tant qu’artiste et être humain», confie-t-il. «Je suis très fier de faire partie de Lebanon of Tomorrow», une ONG avec laquelle il mène des actions caritatives à la suite des explosions du port de Beyrouth l’année dernière.

«Les artistes refusent souvent de prendre position, et je suis fier de dire que je ne fais pas partie de cette catégorie. Je suis une personne pragmatique. Je crois aux petites victoires et je me fixe des objectifs réalisables. Le droit m’a appris à le faire», explique-t-il.

«Avec le basket-ball, j’ai acquis un esprit de compétition et la détermination à toujours viser la victoire. Certes, gagner ne suffit pas. On doit constamment aspirer à la victoire», poursuit-il. «Ne jamais baisser les bras et se battre jusqu’au dernier souffle. Ces principes me guident dans ma musique et dans tout ce que je fais.»

 

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.


L'alternance linguistique est devenue la norme pour les jeunes Saoudiens

Le mélange des langues peut être considéré non pas comme une dilution de l'héritage, mais comme le reflet d'une génération tournée vers l'extérieur. (Shutterstock/KSGAAL)
Le mélange des langues peut être considéré non pas comme une dilution de l'héritage, mais comme le reflet d'une génération tournée vers l'extérieur. (Shutterstock/KSGAAL)
Short Url
  • Une étude réalisée en 2024 par Kais Sultan Mousa Alowidha à l'université de Jouf a révélé que les Saoudiens bilingues passent souvent de l'arabe à l'anglais en fonction du contexte, en particulier dans des situations décontractées ou professionnelles. 
  • Un expert déclare à Arab News que cette "question multidimensionnelle" mérite d'être reconnue.

RIYAD : Dans la société saoudienne de plus en plus mondialisée, en particulier chez les jeunes des grandes villes, il est facile de mélanger les langues, passant souvent de l'arabe à l'anglais au cours d'une même conversation.

Ce phénomène, connu sous le nom de "code-switching", est devenu une norme linguistique qui reflète l'évolution de la dynamique sociale, de la culture et de l'identité.

Une étude réalisée en 2024 par Kais Sultan Mousa Alowidha à l'université de Jouf a révélé que les Saoudiens bilingues passent souvent de l'arabe à l'anglais en fonction du contexte, en particulier dans des situations décontractées ou professionnelles. 

Le mélange des langues peut être considéré non pas comme une dilution de l'héritage, mais comme le reflet d'une génération tournée vers l'extérieur. (Fourni)
Le mélange des langues peut être considéré non pas comme une dilution de l'héritage, mais comme le reflet d'une génération tournée vers l'extérieur. (Fourni)

Les étudiants saoudiens qui ont étudié ou grandi à l'étranger se retrouvent à passer d'une langue à l'autre presque inconsciemment.

Abdullah Almuayyad, un Saoudien en dernière année d'études à l'université de Washington, à Seattle, qui a passé plus de la moitié de sa vie aux États-Unis, a parlé à Arab News de son expérience des deux langues.

"Le confort dépend vraiment du contexte", a-t-il déclaré. "Au quotidien, je suis aussi à l'aise dans l'une que dans l'autre, mais c'est le contexte qui compte.

Faits marquants

L'Académie mondiale du roi Salman pour la langue arabe, à Riyad, a lancé plusieurs initiatives visant à renforcer la maîtrise de l'arabe, tant pour les locuteurs natifs que pour les apprenants non natifs.

Une étude réalisée en 2024 par l'université de Jouf a révélé que les Saoudiens bilingues passent souvent de l'arabe à l'anglais en fonction du contexte, en particulier dans des situations occasionnelles ou professionnelles.

Dans le monde des affaires, il opte par défaut pour l'anglais en raison de son éducation et de son expérience professionnelle, mais l'arabe lui semble plus naturel dans les contextes familiaux ou décontractés.

"Parfois, mes amis se moquent de moi parce que je commence une phrase en arabe, que j'aborde un concept commercial complexe et que je passe à l'anglais en cours de route.

Ce changement mental, explique-t-il, est souvent lié à des associations linguistiques spécifiques à un sujet.

Certains sujets sont associés à une langue spécifique dans son cerveau. "Une fois que le sujet apparaît, la langue correspondante suit automatiquement.

Au niveau institutionnel, les efforts de préservation et de promotion de l'arabe gagnent du terrain en Arabie saoudite.

L'Académie mondiale du roi Salman pour la langue arabe, à Riyad, a lancé plusieurs initiatives visant à renforcer la maîtrise de l'arabe, tant pour les locuteurs natifs que pour les apprenants non natifs.

Grâce à des partenariats universitaires, des outils numériques et des programmes de formation, l'académie joue un rôle clé en veillant à ce que l'arabe reste une langue vivante et accessible.

L'institut est le reflet d'une volonté nationale plus large de renforcer l'identité culturelle dans le contexte des changements linguistiques induits par la mondialisation.

Majd Tohme, linguiste principal chez SURV Linguistics à Riyad, a déclaré à Arab News que le changement de code était "une question très multidimensionnelle".

Il a souligné que le débat ne devrait pas porter sur la question de savoir si l'alternance codique est bonne ou mauvaise.

"Ce que nous devons nous demander, c'est si l'alternance codique fonctionne dans le contexte quotidien. Et si c'est le cas, n'est-ce pas là l'objectif de tout modèle linguistique ?

Il ajoute que le purisme linguistique risque de passer complètement à côté de la question.

"Il n'est pas nécessaire de s'engager dans ce puritanisme linguistique... et l'alternance codique n'est pas vraiment quelque chose de nouveau. Les langues sont des organismes vivants qui évoluent", a-t-il expliqué.

De nombreux mots que nous considérons aujourd'hui comme natifs ont des origines étrangères, comme le persan ou les langues européennes, en particulier dans les domaines de la science et de la technologie.

L'érosion de l'arabe suscite néanmoins des inquiétudes. M. Tohme a reconnu l'existence de cette menace, mais a précisé qu'elle ne concernait pas uniquement l'arabe.

"C'est une menace pour toutes les langues", a-t-il déclaré, en particulier à l'ère de la communication mondialisée où l'internet est devenu un espace partagé dominé par l'anglais.

"Le monde entier partage désormais un seul et même Internet", a-t-il expliqué. "C'est comme un immense terrain de jeu où 8 milliards de personnes essaient de communiquer les unes avec les autres.

Pourtant, il y a des signes d'équilibre.

Almuayyad, par exemple, se met activement au défi, ainsi que ses pairs, de préserver la maîtrise de l'arabe.

"En quatrième, même si mes amis et moi préférions l'anglais, nous nous sommes mis d'accord pour ne parler qu'en arabe jusqu'à ce que cela nous paraisse naturel", explique-t-il. "Plus tard, lorsque mon arabe a rattrapé son retard, j'ai changé et je n'ai plus parlé qu'en anglais avec les amis qui voulaient s'entraîner.

Pour beaucoup, notamment dans les grandes villes d'Arabie saoudite, le bilinguisme ne signifie plus choisir entre une langue et l'autre.

L'incitation constante à se dépasser permet aux deux langues de rester actives et de se développer.

L'étude de l'université Jouf a montré que les Saoudiens bilingues s'identifient fortement à leurs deux langues et ne pensent pas que parler anglais revient à nier leur identité culturelle.

Elle a également conclu que l'alternance des codes est souvent nécessaire dans les grandes villes en raison de l'abondance de locuteurs non arabes dans les environnements publics et professionnels.

Par conséquent, l'alternance codique, en particulier dans le Royaume, semble être moins une question de perte d'identité qu'une question de fonctionnalité.

Alors que l'Arabie saoudite s'ouvre au monde et embrasse le multiculturalisme dans le cadre de Vision 2030, ce mélange des langues pourrait être considéré non pas comme une dilution de l'héritage, mais comme le reflet d'une génération tournée vers l'extérieur.

Selon M. Tohme, l'impact psychologique d'un séjour de quelques années à l'étranger suivi d'un retour dans son pays d'origine ne doit pas être sous-estimé.

Les étudiants développent une certaine nostalgie de leur pays d'origine après avoir passé tant d'années à l'étranger à parler couramment une langue étrangère. Ils peuvent développer la détermination de faire un effort conscient pour renforcer à nouveau leurs compétences en langue arabe.

Almuayyad est quelqu'un qui peut comprendre cela et il dit que s'il avait passé toute sa vie dans le Royaume, son développement linguistique n'aurait peut-être pas été si différent.

"Je vois beaucoup de gens en Arabie saoudite qui utilisent librement l'anglais parce que les médias mondiaux et le contenu en ligne sont si dominants", explique-t-il.

Cependant, il admet que le fait de grandir dans un seul endroit peut limiter l'envie de sortir de sa zone de confort linguistique. "Mon exposition à deux cultures m'a forcé à pratiquer cet étirement en permanence.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Asharq News renforce « Da'erat Asharq » en lui insufflant une orientation politique plus marquée

Présenté par la journaliste Mirasha Ghazi, chaque épisode se penche sur les contextes complexes qui sous-tendent les événements en cours, guidé par un dialogue équilibré et une enquête rigoureuse. (Photo Fournie)
Présenté par la journaliste Mirasha Ghazi, chaque épisode se penche sur les contextes complexes qui sous-tendent les événements en cours, guidé par un dialogue équilibré et une enquête rigoureuse. (Photo Fournie)
Short Url
  • Le programme quotidien propose des conversations en tête-à-tête avec les meilleurs rédacteurs et analystes de toutes les plateformes SRMG, analysant les développements régionaux et mondiaux.
  • "Da'erat Asharq reflète notre mission éditoriale qui consiste à fournir un contenu crédible et une analyse approfondie", a déclaré le Dr Nabeel Al Khatib, directeur général d'Asharq News.

RIYAD : Asharq News a lancé une nouvelle édition de son programme politique quotidien "Da'erat Asharq", qui revient avec un format renouvelé et une analyse plus approfondie des développements politiques qui façonnent le paysage régional et international.

L'émission propose des conversations approfondies en tête-à-tête avec des journalistes, des analystes et des experts de premier plan issus du Saudi Research and Media Group (SRMG), donnant vie à un écosystème éditorial partagé qui enrichit la programmation analytique d'Asharq News.

Présenté par la journaliste Mirasha Ghazi, chaque épisode explore les contextes complexes qui sous-tendent les événements en cours, guidé par un dialogue équilibré et une enquête rigoureuse. Le programme s'appuie sur les forces éditoriales des organes phares de la SRMG, notamment "Asharq Al-Awsat", "Independent Arabia", "Al Majalla" et "Arab News", offrant des perspectives fiables enracinées dans une expertise du monde réel.

"Da'erat Asharq reflète notre mission éditoriale qui consiste à fournir un contenu crédible et une analyse approfondie", a déclaré le Dr Nabeel Al Khatib, directeur général d'Asharq News.

"À une époque où le bruit politique est omniprésent, le public a besoin de points de vue objectifs et de conversations sérieuses, et c'est exactement ce qu'offre ce programme.

Ghassan Charbel, rédacteur en chef d'Asharq Al-Awsat, a ajouté : "Notre ambition est de proposer des analyses de haute qualité qui aident le public à mieux comprendre la région et le monde, grâce à la profondeur et au talent de nos journalistes et de nos analystes".

Odwan Al Ahmari, rédacteur en chef d'Independent Arabia, a déclaré : "Cette initiative s'inscrit dans la vision du groupe en matière d'intégration éditoriale. Nous sommes fiers de contribuer à ce projet prometteur qui encourage la collaboration et la création de contenus partagés."

Ibrahim Hamidi, rédacteur en chef d'Al Majalla, a fait remarquer : "Ce partenariat renforce l'alignement éditorial sur les plateformes de la SSRM. Notre contribution comprend des commentaires approfondis de certaines des voix les plus respectées dans le monde arabe et au-delà."

Faisal Abbas, rédacteur en chef d'Arab News, a déclaré : "Nous sommes heureux de participer à ce programme en apportant une perspective internationale qui s'étend de Tokyo à Toronto, renforçant ainsi notre étroite collaboration éditoriale avec Asharq.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Thierry Ardisson, l'éternel homme en noir du petit écran

Gros bosseur, Thierry Ardisson lance la même année "Salut les Terriens !" sur Canal+, avant de migrer sur C8 en 2016. Mais l'émission s'arrête en 2019, après son refus de fournir ses émissions pour deux fois moins cher. (AFP)
Gros bosseur, Thierry Ardisson lance la même année "Salut les Terriens !" sur Canal+, avant de migrer sur C8 en 2016. Mais l'émission s'arrête en 2019, après son refus de fournir ses émissions pour deux fois moins cher. (AFP)
Short Url
  • Autodidacte, il avait débuté sur TF1 en 1985 avec "Descente de police", version télé des interviews insolentes, en forme d'interrogatoire musclé, qu'il publiait dans le magazine "Rock & Folk"
  • Suivront "Scoop à la Une", "Bains de Minuit", "Lunettes noires pour nuits blanches", "Télé Zèbres", "Double Jeu", "Ardimat", au hasard d'un va-et-vient incessant entre TF1 et Antenne 2

PARIS: Animateur et producteur controversé décédé lundi à 76 ans, l'homme en noir Thierry Ardisson, star cathodique à partir des années 1980, a inventé un ton transgressif et lègue un impressionnant patrimoine audiovisuel.

"Quand je suis arrivé, il y avait à l'antenne un langage télévisuel prude et compassé. On s'est mis à parler comme dans la vie, de sexe, d'alcool et de drogue", rembobinait l'ancien publicitaire.

Il ne s'était pas fait que des amis dans le milieu: pour Bernard Pivot, il était "tellement mégalo qu'il croit avoir inventé la vulgarité à la télévision".

Autodidacte, il avait débuté sur TF1 en 1985 avec "Descente de police", version télé des interviews insolentes, en forme d'interrogatoire musclé, qu'il publiait dans le magazine "Rock & Folk".

Suivront "Scoop à la Une", "Bains de Minuit", "Lunettes noires pour nuits blanches", "Télé Zèbres", "Double Jeu", "Ardimat", au hasard d'un va-et-vient incessant entre TF1 et Antenne 2.

"N'étant pas très à l'aise moi-même, je n'avais pas envie que les gens en face de moi le soient, d'où mon époque +Lunettes noires+ où j'étais d'une agressivité incroyable", reconnaîtra-t-il plus tard. Thierry Ardisson gardera le noir, qui "amincit".

Après trois ans de traversée du désert, ce défricheur, qui ne cachait pas avoir consommé en excès drogue et alcool plus jeune, présente en 1998 "Tout le monde en parle" sur France 2, talk-show à succès où il sonde des personnalités jusque dans leur vie privée, aux côtés du trublion Laurent Baffie.

Sommé de choisir entre le service public et Paris Première, il opte en 2006 pour la chaîne du câble et du satellite, où il anime "93, Faubourg Saint-Honoré", des dîners éclectiques filmés à son domicile.

Gros bosseur, Thierry Ardisson lance la même année "Salut les Terriens !" sur Canal+, avant de migrer sur C8 en 2016. Mais l'émission s'arrête en 2019, après son refus de fournir ses émissions pour deux fois moins cher.

Jamais à court de concept, le vétéran du PAF revient brièvement en 2022 avec "Hôtel du temps" sur France 3, où il interroge des stars défuntes dont les visages et voix sont recréés grâce aux nouvelles technologies.

Et en 2024, il imagine le magazine de société "Nos grandes décisions" pour France 2, avec le trentenaire Hugo Clément aux manettes.

"Torturé" et "exigeant" 

La chaîne YouTube "Ina Arditube" retrace ses 35 ans d'émissions cultes.

Certains programmes ont mal vieilli. Ainsi, l'écrivaine Christine Angot s'est dite humiliée à plusieurs reprises sur le plateau de "Tout le monde en parle", en se souvenant de rires face à l'inceste sur lequel elle a écrit.

La Légion d'honneur remise par Emmanuel Macron début 2024 à l'animateur-producteur a fait polémique, suscitant la réprobation d'artistes comme Judith Godrèche.

Le chef de l'Etat avait alors rendu hommage à "un personnage d'une liberté totale, un provocateur et érudit".

Mais, "aujourd'hui, les gens ne veulent plus rien dire à la télévision", déplorait le septuagénaire au même moment, regrettant une "aseptisation".

Lors de sa dernière apparition à la télé, le 10 mai dans "Quelle Epoque!" sur France 2, il avait comparé Gaza à Auschwitz, ce qui avait fait polémique - il avait ensuite demandé pardon à "ses amis juifs".

Né le 6 janvier 1949 à Bourganeuf (Creuse), d'un père ingénieur et d'une mère femme au foyer, Thierry Ardisson a passé une partie de son enfance en Algérie, puis en internat catholique en Haute-Savoie.

Il assume sa foi catholique, son parisianisme, ses convictions royalistes et également son appétit pour l'argent.

"Ardisson est un type torturé, exigeant, animé de la peur du lendemain" et "chez qui rien n'est jamais acquis", le décrit le producteur Stéphane Simon, compagnon de route depuis plus de trois décennies et marqué à droite.

A 20 ans, il avait démarré au culot dans la publicité, inventant des slogans tels "Lapeyre, y'en a pas deux" et "Quand c'est trop, c'est Tropico".

Thierry Ardisson a aussi été patron de presse - directeur de "L'Ebdo des Savanes" au début des années 1980, d'"Entrevue" dans les années 1990, où il est condamné pour divers articles tapageurs. Il s'est aussi essayé à la production de séries et films, et à l'écriture, se livrant notamment dans "Confessions d'un baby-boomer" en 2005. Marié à trois reprises, Thierry Ardisson a eu trois enfants avec la musicienne Béatrice Loustalan. Depuis 2014, il était l'époux de la présentatrice de TF1 Audrey Crespo-Mara.