Explosion de Beyrouth: Un politicien sous le feu des critiques à cause du mariage de sa fille

Youssef Fenianos est soupçonné par la justice d’avoir été au courant du stockage des produits chimiques à l’origine de l'explosion du port de Beyrouth. (Photo, AFP)
Youssef Fenianos est soupçonné par la justice d’avoir été au courant du stockage des produits chimiques à l’origine de l'explosion du port de Beyrouth. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 21 août 2021

Explosion de Beyrouth: Un politicien sous le feu des critiques à cause du mariage de sa fille

  • Youssef Fenianos a demandé la protection de la police anti-émeute au cas où un événement familial serait la cible des manifestants
  • L'ancien ministre a été accusé dans l’affaire du stockage du nitrate d'ammonium qui a provoqué l’explosion du port de Beyrouth en août dernier

BEYROUTH : Un ancien ministre libanais ayant reçu une convocation judiciaire pour être interrogé sur son implication présumée dans l'explosion de Beyrouth en août 2020 a suscité la colère après avoir demandé à la police anti-émeute d’assurer la garde lors du mariage de sa fille.

Un document divulgué des Forces de sécurité intérieure (FSI) a montré que Youssef Fenianos avait demandé la présence de la sécurité à l'église où sa fille se marie samedi en cas de manifestations politiques.

Le document, publié par le site d'information VDL «Voice of Lebanon» (La Voix du Liban), indique que les FSI ont accepté d'envoyer deux unités anti-émeutes à Ehden, la ville natale de Fenianos, dans le nord du Liban.

La demande a provoqué la fureur au Liban parce que Fenianos fait l'objet de l’enquête sur l'explosion du port de Beyrouth, l'année dernière qui a tué plus de 200 personnes. Il existe également une colère généralisée contre la classe dirigeante, considérée comme corrompue et responsable de l'effondrement économique du pays.

Le Liban est maintenant paralysé par des pannes d'électricité amplifiées et des pénuries de carburant.

Fenianos a été accusé sur les réseaux sociaux d'avoir manqué de respect aux familles des victimes de l'explosion et d'avoir utilisé son influence politique pour protéger le mariage de sa fille des manifestations.

L'explosion massive a eu lieu lorsque 2 750 tonnes de nitrate d'ammonium ont explosé lors d'un incendie au port de Beyrouth. Le produit chimique avait été stocké sur le site pendant plus de sept ans sans précautions de sécurité appropriées.

Fenianos, ancien ministre des Travaux publics et des Transports, était l'un des trois députés et anciens ministres accusés par le juge d'instruction Tarek Bitar.

Les charges comprennent la «négligence» et l’«intention de commettre un meurtre» parce qu'ils étaient au courant de la présence du nitrate d'ammonium «et n'ont pas pris de mesures pour épargner au pays les risques d'explosion».

Les médias locaux ont même rapporté qu'un membre de la famille de Fenianos a publié sur Facebook une menace de mort présumée adressée à l'un des proches de la victime qui devait protester lors du mariage de la fille de Fenianos.

Le message aurait été adressé à William Noun, dont le frère pompier est décédé dans l'explosion de Beyrouth.

Commentant l'incident, la célèbre actrice et productrice libanaise, Carine Rizkallah, a déclaré que lorsque le responsable a peur de son peuple et demande la protection contre son peuple», à ce moment-là, il est fini politiquement et c'est le cas de la plupart des politiciens libanais».

La présentatrice de télévision populaire Nabila Awad a publié le document de sécurité sur son compte Twitter et a commenté «Effronté! Sans vergogne et licencieux !».

Fenianos devait être interrogé par le juge Bitar vendredi, mais la police a affirmé qu'elle n'avait pas pu le joindre à son bureau ou à sa résidence à cause des routes bloquées et qu'elle n'avait pas pu remettre la citation à comparaître en raison de pénuries de carburant.

Selon Al Janoubia News, Bitar a reporté la séance pour interroger Fenianos.

Un militant de la société civile a déclaré à Arab News que la manifestation lors du mariage avait été discutée au sein de quatre à cinq groupes WhatsApp utilisés par les manifestants.

«Le but était de faire passer un message à Fenianos que personne n'est au-dessus des lois et qu'il ne peut pas continuer sa vie comme si de rien n'était … qu'il comparaisse devant le juge d'instruction, qu'il témoigne et blanchisse son nom», a souligné le militant, qui a demandé de rester anonyme.

Les FSI ont déclaré que la décision d'envoyer une unité anti-émeute au mariage avait été prise pour empêcher «le désordre public et les comportements turbulents».

«Suite à une série de publications sur les réseaux sociaux concernant l'intention de certains militants de manifester pendant la célébration du mariage, ce qui pourrait éventuellement conduire à des actes de désordre public, les FSI ont décidé, dans le cadre de leur mission et de leur devoir de maintenir l'ordre public, d'envoyer des unités anti-émeutes » a indiqué le communiqué.

Un officier supérieur des FSI, qui a requis l'anonymat, a confirmé à Arab News que la décision était une «procédure standard que les FSI mettent en œuvre dans des situations et des incidents similaires et qu'il n'y a rien de politique derrière cela».

L'incident est le dernier au cours duquel les programmes extravagants des mariages familiaux des politiciens ont suscité la colère du public alors que le pays continue de s'effondrer.

Le mois dernier, le mariage luxueux de la fille de l'ancien député du Hezbollah Nawwar Al-Sahili a circulé en ligne, suscitant la consternation alors que de nombreuses personnes ont vu les économies de leurs vies s'évaporer dans la crise.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Sommet à Doha pour discuter de la riposte arabo-islamique à l’attaque israélienne contre le Qatar

Une photo prise le 15 octobre 2022 montre une vue de la ligne d'horizon de la capitale qatarie Doha. (AFP)
Une photo prise le 15 octobre 2022 montre une vue de la ligne d'horizon de la capitale qatarie Doha. (AFP)
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  • Un sommet arabo-islamique extraordinaire discutera de l’attaque israélienne contre l’État du Qatar ciblant des hauts responsables du Hamas

DUBAÏ : Le ministère des Affaires étrangères du Qatar a déclaré samedi qu’un sommet arabo-islamique d’urgence, qui se tiendra dans la capitale Doha, discutera d’un projet de résolution concernant l’attaque israélienne contre l’État du Golfe, selon l’Agence de presse du Qatar (QNA).

« Le sommet examinera un projet de résolution sur l’attaque israélienne contre l’État du Qatar, présenté par la réunion préparatoire des ministres des Affaires étrangères arabes et islamiques, prévue demain dimanche », a déclaré à la QNA le porte-parole du ministère, Majid ben Mohammed Al Ansari.

Le ministère avait annoncé plus tôt que Doha accueillerait un sommet arabo-islamique extraordinaire pour débattre de l’attaque israélienne contre l’État du Qatar visant des dirigeants de haut rang du Hamas.

Al Ansari a souligné que « la tenue de ce sommet arabo-islamique à ce moment précis revêt une importance particulière, car elle reflète la large solidarité arabe et islamique avec l’État du Qatar face à l’agression israélienne lâche ».

La réunion préparatoire des ministres des Affaires étrangères se tiendra dimanche. Le sommet débutera lundi.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza : Israël affirme que 250 000 habitants ont fui la ville, 32 morts dans de nouvelles frappes

Les habitants de Gaza ont déclaré que le coût du voyage vers le sud était prohibitif et qu'il n'y avait plus d'espace pour planter des tentes dans les zones désignées. (AFP)
Les habitants de Gaza ont déclaré que le coût du voyage vers le sud était prohibitif et qu'il n'y avait plus d'espace pour planter des tentes dans les zones désignées. (AFP)
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  • Plus de 250 000 habitants auraient fui Gaza-ville ces dernières semaines, selon l'armée israélienne qui multiplie les frappes et ordonne des évacuations massives, malgré les risques humanitaires
  • La guerre, déclenchée après l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, a causé plus de 64 000 morts à Gaza selon le ministère de la Santé local

Jérusalem: L'armée israélienne a affirmé samedi que plus de 250.000 habitants avaient quitté ces dernières semaines la ville de Gaza vers d'autres secteurs du territoire palestinien, après une intensification des bombardements et raids israéliens.

De son côté, la Défense civile dans la bande de Gaza a fait état de cinq Palestiniens tués depuis l'aube dans les bombardements israéliens, au lendemain de la mort selon elle d'au moins 50 personnes à travers le territoire assiégé et dévasté par 23 mois de guerre.

"Selon les estimations de l'armée, plus d'un quart du million d'habitants de la ville de Gaza l'ont quittée pour leur propre sécurité", a déclaré le porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichay Adraee, sur X.

Selon des estimations récentes de l'ONU, environ un million de Palestiniens vivent dans et autour de la ville de Gaza, la plus grande du territoire.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

L'armée dit vouloir prendre le contrôle de Gaza-ville, qu'elle présente comme l'un des derniers bastions du mouvement islamiste palestinien Hamas.

Samedi, l'armée de l'air israélienne a largué des tracts exhortant les habitants des quartiers ouest de la ville à les évacuer, alors que la Défense civile locale a fait état de frappes aériennes continues.

"L'armée agit avec force dans votre secteur et est déterminée à démanteler et à vaincre le Hamas", pouvait-on lire dans le tract. "Pour votre sécurité, évacuez immédiatement via la rue al-Rachid vers le sud (du territoire). Vous avez été prévenus."

Les forces israéliennes ont détruit plusieurs tours d'habitation à Gaza-ville ces derniers jours, l'armée affirmant son intention d'"intensifier le rythme (de ses) frappes ciblées (...) afin de nuire aux infrastructures terroristes du Hamas (...) et réduire la menace pour (ses) troupes".

De nombreux acteurs humanitaires jugent que le déplacement une nouvelle fois de la population du nord vers le sud du territoire est impossible et dangereux.

La guerre à Gaza a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, qui a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des sources officielles israéliennes.

L'offensive israélienne menée en riposte à fait au moins 64.756 morts dans la bande de Gaza, selon des données du ministère de la Santé de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas. Elle a aussi dévasté le territoire palestinien et provoqué un désastre humanitaire.

L'ONU a déclaré la famine à Gaza. Israël, qui assiège le territoire, dément.


Le Liban fait état d'une personne tuée dans une frappe israélienne dans le sud

Des panaches de fumée s'élèvent après une frappe israélienne sur la colline d'Ain el-Taher dans le village de Nabatiyeh al-Faouqa, au sud du Liban, le 31 août 2025. (AFP)
Des panaches de fumée s'élèvent après une frappe israélienne sur la colline d'Ain el-Taher dans le village de Nabatiyeh al-Faouqa, au sud du Liban, le 31 août 2025. (AFP)
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  • Une personne a été tuée vendredi lors d'une attaque israélienne dans le sud du Liban, dans un contexte de raids réguliers visant le Hezbollah malgré un cessez-le-feu en vigueur depuis novembre 2024
  • Le gouvernement libanais, sous pression américaine, a chargé son armée de désarmer le Hezbollah dans le sud du pays d’ici trois mois

BEYROUTH: Le ministère libanais de la Santé a indiqué vendredi qu'une personne avait été tuée dans une frappe israélienne dans le sud, où Israël mène régulièrement des raids disant viser le Hezbollah.

"Une frappe ennemie israélienne sur la ville d'Aitaroun a tué une personne", a déclaré le ministère dans un communiqué.

L'armée israélienne continue de mener des attaques régulières au Liban, affirmant cibler des membres ou sites du Hezbollah, malgré l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin le 27 novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien.

Jeudi, le ministère de la Santé avait annoncé la mort d'une personne dans une frappe de drone israélienne dans le sud, après des attaques israéliennes lundi dans l'est du pays ayant tué cinq personnes.

Sous pression américaine et craignant une intensification des frappes israéliennes, le gouvernement libanais a ordonné le mois dernier à l'armée d'élaborer un plan visant à désarmer le Hezbollah.

Selon Beyrouth, l’armée libanaise doit achever ce désarmement d'ici trois mois en ce qui concerne la partie du sud du pays proche de la frontière avec Israël.