Covid: avec le pass, les tests culminent mais la vaccination patine

Une membre du personnel de santé scrutant les résultats d'un test PCR. AFP
Une membre du personnel de santé scrutant les résultats d'un test PCR. AFP
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Publié le Samedi 21 août 2021

Covid: avec le pass, les tests culminent mais la vaccination patine

  • Pharmaciens et biologistes pensaient avoir atteint leurs limites, avec 4,2 millions de tests validés la première semaine d'août
  • Le record a pourtant été pulvérisé, avec 5,7 millions de dépistages la semaine suivante, ponctuée par l'extension du pass sanitaire et le weekend du 15 août

PARIS : Dopée par l'annonce du pass sanitaire, la vaccination contre le Covid-19 ne cesse de ralentir depuis, malgré l'extension de la mesure aux cafés, restaurants et trains, qui a fait exploser la demande de tests de dépistage.

Les tests s'envolent

Pharmaciens et biologistes pensaient avoir atteint leurs limites, avec 4,2 millions de tests validés la première semaine d'août. Le record a pourtant été pulvérisé, avec 5,7 millions de dépistages la semaine suivante, ponctuée par l'extension du pass sanitaire et le weekend du 15 août.

Cette progression fulgurante n'est pas à mettre à l'actif des laboratoires d'analyses médicales, qui plafonnent toujours à près de 2 millions de tests PCR hebdomadaires. "On est vraiment au pic de nos capacités et il sera très compliqué d'aller au-delà", confirme Henry-Pierre Doermann, vice-président du syndicat des biologistes.

Dans les pharmacies, par contre, "on a réussi à en faire plus", de l'ordre de 3 millions de tests antigéniques, souligne Philippe Besset, président du syndicat FSPF. Un "maximum" qu'il juge également difficile à dépasser, du moins avec 12.000 officines actuellement impliquées dans le dépistage - sur un total de 21.000.

Cela reste toutefois insuffisant face à "une très forte demande" qui semble se maintenir "à peu près au même niveau" ces derniers jours, constate-t-il. Ce qui explique selon lui l'apparition de nouveaux points de dépistage, des "barnums qui ont beaucoup prospéré récemment".

La ruée sur les tests est aussi à l'origine d'une panne géante du système informatique permettant aux pharmaciens de délivrer les pass sanitaires. Un incident survenu vendredi 13, jour marqué par un pic à plus d'un million de tests.

Les vaccins dégringolent

Si l'annonce du pass sanitaire par Emmanuel Macron mi-juillet a porté la campagne de vaccination à des hauteurs inédites, "l'effet de boost commence à faiblir", reconnaît le ministère de la Santé.

En trois semaines, le rythme a diminué de 4,8 à 3,2 millions d'injections hebdomadaires, sans que l'extension du pass inverse la tendance, encore en légère baisse (-2%) de lundi à vendredi par rapport à la semaine précédente, d'après les bilans quotidiens de la Direction générale de la santé (DGS).

Au cœur des vacances d'été, la chute est même vertigineuse pour les premières doses, passées de 2,6 millions fin juillet à 1,1 million la semaine dernière et toujours en net recul (-26%) cette semaine.

Malgré tout, le ministère considère "atteignable" l'objectif, fixé par le chef de l'Etat, de 50 millions de primo-vaccinés fin août, estimant qu'il n'est "pas du tout exclu qu'on assiste à un rebond à l'approche de la rentrée".

Sauf que les prises de rendez-vous n'en finissent pas non plus de décliner, de 3 millions dans la foulée de l'allocution du président de la République à un peu plus de 700.000 la semaine dernière et encore moins (-21%) depuis lundi, selon Doctolib, qui prédit que la cible de l'exécutif sera atteinte le 4 septembre.

Interrogations à l'école

La dynamique de vaccination, moins bonne qu'escompté, pose question pour la suite de la campagne. A ce stade, le ministère de la Santé affirme viser "le taux le plus haut possible" parmi les presque 58 millions de Français éligibles (12 ans et plus).

Si d'importants contingents subsistent chez les personnes de plus de 80 ans et les malades chroniques "à risque", l'exécutif mise d'abord sur le vivier des adolescents, qui ne boudent pas la piqûre: 55% des 12-17 ans ont déjà reçu une dose, ce qui en laisse encore plus de 2 millions à vacciner.

Collégiens et lycéens seront donc particulièrement visés dès le mois de septembre, via des sorties groupées en centres de vaccination, ou des équipes mobiles de soignants déployées dans les établissements scolaires.

Le flou règne en revanche sur la reprise des tests de dépistage pour les élèves, de la maternelle au baccalauréat: PCR salivaires ou autotests antigéniques? à partir de quel âge? et combien par semaine? "On manque de visibilité", regrette le biologiste Henry-Pierre Doermann, qui s'attend à une rentrée "compliquée parce qu'il va falloir s'adapter très vite".


France: un campement de 350 migrants évacué à Calais

Cette photographie montre des tentes de migrants installées sous un pont dans le centre-ville de Calais, dans le nord de la France, le 9 mars 2023. (AFP)
Cette photographie montre des tentes de migrants installées sous un pont dans le centre-ville de Calais, dans le nord de la France, le 9 mars 2023. (AFP)
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  • Selon le préfet, Jacques Billant, présent sur place, ce campement installé depuis plusieurs mois sur un terrain privé, constituait «le plus gros site de fixation des migrants à Calais»
  • Mercredi, un migrant soudanais est mort, percuté par un poids lourd dans lequel il tentait de monter pour rallier l'Angleterre

LILLE: Les forces de l'ordre françaises ont évacué jeudi un campement de 350 migrants à Calais, où les exilés continuent d'affluer dans l'espoir de rallier les côtes anglaises, a annoncé la préfecture.

Selon le préfet, Jacques Billant, présent sur place, ce campement installé depuis plusieurs mois sur un terrain privé, constituait "le plus gros site de fixation des migrants à Calais".

Son évacuation, consécutive à des décisions de justice rendues au mois de mars, était "absolument nécessaire" face à la "situation d'insécurité et d'insalubrité" prévalant sur le site, a-t-il souligné.

Selon lui, "la totalité" des migrants présents jeudi matin, "près de 300 personnes", ont accepté d'être acheminés vers des centres d'accueil du nord de la France lors d'une opération menée "dans le calme". Cinq migrants, en situation irrégulière, ont été interpellés, a indiqué la préfecture.

Egalement présent, le coordinateur de l'Auberge des migrants, Pierre Roques, a dit avoir vu une cinquantaine de personnes quitter le campement par leurs propres moyens.

Il dénonce pour les 300 autres des "mises à l'abri forcées". "S'ils ne montent pas dans les bus, ils sont arrêtés, ils n'ont pas le choix", assure-t-il.

Les migrants évacués "vont revenir à Calais dans deux-trois jours comme d'habitude et ils n'auront plus d'affaires", a-t-il déploré, affirmant avoir vu des tentes lacérées avec des couteaux et des effets personnels éparpillés par terre.

Mercredi, un migrant soudanais est mort, percuté par un poids lourd dans lequel il tentait de monter pour rallier l'Angleterre.

"C'était quelqu'un qui vivait sur ce campement et ses proches traumatisés par l'événement se sont fait expulser ce matin", a déploré Pierre Roques.

Les autorités françaises revendiquent sur le littoral nord de la France de lutter contre tout "point de fixation" des exilés qui affluent depuis des années dans l'espoir de rallier les côtes anglaises.

Quelque 46 000 d'entre eux ont réussi à traverser la Manche à bord d'embarcations précaires en 2022, un record, et 8.000 ont été secourus dans les eaux françaises.


La gauche anti-Nupes se rassemble à Montpellier

La gauche critique de la Nupes se rassemble ce week-end à Montpellier autour du mouvement Refondations du premier secrétaire délégué du PS Nicolas Mayer-Rossignol (AFP)
La gauche critique de la Nupes se rassemble ce week-end à Montpellier autour du mouvement Refondations du premier secrétaire délégué du PS Nicolas Mayer-Rossignol (AFP)
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  • «Il ne s'agit pas d'un meeting, ni d'un moment de campagne, mais d'un moment de réflexion», afin d'«élargir le rassemblement de la gauche, l'approfondir et l'équilibrer», explique le co-président de Refondations
  • Au menu, des ateliers et plénières sur l'unité de la gauche, la promesse républicaine ou l'Europe, qui sera l'un des enjeux majeurs de ces journées de travail, précise le maire de Rouen

PARIS: La gauche critique de la Nupes se rassemble ce week-end à Montpellier autour du mouvement Refondations du premier secrétaire délégué du PS Nicolas Mayer-Rossignol, un "moment de réflexion" pour "refonder et unir la gauche".

Outre le maire de Rouen, ces "journées de travail" réuniront notamment la maire de Paris Anne Hidalgo, la présidente d'Occitanie Carole Delga, le maire de Montpellier Michaël Delafosse ou la maire de Vaulx-en-Velin Hélène Geoffroy. Ils ont tous en commun d'être opposés à l'alliance de gauche Nupes entre le PS, La France insoumise, Europe Ecologie-Les Verts et le PCF.

"Il ne s'agit pas d'un meeting, ni d'un moment de campagne, mais d'un moment de réflexion", afin d'"élargir le rassemblement de la gauche, l'approfondir et l'équilibrer", explique à l'AFP M. Mayer-Rossignol, co-président de Refondations, courant qui pèse 30% au sein du PS.

"C'est la gauche qui travaille, qui réfléchit, la gauche du faire, qui n'a pas perdu ses convictions, qui se rassemble, qui est dans la réalité, pas dans l'incantation ou la posture", a-t-il précisé dans Midi Libre.

L'ancien Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve, lui-même critique de la Nupes, fera également une intervention par vidéo, une semaine avant de lancer, le 10 juin, à Créteil, son propre mouvement, La Convention.

"L'idée n'est pas de se compter. C'est très ouvert, toutes les sensibilités de la gauche ont été invitées", y compris La France insoumise, qui ne viendra pas, et le premier secrétaire du PS Olivier Faure, qui "n'a pas pris la peine de répondre", a précisé Nicolas Mayer-Rossignol, en froid avec le numéro un du parti.

Mais d'autres, "qui ne sont pas forcément d'accord avec nous", seront présents, a précisé Lamia El Aaraje, élue de Paris et co-présidente de Refondations. Comme l'ex-candidat socialiste à la présidentielle Benoît Hamon, le président écologiste de la métropole de Lyon Bruno Bernard, le communiste Pierre Lacaze ou l'ex-député européen José Bové.

Au menu, des ateliers et plénières sur l'unité de la gauche, la promesse républicaine ou l'Europe, qui sera l'un des enjeux majeurs de ces journées de travail, précise le maire de Rouen.

Pour lui, pour que la gauche gagne, "il faut qu'elle se rassemble dans le respect, et pas dans une forme d'insincérité", dit-il, regrettant la volonté affichée du PS de discuter d'une liste commune de la gauche aux européennes de l'année prochaine. "Faire semblant pour des raisons d'appareil, ce n'est pas rendre service au parti", estime-t-il.


France: Facebook visé par une plainte après le suicide d'une adolescente harcelée au collège

Les parents de 'Lindsay', une jeune fille de 13 ans qui s'est suicidée, s'adressent aux représentants des médias lors d'une conférence de presse à Vendin le Vieil, dans le nord de la France, le 1er juin 2023, après la mort de l'adolescente le 12 mai 2023. (AFP)
Les parents de 'Lindsay', une jeune fille de 13 ans qui s'est suicidée, s'adressent aux représentants des médias lors d'une conférence de presse à Vendin le Vieil, dans le nord de la France, le 1er juin 2023, après la mort de l'adolescente le 12 mai 2023. (AFP)
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  • «Si vous lisez cette lettre c’est que je suis sûrement partie (...) je n’en pouvais plus des insultes matin et soir, des moqueries, des menaces (...)», avait écrit la collégienne
  • L'enquête judiciaire ouverte a donné lieu à l'inculpation de quatre mineurs pour «harcèlement scolaire ayant conduit au suicide» et d'une personne majeure pour «menaces de mort»

VENDIN-LE-VIEIL: "Si chacun avait fait son travail pour protéger Lindsay, elle serait vivante": la famille d'une adolescente française qui s'est donnée la mort à 13 ans après avoir été victime de harcèlement scolaire, a annoncé jeudi avoir déposé plainte, notamment contre Facebook.

Après avoir pointé du doigt ce "travail" non fait, l'avocat de la famille, Me Pierre Debuisson, a lu une lettre rédigée par la jeune fille plusieurs mois avant son suicide, survenu mi-mai dans le nord de la France.

"Si vous lisez cette lettre c’est que je suis sûrement partie (...) je n’en pouvais plus des insultes matin et soir, des moqueries, des menaces (...) malgré tout ce qui s’est passé elles me voudront toujours du mal", y avait écrit la collégienne.

"Si on avait été aidés, si on avait été soutenus, je suis sûre que ma fille serait parmi nous", a affirmé sa mère, Betty, lors de cette conférence de presse.

"J’ai tout essayé, j’ai tout fait, on n’a pas été aidés, on a été lâchés, complètement, aucun soutien, ni avant, ni pendant, ni après", a-t-elle fustigé.

L'enquête judiciaire ouverte sur la mort de Lindsay a donné lieu à l'inculpation de quatre mineurs pour "harcèlement scolaire ayant conduit au suicide" et d'une personne majeure pour "menaces de mort".