En Tunisie, le coup de force du président fait craindre un recul des libertés

Le président tunisien Kais Saied. (Photo, AFP)
Le président tunisien Kais Saied. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 22 août 2021

En Tunisie, le coup de force du président fait craindre un recul des libertés

  • Depuis cette décision choc de suspendre le Parlement pour un mois et de limoger le Premier ministre Hichem Mechichi, le président Kais Saied n'a toujours pas nommé de nouveau gouvernement ni dévoilé sa « feuille de route »
  • Si la Tunisie est l'unique pays de la région à avoir persévéré sur la voie de la démocratisation après le « printemps arabe », la communauté internationale s'inquiète désormais d'une régression

TUNIS :Arrestations, interdictions de voyage et assignations à résidence visant magistrats, députés et hommes d'affaires: la "purge" anticorruption enclenchée par le président depuis son coup de force de juillet suscite inquiétudes et craintes d'un recul des libertés en Tunisie.

Depuis cette décision choc de suspendre le Parlement pour un mois et de limoger le Premier ministre Hichem Mechichi, le président Kais Saied n'a toujours pas nommé de nouveau gouvernement ni dévoilé sa "feuille de route", réclamée par plusieurs partis politiques et organisations de la société civile.

Si la Tunisie est l'unique pays de la région à avoir persévéré sur la voie de la démocratisation après le "printemps arabe", la communauté internationale s'inquiète désormais d'une régression.

Plusieurs hommes politiques, hommes d'affaires, magistrats ou députés --dont l'immunité a été levée par M. Saied-- affirment avoir été interdits de voyage à l'aéroport de Tunis, voire avoir été assignés à résidence sans communication préalable.

"La liberté de déplacement est un droit constitutionnel que je m'engage à garantir", a assuré cette semaine le président Saied. "Mais certaines personnes devront rendre des comptes à la justice avant de pouvoir voyager."

Théoricien du droit, Kais Saied se présente depuis son arrivée au pouvoir en 2019 comme l'interprète ultime de la Constitution, et s'appuie sur son article 80, qui envisage des mesures exceptionnelles en cas de "péril imminent" à la sécurité nationale, pour justifier les mesures prises.

« Dérive »

Mais pour Sana Ben Achour, professeure en droit public, certaines mesures s'apparentent à un "coup d'Etat".

Kais Saied "a le pouvoir et, pour lui, il est le seul apte à interpréter la Constitution" et détient donc tous les pouvoirs, a-t-elle récemment affirmé à des médias locaux.

Face à ces accusations, M. Saied répète régulièrement agir strictement "dans le cadre de la loi" et de la Constitution adoptée en 2014.

Nombre de Tunisiens ont eux accueilli avec enthousiasme les mesures de M. Saied: exaspérés par leur classe politique, ils attendent des actes forts contre la corruption et l'impunité dans un pays où la situation sociale, économique et sanitaire est très difficile.

Mais opposants, partis politiques, magistrats et avocats qui craignent une "dérive autoritaire" exhortent le président à présenter sa stratégie, alors que les mesures exceptionnelles sont "renouvelables" après 30 jours.

Dans un communiqué, 45 magistrats ont notamment dénoncé "l'affreuse atteinte gratuite et sans précédent à l'encontre de la liberté de circulation et de voyage" visant certains de leurs confrères, "en l'absence de toute procédure judiciaire".

« Mesure arbitraire »

Ennahdha, principal bloc parlementaire et adversaire du président, a aussi dénoncé l'assignation à résidence non justifiée par le ministère de l'Intérieur d'Anouar Maarouf, un ex-ministre et l'un des dirigeants de ce mouvement d'inspiration islamiste.

Le Courant démocratique, parti social-démocrate qui a plusieurs fois soutenu M. Saied, a affirmé qu'un de ses députés avait été interdit mi-août de se rendre en France, où réside sa famille. Il a dénoncé une "mesure arbitraire (...) sans décision judiciaire ou administrative".

Selon l'ONG tunisienne "I-Watch", 14 députés sont poursuivis ou ont été récemment condamnés pour divers crimes et délits, dans des affaires de fraude fiscale, escroquerie, soupçons de corruption, conflit d'intérêt ou même harcèlement sexuel.

Parmi eux se trouvent Yassine Ayari, un député indépendant condamné par un tribunal militaire en mars 2018 pour avoir critiqué l'armée, mais aussi Fayçal al-Tebbini, un autre indépendant jugé pour diffamation.

Vendredi, c'est l'ancien chef de l'Instance nationale de lutte contre la corruption, Chawki Tabib, qui a affirmé avoir été assigné à résidence. Ex-bâtonnier de l'ordre des avocats, il a dénoncé sur Facebook "une violation flagrante" de ses "droits garantis par la (...) loi".

Cette affirmation n'a pu être confirmée auprès des autorités.

Les médias aussi sont dans le viseur. Au lendemain du coup de force du président, des policiers ont fermé, sans explication, le bureau de la chaîne qatarie Al-Jazeera à Tunis, considérée proche d'Ennahdha.

"Ecartant du pouvoir Ennahdha et ses alliés qui ont mené le pays à la situation dramatique qu’il connaît, il (M. Saied) ne doit pas pour autant se sentir libre (...) de donner le coup de grâce à la jeune démocratie à bout de souffle", a résumé samedi sur Facebook Kamel Jendoubi, un ancien ministre et défenseur des droits humains.

Alors que la suspension d'un mois du Parlement arrive bientôt à son terme, M. Saied devrait s'exprimer dans les prochains jours.

Selon Mme Ben Achour, il est probable qu'il prolonge cette suspension et décide d'une nouvelle organisation, provisoire, des pouvoirs publics.

Ça ne sera donc pas une histoire de 30 jours. (...) ça peut durer des années", dit-elle.

 


Le carnaval des dattes dynamise l’économie à Buraidah

Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
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  • Le festival se tiendra jusqu’au 9 octobre
  • Les agriculteurs et commerçants présentent plus de 100 variétés de dattes de Qassim

BURAIDAH: Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes.

Organisé par le Centre national des palmiers et des dattes, en collaboration avec le ministère saoudien de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture, et sous la supervision du gouvernorat de Qassim, le festival se poursuivra jusqu’au 9 octobre.

Les agriculteurs et commerçants y présentent plus de 100 variétés de dattes de la région de Qassim, dont les célèbres Sukkari, Barhi et Saqi.

Le carnaval propose une programmation riche en activités et événements : expositions sur les industries de transformation, participation des familles productrices, artisanat autour du palmier, soirées culturelles mêlant poésie et patrimoine, ainsi que des représentations de groupes folkloriques traditionnels.

Un espace dédié aux enfants avec des activités de dessin est également prévu, en plus d’un large éventail de programmes conçus pour divertir et rassembler tous les publics.

À noter : la précédente édition du carnaval avait généré près de 3,2 milliards de riyals saoudiens (environ 85 millions de dollars) de ventes, avec une moyenne de 2 000 véhicules transportant des dattes chaque jour.

L’événement avait également attiré plus de 800 000 visiteurs, témoignant de son succès croissant et de son impact économique significatif.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com