Chaos à Kaboul: Biden n'exclut pas de prolonger la présence américaine

«Il y a des discussions en cours entre nous et l'armée au sujet de la prolongation. Nous espérons ne pas avoir à prolonger, mais il y aura des discussions, je suppose, sur l'état d'avancement du processus» d'évacuation, a déclaré le président américain. (Photo, AFP)
«Il y a des discussions en cours entre nous et l'armée au sujet de la prolongation. Nous espérons ne pas avoir à prolonger, mais il y aura des discussions, je suppose, sur l'état d'avancement du processus» d'évacuation, a déclaré le président américain. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 23 août 2021

Chaos à Kaboul: Biden n'exclut pas de prolonger la présence américaine

  • Dimanche, le chaos provoqué par l'afflux à l'aéroport de Kaboul de dizaines de milliers d'Afghans désespérés a causé la mort de sept personnes
  • Quelque 30 300 personnes ont été évacuées depuis le 14 août, a indiqué dimanche la Maison Blanche

KABOUL: Face au chaos des évacuations à Kaboul et sous pression de ses alliés, Joe Biden a ouvert la porte à un maintien des soldats sur place au delà de la date prévue du 31 août en évoquant "des discussions en cours" côté américain à ce sujet.

"Il y a des discussions en cours entre nous et l'armée au sujet de la prolongation. Nous espérons ne pas avoir à prolonger, mais il y aura des discussions, je suppose, sur l'état d'avancement du processus" d'évacuation, a déclaré le président américain dimanche soir, alors que Londres a annoncé la tenue mardi d'un sommet virtuel du G7 "pour des discussions urgentes sur l'Afghanistan".

Dimanche, le chaos provoqué par l'afflux à l'aéroport de Kaboul de dizaines de milliers d'Afghans désespérés a causé la mort de sept personnes.

Depuis leur entrée dans Kaboul le 15 août, les islamistes tentent de convaincre la population qu'ils ont changé, affirmant que leur politique sera moins brutale que lorsqu'ils étaient à la tête du pays de 1996 à 2001. Mais cela n'endigue pas le flot de ceux qui ne croient pas en leurs promesses et veulent partir.

"L'Amérique, avec toute sa puissance et ses équipements (...), a échoué à ramener l'ordre à l'aéroport. Il y a la paix et le calme dans tout le pays, mais il n'y a que le chaos à l'aéroport de Kaboul (...) Cela doit cesser le plus tôt possible", a accusé dimanche un haut responsable taliban, Amir Khan Mutaqi.

«Emmenez-nous avec vous!»

Un journaliste, faisant partie d'un groupe d'employés de presse et d'universitaires qui a eu la chance d'accéder à l'aéroport dimanche, a décrit des scènes d'Afghans totalement désespérés s'accrochant à leur bus au moment où ils y pénétraient.

"Ils nous montraient leurs passeports et criaient: 'Emmenez-nous avec vous, s'il vous plaît emmenez-nous avec vous'", a raconté ce journaliste.

Espérant toujours un miracle, des familles demeurent massées entre les barbelés qui entourent le périmètre séparant les talibans des troupes américaines, et l'accès à l'aéroport reste très difficile.

Dimanche, le Premier ministre britannique Boris Johnson, dont le pays préside le G7, a jugé "vital que la communauté internationale travaille ensemble pour assurer des évacuations sûres, prévenir une crise humanitaire et aider le peuple afghan à protéger les progrès (réalisés) les vingt dernières années".

La veille, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell avait jugé "impossible" d'évacuer tous les collaborateurs afghans des pouvoirs occidentaux avant le 31 août, n'excluant toutefois pas que les Américains puissent "changer d'avis" et restent au-delà de cette date.

Plusieurs organisations de défense des droits humains ont également appelé Joe Biden à repousser la date butoir du retrait américain.

Plus de 30 000 personnes déjà évacuées

Quelque 30 300 personnes ont été évacuées depuis le 14 août, a indiqué dimanche la Maison Blanche, alors que Washington espère exfiltrer jusqu'à 15 000 Américains mais aussi 50 000 à 60 000 Afghans et leurs familles. 

Des milliers d'étrangers d'autres nationalités mais aussi des Afghans menacés ou ayant travaillé pour les alliés sont également en attente d'évacuation par les puissances occidentales.

Washington a réquisitionné les avions de plusieurs compagnies aériennes privées afin d'aider à l'évacuation. Ces avions ne décolleront pas de l'aéroport de Kaboul mais aideront à transporter les personnes ayant été évacuées vers des pays tiers, comme le Qatar ou les Émirats arabes unis.

Dimanche, le président russe Vladimir Poutine a appelé à empêcher un afflux de réfugiés en provenance d'Afghanistan parmi lesquels pourraient se cacher, selon lui, des "combattants déguisés". "Mais qui peut être (caché) parmi ces réfugiés, comment peut-on le savoir?", a-t-il déclaré, en estimant que "des centaines, voire des centaines de milliers ou peut-être des millions" de personnes pourraient vouloir fuir le pays. 

Offensive contre le Panchir

Les talibans sont entrés le 15 août à Kaboul sans rencontrer de résistance, à l'issue d'une offensive éclair entamée en mai à la faveur du début du retrait des forces américaines et de l'Otan.

Une poche de résistance s'est formée dans la vallée du Panchir, au nord-est de Kaboul, longtemps connue comme un bastion anti-talibans. Ce Front national de résistance (FNR) est notamment emmené par Ahmad Massoud, fils du commandant Ahmed Shah Massoud assassiné en 2001 par Al-Qaïda.

Dimanche, les talibans ont annoncé le lancement d'une offensive d'envergure contre la vallée du Panchir, seule zone qui leur résiste encore.

"Des centaines de moudjahidines de l'Émirat islamique se dirigent vers l'État du Panchir pour le contrôler, après que des responsables locaux ont refusé de le remettre de façon pacifique", ont indiqué les talibans sur leur compte Twitter en arabe.

De son côté, un porte-parole du FNR, Ali Maisam Nazary, a déclaré que le Front se préparait à "un conflit de longue durée" avec les talibans. Selon lui, des milliers d'Afghans ont rejoint la vallée du Panchir pour combattre le nouveau régime.

"Nous sommes prêts à défendre l'Afghanistan et nous mettons en garde contre un bain de sang", a déclaré dimanche M. Massoud à la chaîne Al-Arabiya.


Trump assure que l'économie va décoller mais reconnaît un risque de récession

Des camions transportant des conteneurs sont vus au port de Los Angeles le 30 avril 2025 dans le quartier de San Pedro à Los Angeles, en Californie. Dans le port de Los Angeles, la valse des grues déchargeant les conteneurs acheminés d'Asie par d'immenses navires s'est déréglée ces derniers jours : ce baromètre de l'économie américaine tourne au ralenti en raison de la guerre commerciale lancée par le président américain Donald Trump. (AFP)
Des camions transportant des conteneurs sont vus au port de Los Angeles le 30 avril 2025 dans le quartier de San Pedro à Los Angeles, en Californie. Dans le port de Los Angeles, la valse des grues déchargeant les conteneurs acheminés d'Asie par d'immenses navires s'est déréglée ces derniers jours : ce baromètre de l'économie américaine tourne au ralenti en raison de la guerre commerciale lancée par le président américain Donald Trump. (AFP)
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  • Donald Trump a assuré vendredi que ses choix politiques allaient, au bout du compte, doper l'économie américaine, tout en reconnaissant l’existence d'un risque de récession dans un premier temps
  • Le produit intérieur brut des Etats-Unis s'est contracté au premier trimestre 2025 (-0,3% en rythme annualisé), pour les débuts du second mandat du président

WASHINGTON: Donald Trump a assuré vendredi que ses choix politiques allaient, au bout du compte, doper l'économie américaine, tout en reconnaissant l’existence d'un risque de récession dans un premier temps.

Le produit intérieur brut des Etats-Unis s'est contracté au premier trimestre 2025 (-0,3% en rythme annualisé), pour les débuts du second mandat du président, selon des chiffres publiés mercredi.

"C'est une période de transition, et je pense que ça va super bien se passer", a déclaré Donald Trump à la chaîne NBC News, selon un extrait diffusé vendredi d'un entretien à paraître entièrement dimanche.

Interrogé sur le risque d'une récession aux Etats-Unis, le président américain a répondu que "tout peut se passer."

"Mais je pense que nous allons avoir la plus grande économie de l'histoire de notre pays. Je pense que nous allons observer le plus grand boom économique de l'histoire", a-t-il déclaré à NBC.

Le milliardaire républicain a déclenché une guerre commerciale en imposant d'importants droits de douane à de très nombreux pays, faisant initialement chuter les cours à Wall Street.

Mais les marchés ont terminé vendredi la semaine en hausse après des chiffres de l'emploi meilleurs qu'attendu.


Vatican: la cheminée sur la chapelle Sixtine installée en vue du conclave

Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai. (AFP)
Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai. (AFP)
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  • Les cardinaux du monde entier ont été rappelés à Rome à la suite du décès du pape François, mort le 21 avril à l'âge de 88 ans
  • À l'issue de chaque session de vote des cardinaux réunis à l'intérieur de la chapelle, les bulletins sont brûlés dans un poêle

CITE DU VATICAN: Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai, a constaté une journaliste de l'AFP.

À l'issue de chaque session de vote des cardinaux réunis à l'intérieur de la chapelle, les bulletins sont brûlés dans un poêle. La cheminée, visible depuis la place Saint-Pierre, émet alors une fumée noire si aucun pape n'a été élu, ou une fumée blanche en cas d'élection, par ajout de produits chimiques.

Les cardinaux du monde entier ont été rappelés à Rome à la suite du décès du pape François, mort le 21 avril à l'âge de 88 ans.

Les 133 "Princes de l'Eglise" âgés de moins de 80 ans et donc habilités à élire son successeur - il y en a 135 mais deux se sont fait porter pâle - se réuniront à partir du 7 mai pour commencer à voter en secret, au cours d'un processus qui devrait durer plusieurs jours.

Le premier jour, ils voteront une fois, puis deux fois le matin et deux fois l'après-midi.

Pour qu'un cardinal soit élu, il doit obtenir la majorité des deux tiers requise, soit au moins 89 voix.

Si aucun candidat n'obtient suffisamment de voix lors du premier vote du matin, les cardinaux procéderont à un second vote, et ce n'est qu'à ce moment-là qu'il y aura de la fumée.

Il en va de même pour la session de l'après-midi : si un pape est élu lors du premier vote, il y aura de la fumée blanche, mais si ce n'est pas le cas, les cardinaux procéderont à un second vote sans brûler les bulletins.

Après trois journées sans résultat, le scrutin est interrompu pour une journée de prières. Puis d'autres séries de scrutins sont organisées jusqu'à l'élection définitive.


Washington condamne les violences contre les Druzes en Syrie

Le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Shaibani, rencontre d'autres diplomates au siège des Nations Unies à New York, le 29 avril 2025. (Getty Images via AFP)
Le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Shaibani, rencontre d'autres diplomates au siège des Nations Unies à New York, le 29 avril 2025. (Getty Images via AFP)
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  • Vendredi dernier, le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a hissé le drapeau de son nouveau pays au siège des Nations unies, marquant ainsi un nouveau chapitre après le renversement, en décembre, de Bachar al-Assadr
  • Les Etats-Unis ont confirmé par ailleurs jeudi avoir rencontré le chef de la diplomatie syrienne et ont appelé les autorités intérimaires à prendre des mesures contre le sectarisme, alors que la minorité druze est victime d'une flambée de violence

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont condamné jeudi les violences contre la communauté druze en Syrie, parlant d'actes "répréhensibles et inacceptables".

"Les violences récentes et la rhétorique incendiaire visant les membres de la communauté druze en Syrie sont répréhensibles et inacceptables", a déclaré Tammy Bruce, porte-parole du département d'Etat, dans un communiqué.

"Les autorités intérimaires doivent faire cesser les combats, tenir les auteurs de violences et de dommages aux civils responsables de leurs actes et assurer la sécurité de tous les Syriens", a-t-elle ajouté.

Le plus influent chef religieux druze en Syrie s'en est pris au pouvoir du président Ahmad al-Chareh jeudi, dénonçant une "campagne génocidaire" contre sa communauté, après que des affrontements confessionnels ont fait plus de 100 morts en début de semaine selon une ONG.

Les Etats-Unis ont confirmé par ailleurs jeudi avoir rencontré le chef de la diplomatie syrienne et ont appelé les autorités intérimaires à prendre des mesures contre le sectarisme, alors que la minorité druze est victime d'une flambée de violence.

Vendredi dernier, le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a hissé le drapeau de son nouveau pays au siège des Nations unies, marquant ainsi un nouveau chapitre après le renversement, en décembre, du dirigeant de longue date Bachar al-Assad.

La porte-parole du département d'Etat a confirmé que des représentants américains avaient rencontré la délégation syrienne à New York mardi.

Elle a indiqué que les Etats-Unis ont exhorté les autorités post-Assad à "choisir des politiques qui renforcent la stabilité", sans fournir d'évaluation sur les progrès accomplis.