Raïssi exhorte le Japon à débloquer les milliards de dollars gelés par les sanctions américaines

Le président iranien, Ebrahim Raïssi, lors d'une session du Parlement consacrée au vote de confiance de son cabinet, à Téhéran, la capitale, le 21 août 2021. (AFP)
Le président iranien, Ebrahim Raïssi, lors d'une session du Parlement consacrée au vote de confiance de son cabinet, à Téhéran, la capitale, le 21 août 2021. (AFP)
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Publié le Lundi 23 août 2021

Raïssi exhorte le Japon à débloquer les milliards de dollars gelés par les sanctions américaines

  • Les sanctions ont été réintroduites en 2018 après le retrait de Washington de l'accord sur le nucléaire conclu en 2015 entre Téhéran et les six grandes puissances mondiales
  • À l'instar de l'ayatollah Ali Khamenei, Raïssi se dit favorable à ces pourparlers sur le nucléaire

DUBAÏ: Le président iranien, Ebrahim Raïssi, a invité le Japon à débloquer les fonds iraniens gelés dans le pays en vertu des sanctions américaines: c’est ce que rapporte la chaîne de télévision publique iranienne au terme de la réunion qui réunissait dimanche dernier Raïssi et le ministre japonais des Affaires étrangères, en visite dans le pays.

L'Iran ne parvient pas à retirer des banques étrangères ses actifs, qui représentent plusieurs dizaines de milliards de dollars et proviennent essentiellement de ses exportations de pétrole et de gaz. Parmi ces fonds, 3 milliards de dollars (1 dollar = 0,85 euro) sont gelés au Japon en vertu des sanctions américaines qui visent les secteurs des banques et de l'énergie de l'Iran.

Ces sanctions ont été réintroduites en 2018 après le retrait de Washington de l'accord sur le nucléaire (Plan d’action global commun ou PAGC, NDLR) conclu en 2015 entre Téhéran et les six grandes puissances mondiales.

«L'Iran accorde une grande importance à l'amélioration de ses rapports avec le Japon [...]. Le report du déblocage des avoirs iraniens dans les banques japonaises n'est pas justifié», estime Ebrahim Raïssi lors de son entretien avec Toshimitsu Motegi, qui s'est rendu à Téhéran dimanche dernier en fin de journée dans le cadre d’une visite de deux jours.

En effet, l'Iran et les six grandes puissances mènent des négociations depuis le mois d'avril dans l'espoir de relancer le PAGC. C’est en vertu de cet accord que Téhéran a consenti à limiter son programme nucléaire, ce qui rendrait moins accessibles les matières fissiles utilisées dans la fabrication d'armes, en contrepartie d'un allègement des sanctions. De son côté, Téhéran dément les allégations selon lesquelles il cherche à se doter d'armes nucléaires.

Selon les responsables iraniens et occidentaux, des divergences importantes entravent la relance de l'accord sur le nucléaire.

Le 20 juin dernier à Vienne, le sixième cycle de négociations indirectes entre Téhéran et Washington a été ajourné au surlendemain de la victoire de Raïssi à l’élection présidentielle iranienne.

L'Iran et les six grandes puissances n'ont pas encore précisé la date d’une éventuelle reprise de ces négociations.

Raïssi a soumis son cabinet au vote de confiance du Parlement et des sources informées nous indiquent qu’il adoptera certainement une approche «dure» lors des pourparlers de Vienne.

À l'instar de l'ayatollah Ali Khamenei, Raïssi se dit favorable à ces pourparlers sur le nucléaire.

Selon les médias publics iraniens, Raïssi a déclaré lors de son entretien avec Motegi que «l'Iran ne s'oppose pas au principe de négociation», avant d’ajouter: «Qu’est-ce qui justifie donc la poursuite des sanctions américaines contre l'Iran?»

En 2019, l'ayatollah Khamenei avait refusé de répondre à un message que le président américain Donald Trump avait fait parvenir à Téhéran par le Premier ministre japonais de l’époque, Shinzo Abe. Ce dernier avait remis le message en question lors d'une visite qui avait pour but de restaurer la paix après une série d’attaques contre des pétroliers – l’un d’eux était japonais – dans le golfe d'Oman.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.


Accord Arabie saoudite-Qatar pour une liaison ferroviaire à grande vitesse

Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
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  • L’Arabie saoudite et le Qatar lancent une ligne TGV de 785 km reliant Riyad à Doha, achevée d’ici six ans et destinée à transporter plus de 10 millions de passagers par an
  • Le projet, estimé à 115 milliards de SR, vise à renforcer l’intégration régionale, stimuler commerce et tourisme, et soutenir la transition vers des transports durables

RIYAD: L’Arabie saoudite et le Qatar ont signé lundi un accord pour construire une ligne ferroviaire à grande vitesse reliant les deux pays.

L’annonce est intervenue à l’issue d’une rencontre à Riyad entre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, tenue dans le cadre du Conseil de coordination saoudo-qatari.

La liaison ferroviaire, qui connectera l’aéroport international King Salman de Riyad à l’aéroport international Hamad de Doha, constituera une première pour les deux nations et réduira le temps de trajet entre les deux capitales à seulement deux heures.

Selon un communiqué conjoint, le projet devrait être achevé d’ici six ans et créer 30 000 emplois dans les deux pays. Une fois opérationnel, il transportera plus de 10 millions de passagers par an.

Les dirigeants ont assisté à la signature de l’accord au palais Al-Yamamah à Riyad, où ils ont également coprésidé la huitième session du Conseil de coordination qataro-saoudien.

L’accord a été signé par le ministre saoudien des Transports et des Services logistiques, Saleh Al-Jasser, et par le ministre qatari des Transports, cheikh Mohammed ben Abdulla ben Mohammed Al-Thani. Il est considéré comme une étape stratégique visant à renforcer la coopération, l’intégration développementale et le développement durable, et à démontrer un engagement commun en faveur de la prospérité régionale.

La ligne à grande vitesse s’étendra sur 785 km et accueillera des trains capables de dépasser les 300 km/h. Plusieurs arrêts sont prévus entre les deux aéroports, notamment à Hofuf et Dammam.

Le service devrait considérablement améliorer les déplacements ferroviaires dans la région et stimuler le commerce ainsi que le tourisme. Le bénéfice économique pour les deux pays est estimé à 115 milliards de riyals saoudiens (30,6 milliards de dollars).

Conçue avec des technologies de pointe et une ingénierie intelligente, la ligne contribuera également à la durabilité environnementale en réduisant les émissions de carbone et en soutenant la transition vers des modes de transport plus efficaces et innovants. Elle constitue l’un des projets clés soutenant le développement régional et renforçant la connectivité ainsi que l’intégration au sein des pays du Conseil de coopération du Golfe.

Au cours de la réunion du conseil, les deux parties ont souligné la solidité de leurs liens économiques, avec un commerce bilatéral en 2024 en hausse de 634 % depuis 2021, à 930,3 millions de dollars (hors réexportations).

Le cheikh Tamim était accompagné lors des discussions par le Premier ministre, cheikh Mohammed ben Abdulrahman ben Jassim Al-Thani, ainsi que par d’autres hauts responsables.


Syrie: Chareh lance un appel à l'unité un an après la chute d'Assad

Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
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  • Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence
  • Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer

DAMAS: Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile.

"La phase actuelle exige que tous les citoyens unissent leurs efforts pour bâtir une Syrie forte, consolider sa stabilité, préserver sa souveraineté", a déclaré le dirigeant, endossant pour l'occasion l'uniforme militaire comme le 8 décembre 2024, quand il était entré dans Damas à la tête de forces rebelles.

Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence.

Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer.

Il a rompu avec son passé jihadiste et réhabilité la Syrie sur la scène internationale, obtenant la levée des sanctions internationales, mais reste confronté à d'importantes défis sécuritaires.

De sanglantes violences intercommunautaires dans les régions des minorités druze et alaouite, et de nombreuses opérations militaires du voisin israélien ont secoué la fragile transition.

"C'est l'occasion de reconstruire des communautés brisées et de panser des divisions profondes", a souligné dans un communiqué le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

"L'occasion de forger une nation où chaque Syrien, indépendamment de son appartenance ethnique, de sa religion, de son sexe ou de son affiliation politique, peut vivre en sécurité, dans l'égalité et dans la dignité".

Les célébrations de l'offensive éclair, qui ont débuté fin novembre, doivent culminer lundi avec une parade militaire et un discours du président syrien.

Elles sont toutefois marquées par le boycott lancé samedi par un chef spirituel alaouite, Ghazal Ghazal. Depuis la destitution d'Assad, lui-même alaouite, cette minorité est la cible d'attaques.

L'administration kurde, qui contrôle une grande partie du nord et du nord-est de la Syrie, a également annoncé l'interdiction de rassemblements et événements publics dimanche et lundi "en raison de la situation sécuritaire actuelle et de l'activité accrue des cellules terroristes".