Ligue 1: Nice-Marseille, après le chaos

L'entraîneur argentin de Marseille Jorge Sampaoli (à droite) saisit le bras du défenseur français de Nice Jean-Clair Todibo lors du match de football français de L1 entre l'OGC Nice et l'Olympique de Marseille (OM) au stade Allianz Riviera à Nice, dans le sud de la France, le 22 août 2021. (Photo, AFP)
L'entraîneur argentin de Marseille Jorge Sampaoli (à droite) saisit le bras du défenseur français de Nice Jean-Clair Todibo lors du match de football français de L1 entre l'OGC Nice et l'Olympique de Marseille (OM) au stade Allianz Riviera à Nice, dans le sud de la France, le 22 août 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 23 août 2021

Ligue 1: Nice-Marseille, après le chaos

  • Dès l'échauffement, des joueurs marseillais ont subi insultes et jets de projectiles venus du kop niçois
  • Les incidents les plus graves ont débuté à la 75e minute quand le Marseillais Dimitri Payet, qui s'apprêtait à frapper un corner, a reçu une bouteille dans le dos et est tombé au sol

MARSEILLE : Un joueur touché par un projectile, un terrain envahi, une bagarre générale, une garde à vue, une tribune fermée et des clubs qui se rejettent la faute: après le chaotique Nice-Marseille de dimanche, les instances et les autorités cherchent à dégager les responsabilités des uns et des autres avant de sanctionner.

Que s'est-il passé ?

Alors que Nice mène 1-0, le Marseillais Dimitri Payet reçoit, depuis une tribune, une bouteille dans le dos et tombe au sol. Une fois relevé, il lance à son tour deux bouteilles en direction de la tribune.

Une bagarre générale éclate, des coups sont échangés à différents endroits du terrain entre joueurs des deux équipes, supporters, stadiers et membres de l'encadrement.

Après plus d'une heure et demie d'interruption, la rencontre est définitivement arrêtée par l'arbitre Benoît Bastien, constatant l'absence des Marseillais ne souhaitant pas reprendre.

"On ne se sentait pas en sécurité", a expliqué lundi le capitaine marseillais Steve Mandanda dans une vidéo diffusée par son club. 

Une source au sein de l'OM a décrit lundi les joueurs marseillais comme "dépités par la tournure des évènements" et, pour certains, "en état de choc". Plusieurs d'entre eux, notamment Payet, Mattéo Guendouzi et Luan Peres, ont été légèrement blessés.

Quant à l'OGCN, il a indiqué dans un communiqué que ses joueurs Justin Kluivert et Jean-Clair Todibo avaient été "agressés" par "un membre de la sécurité marseillaise". 

Quelles responsabilités ?

Du côté de l'OM, on s'interrogeait lundi sur les mesures de sécurité, l'absence de filets de protection ou le nombre de stadiers.

Le groupe des "Ultras Populaire Sud", comme le club niçois, ont condamné les incidents, l'OGCN affirmant que "les pseudos-supporters qui s’en rendent coupables méritent des sanctions lourdes et ciblées". Le groupe de supporters a aussi dit ne pas être opposé à la pose d'un filet anti-projectiles. 

Chaque club avance aussi ses arguments à l'encontre de son adversaire, avant une bataille disciplinaire attendue ces prochains jours devant la Ligue de football professionnel (LFP).

L'OM considère ainsi avoir "beaucoup d'éléments", autour notamment du rôle joué par le président niçois Jean-Pierre Rivère, protagoniste d'une vive altercation en tribune présidentielle avec Pablo Longoria, son homologue marseillais, selon une source présente sur place.

Le club niçois a de son côté déploré "l’attitude irresponsable de plusieurs membres" de l'OM, qui selon lui "n’ont eu de cesse d’envenimer la soirée". Particulièrement visés, "deux joueurs cadres" non nommés et "un adjoint de Jorge Sampaoli traversant le terrain pour agresser et mettre KO un supporter (...) toujours hospitalisé".

Interrogé par Nice-Matin, le maire de Nice Christian Estrosi a pour sa part clairement mis en cause Pablo Longoria qui a, selon lui, eu "une attitude inqualifiable". "Des invectives à l’égard de l’arbitre, de nos joueurs (...) des hurlements permanents, une attitude agressive, violente, détestable", a résumé M. Estrosi.

"Il ne fallait pas faire reprendre ce match", a de son côté regretté son homologue marseillais Benoît Payan sur BFMTV, déplorant une situation "qui fait honte au football français, à la Ligue, à Nice".

La Ligue, tout en condamnant "fermement" ces "violences", a assuré dans la soirée que c'était le préfet des Alpes-Maritimes qui avait pris cette décision, "afin de garantir l'ordre public". Plusieurs sources ayant connaissance du dossier ont fait remarquer à l'AFP que l'arbitre du match n'était, lui, pas favorable à la reprise du jeu.

 

Un homme en garde à vue, soupçonné d'avoir frappé un joueur de l'OM, selon une source policière

PARIS: Un homme de 28 ans, soupçonné d'avoir porté des coups à un joueur de l'OM lors des incidents survenus dimanche lors du match Nice-Marseille, a été interpellé et placé en garde à vue lundi en fin de journée, a appris l'AFP de sources policière et judiciaire.

L'homme a été interpellé à Mandelieu-la-Napoule (Alpes-Maritimes), a précisé la source policière. "Il s'agirait a priori d'un supporter niçois", a précisé auprès de l'AFP le procureur de Nice, Xavier Bonhomme.

Dimanche soir, trois mineurs avaient déjà été interpellés vers 22h30 lors des débordements. Ils ont été remis à leur famille et n'ont pas été placés en garde à vue, a détaillé la source policière.

Le match de la 3e journée de Ligue 1 opposant Nice à l'OM a été interrompu dimanche à la 75e minute après que des supporters ont envahi le terrain à la suite d'un incident qui a mis le feu aux poudres: une énième bouteille en plastique lancée sur le joueur marseillais Dimitri Payet, que ce dernier a renvoyée vers la tribune.

Après plus d'une heure et demie d'interruption, la rencontre a été définitivement arrêtée, les Marseillais refusant de reprendre le match.

Le parquet de Nice a annoncé lundi l'ouverture de plusieurs enquêtes, notamment pour "jets de projectiles" et "violences volontaires aggravées". La LFP a elle convoqué les deux clubs dès mercredi en commission de discipline.

Quelles suites ?

Le parquet de Nice a annoncé lundi l'ouverture de plusieurs enquêtes, notamment pour "jets de projectiles" et "violences volontaires aggravées". Un homme âgé de 28 ans, suspecté d'avoir porté des coups à un joueur de l'OM, a été interpellé près de Nice et placé en garde à vue en fin de journée, a appris l'AFP de source policière.

La LFP a elle convoqué les deux clubs dès mercredi en commission de discipline: dans ce genre d'affaire, le dossier est généralement placé en instruction pendant deux à trois semaines.

La Commission pourra sanctionner d'une part le club niçois pour les débordements causés par les spectateurs (fermetures de tribunes, retrait de points...), et d'autre part les acteurs du jeu, dont certains pourraient être suspendus à titre conservatoire dès mercredi. Elle devra aussi décider du sort de la rencontre (score maintenu, défaite sur tapis vert, match à rejouer...).

Avant même cette réunion, une première mesure forte a été prise par le préfet des Alpes-Maritimes Bernard Gonzalez, qui a annoncé la fermeture "pour les quatre prochains matches disputés à domicile" de la tribune Populaire Sud de l'Allianz Riviera.


Ukraine: Zelensky accueilli par Macron à Paris pour faire le point sur les négociations

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée
  • Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride

PARIS: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine, a constaté un journaliste de l'AFP.

Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride, et à la veille d'une rencontre à Moscou entre l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, et le président russe Vladimir Poutine.

 


La France fixe une nouvelle doctrine d'intervention en mer contre les traversées clandestines

Un bateau de la Gendarmerie maritime française navigue à proximité de bateaux de passeurs transportant des migrants qui tentent de traverser la Manche au large de la plage de Gravelines, dans le nord de la France, le 27 septembre 2025. (AFP)
Un bateau de la Gendarmerie maritime française navigue à proximité de bateaux de passeurs transportant des migrants qui tentent de traverser la Manche au large de la plage de Gravelines, dans le nord de la France, le 27 septembre 2025. (AFP)
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  • La France prévoit de lancer prochainement des opérations en mer pour intercepter les “taxi-boats” transportant clandestinement des migrants vers l’Angleterre
  • Cette initiative intervient après une hausse des traversées de la Manche, avec plus de 39 000 arrivées en 2025

LILLE: Après des mois de discussions, la France a annoncé vendredi qu'elle allait débuter "prochainement" des opérations visant à intercepter en mer des petits bateaux clandestins en chemin vers l'Angleterre, avant qu'ils n'embarquent des groupes de migrants.

Ce changement de doctrine engagé par Paris sous pression de Londres était en gestation depuis plusieurs mois.

Les forces de l'ordre françaises peinent à trouver la parade face aux "taxi-boats", un mode d'action des passeurs consistant à faire partir une embarcation d'un point éloigné des principales plages de départ où sont rassemblés les migrants.

Le taxi-boat s'approche ensuite du rivage et vient récupérer des passagers directement dans l'eau, avant de poursuivre sa route vers l'Angleterre.

"La Gendarmerie maritime sera bientôt en mesure d'effectuer des opérations de contrôle et d'intervention en mer, sur des embarcations soupçonnées d'être des taxi-boats", a déclaré à l'AFP la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord (Prémar), confirmant des informations du journal Le Monde.

Le quotidien évoque un document signé par le préfet maritime mais aussi ceux du Nord, de la Somme et du Pas-de-Calais.

Le ministère de l'Intérieur français n'a pas souhaité réagir.

Côté britannique, un porte-parole du gouvernement a simplement rappelé vendredi à l'AFP que Londres a "déjà travaillé à s'assurer que les autorités en France réforment leurs tactiques en mer afin qu'elles puissent intervenir dans les eaux peu profondes".

- Pas de filets à ce stade -

Actuellement, une fois une embarcation clandestine en mer, seul le dispositif de secours intervient en cas de besoin, en raison des risques que présentent ce type d'opérations, comme prévu par les conventions internationales.

Désormais, il pourra aussi y avoir des "opérations de contrôle et d'intervention (...) issues d'études menées par l'ensemble des services de l’État concernés", a précisé la Prémar. Elles "comportent des dispositions prenant en compte la primauté de la sauvegarde de la vie humaine".

Ces futures opérations de la gendarmerie maritime sont prévues en amont de l'embarquement de passagers, pour ne pas mettre leurs vies en péril, selon une source proche du dossier.

"L'ensemble des travaux sur le sujet se fait en lien avec les parquets concernés", a souligné à l'AFP la procureure de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), Cécile Gressier.

En outre, la Prémar précise que "l'emploi de filets visant à stopper le taxi-boat n'est pas envisagé à ce stade".

Cette méthode, mentionnée la semaine dernière dans la presse, avait soulevé l'indignation d'associations d'aide aux migrants et d'ONG comme Amnesty International.

Pour le professeur de droit international Thibaut Fleury-Graff, "les interceptions sont susceptibles d'être contraires au droit de quitter tout pays" inscrit dans le Pacte de l'ONU sur les droits civils et politiques, et doivent respecter "l'ensemble des droits de la personne humaine".

Les taxi-boats embarquent leurs passagers sur une ou plusieurs haltes et repartent en direction de l'Angleterre surchargés, transportant régulièrement plus de 70 candidats à l'exil dans des conditions périlleuses.

Au moins 27 migrants sont morts cette année lors de ces dangereuses tentatives de traversées de la Manche, selon un décompte de l'AFP.

Après le pire naufrage dans la Manche, qui a fait 31 morts en novembre 2021, le parquet de Paris a demandé vendredi un procès en correctionnelle pour 14 hommes, nés pour la plupart en Afghanistan et en Irak, soupçonnés d'être impliqués dans des réseaux de passeurs à l'origine du drame.

Depuis le 1er janvier, plus de 39.000 personnes sont arrivées sur les côtes anglaises à bord de petites embarcations, selon les données britanniques, soit plus que sur la totalité de 2024.

Plus de la moitié des personnes arrivées clandestinement au Royaume-Uni entre septembre 2024 et septembre 2025 sont de cinq nationalités: Érythréens (la nationalité la plus représentée), Afghans, Iraniens, Soudanais et Somaliens.

Le gouvernement travailliste britannique, sous pression de l'extrême-droite, a annoncé ce mois-ci une réforme qui durcit fortement sa politique d'asile et d'immigration, espérant ainsi décourager les arrivées irrégulières de migrants sur ces "small boats", qu'il peine à endiguer.


France: des ONG inquiètes d'une baisse de l'aide au développement

Le docteur Bertrand Chatelain (à gauche), de l'ONG Médecins du Monde (MdM), examine un réfugié lors d'une opération de maraudage dans le camp de migrants du quartier Stalingrad à Paris, le 12 juillet 2023. (AFP)
Le docteur Bertrand Chatelain (à gauche), de l'ONG Médecins du Monde (MdM), examine un réfugié lors d'une opération de maraudage dans le camp de migrants du quartier Stalingrad à Paris, le 12 juillet 2023. (AFP)
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  • Plusieurs ONG françaises alertent sur un désengagement de la France en matière d’aide au développement, dans un contexte mondial déjà marqué par une baisse générale de la solidarité internationale
  • Les organisations humanitaires redoutent des conséquences majeures pour des millions de personnes

PARIS: Plusieurs ONG françaises, dont Médecins du Monde, ont critiqué vendredi un "désengagement croissant" de Paris envers la solidarité internationale, le gouvernement entendant amputer, dans le prochain budget, l'aide au développement de 700 millions d'euros, dans un contexte international tendu.

Sandrine Simon, directrice santé et plaidoyer de Médecins du Monde, critique une décision qui va "à l'encontre des engagements" de la France dans ce secteur. Elle évoque sa "grande inquiétude" et son "incompréhension".

En France, où l'aide publique au développement a été réduite ces dernières années, les coupes envisagées dans le projet de loi de finances 2026 s'élèvent à 700 millions d'euros, pour un montant alloué de 3,7 milliards d'euros.

"A chaque fois qu'il y a ne serait-ce qu'un million d'euros qui est coupé, on sait qu'il y a des milliers, voire des millions de personnes derrière qui sont affectées", alerte Anne Bideau, directrice générale de Plan International France, rappelant une "tendance à la baisse de l'aide publique au développement un peu partout dans le monde".

"on sait que les conséquences vont être dramatiques, donc on est extrêmement inquiets", ajoute Mme Bideau auprès de l'AFP.

Début 2025, le démantèlement de l'Agence américaine pour le développement international (USAID), sous l'impulsion du président républicain Donald Trump, avait provoqué une onde de choc internationale.

Mais la fin de l'USAID avait mis en exergue une tendance de fond: le montant accordé par 32 pays riches de l'OCDE et l'Union européenne à l'aide au développement a diminué en 2024 de 7,1% (en terme réel) à 212,1 milliards de dollars, selon une estimation de l'OCDE, une première en six ans.

"On a des crises à répétition, le Soudan, Gaza etc. Il y a une augmentation des besoins et il y a une réduction de l'aide", déplore pour sa part Stéphane Doyon, de Médecins Sans Frontières, ONG qui n'est pas financée par le gouvernement français.

En France, cette coupe est justifiée "par l'effort nécessaire sur les finances publiques - et pas pour des raisons idéologiques comme aux Etats-Unis", affirme une source diplomatique à l'AFP, rappelant qu'elle n'a pas encore été votée.

"Entre la loi de finances 2024 et le projet de loi de finances 2026, on aurait une baisse de moitié de l'aide publique au développement", a calculé la Coordination Sud, qui regroupe des associations françaises de solidarité internationale.

Avec des conséquences concrètes pour les ONG qui comptent sur le soutien de l'Etat.

"Nous espérions recevoir de l'argent de l'Agence française de développement qui vient de nous annoncer qu'ils ne nous soutiendraient pas l'année prochaine", explique Sandrine Simon, de Médecins du Monde, au moment où l'ONG elle-même programme avec "un niveau d'incertitudes très important ce budget 2026, bien au-delà des années passées."

Dans le pire des scénarios, avec des coupes budgétaires massives, plus de 22 millions de personnes pourraient mourir de causes évitables d'ici à 2030, selon une étude menée par des chercheurs espagnols, brésiliens et mozambicains.