A Hanoï, Kamala Harris dénonce les intimidations de Pékin en mer de Chine méridionale

La vice-présidente américaine Kamala Harris, accompagnée du PDG de Gardens by the Bay, Felix Loh, visite l'orchidée qui porte son nom, au Flower Dome de Gardens by the Bay, à la suite de son discours de politique étrangère, à Singapour le 24 août 2021.(Photo, AFP)
La vice-présidente américaine Kamala Harris, accompagnée du PDG de Gardens by the Bay, Felix Loh, visite l'orchidée qui porte son nom, au Flower Dome de Gardens by the Bay, à la suite de son discours de politique étrangère, à Singapour le 24 août 2021.(Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 25 août 2021

A Hanoï, Kamala Harris dénonce les intimidations de Pékin en mer de Chine méridionale

  • La réponse chinoise ne s’est pas faite attendre : « Les Etats-Unis peuvent diffamer, opprimer et intimider d'autres pays sans en payer le moindre prix »
  • La vice-présidente a voulu apaiser les craintes des pays étroitement liés aux deux puissances économiques à devoir choisir leur camp

HANOÏ : La vice-présidente américaine Kamala Harris a accusé mardi Pékin de chercher à intimider les pays du pourtour de la mer de Chine méridionale, tandis que les Etats-Unis cherchent à renforcer leurs alliances face à la Chine et à rassurer leurs partenaires après leur retrait chaotique d'Afghanistan.

Mme Harris a fait ces déclarations au deuxième jour de sa visite à Singapour, avant de se rendre à Hanoï, où elle est arrivée avec trois heures de retard en raison d'un "incident anormal de santé" dans la capitale vietnamienne.

Une expression généralement utilisée par Washington pour désigner un mal mystérieux qui a touché des diplomates américains dans plusieurs pays appelé "syndrome de la Havane" et dont le premier cas a été détecté il y a cinq ans à Cuba.

"Pékin continue à exercer des pressions, à intimider et à avoir des revendications sur l'essentiel de la mer de Chine méridionale", a lâché Mme Harris à Singapour.

"Les actes de Pékin continuent à saper l'ordre international fondé sur le droit et à menacer la souveraineté des nations".

"Les Etats-Unis peuvent diffamer, opprimer et intimider d'autres pays sans en payer le moindre prix", lui a rétorqué un porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin, faisant allusion à l'intervention américaine en Afghanistan.

"Les Etats-Unis usent toujours du droit pour justifier leur égoïsme et asseoir leur hégémonie", a-t-il estimé devant la presse.

Dans son discours à Singapour, la vice-présidente américaine a détaillé les objectifs de politique extérieure américaine en Asie.

"Les Etats-Unis sont unis" avec leurs alliés et leurs partenaires "devant ces menaces", a-t-elle assuré, faisant allusion à la Chine.

Pékin revendique presque la totalité de la mer de Chine méridionale, une zone maritime aux ressources importantes et par laquelle se fait une grande partie du commerce mondial.

Mais les Philippines, le Vietnam, la Malaisie et Brunei, ainsi que Taïwan, ont des revendications de souveraineté concurrentes sur la zone.

La Chine a été accusée de déployer des équipements militaires, dont des lance-missiles, et d'ignorer une décision d'un tribunal international de 2016 qui a jugé sans fondement la plupart de ses revendications historiques.

Les tensions se sont aggravées ces derniers mois entre Pékin et les pays contestant ses revendications maritimes.

Manille a fait part de sa colère après avoir repéré des centaines de bateaux chinois dans la zone économique exclusive (ZEE) philippine, tandis que la Malaisie a déployé des chasseurs pour intercepter des avions militaires chinois qui ont fait une incursion près de ses côtes.

Mme Harris a aussi voulu apaiser les craintes que les tensions croissantes entre la Chine et les Etats-Unis ne contraignent les pays étroitement liés à ces deux puissances économiques à devoir choisir leur camp.

"Notre engagement en Asie du Sud-Est et dans la région indo-pacifique n'est pas dirigé contre un pays quel qu'il soit et ne vise pas à forcer quiconque à choisir entre les pays", a-t-elle affirmé.

La visite de la vice-présidente dans cette partie du monde fait suite à celle du chef du Pentagone Lloyd Austin le mois dernier, qui avait aussi sévèrement critiqué les revendications chinoises dans cette zone disputée.

Mais la crise en Afghanistan a renforcé les doutes sur la crédibilité du soutien des Etats-Unis chez leurs partenaires et jeté une ombre sur la visite en Asie du Sud-Est de Kamala Harris.

La vice-présidente américaine a défendu la décision de Joe Biden de retirer les troupes américaines d'Afghanistan, une décision "courageuse et bonne". Elle a répété que les Américains donnaient la priorité à l'évacuation en cours d'étrangers et d'Afghans à l'aéroport de Kaboul.

Kamala Harris a aussi annoncé que Washington proposait d'accueillir en 2023 la réunion annuelle du Forum de Coopération économique Asie-Pacifique (Apec), une organisation dont font partie à la fois les Etats-Unis et la Chine.

Les relations entre Pékin et Washington se sont envenimées après des différends allant de la cybersécurité et la lutte pour la suprématie technologique aux violations des droits de l'Homme à Hong Kong et au Xinjiang.

Le gouvernement de Joe Biden a continué pour l'essentiel la politique de Donald Trump d'opposition à la Chine.

Harris appelle à plus de coopération face au déficit de semi-conducteurs

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La production mondiale de puces est concentrée en Asie et la pandémie a mis en évidence la grande vulnérabilité de sa chaîne logistique. Elle a aussi perturbé les transports maritimes qui alimentent en microprocesseurs les principaux clients. (Photo, AFP)

SINGAPOUR : La vice-présidente américaine Kamala Harris a appelé mardi à plus de coopération internationale pour améliorer la chaîne logistique face au déficit mondial de semi-conducteurs, au cours d'une visite à Singapour.

Ce déficit déclenché par un bond de la consommation des biens électroniques au début de la pandémie de Covid-19 a été ensuite exacerbé par des problèmes de chaîne d'approvisionnement liés aux perturbations de certaines usines clés en Asie.

"Quand nous voyons les perturbations de la chaîne d'approvisionnement, c'est un problème qui demande que toutes les nations (...) travaillent ensemble pour se coordonner", a souligné la responsable américaine au cours d'une rencontre avec des dirigeants économiques de la cité-Etat d'Asie du Sud-Est.

"Il doit donc y avoir une collaboration et au moins un peu de coordination, sur ce qu'il faut faire pour répondre à la demande".

Le secteur automobile a été le plus touché par le manque de microprocesseurs, Volkswagen et Toyota ayant été contraints de réduire leur production, mais les fabricants de smartphones et de consoles ont aussi averti qu'ils rencontraient des problèmes d'approvisionnement.

La production mondiale de puces est concentrée en Asie et la pandémie a mis en évidence la grande vulnérabilité de sa chaîne logistique. Elle a aussi perturbé les transports maritimes qui alimentent en microprocesseurs les principaux clients.

Ce déficit a poussé les pays occidentaux à vouloir renforcer la production locale de semi-conducteurs pour éviter de futurs chocs à l'avenir, mais la création de nouvelles usines suppose des investissements colossaux.

Le ministre du Commerce de Singapour Gan Kim Yong a souligné qu'il y avait "des limites et des défis face à ce qu'un pays pouvait faire seul". "Les chaînes logistiques de l'électronique et des semi-conducteurs sont complexes et doivent être optimisées à un niveau mondial", a-t-il noté.

Des représentants de GlobalFoundries, groupe américain ayant des usines à Singapour, le fonds d'investissement américain BlackRock, et le fonds souverain de Singapour Temasek ont participé aux discussions, a rapporté l'agence Bloomberg.

Singapour abrite d'importantes usines de microprocesseurs et ses ports sont parmi les plus grands au monde.

GlobalFoundries a annoncé récemment un nouveau projet d'usine de 4 milliards de dollars dans l'île, qui doit entrer en fonction en 2023.

La responsable américaine a poursuivi son voyage au Vietnam, qui a vu également un renforcement des investissements étrangers dans la production de puces, avec notamment une usine du groupe américain Intel à Ho Chin Minh Ville.

Taïwan et la Corée du Sud abritent aussi certaines des plus grandes fonderies de semi-conducteurs au monde.

 


Un médecin syrien condamné à perpétuité en Allemagne pour crimes contre l'humanité sous Assad

L'Allemagne a déjà poursuivi et jugé des auteurs de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis hors de son territoire, notamment des Syriens et des Irakiens, au nom du principe juridique de compétence universelle. (AFP)
L'Allemagne a déjà poursuivi et jugé des auteurs de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis hors de son territoire, notamment des Syriens et des Irakiens, au nom du principe juridique de compétence universelle. (AFP)
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  • Agé de 40 ans, il réfutait toutes les accusations, parmi lesquelles celles d'avoir mis le feu aux parties génitales d'un adolescent et d'avoir administré une injection létale à un détenu qui avait résisté aux coups
  • "Il a tué deux personnes et blessé grièvement neuf autres", a affirmé en rendant son verdict le juge Christoph Koller, soulignant que ces actes commis en 2011 et 2012 "s'inscrivaient dans la réaction brutale du régime dictatorial et injuste d'Assad"

FRANCFORT: Un médecin syrien, accusé de tortures d'opposants au régime de Bachar al-Assad, a été condamné à la prison à vie lundi par la justice allemande, après un procès fleuve de plus de trois ans à Francfort.

Arrivé en Allemagne en 2015, où il a exercé comme chirurgien orthopédique jusqu'à son arrestation en 2020 après avoir été reconnu par d'autres réfugiés syriens, Alaa Moussa était jugé pour de multiples crimes sur des détenus dans des hôpitaux militaires de Damas et de Homs durant la guerre civile en Syrie.

Agé de 40 ans, il réfutait toutes les accusations, parmi lesquelles celles d'avoir mis le feu aux parties génitales d'un adolescent et d'avoir administré une injection létale à un détenu qui avait résisté aux coups.

"Il a tué deux personnes et blessé grièvement neuf autres", a affirmé en rendant son verdict le juge Christoph Koller, soulignant que ces actes commis en 2011 et 2012 "s'inscrivaient dans la réaction brutale du régime dictatorial et injuste d'Assad" aux manifestations des opposants.

Dénonçant "une violation massive des droits de l'Homme" par l'accusé, le juge a souligné que le verdict était aussi une façon de montrer "que la souffrance des victimes n'est pas oubliée".

"Outre les difficultés inhérentes à un délai de 12 ans, le régime syrien a tenté jusqu'à sa chute (en décembre 2024, ndlr) d'exercer une influence sur la procédure" allemande, a-t-il poursuivi, évoquant des menaces sur des proches des témoins.

Etant donné la gravité des faits, la condamnation à la perpétuité d'Alaa Moussa a été assortie d'une peine de sûreté pour une durée non encore définie (qui sera décidée au bout de quinze ans d'incarcération).

Lors de son procès commencé le 19 janvier 2022, entouré de hautes mesures de sécurité, Alaa Moussa avait été confronté à plus d'une cinquantaine de témoins et d'anciennes victimes.

Certains avaient témoigné masqués et beaucoup avaient fait état de menaces et d'intimidation à l'encontre de leur famille restée au pays alors que l'ombre des services secrets syriens planait sur les audiences.

Une situation qui s'est détendue après la chute, durant le procès, du dictateur Bachar al-Assad, renversé en décembre 2024 et désormais réfugié en Russie.

Parmi les témoins, un ancien lieutenant d'Alep, âgé aujourd'hui d'une quarantaine d'années, emprisonné après avoir refusé de tirer sur des manifestants en novembre 2011.

"Puni pour ses actes" 

Il avait affirmé avoir vu Alaa Moussa infliger des injections à des malades allongés sur le sol, qui sont décédés peu après, dans l'hôpital militaire où il sévissait.

"Aucun tortionnaire, quel que soit le lieu où il a commis son crime, ne peut être certain d'échapper à la justice. Il devra toujours s'attendre à être puni pour ses actes", a asséné le juge Christoph Koller lors de son verdict.

L'Allemagne a déjà poursuivi et jugé des auteurs de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis hors de son territoire, notamment des Syriens et des Irakiens, au nom du principe juridique de compétence universelle.

Il y a deux semaines, la justice allemande avait ainsi condamné à la prison à vie un ancien chef d'une milice syrienne soutenant l'ex-président Bachar al-Assad, reconnu coupable notamment de meurtre, d'actes de torture et de séquestration entre 2012 et 2014.

Lors du premier procès au monde sur des exactions du régime de Bachar al-Assad tenu en Allemagne, Anwar Raslan, un ex-gradé des services de renseignement syriens, avait été condamné en janvier 2022 à la prison à vie pour le meurtre de 27 prisonniers et des faits de torture sur au moins 4.000 autres, en 2011 et 2012, dans la prison Al-Khatib.

Des procès sur les crimes commis en Syrie ont également eu lieu ailleurs en Europe, notamment en France et en Suède.

Le conflit en Syrie, déclenché par des protestations pacifiques violemment réprimées en 2011, a fait plus d'un demi-million de morts, déplacé des millions de personnes et ravagé l'économie et les infrastructures du pays.


Ukraine: l'aide européenne compense le désengagement américain, selon le Kiel Institute

Gabriel Felbermayr, économiste autrichien et président de l'Institut de Kiel pour l'économie mondiale, participe à une conférence de presse le 11 mars 2020 à Berlin afin de commenter l'impact économique et politique de l'épidémie du nouveau coronavirus. (Photo de Tobias SCHWARZ / AFP)
Gabriel Felbermayr, économiste autrichien et président de l'Institut de Kiel pour l'économie mondiale, participe à une conférence de presse le 11 mars 2020 à Berlin afin de commenter l'impact économique et politique de l'épidémie du nouveau coronavirus. (Photo de Tobias SCHWARZ / AFP)
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  • « L'Europe comble largement le retrait de l'aide américaine », écrit l'institut dans un communiqué, qui recense l'aide militaire, financière et humanitaire promise et livrée à l'Ukraine depuis l'invasion russe du 24 février 2022.
  • Début 2025, les données du Kiel Institute montrent que « la récente augmentation de l'aide européenne a été tirée par un petit groupe de pays », au premier rang desquels se trouvent « les pays nordiques et le Royaume-Uni ».

PARIS : Selon l'institut de recherche allemand Kiel Institute, une hausse de l'aide des pays européens à l'Ukraine a permis début 2025 de combler le vide laissé par le désengagement de la nouvelle administration américaine de Donald Trump.

« L'Europe comble largement le retrait de l'aide américaine », écrit l'institut dans un communiqué, qui recense l'aide militaire, financière et humanitaire promise et livrée à l'Ukraine depuis l'invasion russe du 24 février 2022.

Alors que « les États-Unis, qui étaient auparavant le plus gros donateur à l'Ukraine, n'ont pas annoncé de nouvelle enveloppe depuis début janvier », l'Ukraine a tout de même reçu plus d'aide de janvier à avril 2025 qu'en moyenne les années précédentes sur la même période. 

« Reste à savoir s'il s'agit d'une hausse temporaire ou du début d'une évolution plus durable du rôle de l'Europe en tant que principal soutien de l'Ukraine », a déclaré Christoph Trebesch, qui dirige l'équipe du Kiel Institute chargée de suivre les engagements en faveur de l'Ukraine, cité dans le communiqué.

Début 2025, les données du Kiel Institute montrent que « la récente augmentation de l'aide européenne a été tirée par un petit groupe de pays », au premier rang desquels se trouvent « les pays nordiques et le Royaume-Uni ».

En revanche, « il est frappant de constater le peu d'aide allemande allouée ces derniers mois », a-t-il commenté. « Au lieu d'augmenter son soutien après l'arrivée de Trump au pouvoir, nous observons une forte baisse de l'aide allemande par rapport aux années précédentes. »

« La tendance est la même pour l'Italie et l'Espagne », a-t-il précisé. 

Au 30 avril 2025, 294 milliards d'euros au total ont été alloués à des dépenses précises en faveur de l'Ukraine (sur 405 milliards promis), selon les derniers chiffres du Kiel Institute. Les 111 milliards restants ont été promis à long terme, mais pas encore alloués.

Sur la somme déjà donnée, 140 milliards d'euros correspondent à de l'aide militaire, 133 milliards à de l'aide financière et 21 milliards à de l'aide humanitaire.

Les principaux donateurs sont l'Union européenne et ses membres (131 milliards d'euros donnés ou alloués), les États-Unis (115 milliards) et le Royaume-Uni (19 milliards).

En matière d'aide militaire, l'Europe, le Royaume-Uni compris, « dépasse pour la première fois depuis juin 2022 les États-Unis », selon le Kiel Institute. Les Européens ont déjà donné ou alloué 72 milliards d'euros d'aide militaire à l'Ukraine depuis le début de la guerre, contre 65 milliards pour les États-Unis. 


Les dirigeants du G7, dont Trump, se rejoignent au Canada tandis qu'un conflit oppose l'Iran et Israël

Le logo du G7 2025 est visible sur la pelouse devant le centre des médias de Banff, à l'approche du sommet du Groupe des Sept (G7) qui se tiendra à Kananaskis, dans la province canadienne de l'Alberta, le 16 juin 2025. (Photo : Ben Sheppard / AFP)
Le logo du G7 2025 est visible sur la pelouse devant le centre des médias de Banff, à l'approche du sommet du Groupe des Sept (G7) qui se tiendra à Kananaskis, dans la province canadienne de l'Alberta, le 16 juin 2025. (Photo : Ben Sheppard / AFP)
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  • Les pays du G7 ont entamé dimanche des négociations dans l'espoir de trouver un langage commun concernant le conflit entre l'Iran et Israël.
  • La priorité absolue pour tous sera d'éviter les drames, malgré les nombreux sujets de frictions, des droits de douane imposés par Donald Trump à la guerre en Ukraine, ou encore à celle du Moyen-Orient.

KANANASKIS, CANADA : Les pays du G7 ont entamé dimanche des négociations dans l'espoir de trouver un langage commun concernant le conflit entre l'Iran et Israël, alors que leurs dirigeants, dont le président américain, se retrouvent pour un sommet sous tension dans les Rocheuses canadiennes.

Il s'agit du premier grand sommet depuis que Donald Trump est revenu au pouvoir en janvier, ce qui a fragilisé l'unité du club des grandes démocraties industrialisées (Allemagne, Royaume-Uni, Canada, États-Unis, France, Italie et Japon).

Le président américain, qui n'a cessé de menacer le Canada ces derniers mois, est arrivé en fin de journée dans ce pays, avec sur la tête une casquette blanche portant son slogan « Make America Great Again » (« Rendre sa grandeur à l'Amérique »).

Pour cette réunion qui se déroule à Kananaskis, dans le parc national de Banff, dans l'ouest du Canada, il retrouvera ses alliés du G7 ainsi que les dirigeants de nombreux autres pays invités : l'Inde, l'Ukraine, le Mexique, l'Afrique du Sud et l'Australie seront notamment présents.

La priorité absolue pour tous sera d'éviter les drames, malgré les nombreux sujets de frictions, des droits de douane imposés par Donald Trump à la guerre en Ukraine, ou encore à celle du Moyen-Orient.

Mais parviendront-ils à parler d'une voix commune, notamment sur cette région du monde ?

Israël a stupéfié le monde vendredi en ouvrant un nouveau front avec une campagne militaire surprise et massive contre l'Iran.

Selon une source gouvernementale citée par l'AFP, les dirigeants du G7 travaillent à une déclaration commune. Reste à décider s'il s'agit d'appeler à la désescalade ou simplement de soutenir Israël en affirmant que le pays a le droit de se défendre. 

Mais cette guerre n'est pas le seule enjeu des discussions à Kananaskis. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est parmi les invités et doit s'entretenir avec Donald Trump

Le président américain, qui s'est rapproché de façon spectaculaire de Moscou, a de nouveau eu un entretien téléphonique samedi avec le président russe Vladimir Poutine. Ce dernier lui a dit être prêt à un nouveau round de négociations.

De leur côté, les Européens tentent de convaincre Donald Trump de promulguer de nouvelles sanctions contre Moscou, ciblant plus précisément les ventes de pétrole russe. 

Tous les pays souhaitent par ailleurs aborder l'aspect commercial avec le président Trump. En imposant des taxes douanières d'au moins 10 % sur la plupart des produits entrant aux États-Unis, ce dernier a dévié le cours de la mondialisation et menacé l'économie mondiale d'un ralentissement général. 

Ce sommet du G7 est la première visite du président américain sur le sol canadien depuis qu'il a menacé son voisin du nord, estimant qu'il serait préférable qu'il devienne le 51^e État américain.

Le Premier ministre canadien, Mark Carney, et Donald Trump se rencontreront lundi matin lors d'un tête-à-tête. Outre MM. Carney et Zelensky, le dirigeant américain doit aussi rencontrer la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum.