Quelle menace représente le groupe Etat islamique en Afghanistan ?

Sur cette photo d'archive, des Afghans se rassemblent au bord d'une route près de la partie militaire de l'aéroport de Kaboul le 20 août 2021. (Photo, AFP/Archives)
Sur cette photo d'archive, des Afghans se rassemblent au bord d'une route près de la partie militaire de l'aéroport de Kaboul le 20 août 2021. (Photo, AFP/Archives)
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Publié le Jeudi 26 août 2021

Quelle menace représente le groupe Etat islamique en Afghanistan ?

  • Le président américain, Joe Biden, a défendu mardi sa décision de maintenir au 31 août la date limite pour le départ des forces étrangères d'Afghanistan et la fin des évacuations, évoquant un « risque grave et croissant d'attaque » de l'EI à l'aéroport
  • Londres a de son côté évoqué jeudi une menace terroriste « très sérieuse » et « imminente »

KABOUL: Le groupe djihadiste Etat islamique (EI), considéré par les Américains comme une menace à l'encontre des milliers d'Afghans qui attendent toujours impatiemment à l'aéroport de Kaboul de fuir vers l'Occident, entretient une haine tenace à l'encontre des talibans, les nouveaux maîtres de l'Afghanistan.

Le président américain, Joe Biden, a défendu mardi sa décision de maintenir au 31 août la date limite pour le départ des forces étrangères d'Afghanistan et la fin des évacuations, évoquant un "risque grave et croissant d'attaque" de l'EI à l'aéroport.

Londres a de son côté évoqué jeudi une menace terroriste "très sérieuse" et "imminente".

Qu'est-ce que l'Etat islamique Province du Khorasan (ISKP) ?

Peu après la proclamation par l'EI d'un "califat" en Irak et en Syrie en 2014, d'anciens membres du Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP, les talibans pakistanais) ont proclamé leur allégeance au chef du groupe, Abou Bakr al-Baghdadi. Ils ont ensuite été rejoints par des Afghans déçus par les talibans et ayant fait défection et, début 2015, l'EI a officiellement reconnu la création de sa province (wilaya) du Khorasan.

Le Khorasan est l'ancien nom donné à une région qui englobait des parties de l'Afghanistan, du Pakistan, de l'Iran et de l'Asie centrale actuels.L'ISKP (Etat islamique Province du Khorasan) a établi sa tête de pont en 2015 dans le district montagneux d'Achin, dans la province orientale de Nangarhar, la seule où il parviendra à s'implanter durablement avec celle voisine de Kunar.

Partout ailleurs, le groupe s'est heurté aux talibans, même s'il a réussi à former des cellules dormantes autre part en Afghanistan, notamment dans la capitale, et au Pakistan, selon les Nations unies.

Les dernières évaluations de ses effectifs varient d'un minimum de 500 à quelques milliers de combattants, selon un rapport du Conseil de sécurité de l'ONU paru en juillet.

Quel type d'attaques l'EI a-t-il menées ?

L'ISKP a revendiqué certaines des attaques les plus meurtrières commises ces dernières années en Afghanistan et au Pakistan. Il a massacré des civils dans des mosquées, des hôpitaux et dans d'autres lieux publics.

Le groupe a surtout ciblé des musulmans qu'il considère comme hérétiques, en particulier les chiites. En août 2019, il a ainsi revendiqué un attentat contre des chiites à un mariage à Kaboul, dans lequel 91 personnes ont été tuées.

Il a aussi été fortement soupçonné d'avoir été derrière une attaque en mai 2020 contre une maternité d'un quartier majoritairement chiite de la capitale qui a coûté la vie à 25 personnes, dont 16 mères et des nouveaux-nés.

Dans les provinces où il s'est implanté, sa présence a laissé des traces profondes. Ses hommes ont tué par balle, décapité, torturé et terrorisé des villageois et laissé des mines partout.

Quelles sont les relations entre l'EI et les talibans ?

Même s'il s'agit de deux groupes sunnites radicaux, ils ont des divergences en termes de théologie et de stratégie. Ils sont aussi en concurrence pour incarner le djihad. Signe de la forte inimitié qui les oppose, l'EI a qualifié les talibans d'apostats dans des communiqués. 

L'ISKP s'est heurté à la répression à laquelle ont procédé les talibans à l'égard de leurs dissidents et s'est révélé incapable d'étendre son territoire, contrairement à ce qu'avait réussi à faire l'EI en Irak et en Syrie. 

En 2019, l'armée gouvernementale afghane, après des opérations communes avec les Etats-Unis, avait annoncé qu'il avait été vaincu dans la province de Nangarhar.

Selon des évaluations des Etats-Unis et des Nations unies, l'ISKP n'a depuis plus largement opéré qu'au travers de ses cellules dormantes dans les villes, pour des attaques fortement médiatisées.

Comment l'EI a-t-il réagi à la prise de pouvoir par les talibans ?

L'EI s'était montré très critique à l'égard de l'accord de retrait des troupes américaines et étrangères d'Afghanistan conclu en février 2020 à Doha entre Washington et les talibans, accusant ceux-ci d'avoir renié la cause djihadiste.

Après leur entrée dans Kaboul et leur prise du pouvoir le 15 août, les talibans ont reçu les félicitations de plusieurs groupes djihadistes, mais pas de l'EI.

Mais celui-ci pourrait profiter de l'effondrement de l'Etat afghan. "Mr. Q", un spécialiste occidental de ce groupe qui publie sous ce pseudonyme ses recherches sur Twitter, a ainsi relevé 216 attaques de l'ISKP entre le 1er janvier et le 11 août, contre 34 l'an passé sur la même période. 

"Cela fait de l'Afghanistan une des provinces de l'EI les plus dynamiques", a-t-il déclaré la semaine dernière à l'AFP. "Tout n'est pas directement lié au retrait américain, mais la victoire des talibans donne aussi de l'air à l'ISKP".

"L'effondrement de l'armée afghane est une étrange réminiscence de ce que nous avons vu en Irak en 2011. Je crains que la même situation ne se reproduise en Afghanistan, avec simultanément le développement de l'EI et la résurrection d'Al-Qaïda", a approuvé Colin Clarke, le directeur de recherche du Soufan Center, un groupe de réflexion new-yorkais sur la géopolitique. 

Quelle est la menace à l'aéroport de Kaboul ?

Les responsables américains disent que l'aéroport, sécurisé par leurs soldats et où sont massés des milliers d'Afghans voulant quitter leur pays, est sous la menace directe de l'ISKP. Etats-Unis, Australie et Royaume-Uni ont appelé dans la nuit de mercredi à jeudi leurs ressortissants à s'en éloigner au plus vite, en raison de menaces "terroristes".

Ces derniers jours, des avions de transport militaires ont quitté Kaboul en lâchant des leurres, notamment destinés à détourner des missiles. La zone est aussi exposée à la fois aux tirs de mortier et aux attentats-suicide, estiment des experts. 

Plusieurs analystes dont ExTrac, un groupe privé spécialisé dans le traitement de données sur les groupes djihadistes, relèvent que l'activité de l'ISKP s'est brutalement arrêtée depuis 12 jours. Or, commente-t-il sur Twitter, les filiales de l'EI ont tendance à se faire discrètes lorsqu'elles entrent "en mode survie" ou quand elles préparent une opération d'ampleur. Ex-Trac écarte à priori la première option. "Il y a beaucoup de cibles idéales en ce moment", estime le groupe dans une série de tweets.  

Hypothèse validée par "Mr. Q". "Ce silence intrigue mais peut se comprendre", a-t-il expliqué à l'AFP, en confirmant l'inactivité récente de l'EI. "Le groupe peut analyser la situation après la prise pouvoir des talibans ou bien préparer une potentielle grosse attaque, pour montrer au monde entier l'incapacité des nouveaux dirigeants afghans à sécuriser le territoire". 

 


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.